Projet Σ

12 minutes de lecture

Un bip. La porte coulisse silencieusement. Lumière. Petits pas, couinement des chaussons, vacarme des bottes. Des écrans s’illuminent, sont balayés, s’éteignent. Noir. La porte se referme.

Deux cases plus loin, rebelote. Un bip. Un coulissement, une loupiote, des pas, des écrans, cette fois des éprouvettes, du nickel et un verre d’eau, pourquoi pas. Puis le noir et la porte.

Dix minutes bien tapées que les salles d’expérimentation s’enchainent ainsi. Une exploration aussi taciturne qu’endiablée suivant les frissons personnels de chacun.

Sur un écran personnel, dissimulé dans les plis de sa veste charbon, Chang prend des notes, recueille les données. Pour Sanchez, mais surtout pour lui. Il défend des intérêts bien à lui dans toute cette histoire.

Aisaan fait la gueule. Pas d’autre mot, ni rien à signaler ou ajouter. Sa personnalité est ainsi : pleine de fougue pour la castagne et l’ivresse du danger, morne à souhait quant aux flux cérébraux.

Olver, le petit-nouveau, par intérim, ne dit rien. Il tremble et montre patte blanche, essentiellement le pouce. L’œil parfois, aussi. Des projets, il en a. Une mission, pareillement. Cependant, il est un peu marron, alors il se contente de vivre. C’est déjà ça.

C’est dans le plus grand des silences d’ailleurs, qu’il gagne tous les trois le niveau Charlie, pressés dans un ascenseur fatigué. Toutefois, passé ses portes gémissantes, la mélodie change. L’endroit est désert, mais les parois jusqu’alors crayeuses à s’en arracher la rétine, cèdent ici la place au semi-transparent. Un moment, ils cheminent sans mot dire dans les corridors enténébrés. Après une étrange chambre claire, où sol et voute se confondent, le trio s’immobilise de concert.

Une porte. Grande, distante, résistante, elle profile blindage et initiale, au bout d’un corridor cylindré. Un choix d’architecture une fois encore discutable, quoique déjà plus justifiable par le câblage alambiqué entourant la structure tubulaire.

À sa vue, Olver jusqu’alors palot et silencieux, joue les girouettes, piqué d’une suée soudaine. Là-bas, derrière les battants métalliques, se trouve son projet d’étude préféré. Son agitation devient telle qu’elle finit rapidement par titiller la curiosité d’Aisaan, ce qui tombe bien, puisque Chang a depuis longtemps l’intention de gagner cette curiosité architecturale.

Les semelles couinent sur la surface lisse. Au-dessous, dessus, tout autour, les câbles aux diamètres variés ronronnent, vibrent. Malgré la vitre, ils peuvent les entendre et occasionnellement, discerner un arc électrique s’échapper de leurs fibres couleur nuit.

Ce n’est pas ce qui les intrigue le plus. Les deux nouveaux-venus, surtout. La porte devant eux, devient portail. Elle en a toutes les dimensions et l’apparence. En carboradium massif, haute de cinq mètres, elle renferme une chose aussi précieuse que le spécimen mythique. Mais Olver se garde bien d’en faire la remarque, en tout cas pas avant qu’Aisaan ne fasse une nouvelle démonstration d’ignorance.

Les yeux plissés, il tente de déchiffrer l’unique symbole zébrant la porte.

- C’est quoi ça ? Trois ? finit-il par marmotter, davantage par rhétorique qu’éloquence.

- Neeshga, soupire Chang, secouant la tête une énième fois. Sigma, doo doosh.

- De quoi ?

- Le Projet Sigma, répond simplement Olver, les yeux levés sur l’imposant Σ noir. Celui pourquoi je suis ici ce soir et…

- Tatata ! J’m’en fiche, l’intello. Fais-nous entrer. Avec un portail pareil, vous devez planquer un truc de dingue là-dedans. Ouvre.

- V… Vous êtes sûr ?

Aisaan ne répond pas immédiatement, retenant son agacement d’un regard prédateur et d’un craquement des phalanges. Olver baisse les yeux.

- Tu sers à rien, c’est ça qu’t’es en train d’m’dire ?

- Ah… Ah non… c’est, c’est juste que vous risquez d’être déçu… donc…

L’étau glacé d’Aisaan se referme autour du cou d’Olver. Il couine de surprise et de douleur.

- Ouvre. Ce. Portail, dit lentement Aisaan. Sinon… je m’assurerais personnellement à ce que tu passes à travers le verre. Compris, minable ?

Olver hoche la tête. De justesse, il se retient de lui faire remarquer que la surface vitrée est constituée de tout sauf de verre, mais d’un composé alliant carbone chauffé à haute intensité et radium échantillonné. La promesse d’une mort douloureuse et salissante y est pour beaucoup.

Les pieds de nouveau sur terre, le jeune scientifique file vers un petit terminal situé en bas à droite des deux lourds battants. Fébrile, ses doigts pianotent, goutent la chaleur du scanner. Son œil également. Enfin, de sa poche intérieure, il tire un minuscule dispositif dentelé, souple et malléable, puis l’introduit dans une fente dévoilée des suites de l’identification. Le terminal bourdonne. Un son strident déchire le silence relatif et les deux battants s’écartent en grinçant.

Olver souffle, soulagé. D’un geste, il invite les deux autres à l’intérieur :

- Après vous, messieurs.

- Tu rêves ! rétorque Aisaan d’une poussée. Tu passes devant et t’avises pas de nous la faire à l’envers !

- Awasa poa… soupire Chang.

Sans attendre, il est le premier à s’engouffrer à l’intérieur.

D’abord, il n’y a rien. Rien que du noir, des ténèbres immenses et froides rongeant la voute épaisse et immuable, bercée du ronronnement de la tuyauterie convergente. Ensuite, la présence d’Aisaan et Olver, titille les capteurs du seuil obscur. La lumière éclate, déchire l’obscurité.

En comparaison des coursives souterraines asphyxiantes, cette “pièce”, davantage hangar de stockage que chambre d’étude, offre une bulle d’oxygène étonnante dans ce carcan bétonné. Toutefois, cette première impression est bien vite balayée par une autre, plus embrouillée, perdue dans la nodosité des câbles et autres conduits noirs raccordés au seul occupant des lieux.

Au fond, plusieurs mètres au-dessus du sol, surplombant des panneaux de commandes, se trouve un caisson. Parfaite alliance du carboradium et de l'oxynitrure d’aluminium, sa surface transparente dégorge de gelée blanche, pulse lentement d’une lueur aigue-marine. Par à coups, des arcs électriques encerclent ses parois glacées, glissent entre les câbles, lèchent les murs.

Depuis le seuil, impossible de voir distinctement au travers. En revanche, tous constate le froid acéré figeant les fêlures du sol, d’une fine couche de givre. Sous leurs pieds, le sol craque. Une fine poussière cristalline volette dans l’air. En se rapprochant, Chang et Aisaan parviennent à entrapercevoir, une silhouette humanoïde encastrée dans le caisson.

À l’aperçu, succèdent des réactions plus ou moins baroques. De l’apathie totale, au sourire en coin. Celle d’Olver est plus démonstrative. Foudroyante même. Ignorant soudainement la menace du canon et des poings, il court ventre à terre vers le terminal.

- Oh non… Non, non, non, non ! glapit-il, mains tendues, sa dignité envolée.

Il est rapidement rejoint par Aisaan, qui, d’un tonitruant “Hé là !”, lui écrase le front contre la console. Un craquement. Quelque chose a cédé, d’os ou d’acier. Le corps d’Olver se fait soudain plus flasque, s’affaisse sur le sol gelé, le front entaillé d’un éclat métallique.

Aisaan l’attrape par le col.

- Tu nous r’fais un coup pareil, p’tit merdeux et j’veillerai à c’que ta cervelle me serve de collier, t’entends ?! lui postillonne-t-il.

Les paupières d’Olver papillotent, perlant progressivement de gouttes carmin. À demi-conscient, le jeune scientifique parvient néanmoins à hocher la tête et balbutier :

- Vous… Vous ne comprenez pas… on doit stabiliser l’apport… sinon…

- Silence !

Un éclair frappe le sol à seulement quelques mètres d’eux. Levant les yeux, Aisaan distingue enfin le corps encapsulé. Un cœur bat là-dedans, à chaque seconde plus fort. L’air autour devient lourd, acéré et une fine brume s’écoule de l’enveloppe métallique, traversé d’éclairs.

- Kesk’vous bricolez là-dedans… murmure Aisaan.

- Laissez-moi passer… Il faut…

- La ferme ! Tu crois quand même pas que je vais te faire confiance et… Hé ! Kesk’tu fous, toi ?!

À sa gauche, Chang, jusqu’alors étonnement silencieux, l’a dépassé et s’est planté devant le terminal. Ses doigts agiles commencent à parcourir les boutons, au grand désarroi des deux autres.

- Qu’est-ce que vous faites ? Non ! s’écrie Olver.

- Eh touche pas à ça, abruti ! s’emporte son compatriote, en faisant un pas en avant. Tu vas tout faire péter avec tes conneries ! Lâche !

- Choo wagga choo choo, répond-il sans s’arrêter.

- Oui, c’est ça. Chou-chou. C’est pas un jouet, putain ! Arrête tes conneries, bon sang !

Chang soupire, mais ne s’interrompt pas. Enfin si. Une brève seconde pour envoyer Aisaan bouler entre les câbles, d’un tir rapide. Le souffle d’énergie fait trembler les murs et le caisson.

- Arrêtez ! crie maintenant Olver.

D’un bond, il saute sur Chang qui, surprit, laisse échapper son arme. Le scientifique se débat comme un beau diable, glissant ses mains moites sur toute la figure de l’assistant. Passablement agacé, ce dernier lui cogne la tempe sur le coin de la console.

Le choc est rude, suivit d’un craquement spongieux.

- Paba… souffle Chang avec une grimace.

Olver ne s’affaisse pas, mais les limites de son métabolisme cèdent. Il demeure un bon moment immobile, le corps figé dans un angle baroque, avant de frissonner et se relever. L’expression hagarde, la figure cabossée, son regard s’égare vers le caisson instable. Ses lèvres gercées s’agitent, déversent un flot de paroles confuses, alors que ses mains se posent sur le terminal.

Chang ne l’en empêche pas. À dire vrai, il a tenté de faire ce qu’Aisaan, par rancune capillotractée, refusait qu’Olver fasse. Faute de communication, les choses sont maintenant ce qu’elles sont.

- Stabiliser… Il faut que cela reste comme… ça…, marmonne le scientifique en pressant des boutons lumineux. Ma tête… j’ai mal… si douloureux… Ça ne devait pas se passer comme ça… Non, non, non… Juste des échantillons… une piqure… pour les Hongrois… la liberté… C’était juste une piqure… Qu’avons-nous fait…

- Commotion cérébrale.

La formule échappe à Chang avec une étonnante précision. Ces deux mots l’ont cependant marqués lorsqu’il tentait de saisir, vaille que vaille, les subtilités de la langue de Sanchez. Pour une raison qui lui échappe, ceux médicaux, sont les seuls qui ont bien voulu se greffer dans son encéphale. Ils ont cette petite étincelle fascinante, à la fois souple et charnue une fois en bouche, comme une plâtrée d’huitres mayonnaise. Le plat préféré de Chang. Non que cela explique quoi que ce soit…

Insensible à la douleur, à son entourage ; son crâne pourvu de nouveaux orifices, Olver pianote la machine en se balançant. Yoyottant des yeux, psalmodiant des trucs, il s’affaire alors qu’au-dessus les arcs électriques s’intensifient.

Spectacle à la fois glaçant et fascinant. Même Aisaan, de retour, n’ose l’interrompre. La foucade qui l’a animé, laisse place à une mine inquiète devant l’être en cours de réveil.

- Kesk’c’est qu’ce truc… marmonne-t-il, poings levés.

- Sigma… lui répond Olver, davantage pour lui-même. Il fallait juste un échantillon… c’est tout… rien qu’un tout petit pan d’ADN…

- T’fais ce qu’tu veux, crétin. Il faut qu’on s’casse ! Viens, toi !

- Neeshga. Ya gotta fowbitz er…

- Trop tard.

Olver s’immobilise, tête levée, soudain bien éveillé.

- Qu’est-ce qui est tr…

Le caisson explose !

Les câbles se déchirent, zébrant l’air d’arcs voltaïques violacés, mordant les parois d’étincelles monstrueuses, alors que des morceaux du caisson chauffés à blanc, volent dans la pièce. Cependant, il n’y a aucun feu, pas le moindre souffle ardent. Au contraire : une rafale glaciale écrase tout ce qui passe. Organismes comme tubulures.

Aisaan et Chang sont projetés en arrière. Un beau vol plané sur cinq mètres, terminé d’une glissade du fondement. Lorsqu’ils se relèvent, Aisaan le premier, un quatrième individu se tient devant les vestiges de ce qui était, encore moins d’une dizaine de secondes avant, sa prison.

Malgré la distance, Aisaan en esquisse un rapide portrait, en plus d’en apprécier la dangerosité. Jeune d’apparence, taille proche de la sienne, pour une carrure un chouïa plus frêle, modelée sous une peau blanchâtre, tirant vers un bleu très clair, parcourue d’électricité. Vêtu d’un linge de corps sommaire, il ne présenterait pas vraiment de menace, si l’une de ses mains ne tenait pas à bout de bras Olver par le cou, au-dessus du sol.

Cramoisi, presque violâtre, le jeune scientifique étouffe, la gorge écrasée par l’étau glacial. Ses bras s’agitent, esquintent de ses ongles l’avant-bras de son projet d’une vie : “Sigma”. Sans succès. L’autre incline la tête de côté. Il murmure un mot, dur, sans appel, dénué d’humanité.

Olver n’a pas besoin de l’entendre, ni le temps. Une décharge électrique lui traverse le cou, carbonise ses entrailles. Ultime éclair de douleur avant d’être englouti par les ténèbres.

Sans un regard, Sigma jette son corps brisé et se tourne vers Chang et Aisaan. L’assistant porte une main à son veston, pour seulement finir bredouille. Plus tôt cette andouille d’Olver lui a ôté son arme. Dans le feu de l’action, Chang a oublié de la ramasser. D’ailleurs, il l’aperçoit non loin, derrière la silhouette chargée d’électricité. Pragmatique, les nerfs à vifs, Aisaan s’est mis lui, en position défensive.

Pour ce que cela change.

Une seconde, l’autre est immobile au fond de la pièce. La suivante, il tient Aisaan par la gorge, paralysant ses muscles d’électrochocs.

- What the… s’exclame Aisaan, agrippant lui aussi l’avant-bras, malgré les décharges. Lâche-moi, salopard !

Ses membres s’agitent, puis d’une violente poussée, sa botte crantée va comprimer l’abdomen nu de son agresseur, qui le lâche, surpris.

Au sol, Aisaan fonce au contact. Un premier coup de poing percute une épaule, un deuxième fait chou blanc et le troisième…

- Tu es lent… chuchote une voix granuleuse.

La douleur est fulgurante, vrille ses lombaires. Le coup de pied, le met à genoux, mais l’autre n’en a pas fini, effleurant sa nuque d’une phalange bleutée. Le jeune homme pousse un cri. Électrocuté, son dos s’arque contre son gré, parcouru de soubresaut.

- Enfoir… parvient-il à articuler, dents serrées.

- … mais résistant, finit Sigma en le saisissant par les épaules.

- Lâche-m…

La phrase se perd, emportée par le claquement de ses mandibules et un souffle froid. Son corps entier paraît se raidir, gelant peu à peu sous l’emprise glaciale de son bourreau, qui ne l’a qu’à peine touché. L’électricité revient, le traverse de part en part, essore son palpitant. Il se sent tomber, vidé de toute force…

Non, ça ne peut pas se terminer ainsi… Pas maintenant !

- Renato !

Un souffle d’énergie le libère. Aisaan s’affale en avant, là où Sigma est repoussé en arrière. Chang tire à nouveau, cette fois-ci doublant la puissance de son arme. Sigma encaisse, titube avant de mettre un genou à terre. Parfait ! Chang fonce sur lui.

Un éclair violacé file.

Chang se baisse, sent la brûlure de la foudre traverser sa veste, mais ne s’arrête pas, même lorsque de nouveaux arcs bourdonnent autour de lui. Enfin, son arme dûment moulinée, il braque le canon sur le visage de son adversaire. Pleine puissance, à deux mètres, il tire.

Sa tête part en arrière, brise ses cervicales. Le corps entier suit, se comprimant avec l’air gelé, pour mieux finir projeté dans les airs. À l’atterrissage, un bruit mat. Il ne se relève pas, reste étendu sur le sol.

Chang ne va pas vérifier si son compte est bon. Vaguement concerné, il s’approche d’Aisaan. La respiration saccadée, celui-ci a roulé sur le dos et cherche dans ses poches son Mirage de réserve. Voyant son allié approcher, il se fige.

- J’vais très bien ! Dégage ! braille-t-il, grimaçant. J’ai pas besoin de ton aide !

Chang fait la moue. En dépit des injures et des menaces vides de sens, il s’approche tout de même et lui tend sa main. Après moult imprécations, Aisaan, cette fois, l’accepte avec un grommellement.

- C’est juste parce que j’ai la flemme, hein ?

- Ta gueule, répond Chang.

- Je rêve !

- Chut ! Juum ! Là !

Silencieux, il est déjà relevé. Sa nuque craque à mesure que ses cervicales brisées se réajustent. D’un grognement, il s’ébroue, pivotant ses épaules, l’épiderme traversé d’électricité.

- Non, mais c’est pas vrai… Même un SuperZ n'encaisserait pas un truc pareil ! s’exclame Aisaan, avant de croiser le regard de Chang. Enfin, je veux dire… Probablement pas. Si ça se trouve ton bordel marche mal et…

Chang soupire, braque son canon, prêt à tirer. Aisaan fait de même, le canon en moins.

Sigma dodeline un instant, puis les contemple. Enfin, après un silence particulièrement tendu, il lève les mains. Légèrement. Entre la reddition et la paix foireuse.

- Temps mort, dit-il avant de se racler la gorge et déclarer d’une voix plus claire : Je ne sais pas qui vous êtes, mais j’ai des questions à vous poser. Vous avez une minute ?

Annotations

Vous aimez lire Naethano ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0