Chapitre 10 :

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Iris déglutit péniblement avant de s’asseoir juste devant elle suite à un signe de sa main. Samuel s’assit à ses côtés et Peter resta en retrait dans l’espoir de ne pas se faire remarquer. Sandra se pencha un peu en avant pour que sa tête soit au même niveau que celles d’Iris et Samuel.

Où étiez-vous ? Vous en avez mis du temps, murmura-t-elle.

Peter est une tête en l’air, justifia Samuel en levant les yeux.

Il a oublié de nous le dire, en racontant son histoire de coup de poing dans la figure, grommela Iris.

Bien… Vous devez donc savoir que suite à cette altercation entre votre ami et Fabrice, votre ami a écopé de deux mois sans pouvoir sortir d’ici ou ne serait-ce que regarder pas la fenêtre (Peter sembla devenir livide). Tu as de la chance jeune homme, assieds-toi donc ! Tu vas partir avec Iris et Samuel.

Le jeune homme fut soulagé et relâcha la tension. Il vient s’asseoir entre Lilian et Sandra sous le regard inquisiteur de la vieille dame. Iris tapait du pied, à la fois nerveuse et impatiente. Que leur réservait Mme. Keys ? La vieille dame n’avait pas voulu leur dire ce qu’elle concoctait pour la suite des événements, mais ils allaient bientôt le savoir. Pourtant, la voisine d’Iris ne se lança pas directement dans la longue explication qu’attendait impatiemment la plus intelligente des surdoués. Elle ouvrit un tiroir et en ressortit une tablette numérique haut-de-gamme. Comment pouvaient-ils s’acheter tout cela ? Iris n’arrivait pas à comprendre mais se retint de poser la question. La cheffe de l’association tapota sur la tablette avant de la placer en face d’eux. Iris fronça les sourcils.

Qu’est-ce-que…

Iris se tut et plissa les yeux pour regarder l’écran de la tablette plus attentivement. Il passait du noir au blanc, de l’obscurité profonde à la luminosité étincelante, puis il finit par s'arrêter sur un visage pâle sans aucune imperfection, la jeune femme possédait de magnifiques yeux bruns et rayonnait, il y a encore quelques semaines, son beau visage aurait laissé transparaître toute la fatigue que ses tâches lui infligeaient. La jeune femme avait eu droit aux missions plus importantes les unes que les autres. Bien évidemment, au sein de l’association, la moindre petite tâche est importante, n’importe quelle mission et n’importe quelle position aussi, mais la jeune femme était une infiltrée sur des missions qui devaient leur apporter quelques révélations par rapport à l’État, elle n’avait pas pris les transports illégaux – car il était d’ordinaire interdit de voyager entre les clans – pour aller en Thuath pour rien. Elle avait rejoint le quartier général de l’organisation en Thuath, mais surtout, elle enquêtait sur l’épidémie de la maladie qui se propageait de plus en plus dans ce pays, qui était le plus durement touché. Amanda Chasme, de son vrai nom, Amanda Klimb était une infiltrée fidèle à son poste. Depuis le début des bâtiments de l’Opartisk dans le désert où tous les adolescents et enfants étaient regroupés, Amanda avait infiltré celui des surdoués et l’État la pensait morte sous les décombres de leur bâtiment qu’il avait fait détruire pour leurs expériences. Iris décrocha un sourire étincelant une lueur de joie dans ses yeux. Au fil du temps, la jeune fille s’était beaucoup attachée à Amanda, comme si c’était la grande sœur qu’elle n’avait jamais eue. La surdouée était donc contente de la revoir.

Amanda ! s’exclamèrent les surdoués.

Coucou vous tous ! J’ai appris pour Maryline et Kendra. Ne vous inquiétez pas, nous allons les libérer. Et, je ne pense pas que les conseillers leur feront du mal, ce n’est pas leur but. Je crois, qu’ils veulent juste soutirer des informations aux filles et les garder pour posséder un moyen de pression sur nous. Ils ne leur feront rien, exposa Amanda. En fait, vous avez envoyé Marin à la rencontre de nouvelle personne ? J’espérais qu’il soit là. Comment va-t-il ?

Iris tenta de dissimuler sa gêne comme tous les autres. Elle leva les yeux vers Mme. Keys et comprit que la vieille dame ne voulait pas trop en parler à Amanda. Sûrement pour ne pas déstabiliser l’agent et risquer de nuire à sa mission, mais Iris se savait incapable de lui mentir, et la cheffe de l’association avait bien l’air de l’avoir remarqué. La jeune surdouée n’osa rien dire pour le moment, elle ne voulait pas mettre à mal Amanda et pour la même occasion les espoirs de l’association. La décision revenait donc à Mme. Keys, mais ils avaient mis trop de temps à tergiverser. Le visage d’Amanda laissa paraître son inquiétude grandissante et Iris dut réprimer une envie de tout déballer et de fermer les yeux. Elle eut presque envie de le faire quand elle entendit la cheffe soupirer, se préparant à répondre à Amanda.

Je… Je suis désolée, ma chère. Marin se trouve dans la même situation que Maryline et Kendra. Il s’est fait attraper par l’État récemment.

Amanda s’effondra. Ses yeux étaient brillants de larmes qu’elle luttait pour ne pas les laisser tomber. L’infiltrée avait été une très bonne amie de Marin et lui transmettait souvent des nouvelles d’Iris ainsi que des lettres, dès qu’elle le pouvait. Elle avait été incroyable, et elle finit par se ressaisir et respira un bon coup. La jeune femme devait se montrer forte. Beaucoup de choses reposaient sur ses épaules. Elle devait faire comme si tout se passait bien, comme si tout restait sur les rails, mais c’était faux, tout déraillait, tout commençait à prendre une mesure inattendue dont ils ne se doutaient pas. Du moins, pour le moment. Leur objectif principal étant de sortir les surdoués des bâtiments était accompli, maintenant, plusieurs objectifs s’imposaient à l’association, aux yeux de Mme. Keys en tout cas.

Passons, si j’ai bien compris ce que m’a expliqué M. Moll, je devais être présente pour vous écouter annoncer les nouveaux objectifs ainsi que leur mission pour l’organisation, énonça Amanda.

Exactement, et pour cela, j’aimerais pouvoir compter sur l’attention de tout le monde. Même de vous M. Klamail !

Peter leva les yeux puis fit la moue avant de grogner dans sa barbe. Le jeune homme avait quand même du mal à croire que lui aussi faisait partie de la mission. Il avait entendu plusieurs fois Mme. Keys au sujet des surdoués, et il avait bien compris, que son meilleur ami et le reste de sa bande étaient considérés comme précieux et inestimables pour les adultes de l’association. Si bien, qu’il avait peur d’être isolé. Après avoir longuement été observée et dévisagée par Peter, la vieille dame entremêla ses doigts entre eux et, inspira, prête à dévoiler ses plans.

Je tiens à préciser, que je n’ai pas comme habituellement demandé aux sous-chefs leur avis et, de m’aiguiller vers une meilleure technique pour réussir l’objectif de la mission (Cet aveu lui valut un regard noir de la part d’Amanda, qu’elle ne put voir). Vous allez être séparés dans le monde.

Des murmures commençaient déjà à se répandre entre les adolescents comme une traînée de poudre. La dernière phrase avait fait son effet, il était vrai, qu’elle était loin d’être insignifiante. Et elle était tout à fait claire sur le lieu de leur mission : ils allaient partir en dehors de l’Opartisk, dans les autres clans, séparés et non regroupés. Amanda, quant à elle, restait sceptique et à l’écoute. La jeune femme savait que la vieille dame ne s’adressait pas à elle. Amanda ne faisait pas partie du groupe, elle était une agent et une entité à part entière. Et puis, elle était déjà à l’étranger. L’agent fidèle de l’association se demandait juste pourquoi Mme. Keys faisait appel à elle.

Avant que vous ne m’assommiez d’un milliard de questions, laissez-moi vous expliquer mon plan. Je vous donnerai plus de détails par groupe, mais j’aimerais m’assurer que vous comprenez tous, ce dont je ne doute pas. Vous allez donc être séparés en petits groupes de deux ou trois dans les autres clans. Sandra et Lilian, vous rejoindrez Amanda en Thuath. Et non Iris tu ne pourras pas venir avec eux, ajouta la vieille dame en voyant son regard. En Thuath, vous allez essayer de trouver les quelques d’enfants qui ne sont pas malades et d’en apprendre un peu plus sur les habitants de Thuath. Je ne veux pas rétablir le pays, mais au moins comprendre pourquoi elle commence à tomber en ruine, la maladie n’y affecte sûrement pas tout le monde. Iris, Samuel et Peter, vous mettrez le cap sur Dheas. C’est le deuxième clan le plus touché par la maladie, vous allez essayer de vous infiltrer pour observer les recherches sur la maladie et d’en faire le rapport. Les jumeaux, vous resterez en Opartisk. Pour ce qui est de la Siar et de la Kuyinto, on verra bien quand un de vos deux groupes rentrera.

Mme. Keys marqua une pause, le temps de reprendre son souffle et qu’ils assimilent les nouvelles informations. Les choses sérieuses commençaient, et elles devaient au moins commencer bien. La cheffe de l’association se leva et fit quelques allers-retours sur les côtés.

Maintenant, vous pouvez poser vos questions.

Aussitôt dit, aussitôt des éclats de voix créèrent un interminable brouhaha qui faisait mal à la tête. Amanda grimaça, ayant sûrement monté le son trop fort, et la vieille dame avait beau crier, sa voix n’était pas assez forte et portante pour couvrir tous les cris. Après quelques coups d’œil, ils finirent par se taire et les deux adultes soufflèrent.

C’est bon ? Est-il enfin fini ce raffut ? Écoutez, je sais que vous avez beaucoup de question à poser, que certains d’entre vous angoissent, que d’autres ne sont pas affectés là, où ils voudraient l'être, mais c’est comme ça, ce n’est pas un drame. Si c’est ainsi, c’est donc nécessaire, déclara calmement Amanda.

Bon, qui a le plus de question ? demanda Mme. Keys en s’appuyant contre la table.

Iris ! répondirent-ils tous tout le monde d’une seule voix alors que la voix de cette dernière ne se mêlait pas à la leur car elle répondait un ‘‘moi’’ tout aussi fort qu’eux.

Bien, j’en étais certaine. C’est parti Iris. Que veux-tu savoir en plus ?

À quoi cela sert d’être partagés en deux groupes ? Quand allons-nous résoudre cette fichue guerre ? Et pourquoi ne cherche-t-on pas encore à libérer Maryline, Marin et Kendra ? C’est vrai, ils ont besoin de nous, ils sont de notre côté ! On ne va tout de même pas les abandonner dans les prisons des conseillers alors qu’ils n’ont rien fait. Je veux dire, ils ne méritent pas de rester enfermés !

Iris continua encore à monologuer avant que Samuel ne la coupe pour lui faire remarquer qu’ils pourraient passer moins de temps dans ce bureau si Mme. Keys répondait à ses questions le plus vite et complètement possible. Il n’oublia pas de lui rabâcher que son idée de faire arrêter la guerre était absurde et infaisable.

Bien… Puis-je commencer à t’expliquer sans que tu me coupes la parole en plein milieu ? En étant séparé en plusieurs groupes, cela nous permet de moins perdre de temps quant à nos objectifs. Je suis déjà en train de réfléchir à comment libérer nos chers camarades, mais réfléchis un peu : il faut déjà essayer d'infiltrer l'un de nous près des conseillers car on ne sait pas où ils sont gardés prisonniers. Je sais que tu es en train de stresser à cause de ce qu’il peut leur arriver, mais ne t’inquiète pas, les conseillers ne sont pas complètement idiots, ils ont besoin d’eux vivants pour faire pression sur nous.

Oui, mais être vivant ne veut pas dire être dans un bon état.

Iris devait bien avouer qu’elle n’avait pas pensé à ce détail, ce qui la rendit encore plus nerveuse. Où étaient ses amis ? En Opartisk ? Dans le désert ? Dans un autre clan ? Étaient-ils dans les bureaux des conseillers ? Ou était-ce un lieu spécial ? Se trouvaient-ils près de Kilian et Cassandra ? Iris fit tout ce qu'il était possible pour fermer son esprit à ses questions pour ne pas devenir totalement folle. Ce que venait de dire Mme. Keys ne la rassurait absolument pas.

Iris… Je te promets, que quand on trouvera où ils les ont cachés, je vous ferais rapatrier en Opartisk afin de préparer un plan pour les libérer. Mais j’essaye juste de classer nos objectifs par importance. La maladie est l’ennemi numéro un du monde entier. Après notre enquête sur cela, qui j’espère, se conclura par un aboutissement de l’arrêt de la maladie, on libérera Marin, Maryline et Kendra. Puis on s’attaquera à la guerre plus tard.

Parce que pour vous la guerre n’est pas importante ? demanda Iris abasourdie.

Ce que tu ne comprends pas jeune fille, c’est que oui la guerre est importante, mais il y a plus important que la guerre, et cela, on dirait bien que tu n’arrives pas à te le mettre en tête. Certes, la guerre tue des innocents, cela a toujours été, mais en ce moment, la maladie tue encore plus que la guerre. Environ une cinquantaine d’enfants de Thuath en meurent chaque jour. C’est énorme, une hécatombe. La durée de vie d’un nourrisson est de moins d’un mois. Et on ne sait même pas comment agit la maladie. Si nous continuons à l’ignorer, on finira par être décimés car tous les peuples seront touchés.

Iris releva la tête et ouvrit la bouche pour répliquer sur le champ mais Peter, la devança et se leva de sa chaise pour se retrouver face à Iris. Cette dernière se demandait si c’était des larmes de douleurs, de tristesses, ou de haines qui brillaient dans ses yeux.

Es-tu vraiment surdouée ? Du moins la plus intelligente, car j’ai bien l’impression que mon meilleur ami est bien plus intelligent que toi ! Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans ‘‘la maladie tue’’ ? C’est une phrase courte et hyper-compréhensible même pour les non-surdoués. T’es sympa, mais je pense que comme tout les non-surdoués, j’aimerais que tu ouvres les yeux. Tu ne penses qu’à la guerre parce que pour l’instant, tu n’as pas la peur de mourir. Tu es une surdouée, les surdoués ne sont pas encore morts ou porteur de la maladie, donc bien évidemment, tu ne réalises pas à quel point c’est grave ! C’est pour cela que Kilian et Cassandra ne t’ont pas suivie. On a beau, être les amis fidèles, on sait qu’on est vulnérable. On sait qu’on peut dérailler. On a cette peur tapie au fond de soi qui nous prend les tripes dans les moments de faiblesse. Et, tu as cette peur, de remarquer un problème chez toi. Un problème qui t’amènerait à l’évidence : tu as la maladie. On a la peur, de se rendre compte, qu’au final, tu es malade, et qu’après, tu t’approches de plus en plus de la mort. Et tu ne peux pas comprendre ça. Vous ne pouvez pas le comprendre et le ressentir. Car vous êtes des surdoués. Donc, au lieu de t’obstiner sur la guerre, pense à la maladie, et cela te ramènera peut-être tes deux meilleurs amis.

Peter avait parlé d’une voix forte, sérieuse et presque adulte. Puis, plus il parlait de la maladie, plus il parlait de ses ressentis, le volume baissait jusqu’à en devenir normale, quelques nuances de haine et de reproche apparaissaient par intermittence et sa voix tremblait de plus en plus jusqu’à ce qu’elle se brise lors de la dernière phrase. Peter était ému, mais il le dissimulait en maintenant une expression neutre sur son visage. Il détourna le regard d’Iris et fixa son meilleur ami qui semblait médusé mais tout aussi ému que lui. Puis, Samuel se leva à son tour.

Peter… Tu aurais dû m’en parler. Même si je ne pouvais rien faire, j’aurais essayé de te rassurer, lâcha Samuel en le fixant.

Tu n’aurais pas réussi. Si tu savais à quel point la peur est grande ! Rien ne peut y faire, il faut juste, ne pas la laisser te dévorer. Puis… Je n’imagine pas encore ceux qui commencent à ressentir les premiers symptômes à quel point ils doivent être paniqués. J’aimerais pouvoir les aider mais on ne peut pas les aider…

Sa voix se brisa. Samuel fit quelques enjambées pour serrer son meilleur ami dans ses bras. Son aveu l’avait complètement bouleversé. Jamais le surdoué n'aurait pensé que Peter puisse penser cela un instant, il était toujours souriant, de bonne humeur et blagueur. Iris détourna le regard, luttant pour ne pas penser à Kilian… Où était-il ? Auprès des conseillers. Avait-il rencontré d’autres personnes ? Elle n’en savait rien. Que devait-il faire ? Être le parfait pion maître de l’État, à ses risques et périls.

Quels sont les symptômes de la maladie ? questionna Iris laissant sa curiosité l’emporter.

Plus de questions que toi, et tu meurs, s’exaspéra Mme. Keys. D’après les rapports, cela fait un peu tout mais on a surtout retrouvé que cela commence par des trous de mémoire, puis des problèmes de coordinations à ne plus en savoir marcher, et enfin des problèmes cardiaques. Ce serait ce dernier symptôme qui finirait par être fatal. Après, savoir exactement comme elle agit pour faire cela, on n’en a aucune idée, ni à quoi elle est liée, pourtant il faut trouver pour avoir une chance de sauver tout le monde.

Samuel sentit son meilleur ami se braquer. Son meilleur ami avait-il le premier symptôme ? Non. Il l’aurait tout de même dit à Mme. Keys.

N'y a-t-il pas un risque que Peter développe la maladie là-bas ? s’enquit Samuel en se tournant vers la vieille dame.

Nous pensons, que tout tient à l’organisme. Celui des Opartiskains est plus coriace que les autres. Puis en cas de contaminations, nous rapatrierons Peter. Mais vous aurez besoin de lui, car il connaît la personne qui restera avec vous pendant votre séjour en Dheas, et je ne suis pas certaine qu’elle s’entende bien avec Iris et toi puisqu’elle voue une haine profonde envers les surdoués, gentils ou non.

Marianne ! s’exclama Peter tout joyeux. Quand partons-nous ?

Mme. Keys les contempla un par un, ainsi qu’Amanda à travers la tablette tactile avant de s’enfoncer dans son siège en triturant son stylo comme si elle avait peur de leur réaction.

Dans quatre jours.

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