Péril blanc et Blanc Manteau
L'absolue solitude du néant, vierge de toutes traces. Point de hiéroglyphes à peine visibles sur cette surface aveuglante de propreté. L'écriture en pattes de mouches de Béa ne noircira plus jamais l'immaculé feuillet qui la nargue de sa pureté. L'affolement la gagne. l'angoisse la noie. Le papier devient banquise glacée.
Frigorifiée, elle pose le porte-plume, son regard dévie sur la fenêtre.
"Tiens, il neige !" se dit-elle.
Paradoxalement, Béa adore l'hiver ; elle sourit. Son regard devient rêveur, son esprit s'envole, part en voyage, quitte ce triste bureau. Les images affluent en elle : un bonhomme de neige, une luge, un feu de cheminée, des guirlandes décorant un sapin. L'autrice soupire, béate. Elle frissonne, sort de son rêve éveillé, puis récupère son stylo-encre. Elle le pose sur la page blanche qui cette fois l'inspire, le titre déjà :
Noël chez mon ami le Yéti
La muse guide sa plume, sans entrave, elle lui souffle la suite ...
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