La vie est mal faite parfois...

Jeune, j'ai pratiqué pas mal de sports différents, ski, volley, danse, et y ai atteint un niveau très honorable.

Alors, je n'avais absolument pas l'esprit de compétition, je ne pratiquais que pour le plaisir, donc les résultats m'importaient peu ( ils étaient d'ailleurs décevants, il faut être franche).

Aujourd'hui, arrivée à la quarantaine et de nouveau assez disponible, je me suis lancée à corps perdu dans le tennis, une discipline que j'avais survolée adolescente.

Je m'entraîne donc très régulièrement, je prends des cours pour me perfectionner. Je me suis même engagée dans la compétition ( avec toujours le même succès).

Contrairement au passé, j'ai la rage de vaincre ( peut-être une revanche à prendre sur mes années d'indolence). Et là, voilà que je bute sur la pierre d'achoppement du tennis, son point d'orgue. Le service, et sa grande difficulté, la prise marteau.

A ma grande surprise, à aucun moment cela n'a été abordé pendant mes cours, et je m'en inquiète auprès de mon prof.

Et là, le couperet tombe.

" Non mais laisse tomber", me répond-il en riant," pour toi, c'est fichu".

Puis explicite. A mon âge, ça ne sert à rien de m'y essayer, tous deux y dépenserions beaucoup de temps et d'énergie, pour peu de bénéfice.

Sous-entendu, je suis trop vieille, je n'ai pas d'avenir dans le tennis, donc inutile de me casser le c...

Même si c'est vrai, ça fait mal à entendre. Il ne me reste plus qu'à m'en lamenter, excusez par avance...

Ô rage, ô vieillesse ennemie,

Que n'ai-je vécu que pour cette ironie !

Et n'ai-je gaspillé l'énergie de ma jeunesse,
Que pour la regretter, accablée de faiblesse ?

Mon ami, qui à réaliser un rêve, aspire,
Dès ce moment, occupe-toi d'y parvenir !

Car demain, il sera déjà trop tard,

Le temps est ennemi des nouveaux départs.