Chapitre 5 :
Elle rouvrit les yeux. Elle devrait vraiment songer à arrêter de penser un jour, cela ne lui réussissait pas du tout. Iris soupira. Elle aurait beau essayer, elle n’y arriverait pas, elle le savait d’avance. Essayer n’en valait pas la peine puisque cela n’aboutirait pas. Iris les chassait, ils revenaient encore plus vite. C’était tout simplement impossible, vraiment impossible. La jeune fille se leva et donna un coup de pied dans le mur avant de balancer son poing contre l’armoire dans laquelle elle n’avait pas encore rangé ses vêtements. Elle était contente d’être loin du désert, loin des bâtiments, loin des plans des conseillers, loin de Nicolas Past. Sauf qu’elle ressentait une colère et une déception en elle. Malheureusement pour la jeune fille, elle savait exactement qui en était la cause : la suite, Kilian et Cassandra. Ses deux anciens amis restaient ancrés dans ses pensées sans qu’elle puisse faire quelque chose pour les chasser. Ils allaient finir par la rendre complètement folle. Et Iris se posait tellement de questions. L’avaient-ils vraiment trahie ? Pourquoi l’avaient-ils trahie ? Il y avait forcément d’autres raisons que la maladie. S’ils avaient des doutes sur l’association secrète, ils auraient pu en parler à Iris. Pourquoi la jeune fille n’avait-elle pas remarqué que son amitié avec Kilian avait commencé à se consumer ? Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi car elle ne se remettait pas en question. Elle centrait tout sur Kilian, en se demandant ce qui avait pu le pousser à faire cela, mais elle ne se mettait pas en cause. Pourtant, c’était en partie de sa faute, elle était tellement concentrée sur le fait de sortir des bâtiments qu’elle ne s’était pas rendu compte des doutes de ses amis. Pas plus que sa relation avec Kilian qui se dégradait de jour en jour sans qu’elle le remarque. Pour la suite des événements, Iris allait se contenter de suivre les ordres de l’association. Elle faisait confiance à Mme. Keys. La jeune fille se rassit sur son lit avant que l’on toque à la porte. Elle releva la tête puis autorisa l’entrée de la personne. La jeune fille était un peu énervée d’être dérangée alors qu’elle pouvait enfin être toute seule. C’était Samuel, et sa colère se dissipa petit à petit.
— Hey ! Comment ça va après tout cela ? dit-il en refermant la porte.
— Ça peut aller… J’ai connu mieux on va dire. Je suis contente d’être sortie de ce désert. J’attends ce qui va se passer, j’ai hâte d’être utile.
Samuel leva les yeux au plafond avant de les reposer sur Iris, puis il vint s’asseoir à ses côtés.
— Tu veux en parler ? demanda-t-il.
Il put voir qu’Iris retenait ses larmes pendant qu’elle fit un signe de la tête pour refuser.
— Non… Non. Je ne veux pas en parler (Iris jeta un regard à Samuel qui ne laissait rien paraître, même si elle savait qu’au fond, il voulait qu’elle en parle). Tu as retrouvé ton pote ? Tu es content ?
Le sourire de Samuel en donnait envie à Iris, mais elle n’en avait pas la force, ou le désir tout simplement. La jeune fille était quand même heureuse pour Samuel.
— Pour tout te dire… Quand on a débarqué dans le désert, je ne pensais plus jamais revoir Peter. Je croyais, que les bâtiments dureraient des années, et que les conseillers chercheraient toutes les personnes qui n’y étaient pas allées et les puniraient. Donc, pour moi, c’était impensable de revoir mon meilleur ami, pendant et après le désert, encore moins de m’en échapper. Finalement, s’est-ce qui s’est passé. En ce moment je suis ici, en Opartisk, loin du désert, en tant que hors-la-loi et étant sans doute une des personnes les plus recherchées au monde. Il va bien, je reconnais le même Peter qu’avant, mais cela me fait de la peine car je sais que j’ai un peu changé. Je suis plus sage, moins dans le déconnage. Physiquement, j’ai failli ne pas le reconnaître. J’ai hâte de te le présenter.
Iris ne put s’empêcher de sourire. La façon dont Samuel s’exprimait sur son meilleur ami, le bonheur perceptible dans sa voix. Samuel et Peter, c’était une belle amitié. Cela ravivait le cœur de la jeune fille. Il y eut un silence entre les deux surdoués, et aucun des deux ne savait vraiment comment le rompre. Samuel soupira puis s’allongea sur le lit en posant sa tête sur l’oreiller. Iris se mit de l’autre côté mais resta assise, en tailleur cette fois-là.
— Écoute… Je sais que tu ne veux pas en parler mais je trouve que c'est important. Du coup… Je vais aborder le sujet. Et ne me regarda pas comme cela en essayant de me faire croire que tu vas bien. C’est faux, je sais que tu vas mal, et tu le sais toi aussi, même si tu ne veux pas te l’avouer. Kilian et Cassandra te perturbent trop. Surtout Kilian. Je… Je ne comprends pas trop pourquoi ils nous ont trahis. Mais, je suis convaincu que la maladie fait vraiment partie d’une des raisons. Seuls les surdoués ne sont pas encore malades. Iris… Il faut que tu réalises que Cassandra et Kilian ne sont pas des surdoués eux. Ils ont peut-être la maladie en eux, ou alors ils commencent même à avoir des symptômes. Mets-toi à leur place, ils ne savaient même pas que l’association cherchait aussi une solution. Sous ce point de vue, leur choix semble déjà plus compréhensible et logique.
Iris arrivait à comprendre ce que voulait dire Samuel, et elle pouvait comprendre que ses amis aient pris un choix différent. Mais la jeune fille le savait, elle n’arriverait pas à leur pardonner pour le moment. La plus intelligente des surdoués prenait cela comme une haute trahison. Et cela, pour elle, signait la fin de l'amitié qu’ils entretenaient depuis si longtemps. Cela lui faisait mal, et sans Kilian à ses côtés, elle était perdue. Certes, elle avait déjà passé un moment sans Kilian. Dans le désert, et cela n’avait pas duré longtemps, sauf que là, elle n’allait pas les revoir pendant longtemps.
— Tu as raison, c’est vrai. Mais cela me fait de la peine aussi.
Samuel se redressa et fit un sourire à Iris.
— Écoute-moi bien, ma chère amie. Je suis là, les autres surdoués aussi, Marin et Mme. Keys aussi. Je sais que ce n’est pas un moment facile, loin de là, mais dès que tu commences à déprimer, va en parler. Prends la personne en qui tu as le plus confiance et parle-lui, confie-toi à elle. Tu n’es pas seule, donc ne t’isole pas. Tu seras plus facilement démoralisée en restant toute seule. Donc, promets-moi que tu iras en parler ?
— Je te le promets.
Iris ferma les yeux, elle n’avait déjà pas respecté sa promesse faite à Mme. Keys. Alors pourrait-elle respecter celle qu’elle faisait à Samuel ? Cela la touchait qu’il se préoccupe de son état, alors qu’il pouvait tout aussi bien oublier sa mine perturbée. Mais il ne l’avait pas fait, au contraire, il essayait de l’aider du mieux qu’il le pouvait. Cela touchait particulièrement Iris.
— Ce sera toi.
Samuel fronça les sourcils avant que son regard devienne interrogateur.
— Cette fameuse personne. En parlant tu m’as beaucoup aidée. Ce sera toi qui recueilleras mes peines.
Le jeune homme lui sourit et pris sa main.
— J’en serais ravie. On me dit souvent que je suis un bon psychologue, que je sais écouter, et que je donne de bons conseils. J’espère que c’est vrai, je n’aimerais pas empirer ton état.
— C’est vrai. Tu sais écouter. Souviens-toi hier, je t’ai parlé, et tu ne m’as pas jugée. Et c’est vraiment cool et très, rare de trouver cela chez quelqu’un.
Samuel haussa les épaules puis se leva. Il passa sa main droite dans ses cheveux avant de prendre la jeune fille par le bras pour la sortir du lit. Il l’entraîna hors de la chambre et passa en coup de vent dans la sienne, celle d’à côté puis ils traversèrent plusieurs couloirs dans lesquels Iris n’était pas encore passée.
— En fait, les autres sont dans leur chambre ?
— Oui. D’ailleurs, j’ai oublié de te dire que Mme. Keys comptait tout expliquer et programmer demain. C’est Peter qui me l’a dit, déclara Samuel en regardant autour de lui.
— Et où va-t-on ?
— Le voir.
Iris réprima un soupir. Elle avait bien envie de rencontrer le meilleur ami de Samuel, là, n’était pas le problème. Le problème était qu’avec la discussion qu’elle avait eue avec l’autre surdoué, Kilian était encore plus présent dans ses pensées. Peter était le meilleur ami de Samuel, ils allaient forcément lui rappeler son meilleur ami. De toute manière, elle allait finir par rencontrer le fameux Peter tôt ou tard, peu importait. Samuel poussa une porte et la fit entrer dans une petite salle mal éclairée. Iris fronça les sourcils et s’écarta d’un pas avant de percuter le mur pour laisser un peu plus d’espace. Samuel leva les bras en sautant et attrapa une poignée qu’il tira, faisant descendre une échelle en bois. En plus d’être immense, inconnu et utile, le quartier général de l’association semblait être pourvu d’un grenier. C’était étrange mais peut-être pas inutile.
— Il ne dort quand même pas dans le grenier j’espère, déclara Iris.
Samuel éclata de rire avant de lancer un regard à Iris.
— Tu es sérieuse ? Tu crois vraiment que ta chère Mme. Keys ferait dormir et vivre les membres de l’association restants dans un grenier ? Ceux qui vivent dans ce bâtiment sont très peu nombreux. Ils habitent en Opartisk, donc il n’y a pas de problème. Mais par exemple, Peter doit se cacher. On n’est pas des privilégiés, lui aussi a une chambre. Mais voulant plus de place, il a demandé à obtenir un des greniers pour créer un espace hors de sa chambre. Du coup, il passe beaucoup plus de temps ici que dans sa chambre.
Samuel fit un pas sur le côté et fit un geste de la main pour dire à Iris de monter.
— Je me demande comment ils ont fait pour avoir tout cela, c’est sûrement très cher, l’extérieur est peut-être ravagé mais l’intérieur est flamboyant, commenta la plus intelligente des surdoués.
Samuel haussa les épaules et s’agrippa à l’échelle quand Iris commença à monter.
— Peter aura peut-être la réponse. Allé monte !
La jeune fille obéit en râlant puis posa un pied sur le plancher du grenier. Elle regarda autour d’elle, la pièce n’était pas vraiment disposée comme un grenier. Ce n’était pas une salle petite et poussiéreuse avec des boîtes et des coffres entassés un peu partout. C’était une salle propre, aux murs gris et au parquet en bois clair. Il y avait une petite fenêtre en face de l’escalier donnant sur une partie de la rue. Cette pièce était bien aménagée, il y avait un ordinateur portable posé sur un bureau, un grand canapé et des meubles sur lesquels des vieux volumes étaient entreposés, sûrement à depuis le début. Samuel fit remonter l’échelle en bois et Iris se retrouva face à un garçon du même âge que Samuel, aux cheveux châtains et aux yeux verts. Il devait faire une demie-tête de plus que le surdoué. Peter, le meilleur ami de Samuel. Quand il eut fini de remonter l’échelle, ce dernier se redressa et fit un sourire à son meilleur ami qui lui fit un geste de la main.
— Te revoilà déjà ! Quand je te disais que tu ne pourrais plus te passer de moi à présent ! s’exclama-t-il en essayant d’ajouter une pointe de fierté dans sa voix.
Samuel éclata de rire alors qu’Iris faisait tout son possible pour ne pas montrer sa gêne. Samuel et Peter étaient très complices et ils ne cachaient pas cette belle amitié. Mais cela faisait remonter d’anciens souvenirs qu'Iris avait espéré ne pas voir réapparaître. Sauf qu’ils étaient beaux et bienvenus en voyant la scène entre les deux meilleurs amis. Iris essaya de chasser Kilian et Cassandra de sa tête, ce n’était absolument pas le moment ni l’endroit pour penser à eux, vraiment pas. La jeune fille tenta de sourire lorsque Peter commença à la détailler de la tête aux pieds et Iris lança un regard en biais à Samuel qui lui demandait de faire quelque chose pour ne plus gêner la jeune fille. Au lieu de ça, le jeune homme lui fit un clin d’œil.
— Peter, je te présente Iris ! La meilleure des surdoués, introduit-il avec un sourire taquin.
— Et je suppose sur tu es le meilleur des surdoués ? (Il sourit puis reporta son attention sur Iris) J’ai entendu parler de toi avant même que Samuel me raconte un peu votre expérience dans le désert et me donne des infos sur les autres surdoués. La cheffe ne faisait que parler de toi, c’était assez étrange. Du coup je m’attendais à voir une personne spéciale, mais tu es juste une fille rousse à l’apparence banale devant moi ! C’est un bon point cela, je n’ai pas envie de me sentir isoler au milieu de gens plus intelligents que moi.
Samuel ricana avant de taper dans la main que son ami lui tendait. Iris se mit à arpenter la pièce. La jeune fille se baissa pour regarder par la fenêtre. Elle ne voyait pas la rue et la ruelle par lesquelles ils étaient passés pour entrer dans le bâtiment. Elle donnait sur une route où quelques voitures passaient de temps en temps. Les piétons étaient un peu plus nombreux, mais Iris le savait, ce n’était pas un quartier très fréquenté. C’était pour cela que qu'elle n'y allait seulement qu'avec ses amis, car se promener seule dans ce quartier, n’était généralement pas recommandé, et très risqué. La jeune fille l’avait vécu à ses dépens. Elle se redressa et lança un regard mi-interrogateur, mi-amusé aux deux meilleurs amis qui la regardaient avec une expression indescriptible. La gêne d’Iris s’était totalement volatilisée à son plus grand soulagement, elle réprima même un ricanement en les voyant la regarder. La surdouée ressentit tout de même une pointe d’amertume en voyant Samuel et Peter partager une si belle amitié qui durait encore et ne se terminerait sûrement pas. Alors qu’avec Kilian… Iris se crispa, son meilleur ami ne devait sûrement pas penser à elle en ce moment même. Alors pourquoi, pensait-elle à lui ? Elle devait arrêter immédiatement, ce n’était pas bon du tout.
La jeune fille posa longuement son regard sur Peter. Elle ne l’avait pas vraiment observé quand elle était arrivée, étant plus occupée à chercher un quelconque soutien de la part de Samuel. Le meilleur ami de ce dernier paraissait plus vieux alors qu’ils avaient le même âge, il possédait un léger début de barbe que le surdoué ne possédait pas. Néanmoins, même s’il n’était pas moche, Iris trouvait Samuel plus beau que son meilleur ami. Et en le regardant, la plus intelligente des surdouées ne put s’empêcher de se demander si Peter avait la maladie. L’avait-il en lui ? Est-ce que Kilian l’avait lui aussi ? Cassandra ? D’après les expériences de l’État Opartiskains, tous les non-surdoués, ceux qui étaient dans la norme intellectuelle, voire en dessous, avaient la maladie en eux. Les scientifiques supposaient que la chute des quotients intellectuels était directement liée à la maladie, pour eux, la maladie agissait dès la naissance sur le niveau intellectuel. L’Opartisk avait de la chance, c’était le peuple le moins touché. La Thuath était le pays le plus touché, une vraie hécatombe commençait doucement à s’installer. Un… Deux… Cent… Mille. Bientôt, la génération future n’existerait plus là-bas et serait ravagée. Le pays était en crise et ne pouvait rien faire. Et si les dirigeants des clans ne se réveillaient pas, ce ne serait pas un ou deux peuples qui sombreraient dans l’irréversible, mais tout le monde, et si ce stade-là arrivait, tout le monde serait perdu à jamais, dans un monde où la guerre ne s’arrêtait pas depuis des siècles. Certes, ils y avaient eu des trêves quelques fois, et l’Opartisk s’était retirée de la guerre pendant quelques siècles, mais elle ne s’était jamais terminée définitivement, pour la tristesse de tous les civils. Iris fit quelques pas et s’assit sur le sofa. Il était assez confortable pour un objet qui se trouvait dans un grenier. Mais ce n’était pas un simple grenier, il était aménagé. Comme le QG du groupe d’amis d’Iris. Samuel vint s’appuyer dessus avant de relever la tête vers Peter.
— Comment Mme. Keys a-t-elle fait pour acheter ce grand bâtiment sans inspirer des soupçons à quelqu’un ? Déjà, comment a-t-elle eu les moyens de se l’acheter ? Elle a dû se ruiner, lâcha Iris sur un ton pensif.
Le bâtiment était énorme, et vue son état extérieur qui était déplorable, l’intérieur avait sûrement été en piteux état lui aussi avant d’être rénové. L’achat du bâtiment et l’ajout des rénovations et des équipements… La somme d’argent devait être monstrueusement gigantesque. Iris n’avait même pas envie d’en connaître le prix. Comment Mme. Keys avait-elle pu obtenir les moyens de s’acheter l’équivalent d’un immeuble à elle toute seule ? Cela ne pouvait pas être ses revenus de retraitée, même économisés depuis des années, qui pouvaient le lui permettre. La pension de son époux décédé ne le lui permettait pas non plus. L’idée que Mme. Keys se ruine pour contrer l’État ne séduisait pas vraiment Iris, bien au contraire, cela la révulsait complètement. Bien évidemment, la jeune fille comprenait son ancienne nourrice, mais elle faisait tellement tout pour les autres. Elle méritait clairement du repos. La surdouée fronça les sourcils lorsqu’elle entendit Peter laisser échapper un petit rire.
— Crois-tu vraiment qu’elle a racheté ce vieux bâtiment tout pourri ? Tu habites ici, tu dois sûrement connaître ce quartier. On m’a raconté, que pendant les débuts de la rénovation, des squatteurs venaient encore dans les lieux. On a dû effacer les tags, mais les plus vieux tenaient du coup elle a décidé de tout repeindre. Les seuls trucs qu’elle a payés c’est tous les matériaux. Bien sûr, elle ne fut pas la seule à payer, sinon, comme tu le dis, elle serait vraiment ruinée. Les rénovations, les équipements électroniques à la pointe de la nouveauté, l’armement, c’était vraiment très cher. En plus, ils ont réussi à reproduire à peu près le même type d’aménagement dans les autres clans. J’admire vraiment ce qu’elle fait et ce qu’elle a construit en quelques mois. L’association n’est peut-être plus secrète, mais ses membres ne cessent de s'accroître, et c’est vraiment magnifique. Je suis persuadé qu’on réussira à faire réagir l’État. Beaucoup de personnes veulent se rebeller.
Iris sourit. La jeune fille souhaitait la même chose que le jeune homme : bouger l’État et faire ouvrir les yeux aux conseillers qui les avaient réintroduits dans la guerre. Iris n’oubliait pas non plus son objectif d’abolir cette guerre, mais la surdouée n’était pas très positive. Atteindre ses deux objectifs allait être dur, et puis, tout le monde n’en voulait pas à l’État, ne voulait pas le contrer, à commencer par la classe supérieure, les riches et bourgeois qui n’avaient qu’à faire que de l'argent. Cependant, les conseillers avaient une autre méthode : le bourrage de crâne. Au début, Kilian et Cassandra n’étaient pas du côté de l’État, pourtant, ils y étaient venus. Même si des raisons personnelles avaient influencé leur choix, il y avait d’autres raisons. La maladie, la peur de l’inconnu, le danger. Les conseillers assuraient une sécurité et une liberté bien meilleur que dans le désert à ceux qu’ils choisissaient. Des bruits de pétards ou des coups des fusils retentirent, depuis une autre rue, suivis de cris provenant de partout et formant un brouhaha assourdissant.
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