L’espace
La lumière immuable sombre au loin,
Estompant le blanc coton vaporeux.
Tandis qu’une voûte chargée d’abîmes
Glisse délicatement point par point,
Enveloppant d’un fin voile amoureux
Ma vue et mon coeur dans un geste infime.
Tu apparais déjà, toi l’astre taciturne,
Éclairant la Terre de ton miroir de feu.
Tu parcours assidûment l’espace nocturne
Ne montrant aux vivants que ton meilleur versant,
Bien trop soucieuse de ta beauté aux cieux.
Séléné, emmène-moi sur ton char d’argent.
Au-delà de ton être brillant, apparaissent
Un millier de constellations scintillantes.
Ma douce Céleste, ton firmament m’attire
Sans que je ne puisse m’y mouvoir. Insolente,
Aveugle de l’obstacle pesant qui me tire,
M’enracinant à la terre, tu ris, déesse.
Même, quelle piètre astronaute ferais-je,
Enfermée dans cet étroit vaisseau isolé.
La bille bleue nimbée d’une immensité noire,
Vertigineuse lucarne de vide, clé
De mes sens, exaltant mon émoi en arpège.
À la fois le tout et le rien dans ma mémoire.
Ô toi mon univers, au revoir. À demain.
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