Chapitre 7

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Vendredi 7 juillet 2037

Le réveil de Maxime sonna à 7h30, comme tous les matins. La lumière grise du jour perçait à travers les rideaux épais de sa chambre, peinant à illuminer l’espace sombre et sobrement décoré. Le lit défait, les draps froissés, et un silence lourd accueillaient son réveil, un écho de la monotonie qui gouvernait sa vie depuis plusieurs années.

Maxime resta allongé un moment, fixant le plafond, laissant le son strident du réveil résonner dans sa tête comme une litanie oppressante. Après quelques minutes, il se redressa péniblement, s’assit sur le bord du lit, et éteignit l’alarme. Ses pieds nus touchèrent le sol froid, le ramenant à la réalité de sa journée à venir.

La chambre était ordonnée, chaque chose à sa place. Les murs nus, peints d’un blanc terne, étaient seulement ornés d’une horloge murale silencieuse et d’une photo de sa sœur, Clara, posée sur la table de chevet. Il prit la photo dans ses mains, comme il le faisait chaque matin, contemplant le sourire radieux de Clara, son cœur se serrant un peu plus à chaque regard.

Il se leva finalement, traînant les pieds jusqu’à la salle de bains. Le miroir renvoya l’image d’un homme fatigué, les cernes sous ses yeux témoignaient de nuits trop courtes ou trop agitées. Maxime ouvrit l’armoire à pharmacie et en sortit une boîte de cachets. Il avala un comprimé avec un verre d’eau, la pilule glissant dans sa gorge avec une facilité déconcertante, tant ce geste faisait désormais partie de son quotidien. Ces médicaments, prescrits par son médecin, étaient censés l’aider à gérer sa dépression et son anxiété. Mais ils n’étaient qu’un pansement sur une plaie bien plus profonde.

Après avoir pris sa douche, Maxime s’habilla en silence, optant pour un jean et un t-shirt gris. Il ne faisait plus vraiment attention à ce qu’il portait, tant chaque jour se ressemblait. Il se dirigea ensuite vers la cuisine, où il prépara son café du matin, une routine qu’il exécutait machinalement. La cafetière bouillonnait doucement, emplissant l’air d’une odeur familière et réconfortante.

S’asseyant à la petite table de sa cuisine, Maxime sortit son téléphone pour parcourir les nouvelles, mais son esprit restait ailleurs, tournant autour des événements de la veille. La confrontation avec son ex, l’intervention d’Antoine… Tout cela lui laissait un goût amer et une sensation de fatigue émotionnelle qu’il avait du mal à secouer.

Une notification sonore interrompit ses pensées. C’était un message d’Antoine.

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SMS du 7 juillet 2037

Antoine :

Salut Maxime, j’espère que tu vas bien aujourd’hui. Je voulais juste te dire que je pense à toi. Si jamais tu veux parler ou sortir, je suis là. Prends soin de toi.

Maxime regarda le message, un léger sourire flottant sur ses lèvres malgré son état d’esprit morose. Il appréciait la prévenance d’Antoine, cette manière qu’il avait de lui offrir son soutien sans l’étouffer. Cela faisait longtemps que quelqu’un ne s’était pas montré aussi sincèrement attentionné envers lui.

Maxime :

Salut Antoine. Merci pour ton message, ça me fait du bien. Je suis un peu fatigué aujourd’hui, mais ça ira. Peut-être qu’on pourrait se voir ce week-end ?

Antoine répondit presque immédiatement, comme s’il avait attendu que Maxime se manifeste.

Antoine :

Bien sûr ! Ça me ferait plaisir. On peut se faire un café ou une balade, comme tu préfères. Je suis dispo samedi après-midi, si ça te va.

Maxime :

Samedi après-midi, ça me va. Un café, ça pourrait être bien. Merci encore, Antoine.

Antoine :

Parfait, on se dit samedi alors. Repose-toi bien d’ici là, Maxime. À bientôt !

Maxime posa son téléphone sur la table, le regard un peu moins sombre. L’idée de revoir Antoine lui apportait un léger réconfort, un petit point de lumière dans sa journée terne. Mais cette tranquillité fut de courte durée.

Quelques instants plus tard, une autre notification retentit. Maxime hésita avant de regarder l’écran. C’était un message de son ex-petite amie, le nom s’affichant sur son téléphone comme une menace silencieuse.

SMS de Sophie :

Salut Maxime. J’ai réfléchi à ce qui s’est passé hier soir. Je suis désolée si ce que j’ai dit t’a blessé, ce n’était pas mon intention. Tu sais, je m’inquiète toujours pour toi. C’est difficile de voir que tu as encore du mal à passer à autre chose. Je me demande si tu es vraiment entouré de gens qui te comprennent.

Maxime sentit son cœur se serrer en lisant le message. Les mots de Sophie étaient soigneusement choisis, mais il pouvait sentir la critique implicite derrière son apparente préoccupation. Elle avait toujours eu cette façon de tourner les choses de manière à semer le doute en lui, à le faire se sentir inférieur sans jamais être directement agressive.

Il resta immobile, les yeux fixés sur l’écran, une sensation de malaise grandissant en lui. Les souvenirs de leur relation lui revenaient en tête, rappelant les moments où elle l’avait fait se sentir insuffisant, inadéquat, comme si tout ce qui lui arrivait était de sa faute.

Quelques minutes plus tard, un autre message arriva, comme si elle s’impatientait de son silence.

Sophie :

Je sais que ce n’est pas facile pour toi, et c’est pour ça que je t’ai toujours soutenu, même après notre rupture. Je veux juste que tu sois heureux, mais parfois, je me demande si tu te donnes vraiment les moyens de l’être. Parler à des gens nouveaux, c’est bien, mais assure-toi qu’ils comprennent vraiment ce que tu traverses. Je serai toujours là si tu as besoin de parler à quelqu’un qui te connaît vraiment.

Cette fois, Maxime sentit une colère sourde monter en lui. Elle se présentait comme une bienfaitrice, quelqu’un qui voulait son bien, mais ses mots ne faisaient que renforcer son sentiment de solitude et d’échec. Elle insinuait subtilement qu’Antoine, ou quiconque d’autre, ne pouvait pas vraiment le comprendre, qu’il était condamné à rester dépendant de son soutien.

Il savait qu’il devait répondre, mais il hésitait. Après un long moment de réflexion, il décida de taper une réponse concise.

Maxime :

Sophie, je préfère qu’on ne se parle plus. Merci de respecter cela.

Il resta un moment, les yeux fixés sur le message, hésitant encore, avant d’appuyer sur "Envoyer". Ce simple geste lui coûta plus qu’il ne l’aurait cru. Un poids semblait se soulever légèrement de sa poitrine, mais la douleur persistait, un rappel constant des cicatrices qu’elle avait laissées derrière elle.

Il posa à nouveau le téléphone, cette fois avec une détermination nouvelle. Il savait qu’il devait avancer, que cette relation appartenait au passé, tout comme la souffrance qu’elle lui avait infligée.

Maxime finit son café, tentant de se concentrer sur la journée qui l’attendait. Peut-être que les choses allaient lentement s’améliorer, avec le temps. En tout cas, il avait un petit rendez-vous prévu pour samedi, un moment simple mais qui lui donnait une raison de se lever le matin. Et pour l’instant, c’était déjà beaucoup.

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