Lancinante est la vie par où la mort destine

Ce qui revient à moi sans que je le devine :

Je ne suis pas de là, je suis l'autre, je sais…

Mes genoux sont à terre et mon âme est ma plaie.

Lancinant est l’appel de la vie qui dessille

Les traits durs ou fermés, déchirant les mantilles :

Ma pupille a perlé enroulant la poussière

Et ce cœur trop serré a déserté les guerres.

Lancinante est la voix de l’enfant inconnu

Éperdu dans ses mots, quand son cœur est ému :

Les sons émerveillés disent bien ce qui fut,

Quand le silence crie ce qui ne sera plus.

Lancinant est l’écho des couleurs sous ces nues,

Tourbillon voyageur où ma vie est rêvée,

De spirale en fractale où le temps s'est renié:

J’ai quitté le réel pour la fin sans début.

Lancinante est la danse où ton visage est d’or…

Lancinant est le chant qui fait ma peur divine,

Quand nos cœurs lacérés épanchent leur pluie fine

Sur le regard baigné d'une âme en son essor !

Lancinante est la plaie qui fait qu’on est envie,

Et lancinant l’appel quand la mort crie nos ruines,

Réverbérant la joie de ces nuits si câlines

Quand ton cœur était moi, en la douceur, ravi.

Au bout de ce désert où la dune a vibré,

Le sable ensorcelé dit assez que mes pas

M’ont porté vers des cieux où tu me croiseras

Sur le chant lancinant qui nous avait entés.

Lancinant est le souffle où la vie s’est formée,

Obsédant est le rythme où la vie peut vrombir :

La boucle va s’éteindre et nous pourrons frémir

Encore un court instant, avant le jour, dressé.