Délivrées par notre Inspiration inconstante, elles sont à la fois fées et sirènes. Dans leur état de fée, elles ouvrent doucement le chemin, montrent la voie, et enrichissent les mots et l'univers de l'écrivain. Mais, elles peuvent aussi être sirènes et mener à la dérive l'histoire et l'écrivain-capitaine. Combien de romans et autres écrits inachevés parsèment les écueuils des Idées trompeuses ? Combien d'autres, n'étant même plus carcasses d'histoires qu'un peu de bonne volonté pourrait ressusciter, ont-ils sombré dans l'Océan de l'Egarement ?

Les Idées sont comme des tempêtes : elles gonflent les voiles des navires-histoires, transportent l'écrivain, lui font miroiter monts et merveilles et, parfois, le font devenir naufragé de son propre monde et de ses propres mots.