Juste destiné

Une minute de lecture

Colonnes écroulées, archaïques pierres, éclats de cristaux, vitres brisées, arbres décharnés. Voyez ces vestiges ; grandioses encore hier, nostalgie de jadis. Des fontaines coulaient du vin doux au palais ; il enivrait les amants insouciants, les armées victorieuses. Ô dieux, où sont donc passées, ces saisons de prodige ?

À présent, ce qui jonche le sol, se putréfient : forêts désagrégées aux ramures étiques ; elles bruissent de plaintes, sanglotent et lancent vers le ciel, des suppliques inutiles. Aucun démiurge, là-haut, pour les écouter ; seuls leurs fantômes hantent l'aujourd'hui.

Fleuves de boue, sous la voute lourde d'anthracite, charriant les brisures d'êtres antiques ; guerriers de sang, pourfendeurs de rêves, fossoyeurs d'enfants. Ils s'en sont allés, vaincus par les désespoirs, les leurs aussi ; quand tout est tué, que peut-il bien rester ?

Rien ; pas de repos, pas de néant, encore moins de riant là-haut, rejetés, bannis, subsistent juste leurs esprits condamnés à errer, à perpétuité, en leur monde pourrissant.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Beatrice Luminet-dupuy ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0