[10-07-2024] Lac

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L'astre d'Étola commença à monter dans le ciel, signalant qu'il était temps de se réveiller. Les rayons dorés de l'aube se faufilaient à travers les débris et les échafaudages, éclairant timidement la cité en ruines. Comme depuis plusieurs jours, les travaux de reconstruction avançaient à leur propre rythme, rythmé par le bruit des marteaux et des scies. La question cruciale qui se posait était : "Comment reconstruire les bâtiments ?" Aucun d'entre eux, à l'exception des forgerons, n'avait de compétences en construction. Les maisons actuelles étaient bancales et pouvaient s'effondrer à tout moment sur leurs occupants, les murs fissurés menaçant de céder sous le moindre coup de vent.


Ivandors, le chef du groupe, arpentait les rues étroites avec une expression soucieuse. Il observait les efforts de chacun, appréciant le dévouement malgré le manque de savoir-faire. Il savait qu'ils devaient trouver une solution rapidement. Ivandors ne voulait pas prendre le risque de voir son groupe se réduire en raison du manque de sécurité. La survie de leur petite communauté dépendait de la solidité des abris qu'ils pouvaient construire. Il fallait trouver des artisans qualifiés ou, à défaut, apprendre rapidement les techniques de base de la construction. En attendant, chaque matin, ils se levaient avec l'espoir tenace de rebâtir leur cité, pierre par pierre, avec l'ambition de la rendre plus forte qu'elle ne l'avait jamais été.


Paulo, voyant la mine renfrognée d'Ivandors, contacta Lupya par la pensée. Il était heureux de pouvoir discuter avec son âme sœur quand il le désirait. D'abord, il prit de ses nouvelles, puis lui demanda :


— Que fais-tu de beau aujourd'hui ?

— Là, j'enseigne aux louvetaux d'or les légendes de notre peuple.

— Je pourrais les écouter moi aussi ? demanda Paulo, intrigué.


En guise de réponse, Lupya invita l'esprit de son humain à voir à travers ses yeux. Paulo vit alors une trentaine de loups assidus, buvant chaque parole de la louve. Il se concentra sur ce qu'elle racontait :


— Les petits, souhaitez-vous que je vous raconte le conte du lac Irnas ?


En chœur, tous les louvetaux répondirent affirmativement. La louve reprit :


— Il y a fort longtemps, dans une contrée lointaine et oubliée, se trouvait un lac d'une beauté envoûtante nommé le lac d'Irnas. Ce lac était entouré de montagnes majestueuses et de forêts anciennes, veillées par les esprits de la nature. En son centre, se dressait un petit îlot de terre, mystérieux et sacré, que les habitants de la région évitaient par respect et par crainte.


Tous les loups présents avaient arrêté de gesticuler. Ils écoutaient attentivement Lupya :


— Sur cet îlot se trouvait une graine particulière, une graine d'un arbre magique, dont les légendes chuchotaient le nom en secret : l'Arbre des Songes. Cette graine, déposée là par les astres, était imprégnée de pouvoirs anciens et attendait le jour où une âme pure viendrait la réveiller de son sommeil millénaire.


Se sachant écoutée, la louve jouait avec son oratoire. Elle reprit d'une voix calme :


— La prophétie disait qu'un être vivant doté d'une âme pure devait arroser la graine pour qu'elle s'éveille et croisse en un arbre majestueux. De cet arbre naîtrait un fruit rare et précieux appelé "Grainas". Ce fruit renfermait un pouvoir unique : celui de bâtir des abris merveilleux. La Grainas, plantée dans le sol et arrosée avec soin, se transformerait en un bâtiment sous les rayons bénis des astres des cieux. Ce bâtiment, qu'il soit une maison pour les humains ou un abri pour les animaux, serait le reflet de l'âme de celui qui l'avait plantée. Mais à ce jour, personne n'était assez pur pour s'approcher de cet îlot.


Les louvetaux l'observèrent, attendant la suite qui ne vint pas. Paulo sortit de Lupya et se dirigea vers Ivandors pour lui parler de sa découverte. Arrivant devant son chef, il n'osa pas le déranger. Le jeune homme était plongé dans la contemplation d'une tombe. L'ancien chasseur resta en retrait, attendant qu'Ivandors eût fini.


Le jeune chef priait les âmes tombées au combat comme chaque matin. Le fardeau de rebâtir Endora pesait lourdement sur ses épaules, et il doutait parfois de la réussite de son entreprise. Ses pensées dérivèrent vers Dorus, l'ancien chef de sa meute, et tous les enseignements précieux qu'il avait reçus de lui. Il se remémora le jour où Dorus lui avait appris à récolter les fruits sans endommager les plantes environnantes. Ivandors avait dû passer trois jours à essayer de cueillir des baies sans abîmer les buissons avec ses mains imposantes. Il avait finalement réussi, sous le regard amusé et bienveillant de Dorus. En repensant à ces moments, des larmes coulèrent sur ses joues, des larmes qui n'avaient pas vu la lumière du jour depuis bien longtemps.


Le jeune homme ne remarqua pas la présence de Paulo, qui était là depuis le début. Ivandors se releva et se tourna pour quitter le cimetière. À la vue de l'ancien chasseur, il sursauta. Il ne s'attendait pas à voir quelqu'un ici. Il s'approcha de Paulo en essuyant son visage humide, espérant que l'homme en face de lui n'avait pas perçu sa vulnérabilité.


Paulo observa Ivandors s'approcher, les yeux brillants de larmes. Il était évident que son chef avait pleuré. L'ancien chasseur se sentait mal de devoir l'embêter avec une légende des loups d'or en ce moment, mais il se dit que cela pourrait peut-être leur être utile. Il attendit que son chef s'asseye à côté de lui, sur un arbre renversé, puis il expliqua la raison de sa venue. Il raconta l'histoire que Lupya avait partagée avec les louvetaux plus tôt. Une lueur vive traversa les yeux d'Ivandors, mais s'éteignit presque aussitôt. Intrigué, Paulo lui demanda :


— Tu ne trouves pas que c'est une bonne idée pour reconstruire notre cité ?

— Je ne dis pas le contraire, mon ami, mais si la plante ne peut être arrosée que par quelqu'un de pur, je ne vois pas qui, parmi nous, peut le faire.


Paulo le regarda, surpris :


— Toi, chef, tu es la pureté vivante de cette nouvelle cité !


Ivandors secoua la tête. Le compliment le toucha, mais il ne se sentait pas digne de cette louange. Il pensa aux choix difficiles qu'il avait dû faire, aux sacrifices personnels qu'il avait consentis. Peut-être qu'il y avait plus de pureté en lui qu'il ne voulait bien l'admettre. Paulo continua :


— Rappelle-toi toutes les fois où tu as mis les besoins de notre communauté avant les tiens. Tu as agi avec une intégrité et une compassion que peu d'entre nous peuvent revendiquer. C'est ça, la véritable pureté.


Ivandors resta silencieux un moment, réfléchissant aux paroles de Paulo. Peut-être avait-il raison. Peut-être que la pureté ne résidait pas dans une perfection inatteignable, mais dans les efforts constants pour faire ce qui est juste, même lorsque c'est difficile. Soudain, comme piqué par une mouche, il se leva et se dirigea vers l'extérieur de la cité. Il se souvint qu'il y avait un lac à proximité d'Endora, situé au sud de la cité, qu'il visitait lorsqu'il était enfant. Il prit un sac avant de sortir et s'y dirigea avec détermination. Si Lupya avait dit vrai, il pourrait faire un grand pas dans la reconstruction de la cité. Ils pourraient enfin dormir tous sous un toit. Ivandors pensa à tout ce qu'il pourrait accomplir avec les graines, mais une question persistait : combien y en aurait-il en tout ?


Le chef s'enfonça seul dans la forêt dense, ignorant que quatre loups d'or le suivaient discrètement pour assurer sa sécurité. Ils avaient reçu pour ordre de le protéger sans se faire repérer par l'humain. Dorusa, désireuse de préserver leur alliance à tout prix, avait pris cette initiative.


Depuis la veille, un conseil d'alliance avait vu le jour. Parmi les humains, on trouvait Ivandors, chef d'Endora, Codie, guérisseuse principale, et Paulo, garde. Du côté des loups d'or, il y avait Dorusa, fille de Dorus et nouvelle cheffe de meute, Lupya, la meilleure pisteuse, et Taunya, le guérisseur principal. Bien qu'ils ne soient que six, ils faisaient avancer les choses à grands pas.


Les loups d'or avaient réussi à déblayer des zones inaccessibles aux adultes grâce à l'aide des enfants humains. Les débris récupérés avaient servi à construire des abris contre la chaleur et le froid pour les animaux. Les louvetaux, qui adoraient donner des surnoms à tout ce qui les entourait, avaient décidé d'appeler les enfants humains "les petits humains" en raison de leur taille. Les petits humains, de leur côté, apprenaient rapidement les différents dialectes utilisés par les meutes environnantes de la cité. Tout se déroulait à merveille, mais la reconstruction aurait été plus rapide avec des constructeurs.


Ivandors, perdu dans ses pensées, réalisa soudain qu'il marchait dans l'eau. Sortant de sa rêverie, il aperçut au loin un îlot de terre. Il jeta un coup d'œil en arrière, vers la berge d'où il venait, puis s'allongea dans l'eau et nagea vers l'îlot.


Le trajet sembla durer une éternité. Plusieurs fois, il faillit abandonner, mais les visages des habitants d'Endora, travaillant dur pour un avenir meilleur, le poussaient à continuer. Sentant leur soutien, il redoubla d'efforts et atteignit enfin la terre ferme. Sans se retourner, il s'avança vers le centre de l'île. Devant ce qui semblait être une graine, il se rappela les paroles de Paulo : "Un être vivant devait arroser la graine pour qu'elle devienne un arbre." Ivandors posa délicatement son sac à dos et en sortit sa gourde, désormais vide. Avant de partir d'Endora, il avait oublié de la remplir au puits. Se maudissant pour cet oubli, il s'assit à même le sol, désespéré à l'idée de revenir sans bonne nouvelle. Épuisé, il s'endormit face à la graine.


* / * / * / * / * / * / * / * / * / * / * / * / * / *


Ivandors se trouve dans un paysage étrange, un mélange onirique du lac d'Irnas et d'un endroit totalement inconnu. L'air est rempli d'une douce lumière argentée, et il peut entendre un murmure apaisant, comme si les étoiles chuchotaient entre elles. Soudain, une figure émerge de la brume : c'est Ivandors, mais quelque chose est différent. Ce double de lui-même semble rayonner d'une lueur douce et sereine, et ses yeux brillent d'une sagesse ancienne.


Ivandors (réel) : Qui es-tu ? Pourquoi as-tu mon apparence ?

Esprit de la Graine (sous forme d'Ivandors) : Je suis l'esprit de la graine, la voix des anciens et des étoiles. J'ai pris ton apparence pour que tu puisses mieux comprendre ce que je vais te révéler.

Ivandors (réel) : La prophétie parle de pureté. Que signifie vraiment être pur ?

Esprit de la Graine : La pureté n'est pas une absence de fautes ou d'imperfections. C'est la sincérité de ton cœur, la force de tes intentions, et la bonté de tes actions. Regarde en toi-même, observe tes choix, tes sacrifices, tes moments de compassion.


Le paysage change, et Ivandors se voit dans diverses scènes de sa vie : aidant un étranger, sacrifiant quelque chose pour un ami, montrant du courage face à la peur. Chaque vision est imprégnée d'émotions intenses, les couleurs vives et les détails si réalistes qu'il peut presque sentir les textures et entendre les sons de ces moments passés.


Esprit de la Graine : Ces moments montrent ta pureté. Chaque acte de bonté, chaque décision prise avec un cœur sincère renforce ta pureté.

Ivandors (réel) : Mais j'ai aussi fait des erreurs. Comment puis-je être pur alors ?

Esprit de la Graine : Les erreurs font partie de la vie. Ce qui compte, c'est ce que tu as appris de ces erreurs et comment tu t'es amélioré. La pureté vient de la capacité à grandir, à chercher toujours à faire le bien malgré les obstacles.


Le double d'Ivandors sourit, et une lumière éblouissante l'entoure. Il tend la main vers Ivandors, et au moment où leurs doigts se touchent, Ivandors ressent une chaleur bienveillante envahir son cœur.


Esprit de la Graine : Tu as la pureté en toi, Ivandors. Utilise cette pureté pour éveiller la graine. Le pouvoir des étoiles est avec toi.


Ivandors se réveilla en douceur, l'astre toujours aussi haut dans le ciel, illuminant l'îlot. Il savait maintenant ce qu'il devait faire. Il prit sa gourde vide et l'ouvrit pour aller la remplir au lac. Sauf qu'en l'ouvrant, il la vit pleine d'eau. Il pensa alors que c'était dû au doute que l'eau était partie. Il arrosa en douceur la graine. Celle-ci absorba tout le liquide. Le jeune homme attendit en tailleur, mais rien. La graine ne voulait pas pousser.


Le regard vers l'horizon, il vit quatre loups d'or l'observer. Un du groupe se léchait la patte, un autre étant allongé, se reposait. Le troisième jouait à tourner sur lui-même en essayant d'attraper sa queue. Le dernier l'observait intensément. De loin, Ivandors crut voir une lueur dans son regard et il comprit. Le doute n'était pas permis. Il avait arrosé la graine en doutant de lui, en doutant de sa pureté, en doutant de ses intentions.


Il reprit sa gourde, sous les regards des loups d'or, et inspira profondément. Il arrosa à nouveau la graine, chaque goutte abreuvant la plante tandis que le doute en lui s'estompait. La gourde se vida totalement, tout comme le doute en lui. Il se rassit et ferma les yeux. Il revit le visage de chaque personne qui l'avait aidé à rebâtir Endora, sentant une vague de gratitude et de détermination renouvelée le submerger.


Tout à coup, le vent se leva, soufflant avec une force douce mais insistante. Ivandors entendit les feuilles frémir et murmurer entre elles. Intrigué, il ouvrit les yeux et fut émerveillé par ce qu'il vit. La graine, qu'il avait arrosée avec tant de foi, était en train de donner naissance à un arbre majestueux. Cet arbre n'était autre que le légendaire arbre des songes, dont les branches s'étendaient gracieusement vers le ciel, ornées de feuilles scintillantes et de fleurs lumineuses.


Ébloui par ce spectacle, Ivandors ouvrit son sac et y déposa sa gourde. À cet instant, une brise mystérieuse et bienveillante fit glisser son sac jusqu'aux racines de l'arbre. Les fruits de l'arbre des songes, lumineux et délicats, commencèrent à tomber avec une légèreté infinie, atterrissant doucement dans le sac ouvert. À chaque fruit qui touchait le fond du sac, un autre apparaissait sur les branches, comme si l'arbre était une source infinie de bénédictions et de rêves.


Ivandors regardait avec une admiration silencieuse, chaque fruit tombant avec une grâce naturelle, emplissant son sac d'espoirs et de promesses. Le vent continuait de souffler doucement, comme une caresse rassurante, tandis que l'arbre des songes poursuivait son don miraculeux.


Quand son sac fut rempli, le vent cessa subitement, laissant derrière lui un calme apaisant. Ivandors, empli de gratitude, serra l'arbre dans ses bras en guise de remerciement. En se retournant vers le lac, il fut témoin d'un spectacle extraordinaire. Des sirènes, gracieuses et éthérées, émergeaient de l'eau, leurs cheveux scintillant sous la lumière argentée, et commençaient à construire quelque chose à la surface. Fasciné, il s'approcha et vit un pont se former, composé de coquillages iridescents qui s'imbriquaient parfaitement.


Ivandors voulut attendre que la passerelle soit terminée avant de s'avancer, mais une sirène s'approcha de lui. Connaissant les légendes à leur sujet, il hésita, tiraillé entre l'envie de fuir ou de rester. La sirène prit alors l'apparence de Leenaï, la petite fille blessée lors d'une exploration des ruines, dont le souvenir le hantait. Ivandors se sentit submergé par la culpabilité de ne pas avoir pu la protéger.


La sirène, avec la voix douce et familière de la fillette, lui parla :


— Ivandors, si tu veux, tu peux déjà passer sur le pont. Il restera là indéfiniment. Nous, les sirènes, protégerons l'arbre des songes, car c'est pour cela que nous avons été créées. Pardonne-moi d'avoir pris son apparence, mais quand je t'ai sondé, tu n'avais que ce visage en tête.


Le jeune homme voulut répondre, mais la sirène l'interrompit :


— Ce n'est pas la peine de me répondre, je sais déjà ce que tu vas me dire. Va à Endora et reconstruis-la avec les tiens et les autres. Faites-en une cité à part entière et ne prenez pas part à la guerre qui se profile à l'horizon. Prends bien soin des graines et de tous ceux qui t'entourent. Adieu, vaillant homme-loup.


La sirène reprit son apparence originelle et retourna dans les eaux profondes du lac. Ivandors, le cœur alourdi par les souvenirs de Leenaï, mais renforcé par la détermination, décida d'avancer sur le pont en douceur. Chaque pas sur les coquillages scintillants résonnait comme une promesse de renouveau. Tandis qu'il progressait, il repensa à Leenaï, espérant de tout cœur qu'elle s'en soit sortie.


Arrivé de l'autre côté de la berge, Ivandors constata que les loups d'or avaient disparu. Il pensa alors que son esprit avait dû les imaginer pour l'encourager. En réalité, ils étaient cachés derrière les buissons, prêts à bondir si les sirènes avaient tenté de lui faire du mal. Ivandors se mit à courir, le cœur battant, jusqu'à arriver à Endora. À quelques mètres de l'entrée, une délicieuse odeur de repas flottait dans l'air. Gisla avait dû encore se surpasser. Il accéléra le pas et arriva devant le feu de camp, où la chaleur et la lumière créaient une atmosphère accueillante.


Ivandors rejoignit Codie pour demander des nouvelles de Leenaï. Avant même de prononcer un mot, une jeune fille se jeta dans ses bras. C'était Leenaï. Des larmes de joie coulèrent sur leurs visages tandis que les gens autour d'eux applaudissaient avec ferveur. Codie, percevant le malaise d'Ivandors, prit la parole :


— Ce soir, que de bonnes nouvelles ! Leenaï va beaucoup mieux. Gisla nous a préparé un superbe gratin de courgettes, grâce aux recherches des loups d'or de la meute de Dorusa. Partageons ce repas tous ensemble.


De nouveaux applaudissements résonnèrent. Ivandors s'installa à côté de l'infirmière et ajouta :


— Aujourd'hui, j'ai trouvé un lac à proximité de notre cité. Un lac que nous appellerons le lac Irna. L'eau y est potable, et il y a de nombreuses algues qui nous seront très utiles. Demain, je mènerai une nouvelle expédition là-bas. Ceux qui veulent se joindre à moi, n'hésitez pas.


Une nouvelle salve d'applaudissements suivit. Ivandors sentit qu'il avait oublié de mentionner quelque chose d'important. Il ouvrit son sac et sortit un fruit de l'arbre des songes. Faisant signe à tout le monde de le suivre, il sortit de la cité. Il croisa le regard interrogateur de Leenaï et lui fit signe de le rejoindre. Elle s'avança lentement, sa blessure la faisant encore souffrir malgré les remèdes qui l'aidaient à guérir. Ivandors se mit à genoux et creusa un petit trou dans la terre.


Leenaï prit le fruit que lui tendait le chef et le plaça dans le trou avant de le refermer. Ivandors prit la gourde que lui tendait Codie et la donna à Leenaï, qui l'ouvrit et versa quelques gouttes d'eau sur la graine. Sous les regards médusés des personnes présentes, la graine grandit rapidement, faisant apparaître des remparts dans un matériau inconnu mais résistant. Ivandors reprit la parole :


— Au centre du lac Irna, un îlot de terre gardait précieusement l'arbre des songes. Cet arbre particulier donne des fruits capables de construire des bâtiments de toutes formes selon nos besoins. Demain, nous nous attellerons à la tâche et établirons des priorités de construction. Avant de planter ces fruits, il faudra déblayer au maximum les lieux en question et récupérer tout ce qui peut l'être. Sur cette dernière bonne nouvelle de la journée, je vous laisse aller vous reposer.


Sur ces mots, les remparts se rejoignirent vers le ciel et formèrent un toit, offrant à la cité un abri pour passer la nuit à l'abri des éléments.


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