CHAPITRE I : Rencontre inattendue. ( 1/2 )
— Venez voir mon poisson ! Il est frais mon poisson !
— Venez goûtez mes épices ! Elles viennent tout droit d’Eringoll !
Au milieu de la place, les marchands hurlaient pour vendre toute sortes de denrées. La foule avait du mal à avancer, certains se chamaillaient pour un morceau de viande chez le boucher, d’autres en profitaient pour se retrouver autour d’un verre à la taverne du coin. « La Place du Soleil » n’avait pas volé son nom. En effet, elle était toujours illuminée. Au milieu de celle-ci, des dizaines de marchands se partageait l’espace, et tout autour, il y avait encore d’autres magasins : forge, librairie, cordonnerie, produits en tout genre. Certains mages jetaient des sorts dans la rue afin de gagner un peu d’argent, d’autres en profitaient pour voler la bourse des passants peu attentionnés. Le « Marché de Sola » à Kombek, capital de Yè, était l’un des plus réputés et des plus grands de tout Fallorn.
La nuit venue, c'était " le marché de Morphée" qui prenait le relais. Beaucoup moins accueillant, celui-ci se trouvait juste en dessous de la Place du Soleil. En effet, lorsque la nuit tombait et que les gens rentraient chez eux, les brigands, voleurs, tueurs, violeurs, bandits recherchés et autres crapules allaient faire leurs achats. Les égouts de la ville avaient été spécialement aménagés afin d'y abriter toute une ville souterraine. Mais, le marché de Morphée mettait en avant des produits bien différents de ceux présentés le jour : poisons, faux papiers, fausse monnaie, drogues et prostitution étaient les principales ventes.
C’est au milieu de ce marché, que déambulait une elfe, nommée Elàlia. Plutôt petite, elle avait les cheveux blonds qui descendaient jusqu’au bas de son dos. Elle portait un pendentif formant un cœur entremêlé avec une hirondelle ainsi que deux boucles d’oreilles et un piercing sur l’oreille droite au niveau de l’hélix. On pouvait apercevoir un petit tatouage sur son épaule gauche qui s'étendait jusqu'à son avant-bras représentant des fleurs dorées, ses préférées. Sa tenue, plutôt classique, se composait d’une longue tunique verte, de brassards qui remontaient jusqu'aux coudes et d’une paire de botte assez usée. Son visage assez fin lui donnait un air de jeune fille, sa peau claire et ses yeux bleu foncé et en amandes renforçant cette idée.
Alors qu’elle vagabondait dans le marché souterrain, les gens qui la voyaient se retournaient presque systématiquement, se demandant ce qu’une elfe pouvait bien faire dans un endroit pareil. Elle entra dans un magasin, et s’approcha du marchand. L’homme devait mesurer plus de deux mètres et une grande cicatrice traversait son visage. Il portait un collier fabriqué avec des têtes de rats momifiés et il portait des habits sombres. L’intérieur de la boutique était tout aussi glauque avec sa lumière tamisée, ses objets tous plus étranges les uns que les autres et les quelques squelettes qui traînés ici et là et qui faisait plus vrai que nature. La petite elfe s’approcha du marchand, en prenant soin d’éviter un deuxième homme faisant bien deux têtes de plus qu’elle et sûrement le double de son poids :
— Bonjour, monsieur, excusez-moi… dit Elàlia d’une petite voix terrorisée.
— Quoi ? Dégage, cet endroit n’est pas fait pour toi, je n'aime pas les elfes ! rétorqua alors le marchand sur un ton dur.
— Je suis désolée… dit-elle timidement.
— Arrête de t’excuser ! s’énerva l’homme.
— Oui ! Désolée ! Euh… Non… Enfin… J’aimerais savoir… Si vous pourriez me donnez une information… ?
— Une info ? Et puis quoi encore ?! Je ressemble à un guide touristique ?!
— Je… Je n’ai rien sur moi… Mais si vous m’aidez, je vous promets de revenir avec de l’argent ! proposa Elàlia.
— Pour qui tu me prends, s’impatienta le marchand, dégage ! On ne fait pas la charité ici !
D’un geste de la main, le commerçant montra l’elfe à l’homme du fond. Il prit Elàlia et la jeta en dehors du magasin. Pas découragée le moins du monde, la petite elfe reprit son chemin et entra dans un nouveau magasin :
— Bonjour ! dit-elle fermement.
— Bonjour… Je peux t’aider ?
— Oui ! confirma Elàlia.
— Bien… Et que veux-tu ?
— Euh… Eh bien… dit-elle d’une petite voix tremblante.
— Oui… ? demanda le marchand qui ne comprenait pas ce soudain changement de ton.
— J’aimerais des informations… Sur un temple.
— Un temple… ? Il n’y en a qu’un dans la région. Mais…
— Que pouvez-vous me dire dessus ? J’ai besoin de m’y rendre ! le coupa Elàlia.
— Ne t’en approche pas. Ce temple est maudit... Et plein d’orcs à ce qu’il parait. rétorqua le marchand afin de la mettre en garde.
— Peu-importe ! Je dois y aller ! insista Elàlia.
— Il se trouve au nord. Passe par la porte Est de la ville et à environ deux kilomètres, il y aura un sentier marqué d’une croix rouge. C’est celui-là que tu devras prendre. Mais, encore une fois, je te déconseille de t’y rendre. Surtout si tu es seule.
— Ne vous en faites pas pour moi. dit-elle en souriant. Merci beaucoup monsieur !
Sur ces mots, Elàlia sortit du magasin. Mais, en se dépêchant, elle percuta un nain qui renversa sa bière sur lui.
— Oh non ! Je suis désolée monsieur ! lui dit-elle.
Celui-ci était habillé d’une armure légère, tout droit venue des Monts Silencieux. Bien que petit, sa carrure le rendait imposant. Il avait les yeux marrons, les cheveux longs ainsi qu’une grosse barbe noire bien entretenue. Il portait sur chaque doigts une bague différente et il avait un pendentif représentant un marteau. Son visage était assez dur, marqué par de nombreuses aventures.
— Oh putain ! Ma bière ! s’écria le nain d'une voix rauque.
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