Chapitre 21 : deuil
Kamaël se souvenait de ces après-midi où lui et Nagi traînaient dans le royaume. Ils rentraient toujours au château, évitant avec soin la partie consacré aux Mandragores. Sa belle famille ne l’avait jamais apprécié. Encore moins sa belle-mère. Après ce détour, il se dirigeait vers les cuisines où ils attrapaient quelques pâtisseries avant de rejoindre Nathaniella, Saphir et Solia dans le petit salon de thé. Ils s’asseyaient et les écoutaient parler. Aucun des deux n’aimaient cette boisson alors ils ne faisaient que manger les pâtisseries. De temps en temps, ils intervenaient dans la conversation. Nagi finissaient toujours par dire n’importe quoi pour les taquiner. Kamaël s’y joignaient de bon cœur.
C’étaient leur petite habitude. Et même avec tous les changements qu’ils avaient eu dans leur vie, elle était restée.
Et puis un jour, Solia et Nagi sont morts. Ça avait été un choque. Nathaniella, Saphir et lui ne remettaient plus les pieds dans le salon. Il ne se baladait plus dans le royaume. La vie semblait s’être arrêté au moment où la leur était partit.
Puis, petit-à-petit, elle avait reprit. Saphir et Nathaniella passaient leur après-midi dans le petit salon. Kamaël s’occupait de l’administration laissé de côté, attrapait des pâtisseries en cuisine et montait les rejoindre un peu.
Et puis voilà qu’un après-midi Cadfael vient les voire paniquer, cherchant Félix et Taliane. Saphir, Nel et lui se mirent à leur recherche dans tout le royaume. Sa femme revient le soir, en pleure, annoncer que Nathaniella et Méthy sont morts. Des gardes partèrent tout de suite chercher les dépouilles et l’enterrement eu lieu le lendemain.
Saphir semblait au fond du trou. Mais il savait qu’il y avait quelque chose d’autre. Avait-elle vue le meurtrier ? Avait-elle pu communiquer un peu avec elle ?
Kamaël n’avait posé aucune de ses questions, essayant d’aider au maximum sa femme dans son deuil.
La porte donnant sur le salon s’ouvrit soudain. Nel y entra, un plateau dans les mains. Il le posa sur la petite table ronde et s’assit sur un des fauteuils. Son père le rejoint alors qu’il servait le café. L’Obscurien remarqua la part de gâteau au chocolat et à la fraise dans un coin du plateau, près d’une troisième tasse. Il n’avait aucun doute que son fils espérait remonter un petit peu le morale de sa mère en lui offrant une part de sa pâtisserie préférée.
– Papa…
Son attention retomba soudain sur Nel.
– … tu devrais aller te reposer.
– Je ne peux…
– Ça fait une semaine que tu ne dors quasiment pas. Je veillerais sur maman pendant que tu dors, je te le promet.
Il se pencha pour atteindre sa tête et secoua affectueusement ses cheveux.
– Ne t’en fais pas pour moi fiston.
Nel allait répliquer quand un bruit attira leur attention. Kamaël se leva d’un bond et se précipita vers la porte qui venait de s’ouvrir.
– Oui Saphir ? s’enquit-il. As-tu besoin de quelque chose ?
– Je… je voudrais voire Cadfael.
– Il sera bientôt là, je te le jure.
Il se tourna ensuite vers son fils.
– Va voire ta sœur. Elle sait forcément où est Cadfael.
Il acquiesça et partit aussitôt. La femme retourna s'asseoir au bord du lit, exténuée.
Elle avait passé sa nuit à pleurer et à se questionner.
Elle était exténuée. Elle avait passé son temps à pleurer et à se questionner.
Pourquoi Nathaniella ? Qu’avait-elle donc fait pour mériter une fin pareille ?
Qui était le suivant sur la liste ? Son mari ? Son fils ? Sa fille ? Oh… Elle ne songeait même plus à être sur le programme de la mort. Non celle-ci semblait prendre un malin plaisir à la voire souffrir.
Elle n’en pouvait plus.
Et comme si la mort de l’Obscurienne ne suffisait pas, sa rencontre avec Ermina et sa déclaration semait le doute dans son esprit.
– Oui, j’ai tué Méthy. Cet homme était un salaud. Si tu ne me crois pas, demande donc aux espions qui chaque jour un peu plus souffrait en silence.
Lui avait-elle mentit ? Disait-elle vrai ? Est-ce qu’en plus d’avoir perdue Nathaniella, elle s’était fait bernée par Méthy ?
– Tu m’as demandé Saphir ?
Elle s’était tout de suite entendu avec le jeune homme après l’avoir rattrapé alors qu’il tentait de rapprocher Félix et Taliane avec un gage.
Elle tapota doucement le matelas à côté d'elle. Sans un mot, il obéit.
– Cadfael, que penses-tu de Méthy ?
Cette question jeta un froid dans la pièce.
– Sois franc. S'il-te-plaît.
Il eut un instant d'hésitation.
– Mon avis ne rejoinds pas le tien.
– Je veux quand même l'écouter.
La femme était calme, comme vidée de son énergie. Ce n'était pas la même personne avait qui il avait passé plus de deux heures à parler gaiement.
– Méthy... Méthy n'était qu'une ordure. Un homme sadique qui voulait se rapprocher de la famille royale et de son pouvoir. Il portait un masque en société et, vu qu'il nous avait éloigné et rendu notre existence invisible au autres, il pouvait nous faire souffrir en silence.
– Alors pourquoi es-tu devenu espion ?
– J'ai toujours été destiné à le devenir.
Il pouffa.
– Il fallait bien qu'il profite de son enfant illégitime.
Elle écarquilla les yeux en se tournant vers lui.
– Tu es...
– Je suis un batard. L'enfant de la femme de Méthy qui l'avait trompé avec un autre.
– Pers... Personne n'avait cru cette femme. Tout ce que l'on se souvenait d'elle s'était son...
– ... Adultére. Je sais.
Son regard rencontra le sien dont la magnifique balafre qui le défigurait.
– Demande donc qui a fais toute ses cicatrices sur le corps d'un pauvre espion du nom de Cadfael.
– Qui t'as fais cette cicatrice ?
– Méthy.
– Pourquoi ?
– Pour me punir de ne pas avoir réussis une mission à mes onze ans.
– C'est la seule, n'est-ce pas ?
Un sourire triste apparu sur ses lèvres.
– Malheureusement non. C'était sa manière de me faire souffrir. Chaque espion à subit ça un jour ou l'autre.
Taliane.
Prise de panique, elle aggripa l'avant-bras de Cadfael. Si fort qu'elle plantait pratiquement ses ongles dans sa peau.
– Taliane, il ne l'a jamais blessé, n'est-ce pas ?
– Pas physiquement.
– Qu'est-ce que ça veut dire ? !
La colère teintait sa voix.
– Il ne pouvait pas blessé la seule espionne connu des habitants du Chaos. Surtout un Grand Noble de la famille des Mandragore. Alors, c'était toujours indirectement mais peu veut que Taliane est une espionne très douée.
– Et ? Que lui a-t-il fait ?
– Pour avoir des informations, il a torturé Félix devant elle. Pour qu'elle devienne espionne, elle lui a fait du chantage – la menaçant de détruire l'honneur de sa famille – et l'a abadonné sur une île remplit de loup-garou en lui ordonnant de cueillir chaque Mandragores. Si il ne le finissait pas en une semaine, il la tuerait. En d'autre mot, elle n'a jamais voulu devenir espionne de base.
Des larmes coulèrent abondamment sur les joues de Saphir. Devant ces yeux repassaient tous les moments où elle reprochait à sa fille un choix qu'elle n'avait jamais fait.
Durant tous ce temps, elle avait eu confiance en un hypocrite au point de laisser sa fille se faire prendre dans ses filets de sadisme.
Cadfael l’a prit dans ses bras, espérant la calmer un peu.
– Cadfael… Nous allons réunir tous les espions du royaume, déclara-t-elle en se levant. Je veux connaître leurs histoires.
Il acquiesça et tout deux sortirent de la pièce.
Fin partie VII
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