Arrivé au château
Le sifflement du train qui freine juste devant moi, retentit, et je m'arrête au pas de la porte de celui-ci, contemplant une dernière fois le paysage de ma ville, qui restera gravé en moi jusqu'au jour où je reviendrais.
Les montagnes froides se dessinent au fure et à mesure que le brouillard se dissipe à travers les vitres, pendant que le contrôleur attend, que je lui présente mon ticket.
- Mademoiselle ?
- Oh. Pardonnez-moi.
Mon rêve se réalisait enfin, je partais pour la Nouvelle-Ecosse. Une prestigieuse école d'art m'avait ouvert ses portes. Si j'étais resté à Pettinsburg, je serais sans doute en train de travailler dans les champs avec mes parents. Cette petite ville qui m'a accueillit dès ma naissance, était bien majestueuse par ses montagnes vertes et ses champs à perte de vue, mais malheureusement, elle était peu fréquentée, ce qui limitait l'emploi.
J'étais dans la cabine des non-fumeurs et malgré ça, l'odeur du tabac était impregnée dans cette partie du wagon. Les dames de la cabine d'à côté chipotaient sur les nouvelles tendances du moment, pendant que je passais mon temps à dessiner.
Le temps semblait s'être arrêté à vingt-et-une heures. Les ronflements de certains passagers ne semblaient déranger personne. Je me demandais "comment pouvaient-ils aussi bien dormir par ce froid ? ", car même si la couverture que l'on proposait dans le train semblait chaudes et douillette il n'en était pas moins.
Le train s'arrêta soudainement. Je ne me serais pas réveillé de sitôt. Mais malgré tout, j'avais passé une bonne nuit, sans doute que les ronflements m'avaient ils servi de berceuse.
À mon arrivée un taxi m'attendait devant la gare, le chauffeur chargea ma valise dans le coffre. Durant deux longues heures, je traversa la ville avant d'arriver sur une petite route entourée de forêts luxuriante.
Des arbres longeaient l'immense allée à l'allure parfaite, et plus j'avançais, plus les arbres laissaient place à un majestueux château. J'avais bien vu la brochure, mais cette dernière ne montrait pas cette partis du bâtiment, qui m'obnubilait par sa présence.
Un aire de déjà vu me traversa l'esprit, quand j'ouvris la porte d'entrée. Des meubles anciens sous un plafond d'une hauteur impressionnante, dont la lumière y pénétrait à travers les vitraux, représentant des anges dans un paysage paradisiaque. La vaste pièce d'entrée regorgeait de plantes en tout genres, je me croyais presque dans une serre.
- Mademoiselle Beauville ?
- Oui ?
- Enchanté. Je suis votre tuteur, appelez-moi Daniel. Je suis en deuxième années.
- Enchanté Daniel. Votre école est vraiment splendide. Je n'en reviens pas du design. En quelle année a-t-elle été construite ?
- Vous devez avoir beaucoup de questions. Malheureusement, j'y répondrais plus tard. J'ai cours dans moins de dix minutes. Juste le temps de vous raccompagner chez le directeur de l'établissement.
- Je comprends.
On m'installa dans une sorte de salle d'attente, avant d'être invité à entrer dans le bureau du directeur. La première chose qui me tapa à l'oeil, sont les meubles assorti au sol ciré, rouge. Les fenêtres donnaient un peu de lumière à la pièce qui avait un ton assez sévère. Mais quand enfin, le siège se retourna, le personnage ne correspondait pas du tout à son environnement.
Un vieil homme souriant, qui me mit tout de suite à l'aise.
- Mademoiselle Beauville.
- Bonjour.
- Asseyez-vous.
Il mit ses lunettes et survola un certain nombre de documents me concernant.
- Je vois que vous êtes une élève assidue, vos notes semblent convenables et vos dessins sont, d'une imagination impressionnante !
- Oui, monsieur.
- Vous vous inspirez de quoi pour les dessiner ?
- Eh bien, je ne sais pas trop. Quand je vois ses images dans ma tête je les dessine spontanément.
- Je vois, je vois. C'est très ressemblant !
- Ressemblant ?
- Avez-vous déjà visité l'école, mademoiselle ?
- Non, monsieur.
- Glorianna ?
- Monsieur le directeur ?
- Dispenser Daniel de ses cours matinaux, et dites-lui de faire visiter à mademoiselle Beauville notre école.
- Toute l'école, monsieur ?
- Il en va de soi. Le jeune Daniel vous montrera vos appartements. Et n'oubliez pas de vous enregistrer en sortant.
- Oui.
- J'espère que vous vous plairez parmi nous mademoiselle Beauville.
Je sortis de la pièce un peu secouer. Tout allait si vite !
- Votre nom, prénom et date de naissance s'il vous plaît .
- Beauville Alexandra, je suis née le trois mars 1900.
- Tiens ! Je vous pensais plus agée.
- Ah !
On ne m'avait jamais trouvé plus vieille. Bien au contraire. La plupart du temps les gens croient que j'ai quatorze ans, or, j'ai tout juste vingt ans.
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