Chapitre 4 - Rumeurs du Nord

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— Je... Je venais vous saluer. Je... Je n'ai pas pensé que...

— Il n'y a qu'une prophétie alors oublions ça pour le moment. J'ai encore de nombreux préparatifs pour être prêt dans deux jours.

Malgré moi, ce que vient de me dire Ezio m'inquiète. J'essaie de le mettre dans un coin de ma tête mais cela revient sans cesse comme un spot publicitaire.

— Hugo !

— Lisa ? Lisa !

— Je suis venue en te sentant revenir parmi nous. Je suis presque arrivée au château.

— Je te rejoins !

— Près des écuries.

Cette fois, Lisa a pris toute la place dans mon esprit. Tranquillisé et débordant de joie, je lance à la volée :

— Lisa arrive, je vais l'accueillir !

Puis je me mets à courir. J'arrive devant les boxes essouflé, le front couvert de sueur. Il me faut du temps pour retrouver mon calme. Puis je la vois. Elle est encore plus belle, je me précipite vers elle et la serre fort dans mes bras. Sa robe est toujours aussi douce. Sa voix reprend dans ma tête :

— Tu es venu pour ce qui se passe au Nord ?

— Comment ça ?

— Tu n'as pas entendu l'appel de la forêt ?

Je n'ai aucune idée de ce à quoi elle fait référence. Je ne vois pas quoi lui répondre, j'ai peur de passer pour un idiot ou le Frelsar pas à la hauteur de sa nouvelle mission. Pourtant, j'ai du mal à croire qu'une autre menace tout aussi dangereuse plane sur ce monde.

— C'est assez flou mais ça parle de monstre d'arbres morts crachant des flammes explosives.

— Il faut en parler tout de suite à Ezio !

Elle me suit vers l'intérieur du château. Mon cerveau panique, les questions se bousculent pourtant j'ai envie de repousser très loin cette idée de destruction à venir. Cela peut-il encore arriver une nouvelle fois ? En si peu de temps ? Mon pouvoir de vie peut-il agir sur des plantes mortes ? Pourquoi mes amis ne m'en ont-ils pas parlé ? Serons-nous prêts à temps pour nous défendre ?

Je percute quelqu'un et me retrouve les fesses au sol. Le choc coupe court à mes interrogations anxieuses.

— Frelsar ?

Je lève les yeux pour voir le roi m'observer l'oeil sévère. Il reprend d'un ton toujours aussi froid :

— Que fais-tu ici ?

— Je...

— Pourquoi es-tu si petit ?

— Je...

Il m'impressionne toujours autant. Comment lui expliquer brièvement la situation ? J'ai tellement peur de sa réaction. J'entends quelqu'un courir dans notre direction, le souffle court, un soldat s'arrête devant Sire Guiezban :

— Sire... Message... urgent...

— Reprends ton souffle, coursier.

L'homme prend quelques grandes respirations et continue sans attendre de retrouver une respiration normale :

— Au nord, sur la côte... des bateaux... crachant du feu.

Le visage du roi se ferme, il ordonne au soldat :

— Prends ton temps et explique les choses clairement.

Ezio, Peflor et Nadil arrivent au même moment.

— Oui Sire, Veuillez m'excuser. Sur les rivages au nord du royaume, d'immenses bateaux ont été aperçus par des groupes de pêcheurs. Ils ont attaqué les bois avec des boules de flammes foudroyantes. Les descriptions sont étranges mais toutes reprennent ces lancés explosifs suivis d'incendie en bordure de forêts. Les équipages n'ont jamais mis pied à terre, de ce qui a été observé.

Nous nous regardons tous, inquiets. Je me sens obligé de prendre la parole malgré la terreur face à la probable réaction du roi :

— Lisa vient de me parler d'un appel au secours de la forêt... Au Nord. De monstres d'arbres morts.

— C'est quoi des "monstres d'arbres morts"? demande Peflor en tortillant l'une de ses nattes.

D'un coup Nadil s'exclame, le doigt levé :

— Et si c'était les bateaux ?

— Comment ça ? demande Ezio qui ne voit pas du tout le rapport.

— Un bateau est fait de bois.

— Mais les forêts ont déjà vu des bateaux, elle devrait pouvoir nommer cette menace explique Peflor.

— Sauf... si ces navires sont très différents, ils n'ont pas fait le lien. Ils ont juste ressenti la présence de confrères décédés. Surtout que des bateaux qui crachent du feu, ça n'existe pas. Il serait donc logique qu'ils aient pris ça pour autre chose, non ?

Sire Guiezban se retourne faisant voler sa cape et, tout en marchant d'un pas rapide, il lance :

— Dans mon bureau.

Nous le suivons tous en silence.

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