Chapitre 1: Un jour dans la peau de Damaris

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Elle ouvrit les yeux lentement.

Ses narines s'emplirent rapidement de l'air glacial de ce matin de novembre. Llyne était une ville agréable, mais en hiver, les températures chutaient jusqu'à moins vingt et la plupart des habitants se cloîtraient chez eux, contraints de ne pouvoir se déplacer à cause de la neige.

Elle n'avait pas cette chance. Rester au coin du feu, un chocolat chaud à la main et un bon roman de l'autre ne lui était pas permis. Madame Beaumont, la principale du foyer dans lequel elle vivait, estimait qu’elle était une jeune fille bien trop occupée pour cela.

Elle rassembla tout son courage pour s’extraire du cocon réconfortant dans lequel elle s’était bordée hier soir. Après quoi elle se rua vers l’interrupteur, ses pieds nus tentant d’éviter le sol gelé.

Ses yeux durent s'ajuster à la luminosité, son corps à la fraîcheur de cette matinée après une nuit mouvementée.

Elle passait souvent celle-ci à observer les étoiles ou à penser à ses parents. Voire à penser que ces étoiles, c'étaient peut-être eux, qui l'observaient depuis les cieux obscurs. Un vent glacial la ramena vivement à ses esprits, l'air s'engouffrant dans ses narines, irritant sa muqueuse et lui faisant l'effet de petits picotements qui empiraient à chaque inspiration.

Elle traversa le couloir silencieux et vide. Il y faisait plus chaud que dans la plupart des chambres, dont les radiateurs étaient souvent en panne. On voyait, le long des murs, de petites parcelles de peinture sèche se détacher, dévoilant des briques grisâtres et émiettées.

L'adolescente se rendit au réfectoire. Le voir vide l'impressionnait toujours autant que la première fois. La grande salle était plongée dans le noir, à l'exception des cuisines et du comptoir. Elle se rendit au bar et fit sonner une fois la petite cloche qui s’y trouvait, puis attendit quelques secondes avant que Gaëlle n'apparaisse.

La sexagénaire lui tendit une assiette en carton sur laquelle elle avait gentiment déposé deux gaufres fumantes ainsi que des fruits rouges et du sirop d'érable.

— Bien dormi Damaris?

— Hm hm... répondit-elle, occupée à dévorer ses gaufres sans même avoir pris la peine de s'asseoir.

— Tu veux du cacao ou du café?

— Café s'il te plaît, son regard était ancré sur la cantinière.

Elle réalisa tristement qu'elle vieillissait. Sa charlotte permettait d'entrevoir la teinte blonde de ses cheveux virer au gris voire à quelques rares endroits à une teinte argentée.

Lorsqu'elle se retourna à nouveau et lui tendit une tasse de café brûlant, l’adolescente observa ses joues décharnées et ses yeux noirs qui donnaient l'impression de s'enfoncer de plus en plus dans son crâne.

— Merci. Dis, Gaëlle, quand est-ce que tu comptes prendre ta retraite ? demanda-t-elle avec curiosité.

Elle sourit, lui dévoilant ses dents jaunes et désordonnées :

— Oh, aussi rapidement que possible! ses fossettes apparurent un peu plus alors que son sourire s'agrandissait, Mais j'ai bien peur de ne pas pouvoir me le permettre de sitôt.

— Vraiment? il y eut un bref silence que la jeune fille trouva à la fois embrassant et morose, tu vas faire quoi avec ta retraite?

— Je vais partir loin d'ici. Je vais retrouver ma famille et on partira tous ensemble en voyage à la mer, dit-elle d’un ton rêveur. Ça fait trois mois que je ne les ai pas vu. Et avec ce réseau de merde, je suis obligée d'aller au bar pour leur envoyer un message. Et tu sais en plus que je n'ai pas le temps de m'y rendre tous les jours.

Damaris hocha la tête en signe d'approbation. C'était triste pour elle. Son visage s'assombrit alors qu'elle se fit la réflexion qu'elle, elle n'avait même pas de famille à retrouver.

— Merci pour le petit déj. J'y vais.

— Mme Beaumont t'attend dans vingt minutes dans son bureau.

Damaris expira avec ennui avant de s'en aller pour de bon. Elle se rendit dans la salle de bain des filles.

Son évier l'y attendait sagement. Elle se brossa les dents puis prit une douche.

La salle de bain était emplie de buée et de brume chaude.

Elle utilisa un chiffon pour enlever la buée du miroir avant d'observer ses cheveux caramel aux pointes bleues, sa taille qu'elle trouvait trop imposante, en passant par ses yeux basilic et ses mains dont les ongles étaient vernis en noir. Elle reprit ses esprits et s'habilla vivement, d'un jean noir taille haute, un chemisier rouge et de son collier. La jeune fille ne s'en séparait jamais, c'était un cadeau de ses parents, qu’elle n’avait pas vraiment connus, ils avaient disparu et l'avaient confié à son oncle Jérôme lorsqu'elle avait sept ans.

Tout ce qu'il lui restait de sa famille, c'était ce collier.

Il s'agissait d'un petit médaillon simpliste représentant un serpent enroulé autour d'une fiole.

Elle se rendit dans sa chambre, puis enfila rapidement son unique paire de baskets et un gros manteau hivernal.

Elle ferma la porte lentement, retenant sa frustration en elle, et se faufila par la fenêtre pour éviter de croiser Mme Beaumont.

***

De retour après une longue et laborieuse journée de travail, elle ferma lentement la porte d'entrée derrière elle. Lorsqu'elle se retourna, la principale l'attendait, bras croisés, la fixant.

Son attitude fière, son corps chétif, ses bras fins et ses longues jambes ainsi que ses yeux gris perçants lui faisaient penser à un faucon. Elle avait attaché ses longs cheveux argentés en un épais chignon haut qui laissait deviner qu'elle n'avait pas assez de temps pour le perfectionner, quelques mèches rebelles s'éparpillant sur les côtés de sa coiffure.

Ses lèvres fripées se retroussèrent et elle se dirigea d'une démarche assurée vers la jeune fille pour l'empoigner sans dire un mot.

La force de la principale était risiblement supérieure à celle de Damaris, qui se laissa entraîner dans le bureau de la gouvernante, celle-ci soutenant sur elle un regard sérieux et réprobateur.

Une fois dans celui-ci, elle s'assit en face de la principale qui se tenait fièrement debout pour montrer sa supériorité:

— Gaëlle t'avait bien dit que je voulais te voir non?

— Oui.

— Et tu n'es pas venue.

— Non.

— Quelle punition te conviendrait mieux jeune fille? Privée de repas pour ce soir ? Privée de sortie jusqu'à nouvel ordre? Hein? l'adolescente se tenait, silencieuse, observant le bureau luisant avec désintérêt. Je préfère ça.

Elle s'assit lourdement dans son fauteuil, soupirant bruyamment, puis elle ouvrit second tiroir de son bureau. L'adolescente savait parfaitement ce qu’elle allait en sortir et roula des yeux. Mme Beaumont déposa agressivement une rangée de pierres semi-précieuses sur le bois grinçant et poli.

Une de chaque couleur :Rouge, verte, bleue, jaune, marron, violette, noire et blanche.

— Laquelle ?

Damaris n'avait pas besoin de plus d'indications, elle savait parfaitement ce dont la principale voulait parler. Car depuis trois ans, elle subissait le même exercice chaque semaine.

La première fois, elle avait cru que Mme Beaumont était une fanatique folle à lier.

Désormais, l'habitude rendait la scène moins dérangeante.

Il y avait deux exercices différents, le premier étant plus compliqué que l'autre.

Damaris devait regarder les pierres attentivement jusqu'à ce qu'elle se sente attirée par l'une d'entre elles en particulier. Le deuxième exercice lui permettait de les toucher, sentir et ressentir, après quoi l'adolescente devait en choisir une ou en raconter l'histoire.

C'était étrange à raconter, et ça l'était tout aussi bien à ressentir.

— Laquelle ? demanda avec plus d’impatience Mme Beaumont en frappant le bureau de son poing.

Violemment ramenée à la réalité, Damaris agrippa fermement la pierre noire. La principale ouvrit de grands yeux qui semblèrent à la fois horrifiés et pleins d'espoir. Elle attrapa le poignet de la jeune fille et lui retira vivement la pierre de la main:

— Tu l'as fait exprès n'est-ce pas ?

Damaris ne pensa pas que sa réponse importerait réellement, elle préféra donc garder le silence. Elle se leva d'un seul homme et se dirigea vers la porte après avoir salué la principale, un sourire de vainqueur aux lèvres. Alors que la porte se fermait, elle entendit la principale jurer en chuchotant.

Elle marcha dans les couloirs, les jambes molles.

L'exercice d'attraction aux pierres était épuisant. Elle ne savait pas pourquoi ni comment cela pouvait l'être, mais tout ce qui lui importait était de se reposer. Avant de se diriger vers sa chambre, elle passa par le réfectoire où une dizaine de résidents étaient déjà assis et dînaient, un sourire radieux aux lèvres qu'elle pensa être sincère, bien qu'elle ne puisse pas se l'avouer. Elle passa au comptoir, où elle attrapa un plateau puis demanda à Gaëlle :

— Une soupe s'il te plaît.

— Mme Beaumont était fâchée. susurra la vieille femme comme s’il s’agissait d’un secret qu’elles partageaient.

Elle prit un bol qu'elle remplit avec une grande louche de soupe au potiron, après quoi elle le tendit à l'une des rares résidentes qu'elle considérait comme son propre enfant.

Damaris contînt une grimace de douleur après avoir touché le bol en céramique brulant. La cantinière la regarda avec un très léger agacement, presque au soulagement de celle qui la regardait intensément.

— Je vais avoir de sérieux ennuis si tu ne te présentes pas quand Mme Beaumont le demande.

— Je sais, désolé, je ne le referais plus.

Elle pensa ajouter qu'elle ne le referait plus car un jour ou l'autre elle finirait par sortir de cet endroit, mais elle préféra garder cela pour elle. Gaëlle lui dévoila une fois de plus son sourire joliment perturbant et lui tendit quelque chose.

Il fallut quelques secondes à Damaris pour comprendre qu'il s'agissait d'un petit chocolat. Les cantinières étaient autorisées à donner un chocolat à tout résident qui faisait une bonne action. Dans ce cas-là, c'était plus une forme de contrat:

Tu promets que tu ne feras pas en sorte qu'on ait des ennuis?

Elle hésita avant d'empoigner la sucrerie. La cantinière se redressa, comme si elle était reconnaissante.

Damaris empoigna son plateau et se dirigea vers une table où se trouvait un jeune garçon qui faisait couler avec ennui un bout de mie de pain dans sa soupe. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Damaris. Elle déposa son plateau devant celui-ci dont les yeux s'illuminèrent lorsqu'il l'aperçut.

— Damaris ! ses yeux s’exorbitèrent, et un grand sourire s’étendit sur ses lèvres.

— Salut Champion! Comment ça s'est passé aujourd'hui?

Harvey était un jeune blond aux yeux noisette de 8 ans, adorable avec elle mais souffrant de dyslexie et de troubles du comportement, ce qui ne facilitait pas ses interactions avec les élèves de son école, ou avec les autres résidents.

Damaris et lui étaient de bons amis. Il n'était arrivé qu'il y a 5 mois mais, rapidement, il s'était fait quelques amis, dont elle-même et leur meilleure amie, Hélia.

Harvey se jeta à son cou avec précipitation et l'étreint avec délicatesse:

— Tu m'as manqué aujourd'hui... il releva la tête pour regarder Damaris, j'ai un devoir pour la rentrée, tu m'aides à le faire?

Elle sourit tendrement et lui répondit que oui avant qu'il ne s'asseye à nouveau à sa place. Elle lui tendit le chocolat emballé. Ses yeux pétillaient alors qu'il l'enfournait dans sa bouche.

Il rangea l'emballage nacré dans sa poche. Lorsqu’elle recevait des sucreries, elle en donnait la plupart à son Champion. Harvey gardait les emballages de chocolats et les utilisait en classe d'art pour décorer sa boîte à secrets.

— Comment s'est passée ta journée? demanda Damaris à nouveau.

Son Champion dégustait désormais un yaourt à la fraise.

— Bien... On a fait des activités manuelles cet après-midi, c'est Mme Beaumont qui a organisé ça. Ça m'a plu, j'ai pu continuer à recouvrir ma boîte à secrets. D'ailleurs... il releva les yeux de son yaourt, la bouche barbouillée de crème couleur pêche...Tu as entendu la nouvelle !?

Damaris fronça les sourcils. D'habitude, si quoi que ce soit de particulier arrivait au foyer, Mme Beaumont l'en informait lors de leurs séances, mais aujourd'hui elle ne s'était pas prononcée.

— Non, quelle nouvelle? elle releva un sourcil intrigué.

— Hélia revient ce soir ! les yeux de Damaris s'illuminèrent. Et pour l'occasion je lui ai fait un cadeau...

Ses joues adoptèrent une teinte rosée. Elle se demanda s'il n'était pas « amoureux » d'elle. Il sortit discrètement de sa poche une petite chaîne sur laquelle les lettres : H-E-L-I-A étaient inscrites, entourées de quatre perles en forme de cœurs rouges.

— Qu'est-ce que tu en penses !? demanda-t-il joyeusement.

— C'est superbe! Je suis sûre qu'elle va adorer.

Un sourire ravissant se dessina sur les lèvres de Harvey alors qu'il remettait le bracelet dans sa poche, les joues toujours aussi rouges. Damaris attrapa sa cuillère et commença à manger sa soupe tiède alors que le réfectoire se vidait.

***

Perdue dans ses pensées, elle regardait, absente, la feuille de papier que Harvey lisait difficilement.

— Damaris? elle revint rapidement à ses esprits et se concentra à nouveau sur le texte de Harvey.

— Oui, pardon, continue.

— Souda...a,i,n.…Soudaïne? Soudain la cha,u, chauve-souris s'envola.

— C'est pas mal. Pense à ... Pain pour a,i,n. Pense à chaud pour a,u. Mais c'est très bien sinon.

Harvey acquiesça, distrait car concentré sur sa lecture. Après avoir timidement souri au petit garçon alors qu'il reprenait sa lecture, elle observa ses alentours :

La bibliothèque était de loin le plus grand et plus angoissant lieu du foyer.

Les lumières au plafond - pour celles qui fonctionnaient - grésillaient et s'éteignaient parfois subitement pour ne se rallumer que quelques secondes plus tard. Les murs, hauts de bien quatre mètres, semblaient vouloir enserrer les résidents qui se trouvaient entre. Et les longues allées de bibliothèques semblaient s'étendre jusqu'en Enfer tant elles étaient sombres.

L'adolescente, exténuée et en proie à une soudaine migraine, les observa pendant quelques secondes, s'attendant à voir en sortir un monstre squelettique comme Mme Beaumont, rampant à quatre pattes jusqu'à eux en hurlant comme une femme qu'on aurait égorgée.

Elle rigola intérieurement, consciente de la stupidité de son idée et de combien la fatigue ne lui réussissait pas.

Un pied sortit de l'ombre. Après quoi, sous le regard affolé et la posture pétrifiée de la jeune fille, deux petits cercles dorés s'illuminèrent dans l'ombre des étagères tels des yeux, là où aurait pu se trouver un visage.

Ils s'observèrent pendant quelques instants, et une main se discerna dans l'ombre, agrippant l'étagère. Comme si la chose tentait de s'extirper de l'ombre.

Damaris se releva brusquement, terrifiée mais prête à défendre son Champion, et les cercles d'or disparurent. Un deuxième pied se dévoila, et cette fois, il s'agissait de Hélia qui sortait de l'ombre.

Harvey avait tourné la tête pour observer Damaris avec confusion, mais son expression changea du tout au tout lorsqu'il aperçut son amie.

Le temps que les deux se rejoignent et s'étreignent, elle avait desserré sa poigne sur le rebord du bureau. Elle rejoignit ses deux amis:

— Tu m'as fait si peur! commença-t-elle, soulagée, Tu es entrée par la porte de la bibliothèque ?

— À ton avis !? s'exclama-t-elle sans attendre de réelle réponse.

En effet, ses cheveux fauves et sa veste étaient couverts de fine neige. Tout comme ses cils qui semblaient plus longs. Damaris se rendit compte un peu tard que leurs regards s'étaient croisés et détourna le sien rapidement.

Elle s'était perdue dans les reflets cuivre de ses yeux, cherchant une once d'or ou de doré qui aurait expliqué sa vision précédente.

Mais il n'y avait rien. Elle pensa lui demander ce qu'elle avait utilisé pour donner cette impression dans le noir, mais elle préféra se taire, légèrement honteuse et presque certaine qu'il ne s'agissait que de son imagination.

Après chacun des foutus exercices de Mme Beaumont, elle voyait, entendait, ou rêvait de choses étranges.

— Allô Damaris ici Hélia !?

— Oui ? Désolée. Que nous vaut le plaisir de te revoir !? elle contenait difficilement en elle l'extase de revoir son amie disparue depuis des jours, elle avait tant de choses à lui raconter !

— Je me gelais dehors, c'est tout. Donc, je disais que je suis très heureuse de vous revoir !

— Mais tu es partie depuis une semaine ! La police t'a retrouvé?

— Ouais, je serais bien partie plus loin que ça s'il ne faisait pas aussi froid.

— Tu as pu récupérer ce que tu voulais?

— Avec la clé de l'appart et en connaissant les horaires de travail de ma cousine, oui. J'ai récupéré deux choses. Premièrement, 300 euros.

— Ça fait beaucoup. Fit remarquer Harvey qui tenait maintenant Hélia par la main.

Cette dernière était une jeune fille admirable.

Attentionnée, bienveillante et intelligente, elle avait séduit son Champion dès le premier jour. Du haut de ses 1m68, la main enlacée dans celle du petit garçon, elle donnait l'impression d'être la mère de Harvey, ses cheveux fauves et lisses pendaient le long de son visage jovial.

Ses yeux pain d'épice, profonds et intelligents, lui donnaient un air calculateur.

Sans en être consciente, Damaris sourit chaleureusement à sa meilleure amie avant que cette dernière ne continue et laisse minutieusement tomber son sac à terre:

— Et la deuxième chose que j'ai ramenée... elle fit glisser la fermeture éclair de gauche à droite, dévoilant un petit museau noir sur un amas de poils: C'est Lucky !

Ses yeux pétillaient, comme ceux de Harvey et Damaris, qui était cependant mitigée, compte tenu de la présence d'un animal au foyer.

— Wow ! s'écria joyeusement Harvey en tendant une main précautionneuse devant le chiot qui sortait: Tu as vu, Damaris ? Regarde ses yeux ! Ils sont de deux couleurs !

L'adolescente ne put que sourire, attendrie devant le petit garçon admiratif qui caressait le petit Husky. Ce dernier agitait la queue avec excitation, couvrant le visage du jeune homme de lèches adoratrices.

Hélia s'approcha de Damaris, qui ne put retenir son désir de l'étreindre:

— J'ai eu si peur... Ne fais plus jamais ça ! lui susurra-t-elle, inhumant son visage dans son cou.

— Je ne le referai plus, tu sais qu'il fallait que je le récupère...

En effet, la jeune fille avait prévenue l'adolescente de son besoin de récupérer son animal de compagnie. La vraie raison pour laquelle elle le devait restait inconnue.

— Alors tu vas rester maintenant, hein?

— Aussi longtemps que Mme Beaumont peut me supporter !

Elles s'éloignèrent l'une de l'autre, se regardant intensément dans les yeux.

La jeune fille de 15 ans avait l'habitude de fuguer, errer, s'aventurer là où elle ne devait pas.

Et dès qu'elle partait, c'était l'effroi qui submergeait aussi bien Champion que la jeune fille, car on avait déjà menacé de l'envoyer en prison juvénile ou la changer de foyer, une séparation qui fendrait le cœur aux deux autres enfants.

Elle détourna brièvement le regard de son amie pour surveiller Harvey, qui caressait et jouait avec le chien ; mais bientôt le visage d'Hélia réapparaissait dans son champ de vision:

— Maintenant que je suis de retour, j'ai quelques choses à te dire.

Perplexe, son interlocutrice fronça les sourcils alors qu'elle l'invitait à la suivre parmi les bibliothèques:

— C'est vraiment important. Dans le genre vital. Vendredi, dix-neuf heures, on se retrouve à la bibliothèque, ok?

Elle hocha la tête, toujours perplexe, alors que son amie lui souriait tendrement. Un sourire délicat remplaça rapidement sa grimace avant qu'elle se joigne prestement à Harvey pour saluer et caresser Lucky.

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