9 — Mentis Automata

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Hernandez restait assis sur son fauteuil, les mains jointes entre ses genoux, et ne disait plus rien. Son petit appartement, qui ressemblait plus à un local de stockage avec tous ses cartons empilés et ses bouquins étalés sur des étagères, devint silencieux. Je percevais un léger écho métallique, celui de la ventilation qui cliquetait. Il devrait demander au bailleur d’y jeter un œil. Moi, ça me ferait péter un câble, comme le goutte-à-goutte de l’évier de sa salle de bains aussi. Rien de mieux qu’un bruit répétitif de ce type pour me faire partir en vrille. D’autres livres traînaient sur un tapis qui n’avait certainement pas rencontré d’aspirateur depuis longtemps.

Voire jamais.

Mon hôte marmonnait et son visage me sembla plus fatigué que précédemment. Je craignais qu’il ne recommence dans son délire sur les « agents » ou laisse tomber et me congédie. Je relisais mes notes en attendant. La description de la ville me donna le cafard et j’éprouvai une forme d'empathie pour ce qu’avait dû ressentir l’équipe.

— Nous avons tourné en rond dans cet endroit mort, reprit soudainement Hernandez. Marie réalisa une rapide cartographie des lieux. Elle était douée pour dessiner et lire une carte, vous savez.

— Je n’en doute pas, répondis-je par politesse.

Je ne la connaissais pas, et j’ignorais pour le moment si cette personne existait vraiment ou si elle était le fruit de son imagination.

— Avez-vous trouvé un endroit en particulier qui vous aurait marqué ? lançai-je pour amorcer le récit.

— Oui, un immeuble au loin, environ un kilomètre à vue de nez. Il se dressait au milieu d’un grand campus, comme le bâtiment principal d’une université, mais en beaucoup plus haut. Il allait toucher le ciel. Sa stature nous donna l’impression qu’il avait une certaine importance. Et c’était le moins délabré.

— Tout à l’heure, vous disiez avoir constaté des véhicules entassés, comme ayant cherché à fuir quelque chose en panique. Est-ce que vous en avez encore vu dans votre progression ?

— Oui, mais pas des petits comme au début, confirma-t-il. Le premier que nous vîmes longeait un trottoir et s’était encastré dans un bâtiment. Au vu de la devanture, j’aurais pensé à un commerce. Cet engin était énorme, plus gros qu’un camion.

— Peut-être en était-ce un ? supposai-je.

— Non, ça n’y ressemblait pas. C’était très différent, et ça jurait avec le reste de ce qu’on découvrait. C’était…

Il s’arrêta pendant de longues secondes et cherchait ses mots.

— Étranger, parvint-il à exprimer.

— Étranger ? répétai-je, intrigué.

— Nous vîmes un autre plus loin, explosé comme si un marteau géant l’avait ratatiné, et son apparence confirmait cette sensation malaisante. Le truc était très gros, de la taille d’une petite maison. Son allure se formait d’angles incongrus, pas du tout lisse comme une carrosserie ordinaire. Non, c’était plutôt un assemblage de milliers de minuscules formes imbriquées les unes dans les autres. Imaginez un tas de branches d’arbres mortes, plus compact, et qui dessineraient un motif vous donnant le vertige.

Je ne voyais absolument pas de quoi il parlait, mais je le laissais débiter tout en notant. Peut-être parviendrais-je à tirer quelque chose de ce nouveau délire.

— C’était bien une sorte de machine, ça roulait sur des chenilles ou des roues géantes cachées en dessous au vu des traces au sol. Une autre plus proche du bâtiment vers lequel nous nous dirigions présentait aussi des dégâts. Elle avait le toit éclaté en chou-fleur. L’impact laissait penser à une forte émission de chaleur, car la structure avait fondu.

— Ces machines étaient donc en métal ?

— Sûrement, nous n’avons pas trop osé nous en approcher. Nous ne savions pas pourquoi, mais nous ressentions une sorte de crainte instinctive en leur présence.

Hernandez me regarda avec un air abattu, à nouveau, puis continua.

— Plus nous avancions vers l’immeuble, plus il y en avait. Les traces au sol montraient qu’elles roulaient dans tous les sens, un véritable chaos. De nombreux cadavres humains longeaient les routes. Ces engins avaient visiblement massacré ces gens. Une immense tige en métal transperçait l’un d’eux, tout comme un autre l’était par une lame d’épée géante.

— Attendez, une épée ? l’interrompis-je, les yeux écarquillés.

— Je sais que ça paraît dingue, mais c’est bien l’image que j’ai vue.

L’expression de son visage m’implorait de le croire, je lui adressai un sourire compatissant et l’invitai à continuer. De mon côté, je sentais quelque chose me perturber et ma main trembla par intermittence, ce qui gêna ma prise de notes.

— Nous arrivâmes au pied du bâtiment, annonça Hernandez. Il était entouré par ces cadavres de machines, certaines entassées. Mais pour la première fois, nous vîmes la face avant de l’une d’elles, là où les autres étaient explosées ou encastrées. C’était terrifiant.

— Comment ça ? demandai-je avec un soupçon de nervosité.

— Je ne sais pas, mais le découvrir m’effraya. Le reste de l’équipe aussi n’était pas bien. Ces engins étaient menaçants et vils. Leur forme incompréhensible n’avait aucune cohérence, comme si c’était des assemblages faits à la va-vite et balancés en vrac. Pourtant, elles avaient l’air tellement résistantes et très sophistiquées. En dehors des gros dégâts qui devaient les avoir détruites, leur carlingue demeurait intacte. Cette scène de violence prit soudainement une tout autre dimension dans notre perception. Si ces machines étaient si solides et performantes, les choses qui les ont démolies devaient déployer une puissance inimaginable. Mais pourquoi ?

— Si je comprends bien, dis-je calmement, ce qui vous a terrifié, c’est la brutalité de ce décor de guerre ?

— Pas seulement, répondit-il sèchement.

Je discernais de la crainte sur son visage. J’avais moi-même des frissons nerveux, mais je supposais de la fatigue.

— Un regard nous oppressa, poursuivit Hernandez. C’était un œil unique à l’avant de ces engins étranges. Une sorte d’énorme lentille d’un noir profond qui nous fixait. Cette machine était morte et pourtant nous sentions cette animosité portée sur nous. Les autres nous dévisageaient également avec une attention froide, mécanique, calculatrice. Elles jugeaient notre audace d’avoir pénétré en ces lieux. On se perdait dans ce verre sombre, je me rappelle avoir ressenti un vertige et mes jambes se mirent à trembler.

Cette dernière évocation le fit blêmir. Moi aussi, je n’allais pas bien. Un vide se creusa dans ma poitrine. Ces descriptions éveillaient en moi un souvenir ou un traumatisme enfoui, mais je demeurais incapable de le raccrocher avec une expérience vécue. J’essuyai le front avec ma manche et m’aperçus que je transpirais beaucoup. Une bouffée de chaleur accompagnée d’une forte appréhension se répandit en moi.

— Ah ! s’exclama-t-il. Un détail qui vient de me revenir.

Les fois précédentes où il avait fait ça m’énervaient. Celle-ci me réveilla, je n’allais pas m’en plaindre.

— Cette ville était très bavarde avec des panneaux et des écriteaux partout. Tout ceci dans cette langue inconnue. Par contre, les machines étranges, rien. Pas une seule lettre, pas un mot, un dessin, un emblème, rien. C’étaient des cadavres anonymes. Cela me confortait dans l’idée qu’elles venaient d’ailleurs.

— Dans quel sens ? demandai-je. Une rivalité entre deux pays qui aurait fini en guerre et détruit cet endroit ?

— Que voulez-vous que j’en sache ? me répondit-il d’un ton agacé.

Calme-toi papy, non mais.

— Désolé, j’ai cru que vous auriez découvert d’autres indices.

— Le reste de la cité aurait pu faire l’objet d’études sans problèmes, nous aurions rapidement compris les rudiments de cette société. Mais ces machines, non, elles faisaient tache.

Hernandez poursuivit en me racontant que l’expédition avait noté, dessiné et photographié tout ce qu’elle pouvait. Elle finit par entrer dans le bâtiment. Il me confia s’être senti plus rassuré à l’idée de ne plus voir ces étranges engins. De mon côté, je continuais de frissonner d’inquiétude.

Ressaisis-toi, mec ! m’ordonnai-je.

— Le hall était immense, commença Hernandez. Très sophistiqué, malgré son état de délabrement, comme un centre commercial ou un magasin de luxe. Nous comprîmes rapidement que ça n’en était pas un. C’était plutôt une entreprise. Deux longs escaliers se trouvaient au fond, et des rangées de bureaux entouraient ce grand espace. Au milieu, une gigantesque colonne de verre semblait jaillir du sol et transpercer le plafond. Je pense que c’était du verre, mais je n’en savais rien. Je me surpris à me perdre dedans en le regardant, mais je ne ressentis pas de malaise, contrairement à l’horrible œil de métal des engins dehors.

Il mima quelque chose avec son doigt comme s’il suivait un oiseau en plein envol.

— Je ne sais pas si c’était mon imagination, mais j’eus l’impression de voir des particules de lumière passer au travers de ce cylindre géant. Ce fut rapide, fugace, mais des petits points jaune et vert luisant semblaient le traverser. Je voulais approcher un peu plus cette étrange structure pour mieux évaluer sa taille et son intégration avec le bâtiment, mais elle était entourée d’un muret. Derrière, j’aurais dit que le sol était en verre et la colonne avait l’air de s’enfoncer profondément dans les entrailles de l’édifice. Des affiches parsemées couvraient la paroi ; elles représentaient des gens, souriants, heureux, avec un beau décor idyllique en arrière-plan, un parc vert, des arbres, un ciel bleu ensoleillé. Je pense que c’était une publicité pour des produits de cette entreprise. Tout était écrit dans cette langue indéchiffrable. Mon admiration pour ce curieux monument cylindrique s’interrompit quand Isabelle nous appela.

— Qu’avait-elle trouvé ? demandai-je d’un ton passionné.

— Elle s’était aventurée dans les bureaux au fond et repéra ce qui ressemblait à des ordinateurs. Ils étaient tellement différents des nôtres.

— Comment ça ?

— Ce n’était que des écrans tout noirs. Pas de clavier. La machine s’alluma lorsque Robert essuya la couche de poussière d’un geste de la main. Le moniteur devint blanc et fit défiler plein de caractères inconnus. Des animations suivirent, puis un gros cercle rouge barré qui clignota, et l’ordinateur finit par se rendormir. Robert recommença plusieurs fois et l’écran répéta son petit manège. Cela me rappela le bidule de Van Enhoorte qui s’activait quand on appuyait sur le côté. Les autres étaient émerveillés, moi, ça me terrifiait.

— Pour quelle raison ? m’étonnai-je.

Me concernant, je pense que j’aurais ressenti plus d’excitation que de frayeur à l’idée de découvrir une technologie inconnue.

— Cet endroit était moderne, mais aussi très vieux, abandonné depuis très longtemps. Comment ces appareils pouvaient-ils toujours fonctionner ? Si un ordinateur se réveillait d’un geste de la main, imaginez le reste !

Je dus reconnaître la pertinence de la remarque.

— Ah ! hurla-t-il encore. Marie avait poussé ce cri de surprise depuis l’autre coin du hall. Nous la rejoignîmes et découvrîmes l’origine de son étonnement. Elle se tenait devant une espèce de scène de théâtre ou un podium. Des particules lumineuses jaillissaient de cet emplacement précis.

Hernandez mima un tourbillon, ou quelque chose dans ce genre, j’avais parfois du mal à suivre ses mouvements saccadés. Ce type m’avait l’air de fonctionner selon deux modes : en pause, assis à bougonner, et debout à s’exciter et agiter les bras dans tous les sens, comme à cet instant.

— Le flux lumineux formait progressivement une silhouette qui devint humaine. Au bout de quelques secondes, une femme transparente violette avec des reflets brillants se dressa devant nous. Elle était très grande, je supposais trois mètres de haut, puis commença à raconter des trucs.

— Que disait-elle ?

J’avais une once d’espoir dans ma question, mais je sentis la déception vite arriver.

— On n’en savait rien, elle baragouinait dans une langue inconnue. Quelques sons nous parurent familiers, mais rien n’avait de sens. J’avais l’impression d’être au cinéma et de voir les acteurs sortir de l’écran. L’image, si cela en était bien une, restait brouillée et se fragilisait par intermittence. L’animation nous déconcertait, car nous ne comprenions pas ce qu’elle racontait. À un moment, des formes apparaissaient et disparaissaient autour d’elle. Des animaux, tels que des chiens, des chats, des chevaux, des lapins, qui éclataient en particules pour être rangés dans des boîtes, suivirent. Puis la même chose se déroula avec des végétaux, des arbres, des insectes, des fleurs, et j’en passe. Les caisses finissaient sur des étagères avec plein de pictogrammes qui ne voulaient rien dire. Cela se terminait avec des humains. L’animation s’était arrêtée au bout de quelques minutes. Marie appuya sur un bouton, celui qu’elle avait dû toucher auparavant, et la séquence se relança.

— Si je résume la scène, tentai-je pour simplifier, cette femme de trois mètres de haut transparente apparue dans un flux de lumière racontait qu’elle mettait des animaux en boîte ?

— Vous ne me croyez pas ? s’inquiéta-t-il.

Je souris nerveusement et pris soin de bien choisir mes mots.

— Je dois avouer que c’est assez difficile à concevoir, mais je n’ai pas l’impression non plus que vous cherchez à me pipeauter. Je vous sens sincère.

En réalité, plus son témoignage progressait, moins je lui accordais de crédit. Cela devenait trop délirant. Une ville ancienne, mais super moderne, peut-être plus avancée même, qui serait planquée sous la Brume ? Tout ceci était absurde. Néanmoins, une pulsion m’ordonnait de poursuivre l’entretien.

— Sauriez-vous me résumer vos sentiments à la découverte de ce bâtiment ?

— C’était insensé ! s’exclama-t-il. C’était comme si ce tunnel nous avait fait changer de monde. Tout était tellement différent, nous nous sentions étrangers. Si les affiches et les animations ne représentaient pas des humains, j’aurais cru être transporté dans un autre univers. Je n’avais pas l’expérience de Nigel, c’était ma troisième participation à ses expéditions, mais lui aussi était paumé et émerveillé. Il n’avait jamais été aussi confus de toute sa longue carrière.

— Et quelle fut votre première théorie ?

— Que des gens d’une ancienne civilisation qui nous serait inconnue avaient construit cet endroit. Et peut-être plus avancée. Mais ça n’avait aucun sens.

— Pourquoi pas ? proposai-je en entrant dans son jeu.

— Je vous l’ai pourtant dit ! Cette société semblait si bavarde avec tous ses panneaux, ses écrits et ses écrans. Nous avions trouvé plusieurs des appareils portables, comme celui que Nigel avait dégoté, certains complètement cassés, d’autres qui s’allumaient encore. Il y en avait de plusieurs tailles et couleurs. Leurs bâtiments étaient tellement énormes que cette culture voulait en jeter plein la vue. Il était clair qu’ils voulaient construire quelque chose d’imposant, comme les monuments de l’Antiquité.

Il s’arrêta pour reprendre son souffle, sa tirade semblait l’avoir épuisé. J’avais perçu son excitation dans sa diatribe, le sujet m’avait l’air de lui tenir à cœur malgré toutes ces années et la déchéance dans laquelle il plongea.

— Non, ce n’était pas envisageable. Une civilisation aussi avancée ne pouvait pas disparaître sans laisser de traces. Nous trouvions des cailloux taillés vieux de dix mille ans, voire plus, des temples et des villages anciens. Et nous serions passés à côté d’une métropole à ciel ouvert de la taille d’Augusta ? Impossible !

— La ville était pourtant bien planquée sous la Brume.

— Même, ça ne pouvait pas être la seule du genre. Nous aurions forcément dû retrouver des équivalentes.

Il s’interrompit quelques secondes, puis me lança :

— Surtout que nous savions qu’il y en avait d’autres.

— Hein ? Quoi ? Comment ça ? m’étonnai-je.

Je craignais qu’il n’improvise au fil du récit pour me tromper.

— J’y viendrai après, m’arrêta-t-il.

Connard.

— Lorsque nous avions fini de faire le tour du hall, poursuivit Hernandez, nous décidâmes de voir ce qui se trouvait à l’étage. Des espèces de portiques, comme dans le métro ou le tram, bloquaient l’accès, la zone n’était pas publique.

— Certainement, répondis-je par automatisme.

— L’escalier était mécanique, il se mit en mouvement à notre approche, ainsi que les lumières autour qui s’allumèrent. Cela renforçait mon appréhension envers cet endroit. Il n’était pas mort, il dormait et notre présence le réveillait.

Je doutais toujours du fait que cette ville soit si antique que ça. La description était trop moderne pour que j’adhère à la théorie.

— D’autres écrans s’activèrent à notre arrivée à l’étage, continua Hernandez. Ils m’avaient l’air d’indiquer des emplacements, tels que des bureaux, les toilettes, ou encore des salles de pause. C’était comme ça que j’avais interprété certains pictogrammes.

Il pointait du doigt dans le vide, j’avais vraiment l’impression qu’il revivait la scène par moments.

— Nous avançâmes dans un long couloir, c’était la seule direction possible. Les autres parties du bâtiment étaient effondrées ou dans un état qui ne nous inspirait pas. Chaque entrée comportait un écran avec des lettres bizarres, toujours le même alphabet. Je supposais qu’ils indiquaient le bureau en question, comme dans une administration. À un moment, j’interpellai mes collègues, je me souviens que j’étais presque abasourdi.

— Avez-vous vu quelque chose en spécial ? demandai-je.

— C’était encore mieux ! s’exclama-t-il. L’un des bureaux avait la porte entrouverte, là où les autres étaient tous verrouillés ou bloqués. L’écran clignotait et se brouillait par intermittence. Je me rappelle avoir passé ma main devant, elles traversèrent les lettres. Cet affichage était une projection sans surface, j’étais fasciné.

— Je n’avais jamais entendu parler d’une telle technologie, commentai-je.

— Ce qui m’impressionna avant tout, et Isabelle fut témoin de la même chose, puis le reste du groupe, c’est que nous avions subitement compris ce qu’il indiquait. Ce fut très subtil, presque subliminal, mais le texte s’afficha dans notre langue.

Je ressentais de l’émerveillement et de l’excitation dans sa voix.

— Que disait-il ? demandai-je d’un ton impatient.

— Monsieur Carezzo, croyez-vous que les machines peuvent penser ?

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