En route pour le bonheur
Le bâtiment qu’il pilotait était un petit modèle, facile à manier aux milieux des gros cargos intergalactiques, mais trouver une place n’était pas si évident que ça. Le micro-restaurant 48 avait l’air un peu moins encombré, alors il s’y dirigea avec l’aide du pilotage automatique qui lui permettait d’enchaîner les manœuvres complexes. Après des mois de solitudes à ne pas croiser le moindre navire, c’était toujours un peu étrange d’arriver dans un tel lieu de réunion.
Il comprit rapidement pourquoi ce restaurant était moins fréquenté, la moitié du menu était barré, rendu indisponible. Ce n’était pas grave, il prenait souvent des choses appartenant aux menus classiques et il n’était vraiment pas difficile. Le moindre contact humain suffisait à le satisfaire et même s’il n’y avait que des aliens en tout genre, ça lui irait bien.
Son vaisseau s’arrima facilement à l’un des conduits d’embarcations, l’immobilisant et le sécurisant. Immédiatement, il déclencha la commande afin de se ravitailler en eau, en électricité et en nutriment. Le prochain arrêt possible ne serait que dans quelques mois et même s’il était virtuellement autosuffisant, mais il aimait bien assurer les choses au cas où quoique ce soit tourne mal durant le trajet. L’espace était bien plus sécurisé qu’à l’époque des premiers voyages mais prendre quelques sécurités n’était pas de trop.
Il avait pris une douche et enfilé ses plus beaux habits avant d’arriver à proximité de l’ensemble de station, alors il se présenta simplement à la porte qui s’ouvrit sans hésitation. Là, dans le conduit, se trouvait un androïde d’accueil, seul le haut de son corps était constitué et le bas s’arrêtait à un crochet qui suivait le conduit pour avancer en même temps que lui. La voix, un peu trop douce, demanda :
- Bonjour monsieur, veuillez confirmer l’identité de votre bâtiment, nous pensons qu’il s’agit du…
- Oui, oui, scanne. Vas-y.
L’androïde obéit, scannant la petite carte validant l’identité de son vaisseau et permettant sa traçabilité.
- Parfait monsieur. Etes-vous le capitaine, monsieur Cray Endo ?
- Oui… soupira-t-il en montrant la seconde carte.
- Parfait monsieur. Veuillez me suivre. Notre menu du jour est quelque peu réduit mais nous espérons qu’il saura vous combler.
Il l’abandonna dans la pièce principale ou plusieurs autres personnes l’observèrent. Plusieurs montraient des signes clairs de la solitude de l’espace, peut-être en faisait-il parti, se rabroua-t-il en remarquant qu’il grattait compulsivement l’un de ses bras. Il s’installa néanmoins devant l’une des bornes pour observer, sur l’écran, les diverses propositions.
Chaque icône était relativement classique. Une vingtaine de serveur était disponible, des mâles, des femelles, de différentes espèces : des humains bien-entendu, dans cette partie du cadran, l’inverse aurait été surprenant, mais également quelques aliens plus exotiques et plus chers. Il se permit de rester devant l’écran à hésiter un moment même s’il savait déjà ce qu’il voulait. Il aimait ce moment où il reprenait gentiment contact avec les bruits des êtres vivants autour de lui et qu’il s’accoutumait à l’idée de leurs présences.
Il laissa ses yeux filer sur les options observant les positions et souriant en sentant dans son ventre l’envie qui montait. Il contempla l’idée d’un serveur androïde un moment et joua avec les options les plus avancées pour découvrir la variété de proposition à faire rougir les plus dévergondés d’entre eux. Mais c’était exactement pour ça qu’ils venaient tous ici.
Dans l’une des petites cabines d’intimités relatives, ils entendirent tous clairement un couinement s’échapper. Sur la devanture passait juste des publicités sans rien dévoiler du menu choisi. S’il voulait s’exciter, il valait mieux observer la ligne de cabine exhibitionniste où des clients dévoilaient leurs envies à leurs regards. Malheureusement, tout le monde ne lui plaisait pas et les premières cabines n’avaient rien d’excitantes à ses yeux. Il dut réviser son jugement alors que son regard balayait la troisième cabine où un humain de petit gabarit se faisait fesser allégrement pendant qu’une serveuse qui n’avait rien d’humaine le suçait en le prenant entièrement dans une gorge profonde évidente. Plus loin, il ne vit qu’un amas de tentacule dévoilant très peu du client, à moins que ce soit le client ?
Il n’était lui-même pas exhibitionniste, mais l’option permettait d’offrir un petit rabais, à la hauteur du spectacle offert alors il s’était plus d’une fois retrouvé dans l’une de ses cabines vitrées, s’offrant aux regards des autres sans pudeur ni gêne.
Il revint au menu de départ et observa son premier choix. Espèce ? Il sélectionna les humains, la même espèce que lui. Lorsqu’il faisait une brève halte c’était toujours ceux qu’il préférait puis il s’arrêta un instant et revint en arrière. Il y avait beaucoup d’espèces manquantes, mais il avait cru voir quelque chose de plaisant. Un Lyutenien. L’espèce était plutôt discrète dans ce type de lieu. Il le sélectionna, osant à peine espérer qu’un mâle soit disponible ici et pourtant l’icône correspondante apparue. Temps d’attente 2h. Ils devaient être plusieurs intéressés, mais tant pis, il attendrait. Il le sélectionna en souriant, prêt à s’offrir une petite folie.
Une fenêtre d’avertissement apparue, comme à chaque fois qu’il avait la chance de sélectionner cette espèce et il la balaya d’un geste las, connaissant parfaitement son contenu. Cette même fenêtre apparaissait pour une dizaine d’espèce. Il sélectionna malgré tout l’assurance, au cas où. Puis dû décider du programme exact qu’il voulait suivre. Il le fit en se mordillant la lèvre et finit par réussir, à ce moment-là, il avait déjà le souffle court et une jolie érection d’anticipation.
Les cabines d’attentes n’étaient franchement pas désagréables. Des rafraîchissements étaient servis et plusieurs serveurs nus avançaient entre eux en souriant, prêt à offrir des extras contre quelques billets. Certains payaient effectivement pendant que d’autres observaient. Installé sur sa banquette, Cray observait tranquillement, heureux du cadeau qu’il s’était offert et impatient de le déballer. A côté de lui, un terrien tira un autre humain contre lui pour lui voler un baiser qui se fit rapidement passionné. Il l’entendit clairement lui proposer un extra pour rejoindre sa scène afin de pouvoir y ajouter tout un tas de joyeuseté. Le terrien craqua, alignant quelques billets de plus et gardant le serveur contre lui.
Le contact peau à peau le fascina et Cray l’observa sans vergogne. Le serveur était à moitié dénudé, la peau de ses hanches avait l’air douce et soyeuse et le client s’y attarda un long moment, d’abord à travers des caresses puis par un contact plus dur, en les pétrissant entre ses doigts jusqu’à ce que la peau rougisse délicatement. Lorsque son numéro apparu, le client se saisit du serveur, le soulevant de terre sans difficulté pour l’emmener directement dans sa cabine. La porte se referma derrière eux et quelques gémissements supplémentaires s’élevèrent.
La main fermement serrée sur son genou, il attendait, impatient. Les joues rouges, le souffle court, il pensa à ses propres mains serrant la peau de quelqu’un d’autre. Une peau chaude, les Lyuteniens l’étaient toujours. Une peau douce peut-être. Et puis il saisirait ses cheveux, longs fils soyeux, et les tirerait vers l’arrière pour qu’il dévoile sa gorge qu’il embrasserait. Il aimait les mâles et glisser son visage le long de leurs glottes sexys lui plaisait énormément. Il le ferait haleter en observant l’effet produit sur son corps. Il chassa les pensées, pas gêné mais ne voulant pas venir trop vite une fois entré en cabine. A la place, il fit de son mieux pour réciter toutes les planètes qu’il allait croiser d’assez près pour pouvoir observer une boule lumineuse dans l’espace. Il faisait ça lorsque la solitude se faisait trop forte, pour essayer de vaincre l’angoisse qui pouvait le prendre.
Le numéro « 14 » apparu sur le grand mur de la salle d’attente et clignota. Une porte se déverrouilla également. C’était pour lui. Bondissant sur ses pieds, il s’y précipita comme un affamé, comme l’affamé qu’il était en réalité. Il saisit la poignée poussant la porte et la refermant derrière lui avant de se permettre la moindre observation. La pièce était sombre et ses yeux mirent une seconde avant de comprendre que le serveur n’était pas sagement alangui sur le lit. Il rangeait rapidement ce qui avait été déplacé et visiblement, le client précédent avait visiblement profité de tout. Rapidement le lit fut refait. Sur le côté, une petite sélection de matériel était disponible et une vitrine montrait tout un tas d’outil utilisable. Cray essayait de ne pas craquer sur les à-côtés mais c’était parfois difficile une fois l’excitation bien en place.
Attendant sagement dans un coin que le serveur ait terminé, il eut tout le loisir de l’observer. Il possédait une peau sombre, bleutée qui l’avait toujours impressionné. A sa connaissance, les très jeunes étaient tout aussi rosés que les humains pouvaient l’être avec des dégradés de bruns chauds allant d’une peau excessivement pâle à un noir profond. Seulement, l’argent présent de partout dans leurs mondes et dans leurs modes de vies venaient peu à peu modifier cette teinte jusqu’à ce bleu parfaitement uni. Contrairement aux humains chez qui une telle transformation était possible mais dangereuse, chez eux, elle était simplement normale et signe de bonne santé.
Ce n’étaient pas leurs seules différences pensa-t-il en admirant le corps fin et élancé du serveur. Leurs doigts étaient comme des brindilles faciles à briser, leurs cheveux toujours très longs, avaient la blancheur de l’argent et leurs yeux noircis semblaient toujours aveugles. On disait qu’ils venaient sans doute d’une souche commune avec l’humain, mais leurs corps n’étaient pas tout à fait identiques. Petit, fin à l’excès, une taille de guêpe bien marquée, un cou un peu long leur conférant un air élancé. Son visage se tourna vers lui et l’observa silencieusement avant de baisser la tête poliment.
- Bonjour, monsieur. Excusez-moi pour le retard.
- Salut…
Il pencha sur la tête, attendant, et gentiment, le serveur retira le très léger peignoir qu’il avait enfilé pour se glisser sur le lit, se dévoilant sans pudeur, les yeux à demi-fermés. Il plia l’une de ses jambes toute fine pour montrer ce qui se cachait entre ses jambes. Un petit pénis étrange, trop fin, dont le gland pointu semblait pouvoir pourfendre n’importe quoi et un anus palpitant, légèrement gonflé par les coïts trop réguliers. Cray haleta.
- Comment tu t’appelles mon beau ? demanda-t-il en s’approcha pour se pencher sur lui et caresser sa cuisse du bout des doigts.
- Comme vous le voudrez, monsieur.
- Tu vas m’appeler Cray, mon beau. Comment aimerais-tu que je t’appelle ?
Le serveur glissa ses yeux sur le client, comprenant exactement ce qu’il voulait. Il lui fit un sourire doux et se redressa pour lui rendre les caresses, l’observant fermer les yeux et bloquer sa respiration involontairement.
- J’aimerais que tu m’appelles Uyto et que tu me fasses l’amour.
Cray frémit et laissa ses doigts rejoindre ceux du serveur pour le caresser. Que quelqu’un le touche, même aussi simplement que ça lui paraissait horriblement décadent et ils iraient plus loin, tellement plus loin. Mais pour commencer, il ne voulait que ça, une douce entrée en matière, caressante et délicate. Quelque chose d’étrangement prude mais qui éloignerait l’ombre de la solitude qui s’était glissé dans chacun des ports de sa peau.
Il vint se coucher tout habillé contre lui et se glissa entre ses bras, humant son odeur et aussi simplement que ça Uyto le serra contre lui. Ses bras étaient fins mais relativement forts et il fit attention à la pression qu’il mettait sur son corps. Les humains étaient si tendres. La chaire des Lyuteniens était connu pour sa grande fermeté et effectivement, c’était comme se coller à du caoutchouc, malléable certes, mais très résistant. Coller contre lui, Cray demanda :
- Aimes-tu ce que j’ai sélectionné ?
- J’aime tout ce que tu pourrais me faire.
- Ne me mens pas.
- Je dis la vérité. Je n’ai qu’un seul espoir, c’est que tu puisses me faire plus encore.
Cray frémit devant cette vérité toute crue que bien des Lyuteniens cachaient mais qui justifiait de prendre une assurance.
- Alors ça ne t’ai jamais arrivé.
- Non, jamais.
- Tu n’as pas peur de la douleur ?
Il sembla surpris, mais lui répondit en souriant que ça ne faisait pas mal. Ce n’était pas vraiment faux, mais si ça arrivait, il lui ferait assurément très mal. Il ne le dit pas, préférant ne pas laisser planer la moindre menace entre eux. Petit à petit, il se détendit à son contact et comme s’il comprenait parfaitement son état d’esprit, Uyto réagit à ces quelques signes en commençant à le déshabiller. Tous ses gestes étaient doux, mais ses doigts étaient précis, montrant des milliers d’heures de pratiques. Il aurait pu le dévêtir entièrement, les yeux fermés, en quelques dizaines de seconde à peine, mais il le fit lentement, les yeux bien ouverts. Il fit de son mieux pour caresser chaque parcelle de son corps.
Cray gémit lorsque les doigts passèrent sur son flanc, remontant le long de ses côtes, suivant une vieille cicatrice qu’il s’était faite lors d’un accident de transporteur. Les doigts s’arrêtèrent sur son téton, le saisissant légèrement avant de le lâcher tout aussi vite. Il descendit le long de ses jambes sans rien tenter de réellement intime. Il se déplaça pour atteindre ses pieds et laissa ses doigts menus se glisser dessus avant d’entreprendre un long massage. Ils n’étaient pas nombreux à sélectionner cette prestation et c’était l’un de ses favorites. La chaire humaine était vraiment toute douce, elle répondait parfaitement à la pression et Cray se détendit progressivement entre ses doigts. Il passa de sa voute plantaire à son talon, glissant ses pouces dessus à tour de rôle avant de passer au pied suivant. Avec une expertise rare, il remonta le long de ses jambes, parvenant à détendre chaque muscle qu’il croisait.
Travaillant efficacement, Uyto se fit la réflexion que cet humain était plutôt malin. Cette sélection longue permettrait d’habituer son corps aux caresses et aux contacts, le rendant moins sensible et donc, augmentant la durée des prestations suivantes. En prime, cela soignerait efficacement sa solitude, c’était un contact assez complet pour le rassurer pour un long moment contrairement aux étreintes brèves les plus souvent demandées. Bien-entendu, il ne possédait pas de multiples tentacules qui pourraient venir enserrer le corps de son partenaire pour le tenir tout entier. Les espèces capables d’une telle prouesse et ayant un niveau de développement suffisant pour être considérées comme compatibles étaient très rares d’ailleurs… mais l’une d’elle était présente dans l’établissement et depuis, les demandes de massages s’étaient raréfiées à sa plus grande tristesse parce qu’il aimait vraiment parcourir leurs corps de ses mains.
Il le fit se retourner, glissa le long de ses mollets noués et remonta pétrir ses cuisses. Il n’hésitait pas à laisser trainer ses doigts et à l’effleurer du reste de son corps pour le provoquer. La finalité du massage n’aurait rien à voir avec une simple détente, la sélection faites par son client s’en était assurée. Alors il prit le temps de passer sur ses fesses qui se crispèrent un instant avant d’accepter de se détendre. Il n’y resta pourtant pas longtemps, préférant presque un temps plus long sur son dos aux muscles aussi nombreux que noué. S’installant sur ses cuisses, il laissa sa propre verge reposer sur le fessier rebondit de l’humain, alors qu’il travaillait le long de sa colonne. A chaque fois qu’il effleurait un os, il se rapprochait un peu de la fermeté de son propre corps, lui donnant l’impression de caresser un autre Lyutenien. A chaque fois pourtant, Uyto se reprenait, chassant ses propres doigts de la zone pour repartir le long de muscles. Il avait dû prendre beaucoup de temps pour apprendre la texture exacte qui était recherchée, mais à force de passage doux, les muscles finissaient par se relaxer.
Lorsqu’il arriva au niveau de sa nuque, après un lent pétrissage tendre qui se voulait amoureux, il l’embrassa. L’humain n’avait lâché que quelques soupirs et gémissements. Du coin de l’œil, en tournant la tête, il jeta un regard langoureux et endormi à l’alien puis se fut un sourire tendre. Uyto retourna dans son cou, l’embrassant et caressant ce dos sur lequel il était à présent totalement allongé. De baisers en baisers, il parcourut le chemin inverse jusqu’à embrasser cette zone délicate où la cuisse et la fesse se rejoignait. Cray gémit un peu en poussant ses reins vers l’avant, ne rencontrant que le matelas. Cette fois-ci, la zone qu’il visait été bien plus réduite, mais il l’atteint en poursuivant de petits massages, ne rompant pas le moment de détente et pourtant l’amenant gentiment à basculer dans autre chose.
De ses mains douces, il écarta les deux globes de chairs pour dévoiler une intimité étroite, fermement contracté. Il s’en approcha, caressa sa joue contre la chaire bouillante et sans aucune forme d’hésitation, tendit la langue pour gouter cette peau intime. Cray poussa un petit cri de surprise et aussitôt, la caresse reprit. La langue du Lyutenien était aussi ferme que le reste de son corps, mais elle était également très douce, plus soyeuse qu’une langue humaine en réalité, et visiblement bien décidé à le détendre. Les caresses furent longues et délicates, entrecoupés de baisers et d’encouragements. Uyto lui disait :
- Tu es vraiment délicieux mon beau…
Et ses doigts flatteurs parvenaient à lui faire oublier qu’il avait sélectionné, sur cette machine à l’entrée « massage », « embrassade », « anulingus » et « compliments ». Il savait que tout ceci arriverait, pourtant, il rougissait d’embarras et se détendait sous les mots doux.
Uyto le fit se retourner à nouveau et l’attira dans une douce étreinte, le berçant à moitié tout en flattant son corps. Tendrement, il s’approcha de son pénis et posa les doigts dessus. Immédiatement Cray se tourna contre lui, se blottissant contre son torse rigide et fermant les yeux pour mieux ressentir les contacts subtils contre sa chaire. Qu’il aimait ça… Il rêvait à présent d’une fellation, sentir sa bouche contre son gland, sa langue caresser sa petite fente et ses doigts faire bouger sa peau… Mais il ne l’avait pas sélectionné et il ne le ferait pas, parce qu’il voulait pouvoir tenir ensuite. Ce fut lui qui annonça :
- Il est temps que je te dévore…
Et le Lyutenien éclata d’un rire joyeux et joueur tout en s’éloignant un peu, à quatre pattes, dévoilant son intimité sans hésiter. Il s’installa à quatre pattes, cambrant le dos pour donner encore plus facilement accès à son anus et cachant son visage contre les draps. C’était exactement la position qu’il avait sélectionnée. La reproduction était si parfaite qu’elle le mit mal à l’aise un instant avant qu’il ne balaye ce sursaut de conscience. Tous les serveurs étaient consentants, tout à fait au courant de ce qu’il faudrait faire ici, de ce qu’ils pouvaient en attendre et de ce qu’ils ne pouvaient qu’espérer sans aucunes garanties. Mais Uyto n’avait peut-être pas eu conscience du nombre de clients qu’il aurait par jour et de la fatigue de son corps. Il ne savait peut-être pas tout ça. Comme pour se faire pardonner, Cray prit le temps pour caresser sa croupe et ses reins, allant jusqu’à poser un doux baiser dessus puis il réclama un supplément de lubrifiant et s’assurant de bien le préparer en injectant directement une grande dose de produit en lui.
Uyto gémit tout en se dandinant sous la sensation étrange et le remercia d’une voix qui se voulait joyeuse mais qui fit surtout grimacer l’humain. Il éprouvait une sensation de doute de plus en plus marqué et il hésita à continuer. Mais il avait déjà payé et le regard doux du Lyutenien se posa sur lui comme une caresse avant de chuchoter :
- Je suis prêt pour toi, n’hésites pas mon beau.
Alors il fondit sur lui, saisit ses hanches et s’installa tranquillement contre lui. Il faisait coulisser son sexe entre ses fesses, se chargeant de sang par ce seul contact. C’était si bon. Les yeux fermés, haletant, son sexe allant et venant contre le corps de son partenaire qui n’attendait visiblement plus qu’une chose : qu’il entre en lui, vu la manière dont il cherchait la pointe de son sexe en basculant les hanches… dans ce moment de pur plaisir, la voix de son père le surprit, venant d’un vieux souvenir, d’une de ses discussions d’hommes, il disait quelque chose comme « prend toujours l’assurance, toujours ! Ou alors, ne choisit pas quelques choses qui en a besoin ! ». Il saisit son sexe et le fit pointer contre l’anus palpitant du serveur. Il avait l’assurance et il n’en avait de toute manière jamais eu besoin. Tout irait bien. Et il poussa, rejoignant le lubrifiant au plus profond de lui.
Là, il se perdit dans ses sensations. Il était chaud. Humide. Bon. Vraiment très bon. Doucement, il poussa vers l’avant jusqu’à ce que son bassin épouse parfaitement ses formes, il se contracta légèrement, faisant bouger son pénis en lui et savoura les petits bruits qu’il faisait. Peu importe à quel point ils répétaient les positions. Au bout du compte, ils ressentaient des choses et y réagissaient. Il s’amusa donc à bouger juste pour découvrir les choses qui faisaient le mieux réagir son partenaire. Lors des retraits brutaux, il lâchait de petits couinements adorables, mais son dos se tendait et se courbait comme pour encaisser la douleur. Mauvaise idée. Par contre, lorsqu’il remuait au plus profond de lui, Uyto se cambrait davantage, serrait les draps entre ses doigts, haletait et basculait son poids vers l’arrière pour s’offrir davantage. C’était mieux.
Il régla son allure sur les mouvements de son partenaire de lit et fit de son mieux pour leur procurer à tous les deux beaucoup de plaisir. A chaque session dans un établissement de ce type, il avait toujours eu à cœur d’offrir autant qu’il prenait aux employés. Les orgasmes secs venant de l’intérieur étaient possibles à provoquer, à sa connaissance, chez les Lyuteniens, mais l’attendre lui semblait bien exigeant, alors il se pencha contre son dos, d’une main il caressa son torse jusqu’à trouver un mamelon à taquiner gentiment et de l’autre, il vint au contact de sa verge. Sa forme était juste assez différente de celle d’un humain pour ne pas les confondre. Il aimait beaucoup ce type d’exploration alors il ne s’en priva pas et fut rapidement récompensé par une très jolie érection. La pénétration l’avait rendu à moitié dur grâce aux attentions douces de son client, mais les contacts supplémentaires finirent de transformer son sexe l’amenant à une dureté sans doute terrifiante pour un petit humain tout doux. Coucher avec lui dans l’autre sens, ce serait comme s’enfoncer une pierre joliment taillée. Heureusement, son intérieur était bien plus accueillant sinon il n’aurait pas trouvé le moindre client.
Uyto se mit à couiner soudain dans un long gémissement qui n’en finissait plus, le surprenant. Son sexe était toujours aussi dur mais il n’avait pas éjaculé. Il arrêta de gémir un instant pour lui affirmer :
- Tu es tellement parfait mon beau !
Et cela lui suffit à accélérer les mouvements, mais autour de sa verge, l’étau semblait se refermer et très vite, il devint difficile de bouger. C’était la première fois que ça lui arrivait alors il ne comprit pas immédiatement mais il finit par s’arrêter, surveillant les sensations. Le corps du prostitué convulsait autour de lui et il gémissait, encore et encore.
Soudainement, le message d’avertissement lui revint en mémoire avec force accompagné de la voix de son père. Certaines espèces aliens sont en recherche de compagnon avec qui s’accoupler pleinement pour faire des petits. Il ne s’agissait pas d’une volonté propre même si beaucoup d’aliens appartenant à ces espèces acceptaient d’entrer dans ce genre d’établissement dans l’espoir de vivre ce moment-là… Dans la croyance Lyutenienne, le nouage permettait de montrer que l’on est réellement fait pour vivre avec l’autre personne.
- ASSURANCE ! cria-t-il pour se défaire de ce lien non voulu.
Il tenta de reculer mais la prise sur son corps était trop ferme. Uyto gémissait de bonheur, sourd à ses protestations, trop perdu dans ses propres sensations. Il ne remarqua pas l’androïde qui se détachait tranquillement du plafond. Sans s’occuper de quoi que ce soit d’autres, le robot se pencha jusqu’à saisir le poignet du Lyutenien. Quelques secondes passèrent avant que l’analyse ne soit complète et que la machine se retourne vers lui pour énoncer clairement :
- Bonjour monsieur Endo. Votre serveur a débuté un nouage impliquant un coït complet avec, probablement, la naissance de plusieurs petits. Le serveur et la famille complète sera à votre charge dès la fin de ce coït.
- Assurance ! Je suis assuré !
Devant lui, Uyto commençait à comprendre ce que cela voulait dire réellement et il s’agita immédiatement.
- Non, non ! Pas ça ! S’il-vous-plait, nous sommes liés ! S’il-vous-plait, je vous en prie !
Mais Cray continua, sourd à ses demandes et réclama l’emploi d’une assurance complète et immédiate. L’androïde acquiesça sagement et installa les instruments, venant entourer les reins de l’humain de ses mains, pour se glisser entre leurs corps. Uyto criait franchement à présent.
L’androïde travailla très tranquillement, non affecté par le stress de l’humain qui espérait se libérer ou du Lyutenien qui ne voulait pas le lâcher. Il laissa ses doigts glisser jusqu’à la jonction entre leurs corps. L’anneau de chair avait durci et l’enserrait très fermement, se glisser entre eux serait délicat. Une simple piqûre força néanmoins son corps à se détendre légèrement et il put glisser une spatule plate de chaque côté de la verge. L’humain couina plusieurs fois alors que le métal venait compresser son corps, lui faisant mal.
- Je suis en place. Annonça froidement l’androïde avant d’ajouter : merci de ne pas bouger avant le fin de la procédure.
- Non, pitié, Cray ! Cray ! Ne fais pas ça ! Je ne t’embêterai pas ! Je serais discret ! S’il-te-plait ne fais pas ça !
Sa panique devint si évidente, que l’humain se prit à lui flatter le dos dans une tentative d’apaisement. Puis la procédure commença, l’androïde écarta simplement son corps de force, sans s’émouvoir de ses cris choqués, pour dégager Cray. Petit à petit, il sentit la pression se faire moins forte. Le nouage n’avait rien de volontaire et Uyto n’y pouvait strictement rien. Il ne pouvait ni le déclencher, ni l’arrêter.
- La première partie de la procédure est terminée. Vous pouvez vous dégagez. Affirma l’androïde.
Cray recula doucement, inquiet, mais il put bouger librement et il recula, sortant du lit. Le nouage était toujours en cours.
- Serveur 314, vous êtes couvert par l’assurance de votre client et afin de permettre un nouveau nouage, nous ferons le nécessaire. Veuillez rester calme et immobile.
Presque aussitôt, l’androïde commença à bouger les spatules dans son fondement, étirant ses chairs en le faisant hurler, puis rétrécissant fortement, amenant son corps à convulser fortement pour refaire le nouage. Plusieurs fois, Uyto tenta de partir vers l’avant pour fuir l’engin qui se modulait en lui, mais une boule épaisse l’avait bloqué à son tour et son propre corps était souvent trop noué autour de lui pour lui permettre de fuir.
Choqué, Cray observait depuis un coin de la pièce, la détresse du garçon et ses cris. Il n’avait jamais vu cette procédure mais il en avait entendu parler une fois. Lors du nouage anal, le corps apprenait les dimensions et se rigidifiait ainsi. Si le nouage allait jusqu’au bout, alors l’individu ne pouvait plus jamais se nouer avec personne d’autres. C’était pour ça qu’une loi avait été votée pour qu’une prise en charge immédiate soit obligatoire surtout qu’un tel coït était généralement fertile. Pour éviter tout ça, la machine se substituait à l’individu, mais le corps n’en savait rien et il pouvait se braquer et être prévu juste pour cet androïde… Ce qui n’arrangeait rien. Alors le système était simple… enfler et désenfler, forcer le corps à changer de taille encore et encore jusqu’à ce qu’il cède, trop épuisé pour pouvoir se rigidifier. Et pour le voir en vrai, c’était simplement de la torture.
L’androïde se tourna vers lui et lui expliqua tranquillement :
- La seconde phase de la procédure peut être relativement longue. Nous nous excusons pour le dérangement provoqué. Votre compte est crédité d’un quart de la prestation choisie et un autre serveur se tient prêt pour vous accueillir afin de reprendre et de terminer la prestation. Merci d’avoir choisi notre établissement, monsieur Endo.
Néanmoins Cray ne bougea pas. Son regard restait rivé sur le visage tordu du Lyutenien qui, tremblant et haletant, continuait de l’appeler… Il sanglotait en murmurant milles promesses assurant qu’il serait discret, immobile, utile, pratique, obéissant même. A l’arrière de son corps, l’androïde écarta largement sa prise, le faisant taire un instant puis crier juste après alors qu’un filet de sang s’échappait tristement de lui. Mais ce n’était pas ça qui le catastrophait et la douleur n’était pas simplement physique. Le jeune mâle était persuadé d’être face à son âme-sœur et d’être rejeté. Son corps pouvait être réouvert et convaincu qu’une autre personne viendrait pour lui, qu’il ne l’avait pas trouvé… mais lui, il savait quel artifice avait été employé et jamais il ne pourrait l’oublier.
- Je vous en supplie… Vous êtes mon tout. Je ne serais jamais entier sans vous…
Cray contempla l’idée de l’emmener avec lui un instant. Il l’imagina dans son petit vaisseau. Puis il vit les enfants, les problèmes divers, les finances en bernes, la limitation dans le choix de ses missions car après tout, on n’emmène pas des gosses n’importe où dans l’espace. Il ne voulait rien de tout ça. Il voulait juste une baise agréable qui parviendrait à briser sa solitude, mais pas à tout jamais. Déglutissant nerveusement, baissant les yeux, honteux, il saisit ses vêtements et s’habilla plus vite que jamais avant de s’enfuir.
L’anus fouillé, le brûlant atrocement, le cœur en lambeaux, Uyto observa cette porte entre-baillée en pleurant, comprenant qu’il ne le laisserait pas le suivre.
***
Il refaisait le lit, machinalement, ses mains tremblant sans discontinuer. Il avait fait la toilette rapide qui était demandé mais comme toujours, il était un peu en retard. Il n’avait jamais été le plus rapide d’entre eux, mais depuis six ans maintenant, il passait le plus clair de son temps à observer la porte close. Son corps lui faisait mal et il se sentait horriblement triste. C’était arrivé deux fois déjà. Deux âmes-sœurs potentielles qui avaient préféré le fuir plutôt que l’emmener avec eux. Deux assurés, comme ils l’étaient quasiment tous. Une partie de lui n’oublierait jamais le visage de Cray ou les mains douces de Zayka.
La porte s’ouvrit alors qu’il finissait de lisser le lit et il n’eut qu’une envie, resserrer un peu les pans de sa robe de chambre de soie fine sur son corps. A la place, il fit son sourire le plus charmant et répéta les mots appris par cœur. C’était facile, il suffisait de faire semblant.
Les flatteries n’avaient pas été sélectionné, alors il ne disait pas « mon beau », il ne lui disait pas « tu es délicieux ». L’envie de ce mâle était différente. Il voulait quelqu’un qui se soumette et qui couine. Facile, vraiment facile. Son corps s’y plia sans le moindre problème. Lorsqu’on le gifla, il se laissa faire sagement et parvint même à faire couler quelques larmes en pensant simplement au fait que jamais l’une de ses âmes-sœurs ne l’accepterait auprès d’elle. Jamais. Et lorsqu’il le baisa, à défaut d’autres mots, son corps resta sagement souple, lui épargnant une nouvelle désillusion.
***
Cela faisait dix ans maintenant… Il était toujours dans le même établissement mais ses rêves avaient évolué ou plutôt, ils s’étaient éteints. Finis les illusions. Finis les utopies. Il allait rester là jusqu’à la fin de son contrat. Il n’avait plus que cinq ans à tirer puis, il partirait. Il retournerait sur sa planète et s’installerait dans l’une de ces zones résidentielles morbides pour célibataire endurci. Son corps ne serait de toute façon bientôt plus capable de déclencher le moindre nouage. A chaque fois, l’androïde y allait un peu plus fort, brutalisant des muscles qui n’aurait dû être sollicité qu’une seule fois dans toute sa vie.
Sans même y penser, il observa son ordre de mission « humiliation » et « coït anal ». Il n’y avait rien d’autres d’indiqué ne l’aidant pas à savoir si le client voulait être humilié ou l’humilier lui. Dans ce dernier cas, ce ne serait pas bien dur. Il avait tout donné pour avoir une chance de trouver le bon partenaire en venant d’une planète où le taux de naissance parvenait à peine à égaler le taux de décès tant la trouvaille de son âme-sœur pouvait être difficile… et il n’avait pas réussi à les garder. En dix ans, ils n’étaient que trois à avoir ainsi brisés son cœur. Trois. Cray. Zayka. Loni.
La porte s’entrouvrit et il se retourna en souriant avant de se figer totalement.
- Salut.
- …
- Je… Je ne pensais pas que tu serais encore ici.
Uyto recula d’un pas vers le mur en secouant la tête.
- Est-ce que tu acceptes que je m’assoie ? J’aimerais qu’on parle.
Il acquiesça sans se décoller du mur, tremblant comme une feuille. Il ne supporterait pas ça. Le programme. Il n’y arriverait pas et déjà les larmes perlaient à ses yeux. Devant lui, le grand corps de Zayka se plia pour atteindre le lit un peu trop bas. C’était un alien venant d’une partie lointaine de la galaxie voisine. Son corps était vraiment immense, mais tous ses gestes trahissaient son angoisse de faire mal à qui que ce soit. Il avait largement hésité devant son corps fluet avant d’accepter de lui faire l’amour.
- J’ai eu peur. Je… je sais que je ne suis pas le premier et je crois… je crois qu’on flippe tous tu sais ?
- …
- J’ai eu du temps pour réfléchir. J’ai économisé assez pour pouvoir m’acheter mon propre vaisseau… Quelque chose d’assez grand pour une famille. Et j’ai décroché un bon contrat, il s’agit de faire de l’observation et des vérifications géologiques, vraiment, rien de dangereux. C’est pas très bien payé, mais largement assez pour… et bien, pour nous. Si tu es d’accord.
Zayka passa sa main dans ses cheveux en tremblant légèrement, les joues rougies, attendant que le prostitué lui crache au visage qu’il était ridicule et que toute la petite mise en scène avec le robot n’était qu’une farce de très mauvais goût. Dans sa partie du cadran, les nouages n’existaient pas. Il avait lu attentivement le panneau d’avertissement et prit sagement l’assurance mais sans vraiment comprendre. Qui aurait pu le préparer à vivre un tel nouage ? Personne.
- Dis quelque chose s’il-te-plait.
- … je… je ne peux pas… je veux pas… vivre ça.
- D’accord. D’accord. Je suis désolé, je n’aurais pas dû revenir. Je pensais… tu avais parlé d’âme-sœur alors j’ai cru… C’est ma faute, je m’en vais.
Le mâle se redressa vivement et s’éloigna, s’arrêtant seulement à la porte pour lui jeter un dernier regard. Les larmes coulaient franchement sur le visage du mâle comme s’il était bouleversé. Pourquoi ? Il ne comprenait pas, mais ça le fit hésiter et il demanda à voix haute :
- Androïde ? Puis-je vérifier la prestation choisie ?
Uyto se colla un peu plus au mur, terrorisé à l’idée qu’on lui fasse subir un nouveau nouage juste pour le plaisir de le voir humilié, torturé par les appendices cruels du robot. L’androïde se montra justement et énonça simplement :
- Monsieur Ka’hanka, vous avez sélectionné « humiliation » et « coït anal », néanmoins une grande variété de supplément sont disponibles et vous pouvez modifier votre commande si vous le désirez.
- Et est-ce que j’ai des assurances ?
- Non, monsieur. Désirez-vous souscrire à une assurance ?
- Surtout pas. J’aimerais que ce mâle me noue, s’ancre à moi et devienne pleinement mon âme-sœur.
- Cette prestation n’est pas prévu dans notre catalogue mais en vertu de la loi du secteur, si un tel nouage a lieu, alors le serveur et la famille complète sera à votre charge dès la fin du coït.
- Parfait.
Il se tourna vers la forme tremblotante et se maudit mille fois de lui avoir fait ça. Pendant la procédure il avait crié à l’androïde d’arrêter mais la machine avait déclaré qu’il s’agissait d’un acte de compassion. Il n’avait pas compris alors ce qui se jouait là.
- Uyto ? C’est très humiliant pour moi tu sais… Je m’attendais à ce rejet et je comprends. Mais j’ai l’impression que ça te bouleverse et ce n’était vraiment pas le but. Enfin… Je suis maladroit. Mais on va faire un truc. Je vais me coucher sur ce lit et je vais attendre. Si tu veux venir me rejoindre, me nouer et me laisser t’emmener, parfait. Sinon, je partirai juste. Mais c’est vraiment ta décision d’accord ?
Le Lyutenien acquiesça et observa son âme sœur se déshabiller en rougissant, exposant son sexe, bien trop grand à sa vue. Il le regarda tenter de se faire tout petit dans ce lit minuscule pour son corps. Et il l’observait toujours lorsqu’il attendit, immobile, le cœur battant et les joues rouges, incapable de soutenir son regard. C’était sa décision. Son âme-sœur faisait ce qu’aucun autre n’avait réellement fait avant lui, il s’offrait.
Le cœur d’Uyto fit une embardée, il avança, le toucha légèrement sans vraiment oser y croire. Humiliation. Le risque était si grand. Pas d’assurance, ça ne voulait pas dire qu’il allait l’emmener. Mais depuis quand n’arrivait-il plus à faire confiance ? Si ce mâle voulait le briser, qu’il finisse donc le travail, il ne pouvait pas laisser passer sa chance. Cela équivaudrait à un suicide pur et simple. Il enjamba son corps, tirant les draps pour que leurs chairs se rencontrent et l’observa, les yeux dans les yeux. Zayka était bien beau se dit-il et ses yeux, pleins d’espoirs, firent naitre quelque chose en lui. Peut-être qu’il le pouvait encore ? Retrouver le rêve d’une vie de famille à travers l’espace. Il saisit sa verge trop épaisse, la masturba pour qu’elle prenne la forme d’un pieu qui l’ouvrirait de force et le plaqua contre son corps. Pas de lubrifiant, pas de préparation, pas le moindre élément pouvant retarder ce qu’il désirait depuis le premier jour ! Il le fit entrer en lui et très vite, comme s’il le reconnaissait son corps le noua fermement. Son âme-sœur.
Zayka poussa un long soupir de soulagement et le serra dans ses bras avant d’embrasser son front, ses pommettes, son nez, ses lèvres, ses paupières et finalement sa bouche.
- J’ai eu tellement peur que tu ne veuilles plus de moi… Je suis tellement désolé ! lui chuchota Zayka.
Il lui murmura des dizaines de promesses de bonheur pendant que son corps s’adaptait à sa forme puis, sans attendre, dès la fin du coït, il l’emmena vers sa nouvelle vie. Le bonheur débutait ici.
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