Chapitre 30 - Apaisement

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Les nouvelles, surtout croustillantes, se répandent toujours comme une traînée de poudre. Des paysans sont donc rapidement venus de façon spontanée proposer un fertilisant à base d'algues utilisé sur leurs parcelles, et qui pourrait s'avérer efficace sur les champs de spongia. Les dragons et les trolls aquaciens nous aident à diffuser largement le produit qui, combiné à mon pouvoir, fait de véritables merveilles. En quelques jours, nous disposons déjà de plusieurs champs permettant de nourrir le gigantesque animal pendant une bonne saison.

Je suis heureux mais épuisé.

Après une semaine de travail sans relâche, je me couche sans même dîner, complètement vidé. Le lendemain matin, on vient toquer à ma chambre et ce n'est que lorsque j'entends la personne s'époumonner derrière la porte que j'arrive à ouvrir un oeil. J'essaie de mettre un pied au sol. Impossible.

Mon corps ne répond plus. Je finis par intimer à voix haute :

— Entrer !

Nadil ouvre le battant et reste immobile sur le pas de porte.

— Que se passe-t-il Nadil ?

— Nous avons tous fini de prendre le petit-déjeuner. Il va bientôt falloir repartir sous l'eau.

— Je...

Il s'approche, inquiet.
— Frelsar, tu as le teint pâle comme une dragée !

— Je n'arrive pas à sortir du lit.

— Tu as trop puisé dans ton pouvoir et tes réserves physiques. Attends, je vais chercher Peflor, elle a emporté une ou deux friandises de son cru qui devrait pouvoir t'aider. Mais dans tous les cas, repos aujourd'hui !

— Mais je...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il est déjà reparti. Le troll réapparaît peu de temps après, accompagné de Peflor. Elle observe mon visage, me fait tirer la langue, tâte mon pouls, colle son front contre le mien.

— Voilà. Prends-en celui-ci le matin et deux de celui-là le soir pendant trois jours et ça ira mieux. Je vais prévenir les cuisines de te faire des repas vitaminés. Repos absolu, interdiction de quitter ta chambre.

— Mais...

— Pas de mais. Repos.

Comment objecter devant ses yeux déterminés. Je suis frustré ! Déçu, même ! Cependant, il faut se rendre à l'évidence, vu mon état, je coulerais comme une grosse pierre si je retournais maintenant sous l'eau.


Tandis que je me remets, mes amis et leurs équipes avancent l'installation des champs sous-marin à vite grand V. Tant et si bien que le troisième jour, alors que je je rejoins enfin tout le monde pour le petit-déjeuner, toute l'installation sous-marine est terminée.

Et plus aucun désastre de répertorier dans tout le pays.

Skaross est accueilli en sauveur. Il a bien tenté de nous mettre à l'honneur, Chloé et moi, mais la population s'obstine à voir leur souverain comme le glaive divin. Et c'est bien mieux ainsi. Cela a permis à Skaross d'obtenir le soutien des seigneurs fidèles à Deltricien et d'unifier le pays derrière sa bannière.

Chloé, de nature timide, préfère rester dans l'ombre.

De mon côté, j'ai une boule au ventre qui grossit à mesure que le temps s'écoule. Si tout finit comme la dernière fois, je vais bientôt repartir, et brusquement. Cela veut dire adieu à mes amis... et surtout à Chloé.

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