Chapitre 8

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Vendredi 7 juillet 2037 - Soir

Maxime était allongé sur son canapé, les yeux fixés sur le plafond, laissant le silence de l’appartement l’envelopper. Les événements de la journée avaient laissé une trace profonde en lui, et bien qu’il ait réussi à se détacher de Sophie en lui envoyant ce message, il sentait encore le poids de ses mots peser sur son esprit.

Soudain, son téléphone vibra sur la table basse, brisant le silence oppressant. Il jeta un coup d’œil à l’écran et vit le nom de Sophie s’afficher. Elle l’appelait. Une vague d’angoisse le traversa. Il laissa le téléphone sonner, incapable de se résoudre à répondre. La sonnerie s’éteignit, laissant un silence lourd, mais ce répit ne dura que quelques secondes avant que le téléphone ne vibre à nouveau. Sophie rappelait.

Maxime sentit son cœur s’accélérer, son souffle devenir plus court. Il se leva précipitamment du canapé, l’esprit en ébullition, et courut vers la salle de bain. Une fois à l'intérieur, il ouvrit brusquement le placard à pharmacie, attrapa la boîte de cachets et en sortit un comprimé. Ses mains tremblaient alors qu’il avalait la pilule avec un peu d’eau, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions.

Il s’adossa ensuite contre la baignoire, laissant son corps glisser lentement jusqu’au sol froid. Il restait là, assis, les genoux ramenés contre sa poitrine, le souffle encore haletant, tandis que ses pensées tournaient en boucle. Comment en était-il arrivé là ? Comment sa vie avait-elle pu prendre une telle tournure ?

Maxime revoyait en flash les moments de sa vie où tout avait commencé à basculer. La perte de sa sœur, la rupture avec Sophie, la solitude qui s’était installée insidieusement. Il avait pris de mauvaises décisions, il le savait. Il se blâmait pour tout, même pour ce qui échappait à son contrôle. Il se reprochait de ne pas avoir été plus fort, plus résilient, de ne pas avoir su garder ceux qu'il aimait à ses côtés. Il se sentait comme un échec, incapable de reconstruire sa vie.

Le téléphone vibra une troisième fois dans le salon, mais cette fois, il l’ignora complètement. Le médicament commençait à faire effet, l'engourdissant légèrement, lui offrant un répit temporaire, un voile sur la douleur. Mais derrière cet apaisement artificiel, la tristesse et la culpabilité continuaient de le ronger, lui rappelant que ces sentiments n’étaient jamais bien loin.

Samedi 8 juillet 2037 - Après-midi

Le lendemain, malgré la nuit agitée et le poids des pensées sombres qui l’avaient accablé, Maxime se leva avec une détermination nouvelle. Il savait qu’il avait un rendez-vous avec Antoine, et cette simple pensée lui donnait la force de se préparer. Il prit une douche chaude, laissant l’eau couler sur lui comme pour laver les traces de la veille. Puis, il choisit avec soin sa tenue : un pantalon en toile beige et une chemise bleu clair. Il voulait paraître présentable, ne serait-ce que pour se sentir un peu plus en contrôle.

L’air était doux en ce début d’après-midi, et le soleil brillait haut dans le ciel, réchauffant les rues de Paris. Maxime se rendit au petit café en terrasse où ils s’étaient donné rendez-vous. Il arriva un peu en avance, ce qui lui permit de s’asseoir et de calmer son esprit, d’observer les passants, de s’imprégner de l’ambiance animée autour de lui.

Antoine arriva peu après, le sourire aux lèvres, vêtu d’une chemise en lin et d’un jean décontracté. Il salua Maxime avec une chaleur qui semblait dissiper les derniers nuages dans l’esprit de ce dernier.

  • Salut, Maxime. Ça fait plaisir de te voir, dit Antoine en prenant place en face de lui.
  • Salut, Antoine. Ça me fait du bien de te voir aussi, répondit Maxime, tentant un sourire malgré la fatigue encore visible sur son visage.

Ils commandèrent leurs boissons, un café pour Maxime et un thé glacé pour Antoine. La terrasse était calme, les discussions autour d’eux n’étaient que des murmures lointains. Après un moment de silence partagé, Maxime décida de parler de ce qui le tourmentait, même s’il n’était pas encore prêt à tout dévoiler.

  • Antoine… il faut que je te parle de quelque chose. Sophie m’a appelé hier soir, plusieurs fois. Je n’ai pas répondu, mais ça m’a vraiment déstabilisé," commença Maxime, ses doigts jouant nerveusement avec la tasse devant lui.

Antoine l’observa avec attention, son regard bienveillant.

  • Je suis désolé que tu aies eu à subir ça, Maxime. Ça a dû être difficile pour toi.

Maxime acquiesça, cherchant ses mots.

  • Je... je pensais que je pouvais m’en sortir, mais chaque fois que je la vois ou qu’elle essaie de revenir dans ma vie, je sens que tout s’effondre à nouveau. C’est comme si je n’arrivais pas à avancer.

Antoine posa doucement sa main sur celle de Maxime, un geste simple mais rassurant.

  • C’est normal d’avoir du mal à avancer, surtout après tout ce que tu as traversé. Mais tu n’es pas obligé de tout affronter seul. Tu peux compter sur moi, Maxime.

Maxime leva les yeux vers Antoine, touché par la sincérité dans sa voix.

  • Merci, Antoine. Ça compte vraiment pour moi. J’essaie de m’en sortir, mais parfois, c’est tellement difficile. J’ai peur de ne jamais y arriver.

Antoine sourit doucement, son regard ancré dans celui de Maxime.

  • Tu es plus fort que tu ne le penses, Maxime. Et tu n’as pas à t’inquiéter. Tu as des gens autour de toi qui se soucient de toi, qui sont là pour t’aider à avancer. Sophie n’a plus de pouvoir sur toi, pas si tu choisis de ne plus lui en donner.

Maxime hocha la tête, ses doigts serrant un peu plus la tasse, cherchant un réconfort dans la chaleur qui s’en dégageait.

  • C’est difficile de croire que je peux être différent, que je peux vraiment changer. Mais… je veux essayer. Je ne veux plus être cette personne qui se laisse écraser par le passé.

Antoine lui adressa un sourire encourageant.

  • Et tu n’as pas à le faire seul. Tu as déjà fait un grand pas en venant ici aujourd’hui. C’est le début d’un nouveau chemin, Maxime.

Ils continuèrent à parler, changeant de sujet pour quelque chose de plus léger, essayant de ramener un peu de lumière dans cette journée. Le café en terrasse, la chaleur du soleil, et la compagnie d’Antoine apportèrent à Maxime un répit bienvenu, une parenthèse de calme au milieu du tumulte de ses pensées. Il savait que le chemin serait long, mais pour la première fois depuis longtemps, il voyait une possibilité de rédemption, de guérison.

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