Chapitre 4 : piste.

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Plongée dans ses pensées, Nathaniella regardait par la fenêtre du petit salon.

Chaque après-midi, elle et Saphir se retrouvait dans la petite pièce isolée du reste du château, en haut d’une des tours. C’était Solia qui l’avait aménagé pour qu’elles puissent discuter loin des oreilles baladeuses. C’était leur rendez-vous sacré.
Après la mort de la reine, elles avaient eu beaucoup de mal à y remettre les pieds.

Rien n’avait changé depuis toutes ses années. Il y avait toujours la fenêtre rectangulaire et la petite table ronde entourée de trois chaises.

La Mandragore étudiait avec beaucoup d’attention sa meilleure amie qui ne semblait pas dans son assiette.

Nathaniella ?

Elle sursauta violemment, manquant de renverser sa tasse de thé.

Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit Saphir. Tu es bizarre depuis quelques jours.
Je… je n’ai pas vu Méthy depuis un moment et cela m’inquiètes, avoua-t-elle.

Un grand sourire étira les lèvres de la sorcière.

Tu t’inquiètes pour lui…

L’obscurienne savait exactement à quoi pensait son amie mais elle ne voulait pas la contredire. Cela l’arrangeait.

Si elle s’inquiétait vis à vis de cet absence c’est bien parce qu’il fallait toujours avoir Méthy dans son champs de vision. Quand il s’éclipsait, on pouvait être sûr que quelque chose de mauvais se préparait.

Eh bien mesdames ! s’exclama une voix familière.

Les deux femmes sursautèrent.

En parlant du loup.

Regarde dans quel état tu es Méthy ! s’écria Saphir. Va vite te changer ! Tu vas…

Nathaniella se tourna vers lui et écarquilla des yeux horrifiés devant les habits maculés de sang de l’horrible personnage.

Le sourire qu’il lui adressa la terrifia.

– … faire peur aux enfants !
Excusez-moi madame Mandragore. Je n’ai pas eu le temps de faire un tour dans mes appartements : je me suis dit que l’annoncer était beaucoup plus important.
Annoncer quoi ?
J’ai tué un habitant de l’Harmonie et capturé ses enfants, des jumelles Sanroys. Elles sont en prison et n’attendent plus que l’exécution.
Parfait ! s’exclama Saphir ravie.

Le visage de l’obscurienne blêmit alors que son corps entier semblait lui devenir étranger.

« Des… jumelles… Sanroys... »

Après la léthargie vint la panique.
Son cerveau commença à imaginer le pire tandis que son cœur tentait tant bien que mal de la convaincre que non, ce n’était pas eux.
Son mari et ses filles allaient bien. Ils étaient en sécurité.

Elle se sentait de plus en plus mal dans cette pièce. Elle avait besoin de prendre l’air.

Excusez-moi, annonça-t-elle en se levant. J’ai besoin d’un peu de repos.

Saphir lui lança un regard inquiet. Elle tenta de la rassurer avec un petit sourire et se dirigea vers la sortie. Mais au moment où elle passa à côté du maître des espions, celui-ci lui attrapa le bras. Son souffle sur son oreille lui donna des frissons de dégoûts et d’horreur.

Je ferais en sorte que toi et tes filles soit exécutées en même temps que la progéniture de Jeanne, marmonna-t-il.

Son cœur la lâcha pendant ce qu’il lui parut être une éternité.

La tête basse, tentant de réprimander les larmes qui lui montaient aux yeux, elle se mit à marcher aussi vite que possible.

Elle nageait en plein cauchemar.

Nous avions finit par nous installer à la terrasse d’un petit café. Par malchance, l’intérieur de celui-ci était bondé de personnes voulant échapper au froid. Mais bon, au moins on pouvait parler sans avoir à hurler.

– Et c’est pour ça que…

La sonnerie d’un portable m’interrompit.

– C’est le mien ! annonça Aurore en plongeant sa main dans la poche de son manteau.

Elle en sortit l’appareil et le déverrouilla. Un grand sourire étira petit à petit ses lèvres.

– Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je

Elle regarda autour de nous comme pour vérifier que personne ne nous espionnait. Puis, elle confia dans un murmure :

– Il a une piste !
– Il ? répéta Callen, les bras croisés. Une piste ?
– Sur mon passé ! Un ami journaliste a trouvé l’orphelinat où je me suis fait adoptée.
– Et pourquoi tu n’as pas demandé directement à tes parents adoptifs ? m’enquis-je.

Son visage prit soudain un aspect sombre.

– Mes parents adoptifs me considèrent comme un monstre depuis que j’ai découvert mes pouvoirs. Du coup, je vais aller voire ce que je peux trouver là-bas. Ils doivent bien avoir des informations sur mes parents biologiques.
– Ou peut être pas, répliqua Callen. Tu penses vraiment qu’ils vont se souvenir de tous les détails du jour où tu es arrivé ?
– Je ne leur demande pas tous les détails. Juste des bribes. Et puis, tu connais beaucoup d’enfants…

Elle tira sur une cordelette autour de son cou et fit émerger un pendentif de son manteau.

Le rubis luisait au faible rayon de soleil. Comme emprisonné au milieu de la pierre précieuse, il y avait un petit croissant de lune noire.

– … avec ce genre de pendentif ?
– C’est la première fois que je te vois avec ce collier, murmurai-je.
– Je ne le porte pas souvent : c’est la seule chose qui me reste de mes parents donc j’y fais extrêmement attention.
– Tu penses vraiment que ce pendentif peut t’aider ? lui lança Callen.
– Qui n’essaye rien n’a rien.

Yuki avait l’habitude d’aider les fantômes depuis son plus jeune âge. Mais…

Meeeeeeeeerci ! Tu es vraiment un obscurien ! D’ailleurs, comment tu t’appelles ?

jamais d’aussi énervante qu’elle.

Yuki, soupira la médium.
Enchanté Yuki. Ma sauveuse… D’ailleurs, tu as quel âge ?

Devant la tête que tirait la jeune femme, le spectre rajouta avec un petit sourire complice :

C’est déplacer qu’un homme demande ça à une femme. Mais, entre femme, on peut bien se le dire, non ?

Elle poussa un long soupir d’agacement.

Ce n’était pas dans ses habitudes de perdre patience mais là, ce moulin à parole ne s’était pas arrêté une seule secondes. Si cela avait été pour expliquer sa situation, il n’y aurait eu aucun problème. Bien entendu, c’est ce qu’elle ne faisait pas, passant son temps soit à la remercier, soit à parler pour rien dire.

Vingt deux ans.
Ouah… tu es vachement jeune !
Il paraît.

Sur sa route, quelques personnes se retournaient. Les sac de courses dans ses mains l’empêchaient de prendre son téléphone pour faire croire qu’elle répondait à un appel.

Ils devaient la prendre pour une folle.

Yuki pu enfin apprécier le silence.

« Enfin... »

Tu n’as pas l’air très contente…

Elle lâcha un nouveau soupir.

Tu parles trop, avoua Yuki, et pour rien dire.

Le fantômes, vexée, croisa les bras.

Excuse-moi d’être contente d’avoir enfin trouvé quelqu’un qui veut bien m’aider et qui, en plus, peut me voire. Tu ne peux pas savoir à quel point c’est énervant de se sentir invisible.
J’aurais juste aimer que tu me dises en quoi je peux t’être utile.
Pour retrouver ma fille.

/////

Assit sur un banc, le nouveau petit couple résumait ce qu’il devait faire ou pas. Enfin, Éden résumait ce qu’il devait faire.

Ne pas montrer de signe affectif en publique : ils pourraient se douter de quelque chose et là se sera la catastrophe. Ne pas se montrer trop familier. Ah et surtout ne fait pas quoi que ce soit qui normalement te faudrait un bon coup de poing en pleine figure de ma part.
Moi, faire quelque chose de travers ? Est-ce vraiment possible ?

Éden lui adressa un regard blasé et Volt pouffa.

J’obéirai à chacune de tes règles ma princesse, lui promit-il.

Elle le fixa un instant.

Ma princesse ?

Il laissa sa tête tomber sur le côté.

Tu n’aimes pas ce surnom ?

Elle secoua vivement la tête de droite à gauche.

C’est… c’est juste que je ne suis pas habituée à ce genre de familiarité…

Il attrapa sa main et la serra dans la sienne.

Et toi, tu serais capable d’en dire ?
Bien sûr que oui ! s’insurgea-t-elle. Mon… mon…

Ses joues chauffaient tandis qu’elle tentait de prononcer le mot.

– … amour ! Mon gardien ! Mon chéri ! Mon poussin ! Mon cœur ! Mon…
J’ai compris Éden ! rigola-t-il. Tu en es capable.
Bien sûr.
Et m’embrasser, tu en serais capable ? demanda-t-il malicieusement.

Ses pommettes rougirent de plus belle tandis qu’elle répondait :

Et pourquoi je n’en serais pas capable ?

Elle posa doucement sa main sur la joue du gardien avant de rapprocher son visage de sien. Elle déposa timidement ses lèvres sur les siennes.

Son cœur battait à cent à l’heure tandis que le monde semblait disparaître autour d’eux.


/////

Astroméria poussa un nouveau soupir tandis qu’elle s’éloignait du bois.

Devait-elle abandonné ? Même son père n’avait pas réussit à la ramener. Elle se montrait beaucoup trop distante et étrangère avec elle, elles ne pouvaient pas voir de vrai discussion.

Elle serra les poings si fort que ses ongles s’enfoncèrent dans sa paume.

« Non. Je ne peux pas abandonner. Un jour tout redeviendra comme avant. J’en suis sûre ! »

À L’AIDE !

La gardienne sortit de ses pensées en sursaut. Elle se retourna et repéra rapidement la personne qui venait de hurler.

Un jeune homme paniqué portait une femme dans ses bras. Elle remarqua très vite la tache de sang qui s’étendait sur la robe blanche.

Astroméria se précipita à toute allure vers lui et, d’un geste du menton, lui ordonna de la poser au sol. Ordre à lequel il obéit immédiatement.
Elle s’agenouilla près de la femme et plaça ses mains au-dessus de la plaie. Une aura verte engloba rapidement la blessure.

Que s’est-il passé ? D’où venez-vous ?

Le regard larmoyant du jeune homme se posa sur la gardienne.

De l’Harmonie. Enfin, on s’est enfuit de là-bas. On vient du Chaos. Du moins, ma mère vient de là-bas.

Elle fronça les sourcils et réfléchit un instant.

Un Sanroy et sa mère ayant voulu voire son amant. Voilà l’hypothèse la plus sensé qu’avait trouvé la gardienne.

Vous pouvez vous établir au village, déclara-t-elle. Je vous protégerais du Chaos et de l’Harmonie s’il le faut.

Il parût étonné.

Pourquoi le Chaos nous voudrait du mal ?

Ce fut à sont tour d’être surprise.

Tu dois être un Sanroy, non ?
Un Sanquoi ? Moi, je suis sorcier tout comme mes parents.

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