Chapitre 21 :

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Samuel s’accroupit alors qu’une bourrasque passait. Il n’avait pas bien dormi, et cela n’allait pas l’aider pour la mission. Il saurait se maintenir éveiller le temps qui le faudrait, l’adrénaline s’en chargerait pour lui. Du moins, il l’espérait. Le vent chaud venait du désert. Le jeune homme n’aurait jamais imaginé que les conseillers aient eu l’idée de se construire leur bâtiment dans le sud. Eux, qui avantageaient les riches au détriment des pauvres. De là où ils se cachaient, Samuel avait un bref aperçu des rangers des bâtiments délimitant un carré. Il devait trouver Théo. Normalement, il serait facile à trouver. Il jeta un bref coup d’œil à son coéquipier, Lilian qui triturait nerveusement son talkie-walkie. Samuel comprenait qu’il puisse avoir le stress. La mission qu’on leur avait confiée donnait l’impression d’être tout aussi périlleuse que le jour où ils avaient réussi à s’échapper du bâtiment dans le désert, ou lorsque les bombardements menaçaient de faire effondrer celui des surdoués. Samuel se demanda combien de fois il avait failli mourir, lui, Iris et les autres.

Il s’éloigna de son coéquipier pour appuyer ses mains sur la table, la tête relever vers la fenêtre. Peter aurait sûrement tenu à l’accompagner s’il avait été vivant, s’il n’aurait pas eu l’autorisation, il aurait subtilisé le talkie-walkie pour lui parler pendant qu’il cherchait Théo pour le mener jusqu’à la cellule. Énoncer comme cela, cela présageait comme facile, malheureusement, il y avait une différence entre la théorie et la réalité. Samuel n’aimait pas cela. Si Peter pouvait être là pour le soutenir… cela ferait longtemps qu’il serait remonté à bloc et qu’il reste calme et aider Lilian à le garder aussi. Une main tiède toucha sous épaule avant de retomber comme le bras de sa propriétaire. Samuel pivota un peu pour la remarquer en même temps que les bureaux des conseillers.

— Je n’aurais jamais imaginé que leur bureau soit dans un emplacement tel que celui-ci, commenta Iris.

Samuel remarquait qu’à sa voix, la jeune fille ne se rassurait pas plus de cette mission que lui. En plus de cela, l’adolescent n’avait personne. Amanda ne dirigeait pas la mission car elle voulait faire une chose importante pour l’avenir. Iris ne savait pas ce que c’était. Samuel en avait la connaissance. Marianne avait donc été reléguée comme meneuse pour cette mission. Iris imaginait son amie droite, sérieuse, intensément concentrée et une nervosité imperfectible mais présente.

— Je crois que c’est seulement les bâtiments où ils ont exfiltré certains adolescents qui leur servent à je ne sais pas quoi, objecta doucement Samuel.

Samuel se tourna et dévisagea Iris qui finit par se retourner vers lui. La surdouée ne possédait pas assez de courage pour lui cacher la peur qu’elle éprouvait au fond d’elle-même, pas à lui.

— Tu vas y arriver même sans aide. Tu es forte, l’encouragea Samuel en souriant.

Iris haussa les épaules et regarda un bref instant Sandra qui discutait avec le frère et la sœur Thuathiens. Iris ne leur parlait pas beaucoup, essentiellement pendant les repas où ils faisaient un peu connaissance, mais rien de plus. Ils devaient la prendre pour une ermite asociale qui passait le reste de son temps avec sa petite-sœur de cœur et son petit-ami qui la comprenait. Heureusement qu’elle ne leur avait pas avoué ses obsessions comme mettre fin à la guerre qui rongeait le monde, pour le sauvetage de ses amis, elle n’était pas la seule. Iris ne cachait d’ailleurs pas que cela l’agaçait que la part de la mission attribuée ne lui plaisait pas car elle ne sauvait pas ses amis. Mme. Keys n’assimilait donc pas ? Ses amis avant tout. La vieille dame avait tout de même frappé un point fort car les informations confidentielles s’axaient sûrement sur la maladie mais surtout la guerre.

— Sois prudent, OK ? Je n’ai pas envie que la mission se solde en un échec et devienne un vrai apocalypse. Je ne veux pas que le résultat soit de te perdre.

— C’est bon à attendre, souffla Samuel en esquissant un sourire. Tu me connais quand même, je ne fais pas des choses insensées. Je suis plus réfléchi et sage que toi sur le moment, cela serait plutôt à moi de te sortir cette phrase.

Iris rigola comme Samuel en finissant sa phrase. Il n’avait pas tort. Iris était une tête brûlée qui fonçait droit vers ce qu’elle souhaitait accomplir sans penser une seule fois aux conséquences qui pouvaient y dépendre. Samuel canalisait ses envies, ses émotions et ses pensées pour tout clarifier dans sa tête et savoir rapidement quoi faire sur le moment.

— Tu sais, on change tous. Il y a des circonstances, des personnes des événements qui changent ta personnalité au fil des années et tu évolues, et en quelque sorte, nous sommes toujours la même personne, mais en évoluant. Avant les bâtiments j’étais tellement renfermé, je n’avais absolument pas confiance en moi. Voir que des personnes comme Kendra comptaient sur moi m’a beaucoup aidé à m’élever. Tout ce que nous avons vécu dans le désert et jusqu’à maintenant m’a endurci alors que je n’étais qu’un gosse sensible. Et toi, et les gens que j’ai rencontrés, cela m’a aidé à compter sur des personnes et à être moins refermé.

Iris pivota et se projeta sur la table avec ses mains, Samuel n’eut pas besoin d’encourir à tout ce stratagème pour s’asseoir. Il se moqua gentiment d’elle et lors des quelques minutes qu’ils leur restèrent, ils se confièrent, discutèrent, débattirent. Un des infiltrés qui l’avaient échappé des bâtiments et escorter jusqu’au quartier général d’Opartisk fut son apparition pour parler avant la mission. La jeune fille se rendit compte qu’il ne leur avait jamais dit son nom. Elle se tortilla ressentant le stress monter de plus en plus. La salle ne contenait aucun tableau, aucune carte pour montrer un chemin pour lequel trouver leur but. Dans le cas d’Iris, ils ne connaissaient pas très bien son bâtiment. À quoi jouait-il ? L’homme se positionna de sorte que tout le monde puisse le voir et l’entendre bien.

— Concentrez-vous jeunes gens si vous ne voulez pas risquer la mort ou l’emprisonnement !

Son timbre de voix qui se découvrait aigu pour un homme sonnait faux avec son physique et avec ce qu’il devait annoncer et ordonner aux adolescents présents dans la cahute. La surdouée aux cheveux auburn faisait tourner le talkie-walkie et l’échangeait de main gauche puis main droite. Elle se questionnait sur l’utiliser de l’objet. Passer son temps à communiquer avec les autres n’allait pas aider à grand-chose, et une personne en train de se battre ne devait être dérangée par une autre qui demande de ses nouvelles. En plus de cela, si quelqu’un émettait un signal d’alarme, y aurait-il vraiment une autre personne pour venir la secourir ? Pour Iris se fut vite faite, cela ne servait pas à grand-chose. Elle releva son regard vers l’agent de l’association qui n’avait pas encore commencé à parler, son portable dans la main près de l’oreille. Cela l’agaçait qu’ils perdent du temps pour des broutilles d’organisation. L’homme leur expliqua que les talkies-walkies pouvaient servir à communiquer au groupe qui passait au même endroit mais pas au même moment et à trouver l’aide lorsque le danger approchait. Il attribua les numéros et se fut tout. Il était lancé dans la peur et la nuit. Sans aucun encouragement ou de « bonnes chances » pour les aider.

Samuel et Lilian partirent avant Alex, Margot et Sandra qui devait s’occuper de Marin. Ils n’évadaient pas les deux prisonniers en même temps. Iris n’avait pas osé le dire à Amanda, mais elle trouvait que c’était une erreur grossière. Sauf que la scientifique avait expliqué que Mme. Keys ne supporterait pas si la mission soit accomplie autrement qu’elle en avait décidée. Au moins, cela avait le mérite d’être clair, net et précis.


La température commençait à refroidir en Opartisk. Samuel le ressentait. Rien d’anormal puisque l’automne approchait, après, cela serait l’hiver. Les vents froids débarqueraient d’ici quelques semaines, c’était une des périodes préférées de Samuel les entres-deux extrêmes. Le vent, pas si présent que cela lui venait en pleine face. La seule pensée qu’il eut fut : au moins, pour s’enfuir, nous aurons le vent pour nous pousser, mais les poursuivants aussi. Les missions, si globalement pour la plupart des personnes la réussite de leur mission en Dheas ne faisait aucun doute, pour Samuel, elle était ratée. Une mission se soldant par un mort de leur clan plus un potentiel autre mort se retrouvant dans le coma… C’était raté. Il essaya de ne plus y penser car c’était mieux pour le moral. Réaliser une mission, d’une importance capitale dans sa vie, si l’on était au fond du gouffre, on ne pouvait pas réussir. Samuel posa sa main sur le talkie-walkie accroché à son jean et tourna la tête pour regarder Lilian. Ce dernier semblait concentré, ou alors il tentait de dissimuler un stress et une peur que Samuel ne pouvait que comprend.

— Hey Lilian, tu es sûr que cela va aller ?

— Ouais, certain. Je repensais juste à la Thuath. Aux personnes mutilées ou aux cadavres des délinquants qui vont aux centres d’expérimentations pour les torturer. Je sais que c’est glauque, mais j’y repense des fois. Et je pense que Sandra aussi. Avec Iris, tu n’as pas parlé de la Dheas…

— On a eu les informations que l’association voulait regrouper, mais il y a eu des victimes que l’on regrette. De toute manière, soupira Samuel, en ce moment ce n’est pas le choix.

— Logique, puisque la guerre est présente partout dans le monde dans chaque clan, pays et territoire à part le désert. En y repensant, je n’aurais jamais imaginé qu’il y ait des tribus d’être humain dans le désert. Cela me paraît impensable et incroyable !

Samuel haussa les épaules, pour lui, cela ne l’étonnait pas plus que cela. Sauf qu’il n’était pas entièrement d’accord avec ce que venait de dire Lilian : les clans se battaient pour obtenir le désert, la guerre touchait bien le monde entier. Peut-être même les océans avec les pirates. Heureusement pour eux, ils n’en avaient encore jamais croisé, et s’ils repartaient pour naviguer vers un autre clan, Samuel espérait ne pas finir dans la route de ses marins malveillants. David et Gaspard étaient-ils aussi téméraires que cela ? Il refourgua tout en arrière-plan et pressa le pas. Il voulait en finir avec les missions de l’association même si la mission que lui avait confiée Amanda l’attendait patiemment juste après, s’il ne mourait pas.

Samuel ne se sentait pas observer, mais il n’était pas serein. Les adolescents ne possédaient pas d’armes car Mme. Keys avait décrété que si Théo faisait sa partie, ils n’en auraient pas besoin. Samuel aurait été rassuré d’en avoir avec lui, c’était même devenu une habitude. Ils longèrent le mur du bâtiment de la prison, et entrèrent rapidement, la porte de l’entrée n’étant pas fermée. Une fois à l’intérieur, ils ne virent personne. Aucun des deux ne saurait dire si c’était une bonne chose. Étant donné qu’aucune arme se trouvait à leur disponibilité pour les sauver au cas où. Samuel tergiversait car s’ils restaient planter pendant un moment ils perdraient du temps et la deuxième équipe serait déjà arrivée, mais s’ils descendaient et qu’ils ne trouvaient pas ce fameux Théo, il pouvait déjà se dire comme mort. Malgré tout, les bâtiments ne lui avaient pas l’air très bien gardé et sécurisé. Les conseillers ne pensaient sans doute pas que l’association s’attaquerait à leur bâtiment. Pas au sens propre, mais pénétrer dans leur bâtisse secrète était comme une petite bataille dans une guerre civile.

Samuel s’aventura en premier dans l’escalier sombre sans aucun éclairage en sa connaissance. C’était sûrement mieux car cela aurait attiré l’attention. À l’étage souterrain d’après, la lumière était allumée mais il s’habitua très vite. Il faillit se cogner contre un garçon un peu plus vieux que lui, la peau plutôt mâte, les cheveux bruns, l’air un peu inquiet. Samuel se braqua et envoya une main derrière lui grande ouverte pour signaler à Lilian de ne pas bouger.

— Vous êtes le premier binôme de l’association secrète ? Il aurait dû vous envoyer tout ensemble.

— Je sais… C’est toi Théo ?

— Ouais, venez, dépêchez-vous ! J’ai mis un peu de calmant dans les tasses de café de mes collègues mais il n’y en avait pas assez pour que cela dur assez de temps. Il faut faire vite.

Ils commençaient déjà à dévaler l’escalier suivant, suivie de Samuel et Lilian. Le bruit des clés métallique s’entrechoquant s’entendait beaucoup.

— Qui cherchez-vous ? se renseigna-t-il d’une voix élevée pour qu’ils entendent.

— Maryline !

Un sourire se dessina sur les lèvres de Théo. Bien évidemment, Maryline allait lui manquer mais la savoir réellement en sécurité le soulageait. Même s’il avait réussi à magouiller beaucoup de fois, il ne pouvait pas se permettre de le faire tout le temps et de se faire découvrir, sinon, il serait mort. Et s’il n’avait pas été généreux, Maryline serait morte depuis longtemps. Théo se mordilla la lèvre, il aurait bien voulu leur refourguer Marin pour qu’il sorte lui aussi, mais les conseillers avaient décidé de le descendre d’un étage et cela risquerait d’être compliqué puisqu’il n’avait déjà pas beaucoup de temps pour libérer Maryline. Théo avait pris le choix de ne pas lui dire ce qui se tramait pour que les autres gardes ne décèlent pas un comportement virant au positif chez elle. Un risque inutile qu’il n’avait pas pris.

Les escaliers parurent interminables à Lilian et le surdoué pensa que les gardes entretenaient leur forme avec toutes ses marches, il suffisait d’observer la carrure et l’aisance de Théo qui confirmait cela amplement. Lilian souffla lorsqu’il sentit que cela ne descendait plus mais Samuel et Théo s’activaient déjà vers la cellule de Maryline. Théo n’eut aucun problème à retrouver la bonne clé dans le trousseau qu’il avait subtilisé à son collègue plus gradé permettant d’ouvrir la cellule de Marin. Il allait très souvent dans celle de Maryline, il connaissait la forme par cœur. Le jeune homme ne savait jamais si Maryline allait être parfaitement réveillée ou en plein cycle de sommeil. La jeune femme ne voyait plus la lumière du jour et il n’y avait aucune horloge pour lui indiquer l’heure et même si les repas lui étaient servis aux heures exactes, le sommeil ne fonctionnait pas pareil. En plus Maryline dormait mal dans sa cellule. La surdouée blonde ne dormait pas à cette heure-là, et elle se fichait des cernes horribles qu’elle devait avoir.

Sur le moment, elle fut inquiète. Elle entendit des bruits de pas puis de trousseau. Elle bondit du lit les poings fermés même si elle savait qu’elle ne pouvait rien faire. Elle sentait la fin arrivée puisque Théo ne l’avait pas prévenue. Elle ne laisserait pas la panique l’atteindre… finalement, peut-être bien que si. C’était normal de toute manière. Elle aperçut tout d’abords Théo et s’apaisa immédiatement même si une tension prenait part dans tous ses membres fébriles. Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’elle vit Samuel qui entra dans sa cellule. Elle crut un moment qu’elle allait exploser en larmes. Des larmes coulaient bel et bien, mais ce n’était pas celle de tristesse mais de bonheur. Elle se précipita vers son ami pour le serrer dans ses bras. Samuel n’avait pas physiquement changé, même s’il avait pris quelques centimètres en plus. Une fatigue régnait un peu sur son visage. Maryline ne savait pas ce qu’il avait pu vivre ou faire mais elle comprenait en ses temps-ci que le jeune homme soit fatigué. Surtout en tant que fugitif recherché.

— Je ne pensais pas qu’après tout ce temps vous irez me chercher, murmura Maryline d’une voix tremblante.

— Tu ne croyais tout de même pas qu’Iris et moi et les autres accepteraient de te laisser aux mains de ses tarés ! s’indigna faussement Samuel en décochant un sourire timide.

— Ouais, enchaîna Maryline dans un rire étouffé. Et Kendra ?

— Elle se trouve au QG de l’association en compagnie des jumeaux et une petite partie de la tribu dans le désert qui l’a recueilli.

— Alors elle a survécu… cela paraît improbable.

Samuel hocha la tête.

— Bon, dépêchons-nous, vous devez partir vite pour assurer votre peau, ordonna Théo.

— Quoi ! Tu ne pars pas avec nous ! s’exclama Maryline en faisant volte-face.

— Je dois aider leur deuxième groupe à la recherche de Marin après.

Maryline acquiesça à contrecœur et s’apprêta à déclarer qu’elle sortait quand Lilian cria :

— Les gars ! Besoin de renforts, immédiatement !

Théo intima à Maryline de rester là alors que Samuel sortit en trombe de la chambre, les poings serrés. Certains collègues de Théo s’étaient réveillés. Lilian essayait tant bien de se battre avec le premier sur les lieux en l’empêchant de dégainer son pistolet. Le gardien de leur côté grogna et sortit son arme encore plus vite que la vitesse de la lumière. Samuel se jeta sur le premier garde arrivant juste après alors que Théo commença à tirer. Samuel neutralisa rapidement le garde, grâce au cours de Marianne. Il devait la remercier plus tard. Il tapa sur le talkie-walkie pour ne dire qu’un seul mot : complication. Il s’empara de l’arme à feu du soldat qu’il avait rendu inconscient mais s’agenouilla tout d’abord suite à une détonation. La balle de ce tir se logea dans son épaule droite. Samuel gémit et le tireur fut abattu par Théo. Les cadavres s’accumuleraient encore sur le sol de cette pièce. Malgré une douleur lancinante, Samuel ne perdait pas son instinct de survie et se releva chancelant, l’arme à la main. Il serait prêt à tirer. Plus personne ne vint, et après quelques minutes où ils s’assurèrent que personne n’allait revenir, Samuel se rua vers Lilian, blessé, allongé, le dos contre une autre porte de cellule. Théo rejoignit Maryline. Lilian cracha du sang, il était blessé en plein ventre, Samuel se pinça la lèvre. Il n’avait pas assez de force pour le porter, il aurait besoin de Théo ou Maryline.

— Laisse-moi, s’étrangla presque Lilian. La probabilité que je reste vivant jusqu’à ce que vous me transportiez près des soins est quasiment nulle.

— Mec, on s’en fiche des probabilités, en plus ce n’est que théorique. On va essayer de te garder vivant, OK ?

Lilian n’eut même pas la force de montrer qu’il acceptait, ce qui inquiéta tout de même Samuel ressentant encore un peu plus Lilian.

— Bon, y a plus autant de problème que cela normalement, déclara Théo alors que Maryline s’accroupit près de Lilian, inquiète. Samuel, tu es blessé à l’épaule… pour le moment avec Maryline on portera Lilian dans l’escalier, lorsque vous rejoindrez votre petite cachette tu t’en occuperas, mais je conçois que tu vas devoir ménager ton épaule pour un long moment.

Le surdoué n’aurait pas dit le contraire ! Il communiqua grâce à l’appareil et Marianne déplaça plusieurs agents servant de remplaçant au cas où pour augmenter les chances de vies de Lilian. Samuel la remercia pour tout même la jeune soldate ne comprit pas vraiment à quoi faisait allusion son ami. Elle ne lui posa pas de question pour ne pas le déconcentrer dans le retour périlleux de sa mission. La montée des escaliers fut plus longue et angoissante que la mission et le risque laissaient présager. Pourtant tous les surveillants se retrouvaient en état de nuire. Maryline parlait pour maintenir Lilian éveillé mais il avait perdu connaissance à cause de la douleur qui était trop forte, du moins, ils espéraient que cela soit cela plutôt que son décès. Samuel tracassait beaucoup, il ne voulait pas connaître une nouvelle mort dans ses amis, pas maintenant, encore moins quelqu’un qu’il connaissait bien.

Le hall se trouvait plongé dans le noir et Théo tentait de guider Samuel vers l’interrupteur. Soudain, Samuel sentit une lame froide effleurer la joue avant de se planter à l’avant de son épaule blessée. Il laissa un cri s’échapper alors qu’il appuya sur les épaules de son agresseur pour se stabiliser et garder son équilibre. Il eut juste à l’esprit, l’idée de jeter un coup de pied dans l’entre-jambe au cas où, et la chance lui sourit puisque son interlocuteur était du même sexe que lui. Maryline fut très aveuglée à la lumière aussi frappante puisqu’elle n’y était plus vraiment habituée et Samuel ôta le couteau de son agresseur et vit du sang couler. Ce n’était pas son épaule, mais une petite entaille à la joue. L’homme gesticulait par terre et Samuel ouvrit la porte et confia le couteau à Théo pour qu’il en fasse bon usage. Le garde sortit des cordes pour ligoter l’homme à terre et des agents de l’association s’infiltrèrent dans la salle pour évacuer rapidement Lilian. Ils n’avaient plus qu’à croiser les doigts pour que les autres parties de la mission se déroulent bien.

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