HIVER
Ce n’est pas comme si nous avions su l’hiver…
Nous étions au printemps en espérant l’été,
Son parfum, son déluge, ambré, cireux, poudré
Ses fruits purs et leurs jus, déjà mûrs et offerts.
Nous étions si contents d’oublier les passés…
Nos cœurs n’étaient plus là pour regretter hier,
Ses fruits bien trop confits et son jus si amer :
Nos sommeils emmêlés nous regardaient rêver…
En nos cœurs au complet se taisaient les enfers :
Aspirer des fumées ne pouvait qu’enchanter
Les sommeils à venir après les corps bercés,
Quand l’esprit s’évapore aux frissons de la chair.
Aspirer des nuées et souffler sur les dés
Pour voir si le destin serait toujours plus clair,
Quand l’esprit s’évapore aux frissons de la chair...
Hélas, l’hiver est là : c'est l'été endeuillé.
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