Brian était hilare. C'est la première chose que je vis en entrant dans la cafétéria le midi. Il était entrain de lire ce torchon et entrain de rire, Alexandra était à son côté, blottie dans ses bras.

-DOBBY !! VIENS PAR LÀ MA BELLE.
Oh le con. Il m'avait appelé Dobby devant tout le monde. Je me trainais à sa table. Sophie était juste derrière moi, prête à me servir de rempart.
-Tu as lu ça ?
Il éclata de rire en agitant l'objet du délit.
-Non, mais j'ai pas envie.
-Tu devrais c'est hilarant. Prends la page 5. Regarde !! 
Je l'ouvris et je vis la photo dans sa voiture. J'étais entrain de lui mettre un Reese's dans la bouche. Je souris. Je savais que j'avais vu un flash. Je croisai son regard bleu amusé. 
-T'avais raison !! Profite de ta victoire, ça t'arrive pas souvent petit elfe. 
-Je te l'avais dit du schnock. J'ai pas envie de lire ça.

Je me détournai et je retournai avec Sophie. Je lui avais menti, j'avais lu cette horreur. Juste avant le début de mon cours.. Du moins.. j'avais commencé et je m'en souvenais encore par cœur, comme si ça avait brûlé ma rétine.

Exit Alexandra, Bonjour Sarah ! L'histoire incestueuse de Sarah et Brian M.
Tout le monde connait Brian M, notre nouvelle recrue de basket capable de faire un lancer franc depuis la moitié du terrain. Mais tout le monde aussi connait Sarah M. Vous vous souvenez de notre Troll Snot national ?? Et oui, c'est elle qui a fini couverte de morve de Troll. (voir encadré à droite). Mais depuis quelques temps, la petite Sarah s'est totalement dévergondée...

Il y avait certaines des photos qui avaient été affichés au lycée où on me voyait entrain de boire de la bière, de me faire arroser en mode concours de T-shirt mouillé... Ces gens salissaient tout. J'avais adoré cette soirée à Santa Monica et le lycée avait réussi à me faire regretter d'avoir rencontré de telles personnes. Je ne pensais pas un jour faire la une de ce torchon qui parodiait le ton de Gossip Girl. C'était non seulement la une, mais il y avait un dossier entier et je pouvais voir certains aspects de notre vie, étalés à la vue de tous, légende à l'appui. Je n'avais pas faim le midi, j'étais trop en colère pour ça. Je repris le journal de Cathy.
-Je vais les tuer sérieux. Tu crois que ces idiots sont ouverts ?
Sophie était encore plus en colère que moi si c'était possible. Elle lâchait des jurons en espagnol en lisant le journal. On aurait cru ma tante Valentina. 
-Quand est-ce que ça va finir ?
-Je suis en colère, mais je ne trouve pas ça humiliant Sophie. Pas de souci. Vraiment. Personne n'aime se faire aligner comme ça.. sauf Brian, il est mort de rire. Je vais juste aller leur hurler dessus parce que c'est ce que je dois faire.

Je l'entendais d'ici, même Alexandra riait en lisant le journal. En même temps, il dressait un portrait assez flatteur de lui. J'avais pas fini d'en entendre parler.

Dieu du stade pour certain, Dieu tout court pour d'autres (quelle fille n'aime pas sa façon de bouger et son petit sourire en coin ?), Brian M. a réussi à se frayer une place au sommet, là où tant ce sont piétinés sans avoir ne serait-ce qu'un centième de sa notoriété. Et ce grâce à Alexandra P., la cheerleader à la rousseur aussi pétillante que son caractère. Ils sont rapidement devenus LA référence en matière de couple. Le ténébreux brun et la pétillante rousse. Toujours collés l'un à l'autre nous prouvant qu'un amour véritable pouvait exister au lycée... Et pourtant.. cela ne pouvait pas durer manifestement.. Une autre manœuvrait dans l'obscurité..

Il y avait des photos de nous deux ensemble. Que ce soit notre selfie de Noël en calèche, (Petite balade en amoureux au clair de lune.) ou encore celle à Aspen avec Sophie et Paul où comme par hasard, nous étions les seuls à apparaître. (Doutons-nous de leur complicité). Il y avait même celle où nous dansions à Aspen, le jour où Owen m'avait ramené. Il souriait et j'étais penchée en arrière. C'était sournois. C'était atroce. Je ne comprenais pas pourquoi on nous voulait du mal comme ça. Brian apparaissait comme un tombeur, un Adonis des temps modernes, moi comme une fille sournoise qui piquait le mec des autres et Alexandra comme la pauvre créature. Évidemment. Je sentais la griffe de Chris là-dessous. Elle voulait que les gens me détestent. Tout le monde aimait Brian et Alex en tant que couple. Et on m'avait présenté comme la tentatrice salope. 
-Pas humiliant ? Non mais écoute Sarah ! Est-ce que le changement de look manifeste de Sarah M. est dû au fait qu'elle ait réussi à avoir l'un des lycéens qui a la plus grande cote de popularité ? Ou alors aux nombreux moments de détente qu'elle a eu dans les bars avec des étudiants ? C'est de la diffamation nom de nom ! 
Cathy la regarda, Cameron la regarda aussi et il commença à rire en buvant sa brique de lait. 
-Fini les jeans et les converses, bonjour les minijupes et les talons vertigineux qui lui font un cul d'enfer ! Bon, ils ont quand même dit que tu avais un cul d'enfer, c'est le seul intérêt de ce torchon, finit par soupirer Sophie. Je rêverai d'avoir ton popotin.
Cameron cracha son lait. C'était immonde mais ça me fit rire. Un truc de dingue. Sophie lui tendit un mouchoir sans même le regarder et il la remercia. Il était rouge. 
-Alexandra a du souci à se faire, d'ailleurs, elle s'est fait porter pâle ces derniers jours... un moyen de pleurer sur son amour perdu ? En tout cas, après leur rupture par SMS (qui d'après nos sources aurait pu être tapé par Sarah elle-même), notre Cheerleader n'était pas bien du tout et ses plus proches nous avouent qu'elle a beaucoup pleuré. Cela n'a pas empêché notre couple incestueux de s'afficher chez Fred G. Non mais je suis FURIEUSE.

-Sophie, vraiment, calme-toi. J'ai décidé de relativiser. Je vais arrêter de perdre de l'énergie à être en colère contre des débiles pareils. Et puis franchement, même Brian ne le prend pas mal alors que ces cons nous prêtent une liaison. Calme-toi vraiment. Tiens, en parlant de connard..
J'avais vu la rédactrice en chef du journal, elle était copine avec Alexandra avant.. manifestement elle l'était toujours. Je me levais et je me dirigeais droit vers elle. Les gens s'arrêtèrent de parler. Je n'étais pas très loin de Brian et comme par hasard ce dernier avait cessé de rire.
-Je voulais simplement te prévenir que je comptais porter plainte contre toi et contre le lycée pour laisser de telles choses être publiées. Mon oncle est avocat et celui de Sophie aussi, ils ont dit qu'on gagnerait très facilement dans un procès pour diffamation, injure, et utilisation non autorisée du droit à l'image, d'autant plus quand la victime est mineure comme moi... Donc.. après m'être assurée que tu seras renvoyée du lycée, parce qu'en tant que rédactrice en chef, c'est ta responsabilité qui est en jeu, je ferai en sorte de mettre ta famille sur la paille. Sauf si bien entendu tu fais un démenti, immédiat. Je te laisse réfléchir, tu as jusqu'à la fin de la journée pour me donner ta réponse. Oh en fait, pour ta gouverne, si j'avais voulu sortir avec Miller, depuis le temps que je le connais, je l'aurais déjà fait. Par contre, je te remercie, c'est vrai que j'ai un cul d'enfer, Marc McDust, mon mec, est tout à fait d'accord avec ça lui aussi, il me l'a encore dit à la fête de Fred où nous étions tous les deux. Tu as jusqu'à la fin de la journée ou appelle ton avocat.
Je me détournais pour retourner à ma place quand je l'entendis.
-Genre, tu crois que je crois à ton coup de bluff ? Ton oncle avocat ?
-Tu n'as qu'à googler Eric Evans, Beverly Hills et Frank Harper, San Francisco. Et puis de toute façon, comme dirait mon père, on a jamais suffisamment d'avocat, alors tu peux aussi googler, Benjamin McDust. D'ailleurs, je vais l'appeler. Immédiatement. Visiblement, tu as pris ta décision.
Je pris mon téléphone, le mit sur haut-parleur et j'appelai mon oncle à son cabinet. Je tombai sur sa secrétaire.

-Cabinet Evans-Johnson bonjour !

-Bonjour madame, je suis Sarah McAllister est-ce que vous pourriez demander à Eric de me rappeler sur mon portable ? 
-McAllister ? Attendez, je vais vous le passer immédiatement.
Je vis la fille juste en face devenir pâle, notamment quand la voix de mon oncle retentit.
-Salut Eric, tu sais la dernière conversation qu'on a eu ?
-Oui bien sûr.
-Est-ce que..
La fille m'arracha mon téléphone et elle raccrocha rouge. Je vis du coin de l'œil Brian se tendre. Si elle levait la main sur moi, je savais qu'il allait bondir. Je la regardai d'un air narquois.
-Rends-le moi immédiatement, sinon tu sauras ce que c'est de voir un Miller en colère et c'est pas beau à voir.
Elle se tourna vers Brian.
-Je ne parle pas de lui, je parle de sa mère. Elle ne supporte pas qu'on fasse du mal à l'un de ses enfants. Pauvre conne.
Elle me rendit mon téléphone et je me rendis vers Brian. Je sortis mon porte-feuille et sortis 5$ que je lui tendis. Il sourit. 
-Tu vois ça commence à rentrer. Par contre, tu m'as dit du schnock. Ça fera 5$ de plus.
Je n'avais qu'un billet de 20. Je lui repris mon billet de 5 et lui tendis celui de 20. Il ne le prit pas pour autant.
-Ramène-moi un pudding au chocolat pour Alex. Et une bouteille d'eau pétillante.
-Et si je refuse ? 
-Tu iras à cloche-pieds.
-Je suis en talon.
-Bah tu te démerderas. Tu veux vraiment refuser ? 
Je levai les yeux au ciel avant de me rappeler que dans le contrat, je n'avais pas le droit de faire ça. Je tournai les talons et allai lui chercher ses affaires. Je revins à sa table et j'allais repartir quand une voix m'interpella. 
-En fait, ramène 4 puddings et.. une banane, lâcha Chris.
-Tu veux aussi de la vaseline et du chatterton ? Histoire d'aller te faire mettre ou avec le pudding ça va suffire pour lubrifier ? 
Je retournai à ma place et je finis mon repas, tranquillement, du moins j'essayai. Parce que Sophie se mit à « fangirler » sur ma prise de paroles.
-C'était brillant. Tu devrais rappeler Eric par contre. Il va s'inquiéter.
Elle avait raison. Je regardais mon plat de lasagne encore chaud et je l'échangeais contre les deux desserts de Cameron. C'était sucré, c'était bon, c'était réconfortant. Les gens me regardaient toujours bizarrement dans les couloirs. Je pris mon téléphone et j'appelai Eric sur son téléphone.

-Tu m'expliques ? 
-J'ai eu un souci au lycée et je voulais juste faire peur à une fille. Je suis désolée, je ne voulais pas te..
-Un souci ? Quel souci.
-Rien de particulier.
Il y eut un silence au bout du fil.
-Elena n'a jamais su me mentir. Malheureusement pour toi, toi non plus. Explique-moi.
-Tu vois le journal du lycée que tu as vu l'an dernier et où tu as ri parce que y'avait Marc avec deux meufs ?
-Ouais.
-Bah, ils ont fait la une et le dossier choc sur Brian et moi en.. disant qu'on avait une relation incestueuse et je voulais juste que la rédactrice fasse un démenti, quand elle t'a entendu, elle a flippé, je pense qu'elle va le faire.
-Hum. Qui est-ce ? En ce qui me concerne, je suis tout à fait disposé à envoyer une lettre à ses parents depuis mon cabinet. Ou porter plainte, si c'est trop injurieux envers toi Honey.
-Ils disent juste que je suis une tentatrice en gros qui a piqué Brian à sa copine, photo à l'appui.
-Et comment tu le prends ? 
-Je le prends pas nécessairement super bien, j'attends le démenti et ensuite, on verra. J'ai donné un ultimatum à la fille. Je me suis dit que le cas échéant, tu pourrais toujours t'en occuper.
-Oui, tu as raison. Tiens moi au courant ma belle. Tu as bien fait de m'en parler, ajouta-t-il. Ne me cache pas des choses pareilles. Vraiment. Tu sais que tu peux me faire confiance.
-Oui, je sais. C'est pour ça que je t'ai appelé. C'est tout l'intérêt d'avoir un oncle cool. Je vais entrer en cours de littérature, il faut que j'y aille. Bisous.

Mon cours passa rapidement. J'étais super soulagée d'avoir parlé à Eric. À la fin de la journée, alors que j'allais à la bibliothèque pour emprunter des livres pour ma dissertation en histoire, je reçus un mail envoyé par l'équipe du journal. Un démenti formel du dossier. Envoyé à tout le lycée. Je souris. Je devrais peut-être faire avocate d'affaire plus tard. J'étais douée pour faire plier les gens. Je transférai le mail à Eric avec ce message : ta nièce chérie est une meilleure négociatrice que toi. Il mit cinq minutes à me répondre : Faudra que tu viennes apprendre à mes collaborateurs juniors à le faire alors. J'étais contente. J'avais réussi à la faire plier cette connasse. J'étais fière. Et je n'étais pas la seule. Brian m'attendait devant le lycée. Il était seul. Il avait son blouson de l'équipe de basket et une écharpe. Nous étions toujours en janvier et il ne faisait pas très chaud, c'était le moins qu'on puisse dire. 
-Tu t'es bien débrouillée avec l'autre connasse de Lottie. Ça m'a fâché, puis ça m'a fait rire, mais j'aurais agi, je suis ravi que tu l'aies fait à ma place. J'ai demandé à Paul de repartir avec ma voiture, ça te dit d'aller prendre un café ? Histoire d'aller fêter dignement la fin de ton esclavage ? 
-Tu sais quoi ? Si tu me l'offres, je suis d'accord. 
-Je conduis alors.
Il me tendit sa main et je lui confiai mes clefs. Il m'ouvrit la portière et fit le tour de la voiture. Il m'emmena chez Starbucks. il me paya un Caramel Flan Latte et nous nous assîmes dans un coin. Il posa sa montre sur la table. 
-Tu sais Sarah. J'ai l'impression que ce petit moment privilégié avec moi à Crowell et à Aspen a fait déteindre un peu de mon caractère de cochon sur toi ? Je me trompe ?
-Heu.. un caractère de cochon ?
-J'ai conscience que je suis pas toujours facile à vivre. Mais tu te défends vachement plus. J'aime à penser que c'est de mon fait. Tu l'aurais fait avant les vacances ? Avec Lottie ?
-J'ai décidé d'arrêter de me faire marcher sur les pieds à cause de ta petite amie. Pas à cause de toi. D'ailleurs tout est revenu à la normale. J'attends toujours mes excuses publiques, tu lui diras de ma part. Elle me l'avait promis, mais visiblement, elle ne tient pas sa parole.
Au même moment, je reçus une notification. Un mail d'Alexandra. La suite du démenti. Elle me présentait des excuses : Je profite de ce mail de rectification, pour faire toutes mes excuses à Sarah. Je n'ai pas du tout été cool avec elle ces derniers temps, ce que je regrette et j'espère qu'elle me pardonnera avec le temps. Elle n'est pas du tout la personne que vous croyez. J'espère aussi que nous ressortirons toutes les deux plus fortes dans cette épreuve, et qui sait... unie. 

Elle se foutait de moi. Brian sourit. 
-Oh c'est mignon tout plein. 
-Elle n'est pas du tout la personne que vous croyez.. heu qu'est-ce que ça veut dire ? 
-Elle dit que tu n'es pas une salope.
-Non, elle est entrain de dire l'inverse. Enfin.. je ne sais pas. Je ne lui pardonne pas pour autant. Tu peux aller me chercher un muffin s'il-te-plaît.
Brian me fixa avec un sourire sur les lèvres et il se leva avec deux muffins. Il m'en tendit un et se rassit. Quand j'eus fini mon muffin, je constatai qu'il n'avait presque pas touché au sien, en fait, il n'avait pas arrêté de me regarder. 
-Quoi ? J'ai fait des miettes ? 
-Non. Mais je profite des dernier instants de mon Dominat. 
-Hum. Je te pique ton muffin, j'ai méga la dalle. J'ai pas mangé ce midi.. enfin pas beaucoup. 
Je lui pris son muffin. Il avait un cœur coulant chocolat. Il était meilleur que celui qu'il m'avait pris. 
-À chaque bouchée de ce muffin, Brian, j'ai la certitude de l'Existence de Dieu. Honnêtement.Il se passe des choses atroces dans le monde, mais je suis sûre que si tout le monde s'asseyait autour d'une table avec du café et des muffins. Exit les guerres et les massacres avec du chocolat. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. 
-Ou pas, Candide. 10. 9. 8. 7. 6. 5. 
-4.
-3, sourit mon quasi bro.
-2.
-1. lâcha Brian en me regardant avec intensité.
-DOBBY EST LIIIIIBRE !! 
Je me levai et je commençai à danser. Les gens me regardaient et je me laissai tomber sur la banquette à côté de Brian. Il était hilare.
-En fait, tu n'es pas tout à fait libre..
-Pardon ??? Mais tu as fait le décompte.
-Oui, mais je te rappelle que pour être libre, il faut qu'un elfe reçoive un vêtement. 
Il prit quelque chose dans son sac. C'était un chèche, comme celui que j'avais passé à Chuck, sauf que celui-ci était dans des teintes vertes. Il le passa au dessus de ma tête et le plaça sur mes épaules. 
-Voilà, tu es libre maintenant.
-Brian.. il ne fallait pas.. Il est super beau.

-Je me suis dit qu'il irait bien à ta carnation de brunette. 
-Je.. Merci. Ça me fait vachement plaisir.
Je me penchais pour lui poser un baiser sur la joue et quand je relevai les yeux, je vis Sophie. Elle se dirigea vers nous.
-Avoue, tu es vraiment sa maîtresse en fait ! 
Ma copine se mit à rire et se laissa tomber sur ma chaise que j'avais abandonné.
-Apparemment tu es libre..
Elle désigna mon chèche vert et elle le caressa.
-Tu as vraiment bon goût Brian. 
-Je sais. Tu as vu, j'ai pris un vert kiwi. 
-Vert kiwi ? Mais quel garçon fait cette différence sérieusement ? lâchai-je en levant les yeux au ciel.
-Personne. Le nom m'a fait rire c'est tout. Ma mère ferait la différence, tu devrais faire le test. Sophie ? Tu veux quoi comme café, je vais aller m'en chercher un autre.
-Comme toi, ce sera parfait. Merci. C'est moi où il est genre super chou aujourd'hui ? me demanda-t-elle alors que Brian retournait dans la file d'attente. Il t'a fait un cadeau ??, Je suis choquée mais dans le bon sens.
-Moi aussi. Je ne m'y attendais. Il va remplacer celui que j'ai prêté à Chuck, je pense. 
-Jusqu'à ce que Ray te le pique.
-Jusqu'à ce que Ray me le pique, répétai-je en riant. J'aimerai bien les voir. Tu as vu la vidéo de Ray ? Il me l'a envoyé..
-Ah oui, celle dans son lycée, elle est devenue virale. C'était super drôle je trouve. 
-Tu es venue comment ? 
-Cameron m'a déposée, et Papa doit venir me chercher dans cinq minutes. Il veut faire une surprise à Maman. Tu sais, ajouta-t-elle en fronçant légèrement les sourcils, elle a été secouée mine de rien par les derniers évènements à Paris et ça lui a vraiment fait du bien de nous revoir. 
-Ça ne m'étonne pas. Vous allez lui faire quoi ? 
-On va lui concocter un petit dîner, tranquille. Et je lui ai dit de venir ici. Merci beaucoup Brian. Combien je te dois ?
-Un bisou ici. Ça devrait suffire.
Sophie s'exécuta de bonne grâce et nous étions toujours entrain de parler quand Nicholas arriva. Je lui fis signe et il se dirigea vers nous. Il serra la main de Brian, m'embrassa sur la joue et une fois ces formalités accomplies, il ébouriffa les cheveux de sa fille.
-Vous voulez prendre un café avec nous monsieur.
-Non merci jeune homme, si je bois une autre dose de café, je ne pourrais pas dormir pendant 15 jours. Sophie, on y va. Ta mère revient dans pas longtemps. Vous saluerez Mary de ma part, d'accord ?
J'hochai la tête, Brian aussi. Et nous fûmes seuls. Nous ne tardâmes pas à rentrer chez nous. Tom était là. Mon père aussi. Je l'embrassai sur la joue et je me calai dans ses bras. Il était assis sur le canapé.

-J'ai reçu un appel d'Eric. Apparemment, tu as un truc à me dire.
-Rien de particulier. Il t'a déjà tout raconté n'est-ce pas ?
-Non, il m'a juste dit que c'était important. 
-Y'a rien de particulier, Sarah et moi avons été pris en flagrant délit d'inceste d'après le journal du lycée et non seulement Sarah a réussi à se débrouiller toute seule pour se défendre, mais en plus, elle a réussi à obtenir un démenti et des excuses de la part du journal. Elle a été super, sois fière d'elle John.
-Je suis toujours fière d'elle. Tu as toujours ce journal ? J'aimerai bien le lire.
-Ouais, non, je préfère pas. 
-Brian. Apporte-moi ce journal. Je sais que tu l'as.
Je fusillai Brian du regard, mais il lui donna. Mon père se mit à le lire, le sourcil levé. Il éclata de rire en lisant la description de Brian et il perdit son sourire en lisant que j'étais une dévergondée.
-C'est quoi cette histoire Sarah ?
-Ce sont les photos de Santa Monica, je t'en avais parlé.

-Je parlais de cette histoire de casier piégé.
-C'était y'a longtemps Papa.
-Tu ne sais pas mentir.
-Je ne mentais pas. C'était il y a longtemps et franchement, y'a pas de quoi en fouetter un phacochère volant. Tu peux brûler cette horreur Brian s'il-te-plait ? Rien que l'idée qu'on ait pu croire que toi et moi on était ensemble, ça me dégoûte. Tu pars quand Papa ?

-Je ne pars pas ce soir. J'ai échangé un jour avec un de mes collègues.
-Vous restez entre garçon alors.
-Ah ?
-Mary et moi on sort.
Mon père sourit largement et me serra un peu plus fort dans mes bras.
-Je suis tellement content de te voir heureuse avec une autre femme que ta mère. J'adore ça. 
-Moi aussi. Je vais appeler Valentina, elle m'a fait promettre de l'appeler tous les jours pour améliorer mon espagnol.
-Va. N'oublie pas qu'il y a un décalage horaire.
-Je peux prendre ton portable ?

Il se pencha et appela sa belle-sœur pour moi, il lui parla directement en espagnol et il me le tendit. Valentina était ravie de m'avoir au téléphone et je me rendis compte que je n'étais pas si nulle que ça. Elle me reprenait parfois sur ma prononciation ou ma grammaire mais à la fin de l'appel, elle me dit dans ma langue maternelle : 
-Tu sais Sarah, je crois vraiment que si tu m'appelles une heure par jour, en un mois, ton niveau sera impeccable.
-Je crois aussi. Valentina ? J'aimerai bien que vous veniez tous pour mon anniversaire en mai. Ce serait super.
Mon père qui était juste à côté entrain de lire une revue médicale leva le pouce dans ma direction pour me dire qu'il approuvait la demande.

-J'adorerai aussi. Je vais en parler avec James et puis je n'ai jamais eu l'occasion de vraiment parler avec ta belle-mère. Cela me ferait tellement plaisir de la revoir.

-Papa vient d'approuver.
-Passe-le moi. Je t'aime ma petite chérie.
-Moi aussi. Tiens Padre. C'est pour toi. 
Je lui rendis son portable et je montai dans ma chambre pour faire mes devoirs. Je mis la musique super fort et je dansai sur mon lit. Mon père ouvrit ma porte pour me dire de baisser la musique.=

-Danse avec moi. 
-Heu.. Sarah, je t'entends d'en bas.
-On s'en fout. Danse avec moi. Tom ??? Viens danser avec moi. 
Tom qui passait dans le couloir courut sur mon lit et nous sautâmes dessus comme sur un trampoline. Mon père baissa ma musique légèrement et referma la porte. J'étais avec Tom et nous étions entrain de danser dans ma chambre. Brian arriva. 
-Putain de bordel, j'essaye de me concentrer sur un devoir, tu peux avoir la gentillesse de baisser.
-On s'en fout des devoirs. Viens danser avec nous. 
Je sautai de mon lit et je tirai sur le bras de Brian. 
-Danse avec moi. Brian. Danse avec moi.
Je mis mes pieds sur ses pieds et il me regarda comme si j'étais folle. Cela ne l'empêcha de me faire tourner et de danser avec moi sur deux chansons. Ensuite, en bon casseur d'ambiance qu'il était, il baissa ma musique et sortit de ma chambre. Tom se laissa tomber sur mon lit.
-Qu'est-ce qu'il est relou Brian quand il veut. Bon, je vais finir d'apprendre ma poésie pour jeudi. Tu peux venir dans ma chambre si tu veux travailler.
-Je vais rester là Tom. Par contre, si tu veux venir, toi tu peux.
Les yeux de Tom pétillèrent et son sourire s'agrandit. Il sortit précipitamment et il s'allongea sur mon lit directement. Je m'assis sur mon fauteuil pour bosser mon français. Au bout d'un moment, Tom rompit le silence studieux qui s'était installé.
-Tu révises quoi ? 
-Mon français. 
-Tu veux que je t'aide ? 
-Non, ça va aller.
-Je peux t'aider si tu veux, tu sais. Je ne parle pas aussi bien que Maman ou Brian mais je fais de grands efforts.
-Oui je sais Tom chéri. 
-N'hésite pas à me demander, d'accord. Est-ce que tu crois que John est occupé ? J'ai besoin de réciter ma poésie.
Je lui lançai mon téléphone et il appela mon père. 
-John.. c'est moi. Est-ce que tu verrais un.. inconvénient à ce que je te récite ma poésie tout de suite ? lui demanda-t-il en français. Oui. Oui. Je suis dans la chambre de Rarah. 
Rarah ? Tom était hilare. Il avait fait exprès et il se trouvait drôle. Mon père arriva deux minutes plus tard.
-Vous comptez faire un sitting dans ma chambre ? Si c'est le cas, passe-moi mon casque Papa chéri. 
-Non, on va aller dans mon bureau. 
Mon père souleva Tom et le prit sur son dos. J'entendis l'enfant rire alors que la porte était fermé. J'adorai mon père, il avait un tact incroyable avec les enfants. Un peu moins avec sa fille, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. J'étais presque une adulte. Dans quelques mois, j'aurais 17 ans. Je devais apprendre à être indépendante. Mary arriva un plus tôt que d'ordinaire. Elle avait l'air crevée, et surprise de voir mon père là. Il se leva du canapé où il avait élu domicile (poussant mes pieds qui avaient naturellement pris leur place sur ses genoux) et Mary passa ses mains autour de son cou pour l'embrasser. Ils étaient mignons. Tellement cute. J'aimais ça. Les voir tous les deux comme ça, amoureux. Tom était juste à côté et il les regardait faire d'un air intéressé. Quand mon père lui demanda ce qu'il avait, Tom fit une petite moue.

-Vous avez mis la langue. 
-C'est une affirmation ou une question ? 
-Une affirmaquestion ? Je trouve ça un peu dégoûtant en fait. 
-Tu es encore un petit garçon, c'est normal. Crois-en mon expérience d'homme, un jour tu aimeras et puis.. ta mère a très bon goût.
Il se prit un coup de la part de sa femme. Tom se mit à rire.
-Je suis sûre que Maman a bon goût parce qu'elle sent toujours bon. Me regarde pas comme ça Sarah, quand on mange des choses bonnes, elles sentent toujours bon.
-Oui, tu as raison. Je me demande le goût que tu as..
Tom arrêta de sourire poussa un cri et je lui courus après, je l'attrapai dans la salle à manger et je lui léchai la joue. Il riait tellement qu'il en pleurait. Il me donna, par contre, un coup dans les côtes sans le vouloir. Pile poil à l'endroit où la bande de pouffiasse m'avait frappé. J'eus un pique de douleur et un glapissement franchit mes lèvres. Il comprit immédiatement que ce n'était pas pour rire.
-Sarah, ça va.. oh merde, je t'ai fait mal.
Tom ne disait jamais de gros mots. Jamais. Son visage entier se ferma et ses yeux s'embuèrent de larmes. Je vis qu'il allait pleurer de m'avoir fait mal avant même qu'il le fasse. J'entendis la voix de Mary derrière moi, sûrement attiré par mon cri.

-Tom ? Sarah ? Il y a un souci ? 
-J'ai fait mal à Sarah. 
-Mais non Tom.
-Si je t'ai fait mal. Je l'ai lu dans tes yeux.
Deux grosses larmes s'écrasèrent au sol probablement. Mary s'avança, me fixa de ses beaux yeux bleus et essuya les larmes de son fils.
-Elle te dit qu'elle va bien.
-Elle ment.
-Mais non Tom, ça va. Je te le jure. Vraiment. Je te le jure.
Je mentais. Évidemment. Il m'avait fait mal. Mais ce n'était pas de sa faute. Les responsables, c'était ces connasses. Pas lui. Je lui fis un bisou et je me retirai dans ma chambre. Je fermai la porte et j'eus la surprise de voir Brian rentrer dedans après avoir frappé, comme un être civilisé.
-Est-ce que tu accepterais qu'Alexandra vienne à la maison ce soir ?
J'étais.. outrée. Non pas par l'objet de la demande mais par la demande en elle-même.
-Tu es entrain de me demander la permission de voir ta copine ?
-Pas de la voir. Mais de la voir ici. J'ai conscience qu'on habite tous les deux ici, mais tu étais là avant. C'est ta maison et je peux comprendre que tu ne veuilles pas voir Alexandra ici.
-Je ne veux pas la croiser. Je ne t'interdis pas de venir la baiser à la maison si tu en as envie. Je t'ai dit que je n'avais rien contre toi. Je ne veux juste pas la voir au petit déjeuner.
-Okay. Et pour ta gouverne, je ne baise pas Alexandra. Je lui fais l'amour. Il y a une différence notable. Peut-être que Marc et toi vous n'en êtes pas à ce stade, c'est peut-être pour ça.
-Ne mêle pas Marc dans tes histoires avec ta pouffe.
-Sache que je ne te dis rien parce que tu as souffert et qu'il te faut du temps pour t'en remettre. Mais il y a un moment donné où je répliquerai de manière cinglante si tu continues à l'insulter.
-Tu peux répliquer autant que tu veux, ça ne changera pas le fait que tu sors avec une garce qui me déteste et que je déteste. Mais vois le bon côté des choses Brian. Dans deux ans, quand on aura fini le lycée, on ne sera plus obligé de se revoir tous les deux, sauf de temps à autres lors d'un repas de famille. On ne sera pas obligé de se croiser toi, ta pouffe et moi. 
-Ne sois pas méchante comme ça avec moi. Tu n'as pas besoin. Je voulais juste faire preuve de politesse et de bienséance en te prévenant qu'Alex passait. Je n'ai pas besoin de ta bénédiction en réalité. Même si elle n'avait jamais présenté ses excuses, je me serai remis avec elle. Ne crois pas que tu as du pouvoir.
Il avait changé son discours du tout au tout en une fraction de seconde. La saloperie. Je fis quelque chose que je n'aurais jamais fait avant. J'enlevai mon haut et je lui montrais le bleu que j'avais. J'avais réussi à le cacher à Mary quand elle m'avait massée. Mais là, je l'exposai aux yeux de Brian. J'étais en soutif devant lui mais je n'en avais rien à faire.
-Elle n'a rien fait pour empêcher ça. Et ensuite, elle m'a coupée les cheveux. Alors, oui, c'est une sale garce et je le répèterai encore et encore, jusqu'à ce que je ne me sente plus comme une victime et que ma colère s'envole. Tu couches avec une tortionnaire qui ne doit son statut social qu'à la terreur et au fait qu'elle soit sorti avec un mec populaire. Voilà avec qui tu sors. Elle n'a rien fait pour empêcher ça. Rien du tout. Alors, tu peux l'aimer, mais n'excuse pas son comportement et ne me parle pas comme tu le fais. Aie un minimum de respect pour moi, s'il-te-plaît. Maintenant je veux que tu sois sortis de ma chambre quand je sortirai de ma salle de bain.

Je pris une douche. Glacée. Je ne sentais plus le froid à un moment. Je changeai brutalement la température de ma douche. C'était presque brûlant à présent. J'avais menti à Tom. Je lui avais promis de ne plus lui mentir et une semaine après je mentais ? J'étais une connasse. Voilà ce que j'étais. Je m'enroulai dans une serviette chaude et moelleuse. Brian était toujours dans ma chambre. Dans la même position où je l'avais quitté. Assis sur mon lit. 
-Pourquoi tu m'as dit de retourner avec elle Sarah ? Pourquoi tu l'as fait ? 
-Parce que tu étais malheureux. Je ne veux pas que tu le sois.

Il releva les yeux. Il l'était, malheureux. Je pouvais le voir sur son visage. Ses yeux avaient une lueur particulière.
-Tu n'aurais pas dû le faire. C'est une torture pour moi d'être entre vous deux. Dis-moi à qui je dois ma loyauté ? À la fille de mon beau-père qui a souffert ? Ou à ma copine à qui j'ai pardonné une première fois ? Dis-moi pourquoi tu as fait ça si ce n'est pour me faire plus de mal encore. Tu as bien attendu que je me remette avec elle pour me montrer ça. Putain. Tu m'as dit que tu essayerais de lui pardonner, mais je ne vois pas comment tu peux le faire. Pas en étant meurtrie dans ta chair.
-Je te l'ai dit Brian. Que ses copines m'avaient frappée.
-Je n'imaginai pas ça. 
-Tu t'imagines que les filles ça ne sait pas frapper. Je ne voulais pas te causer des états d'âmes. Enfin si. Je ne sais pas ce que je voulais. Ah si. Je voulais juste que tu comprennes pourquoi je traite Alexandra de garce.
-Qui t'a fait ce bleu ?
-Ces copines.
-Quelles copines ? Je veux des noms.
-Les jumelles Kelly et Katya me tenaient et celle avec qui j'ai failli me battre, je me rappelle jamais de son nom à cette connasse, mais je sais que son mec dans le Club d'Art. Elle m'a frappée et celle qui a une coiffure à la garçonne aussi, la brune. Nadine. Après j'ai fermé les yeux alors, je ne peux pas te dire.
Il se leva de manière soudaine et brusque.
-Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu ne vas les taper n'est-ce pas ?
-Je ne frappe jamais les filles. Mais tu auras des excuses ça je peux te le promettre. Ensuite.. leur sort ne sera plus de ton ressort.
-J'ai l'impression que tu vas les détruire.
-Tu me permets de châtier les responsables. Moi on aura beau me dire de frapper quelqu'un, je ne le ferai pas. Encore moins si personne ne me demande de le faire. Tu te sentiras mieux quand elles auront payé.
-Putain. Tu dis tout et son contraire. D'un côté tu dis que je n'ai aucun pouvoir et de l'autre.. tu fais tout pour que j'aille mieux.
-Ce n'est pas toi qui a le pouvoir. C'est moi. Et.. si John venait à apprendre ça. Jamais il ne me pardonnerait de ne pas t'aider Sarah.
Il posa sa main sur ma joue. Elle était chaude et douce. 
-Ne te fais plus de souci. Je sais toujours ce que je dis. Habille-toi. Tu ne vas pas aller au restaurant la fouffe au vent, si ? 
Il se mit à rire de sa vulgarité et me laissa. Il était bête. Je mis une jolie robe et des talons. J'étais habituée maintenant. Quand Mary arriva dans ma chambre. Je vis qu'elle avait mis une robe noire qui lui allait à la perfection. Elle avait mis de petites boucles d'oreilles et un superbe bracelet design. Elle pencha sa tête sur le côté.
-Tu permets ?
Elle ajouta une ceinture sur ma robe pour marquer ma taille.
-Est-ce que tu pourrais me maquiller ?
-Bien sûr mon trésor. Je vais te faire un joli smoky, si tu veux. Viens dans ma salle de bain. 
Je la laissais faire. Elle était merveilleuse. C'était un peu ma sorcière bien-aîmée, la mère de Brian.
-J'aimerai bien que tu m'apprennes à me maquiller.
-Avec plaisir. Voilà, j'ai fini, je pense que ça va aller. 
-C'est super beau. Merci Mary.
Je l'embrassai sur la joue et elle me caressa la joue, comme son fils l'avait fait. Étrange. Mon père arriva dans la chambre et il s'arrêta.
-Les deux filles les plus importantes de ma vie. Vous êtes vraiment belles mesdames. Tant de beauté.. je ne sais pas si je vais m'en remettre.

Mary sourit et je la regardai d'un air goguenard avant de lever les yeux au ciel.
-Il est ironique Mary. 
Je passai à côté de mon père et je lui filai un coup de coude. Je les laissai un peu tous les deux et j'attendis Mary en bas, dans le salon. Quand il me vit arriver, Tom arrêta de parler à son frère.
-Je trouve que tu es très jolie comme ça Sarah.
Brian se retourna et me scruta de la tête aux pieds. Il ne me dit rien mais son regard s'arrêta sur la manchette qu'il m'avait offerte. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il se détourna de moi.
-Arrête de la regarder comme ça, Tom. Tu disais ?
-Je suis fier d'avoir une sœur aussi jolie. 
Je rougis et il retourna à sa discussion. Mary arriva et prit une de ses pochettes. 
-Les garçons, pas de bêtises. Tom, tu vas te coucher à l'heure.
-Oui oui, répondit-il d'un air taquin qui voulait dire clairement : cause toujours tu m'intéresses.
Mary ne prit pas sa voiture, un taxi nous attendait.
-Tu as l'intention de boire ? 
-J'ai l'intention de m'amuser. On va aller au restaurant et ensuite, on va faire un petit tour si ça te va.
-Tu sais que j'ai cours demain matin.
-Tu as eu une semaine super difficile Sarah. Je sais pertinemment que tu ne m'as tout raconté et je sais que Brian t'a aidé à me cacher la vérité. Soit. Mais je pense que toi aussi, tu as besoin de t'amuser. Et si on rentre trop tard, je te ferai un mot pour ne pas que tu ailles en cours demain matin.
-Tu es sérieuse ?
-Oui. Je suis parfaitement sérieuse. J'ai déjà prévenu ton père de toute façon.
-Tu l'as prévenue de quoi ? demandai-je d'un ton suspicieux.
-Que je te t'autoriserai à ne pas aller travailler demain. Et tu sais ce qu'il m'a dit ? Fais ce que tu veux, c'est ta fille, je prends Brian avec moi vendredi après-midi.
Je ris. Mon père. Il avait de ses comparaisons pourries. Nous arrivâmes devant un restaurant italien. J'en salivais d'avance. Et c'était bon. Le risotto au homard était une pure merveille. Mary était une pure merveille, elle s'intéressait vraiment à moi. C'était super agréable.
-J'ai pensé à un truc Mary. On devrait faire ça plus souvent. Sortir toutes les deux le soir, entre filles. On est en minorité à la maison alors.. je pense qu'on devrait se serrer les coudes et se faire des trucs purement féminins et de girly. On pourrait se faire une soirée comédie romantique.
-Quand tu veux, on peut même la faire toutes les semaines si tu veux.
-Et on pourrait aller au SPA pour se faire masser un samedi par mois.
-Ou allez faire du shopping un samedi par mois.
-Avec la carte de crédit de Papa.
-Je ne suis pas forcément à l'aise avec cette idée de laisser ton père payer tout. Depuis que j'ai quitté la maison familiale et que j'ai fini mes études, j'ai toujours essayé de me débrouiller par moi-même. Je suis une femme indépendante. 
-Tu as l'impression de faire un Fuck au Féminisme ? 
-Je.. oui, un peu. je ne l'aurais pas dit de façon aussi vulgaire par contre.
-Normal. Mais tu sais.. techniquement, c'est à mon père de subvenir à mes besoins et.. je ne sais pas si vous avez fait un contrat de mariage ou quelque chose comme ça et je m'en moque un peu, mais, je pense que c'est le rôle d'un mari ou même d'une femme de subvenir aux besoins de l'autre. Il est plus riche que toi alors.. vraiment, ce n'est pas pour quelques milliers de dollars par an que tu vas arrêter d'être indépendante. De toute façon, on a un abonnement au Club. À la limite pour le SPA.. ça pourrait être cool.
-Le Club ? Tu parles de ce lieu ultra élitiste où ton père m'a déjà emmenée quand on sortait ensemble ?
-Oui. Le Club quoi. Et oui, c'est hyper prout-prout comme endroit. On a une carte mais on y va presque jamais. Sauf pour leur brunch. Quand Papa n'avait pas eu le temps de faire les courses et que c'était méga la dèche dans nos placards. Et il y a des chambres aussi je crois. Pour les membres quand ils sont trop bourrés pour rentrer. Et je suis persuadée que Papa a ramené une femme là-bas de temps à autres pour ne pas me choquer. Il pense que je ne le sais pas.
-C'est un peu stupide les garçons de temps à autres.
-En parlant de Papa qui est un peu bête, il a dit quoi pour Marc ?
-Comment ça ?
-Il t'a dit quoi en off pour Marc et moi ? 
-Il a été un peu choqué mais globalement, il s'est dit que quitte à te voir sortir avec un garçon, autant que ce soit le fils d'un ami qu'il considère comme un frère parce qu'il savait qu'il avait eu une bonne éducation.
-Choqué ? 
-C'est le premier garçon que tu ramènes à la maison. Avec Brian, j'ai honte de le dire parce que j'ai toujours tout fait pour que mon fils ne devienne pas un coureur de jupons mais j'ai vu des filles circuler chez nous. Alors, maintenant, je suis blasée. Mais ton père n'a pas l'habitude. Tu devrais lui dire de venir à la maison pour que ton père s'y habitue.
-Tu sais ce que m'a dit Papa quand on est partis tous les deux à Seattle ? Qu'il ne voulait pas que je sorte avec quelqu'un comme lui ou comme ton fils parce que c'était des briseurs de cœurs compulsifs en gros parce qu'ils étaient beaux et brillants.Je crois que je suis sortie pile poil avec le type que mon père ne voulait pas.
-Si Marc est un homme comme ton père,je te conseille de ne jamais le quitter. Des hommes comme John, on en rencontre un dans sa vie.

-Tu l'aimes tellement.
-Je n'ai jamais aimé un homme comme j'aime ton père. Je n'ai pas aimé autant que lui le père de mes fils. Et Dieu seul sait à quel point, je l'ai aimé cet imbécile d'Alessandro.
-Tu lui en veux encore ?
-D'avoir brisé l'enfance de mon garçon ? Je ne lui pardonnerai jamais. 
-Je voulais dire, de t'avoir laissé le jour de la naissance de Tom.
Mary blêmit. 
-Excuse-moi. Ce n'est pas mon problème.
-Je ne souffre plus à cause de ça. Je ne te dis pas que ça n'a pas été douloureux les premiers anniversaires de Tom. Je crois que c'est lui qui lui ressemble le plus.
-Moi je trouve qu'il te ressemble vachement; Mais énormément. Brian aussi. D'ailleurs Brian pour moi c'est le portrait du Colonel. Et puis avec vos grands yeux bleus là.. J'adore vos yeux. Ne le répète pas à Brian, il va croire que je le trouve hot où je ne sais pas quoi.
-Je ne lui répèterai pas. Mon père t'a parlé de Nokomis ? La fille de la Lune ? Mon ancêtre en ligne directe ?
-Oui.
-Nous avons tous hérité de ses yeux à elle. Il y a un portrait dans la dépendance, je ne sais pas si tu as pu le voir, mais elle avait de magnifiques yeux bleus qui tranchaient avec sa peau mat. Je suis certaine que mon ancêtre est tombé amoureux de ses yeux et de ce contraste.
-Je me demande.. si vous aviez un bébé avec Papa, quelle couleur serait ses yeux ? Verts ou bleus ? Parce que visiblement chez vous, il est plus que dominant et chez moi.. on est aussi dominants. Tu crois qu'il pourrait en avoir un bleu et un vert.
-On ne le saura pas. Mais je pense qu'ils seraient verts.
-Pourquoi on ne le saura pas ?
-J'ai décroché le job de mes rêves, j'ai épousé le mec de mes rêves et j'ai maintenant la fille de mes rêves. Je n'ai pas besoin ni envie d'avoir un autre enfant. J'ai tout ce qu'il me faut.
-Tu sais que Tom voudrait vraiment une petite sœur. Il voulait la demander au Père Noël.
-Dieu merci, Tom n'est pas le maître de mon utérus. Sinon, j'aurais déjà 12 enfants. Il me demande une petite sœur ou un petit frère depuis qu'il est tout petit.
-Tu devrais peut-être lui dire que tu n'auras pas d'autres enfants. Parce qu'il croit vraiment que tu vas en avoir un ou une autre. Il a déjà prévu que ce serait une fille comme ça elle pourrait jouer à la poupée avec moi. 
-J'adore mon fils, il a une imagination débordante.

-En fait Mary, en parlant de ton fils, j'en ai parlé à Brian, mais je pense que c'est important que tu le saches. Il a peur de devenir comme.. son père. Il me l'a dit, Brian a essayé de le rassurer mais je crois qu'il ne l'a pas cru. Peut-être que..
-Brian m'en a parlé.J'en ai parlé à Tom aussi. Ce qui l'a touché le plus c'est sûrement que tu lui dises qu'il était le garçon le plus charmant que tu connaisses. Je crois que l'entendre de toi, c'était la chose la plus belle que tu pouvais lui faire. Il t'aime vraiment beaucoup.
-Je te rappelle qu'il veut m'épouser. 
Mary se mit à rire et finit son verre de vin..

-Il n'empêche, tu imagines un monde où tu épouserais l'un de mes fils ? Ce serait tellement.. fou. 
-Le seul intérêt là dedans, c'est probablement le fait que nos enfants seraient beaux, s'ils ressemblent à leur père, que ce soit Brian ou Tom.
-Pourquoi tu crois que tu es laide Sarah ? 
-Parce que je le suis. Toi tu n'es pas objective, parce que tu ne veux pas me faire du mal. Mais je le sais depuis longtemps que je ne suis pas terrible. 
-Quand vas-tu apprendre à t'aimer ? 
-Le jour où j'aurais suffisamment d'argent pour passer sous le bistouri, probablement. À ma majorité donc.
-Tu... plaisantes ? 
-Non. J'avais l'intention de me refaire faire les pommettes, elles sont vraiment trop énormes.

Mary était ahurie devant une telle révélation. Elle caressa mon visage.
-Elles sont splendides tes pommettes, elles sont parfaites ! Elles sont hautes, elles sont saillantes et je suis parfaitement objective, je travaille dans la mode, je sais ce qui est considéré par le plus grand nombre comme le beau. Tu as un visage qui en terme de proportion frôle la perfection. 
-Avec les deux paillassons qui me servent de sourcils ? Ça m'étonnerait.
-Tu sais Sarah, tu as été maquillée par des professionnels, si tes sourcils avaient dû être retouché, ils l'auraient fait. Et ce n'est pas le cas. Tu es une jeune femme magnifique. J'ai l'impression que tu ne me crois pas parce que je suis de ta famille et que tu estimes que la famille doit mentir ou je ne sais quoi. Tu veux que j'appelle Charles pour qu'il te confirme que tu es très belle ?
-Chuck ? Grass ? ajoutai-je plus bas. Nooon !! Et pourquoi lui d'ailleurs ?

-Parce que c'est le seul garçon d'à peu près ton âge que je connais en dehors de mon fils et qui te connait aussi. Et il est d'une parfaite sincérité. Vraiment. Il te dira la vérité.
-Je n'en doute pas. D'ailleurs en parlant de Chuck.. comme tu le sais, je suis un peu devenue copine avec eux. Et Ray m'a invité à aller à un concert d'Howard Shore à New-York en juillet, tu crois que Papa acceptera de me laisser y aller ? Et si il est pas très chaud, tu pourrais le.. travailler au corps ?
-Le travailler au corps ?
-Faire ta Tom. Il te le refusera pas.
-De toute façon, ton oncle habite à Washington, c'est à 45 minutes en avion de New york, tu n'es pas toute seule non plus. Je vais lui en parler. 
-Merci. Pour ça, pour me dire que je suis belle constamment et pour me supporter même quand je me comporte comme une fille chiante.
-De rien. On y va ? 
Nous allâmes dans un bar branché de Los Angeles, il y avait la queue mais Mary entra comme ça en embrassant le vigile sur la joue. Est-ce que je m'amusais ? Oui beaucoup. Mary dansa avec moi et j'étais heureuse. Y'avait-il une meilleure façon de fêter la fin de son esclavage ? Elle se fit même draguer, alors qu'elle avait son alliance. Elle l'agita sous le nez du malotru et l'envoya paître avec verve. Je comprenais enfin d'où venait la capacité de répartie de ses enfants. Est-ce que je pris de l'alcool ? Juste une gorgée parce que je voulais goûter le cocktail de Mary. Le seul souci, c'est qu'elle en prit au moins 3 et que je goûtais les 3. Elle avait une capacité à tenir l'alcool assez impressionnante. Quand elle bougeait, elle était d'une sensualité ! 
-Mais où tu as appris à danser comme ça ? 
-Pendant mon année à la Sorbonne. Que veux-tu ? On sortait tout le temps ! J'avais une de mes amies à Paris.. Nawel. Oh mon Dieu, si tu l'avais vu, elle avait la beauté, le charme et la sensualité des femmes d'Orient. Vraiment. Une bombe. On essaye de se voir tous les ans depuis. Je te la présenterai.
-Elle vient aux États-Unis spécialement pour te voir ? 
-Son frère habite à New-York. Je laissais mes enfants avec mes amis ou mes parents pour aller la voir., on faisait la moitié du chemin. 

Nous rentrâmes à 2h du matin. Je m'étalai sur la pelouse comme une malpropre, et ma belle-mère se mit à rire. Elle avait un fou rire de dingue. Elle chercha ses clefs, elle les fit tomber et je les ramassai hilare. Elle était un peu saoule. La porte s'ouvrit et je vis mon père. Il était habillé. 
-Salut toi, tu sais que je t'aime ? fit Mary en plaçant ses bras autour du cou de mon père.
-Il y a un souci ? On t'a réveillé ?
Mon père me jeta un coup d'œil. 
-Il faut que j'aille à l'hôpital. Il y a une urgence. 
-Hum..
Je me glissai à l'intérieur de la maison alors que Mary était entrain d'embrasser mon père sur la joue. Je retirai mes chaussures et je montai les escaliers doucement. Je redescendis pour me faire une tisane de mélisse, verveine et menthe. 
-Non mais tu devais pas aller à l'hôpital, toi ? lâchai-je en voyant ma belle-mère assise sur le plan de travail et mon père entrain de l'embrasser.
De vrais gosses ces deux là. Mary leva les yeux au ciel et se détacha à contrecœur de son mari.
-Si si, je prends un café et je file. Tu veux de l'eau pour une tisane ? 
-Oui.
-Demain, tu as cours de quoi en premier ? 
-J'ai un cours surnuméraire d'espagnol.
-Ah bah tu t'en tapes alors. Tu n'auras qu'à parler avec Valentina. Et tu as quoi d'autres ? 
-Un cours de géographie.
-Tu es capable de situer tous les pays de l'Union Européenne ? 
-Je les ai appris l'an dernier, tu t'en souviens pas ? On avait parié un restau si j'arrivais à les situer sur une carte vierge. 
-Ah oui. Exact. Demain matin, tu pourras rester dormir. J'appelerai ton lycée dans quelques heures pour leur dire que tu es malade. Par contre, tu vas en cours demain après-midi.
-Merci Papa chéri. Allez, je te laisse tripoter ta femme, je vais prendre la bouilloire de ton bureau.
Je remontai avec ma tasse, ma tisane, j'allai dans le bureau de mon père, je pris la bouilloire et la branchai près de mon lit où je m'affalai, crevée, un peu saoule, mais heureuse. Tellement heureuse. Je m'endormis comme une masse. Le lendemain, je fus réveillée par un énorme bruit de trompette. Je tombai de mon lit et je vis Brian avec la trompette de Tom en main.
-Saloperie, je me suis fait mal.
-On a cours je te rappelle.
-Parle pour toi. Je suis dispensée de lycée pour ce matin.
-Pardon ? 
-Ouais. Je suis dispensée, Papa a appelé le lycée pour leur dire que je suis malade.
-Putain mais c'est quoi ce délire. MAMAN???

Mary apparut, elle était fraiche. Je ne comprenais pas. Mais pas du tout.
-C'est vrai que Sarah ne va pas au lycée ce matin ? 
-Elle ne se sentait pas bien cette nuit.
-Attends, elle va très bien.
-Certes, mais la version officielle, c'est qu'elle a été malade toute la nuit.
-Je veux pas aller au lycée non plus.
-Toi tu as un devoir d'algèbre.
-Et alors ? Je trouve ça dégueulasse qu'elle ait le droit de rester là et pas moi.
-C'est la dure réalité de la vie, en plus John te prend avec lui vendredi pour une opération. C'est de la pure injustice vu à la lueur de la froide raison en plus. Tu loupes une journée, elle loupe une demie-journée. Ma chérie, vendredi après-midi, tu viendras au bureau avec moi, si tu veux.
-On verra Madonna.
Mary me fit un clin d'œil et se mit à chanter Like a virgin. Je me mis à rire et Brian leva les yeux au ciel. Sa mère sourit et sortit en fredonnant.
-Sarah, vu que tu bosses pas ce matin, tu pourrais passer me chercher un colis ? 
-Heu.. ça dépend combien tu payes ? 
-Je ne dirai pas à ton père que tu me fais chanter pour me rendre service. 
-Tu le fais tout le temps toi.
-Tu n'as pas de preuve, alors que moi, je viens de t'enregistrer.
Il agita son téléphone. Je le fusillai du regard.
-C'était pour rire Brian. Je suis une fille gentille, moi. Je vais le faire. Tu peux me faire un cappuccino.
-Je suis pas ton elfe. Tu veux refaire un pari peut-être ? 
C'était tentant et il le vit sur mon visage.
-On verra, pas maintenant. Laisse-moi le temps de me remettre. 
-Okay, mais tu peux l'avouer. On a bien rigolé cette semaine tous les deux. Bon, il faut que j'y aille. Le papier recommandé est sur mon bureau. Et si l'envie te prenait de fouiller, la clef de mon bureau est dans mon pot à crayons.
Je me repoussai sur mon lit. J'étais bien. Il avait été plutôt gentil avec moi. Ma matinée passa rapidement et j'appelai Sophie lors de notre pause pour lui demander si elle voulait manger des sushis ce midi.
-Je donnerai ma mère pour des sushis. 
-On ira manger au Club d'échec, loin des gens. Oh en fait...Demande à Cam' s'il veut manger avec nous. 
-Tu es certaine ?
-Oui bien sûr. C'est ton petit ami, tu es ma sista. C'est normal.
Visiblement, il était juste à côté.

-Il vient de décliner. Il a un exposé à finir pour demain. Et il n'aura pas le temps de le faire chez lui ce soir. Mais il te remercie.
J'avais compris. Il ne voulait pas nous gêner. Il était vraiment adorable ce gars. Quand je pense que j'avais un peu douté de lui. Je m'en voulais. Il était parfait pour Sophie. J'arrivai au lycée avec mes sushis et je croisai Brian dans les couloirs avec sa bande de potes, devant les casiers.
-Bah alors McAllister, on ne fait plus semblant d'être malade.
-Non, c'est bon. Tiens. C'est pour toi. Sophie aime pas les nougats comme ça et moi j'en ai pas envie.
Je lui lançais le sachet de nougats mous que le traiteur m'avait donné gratuitement parce qu'il m'adorait.
-C'est sympa, mais je mange rarement du sucre et du gras en pleine journée comme ça. Garde ça pour alimenter tes hanches..
-Marc a suffisamment de quoi se raccrocher. 
-Dis-toi qu'un peu de gras descendra dans tes seins pour les augmenter un peu. Ils en auraient bien besoin...
-Ou alors, tu pourrais les garder, les vendre et t'acheter une dignité avec. Ou une paire de couilles. Ce qui te manque cruellement somme toute.
Il se mit à rire alors que ses potes me regardaient avec stupeur. 
-Oh merde, j'adore quand tu es comme ça. Je déteins sur toi, c'est cool. Tu es un peu ma créature et moi le Dr Frankestein.
-Je crois que le pire,c'est que tu es sérieux.
-Très sérieux. Tu pourras aller chercher Tom ? Je dois emmener ma voiture en révision.
-Ouais. Tu veux que je repasse te chercher quelque part ?
-Nan, je vais chez Alex ce soir.
-Ah. Bah écoute, bonne baise si on se revoit pas avant.
-T'es d'un vulgaire.
-Je suis ta créature, non ? Donc je ne peux prendre exemple que sur toi, non ? 
Je tournai le dos et je rejoignis Sophie dans le Club d'échec. Ils étaient sympas avec nous. On avait le droit de faire une partie de temps en temps et clairement on était tranquille là-bas.
-Je t'adore, tu as pris pleins de California Rolls. Je t'aime.
Elle en piqua un et un sourire énorme apparut sur son visage. Elle kiffait.
-Tu as dû en avoir pour une fortune. 
-Ouais mais j'ai décidé de te faire plaisir parce que tu es ma meilleure amie et que je ne te fais pas souvent de cadeau. Alors voilà. 
-Je t'aime. 
-Moi aussi je t'aime ma Sophie.
-Est-ce que ça s'est bien passé avec Mary hier ? J'ai cru comprendre en voyant les images sur Facebook ce matin que c'était épique.
-Ouais. Elle était un peu torchée. Elle était drôle. J'adore Mary, mais je crois que je la préfère avec un coup dans le nez. Vraiment. Et ta mère ? Sa petite soirée.
-Elle était en mode oh vouuus êtes fouuuuuuus.

Elle imitait super bien sa mère. C'était indéniable. 
-On a acheté pleins de fleurs, on en a mis dans toute la maison.. Y'avait une odeur de folie. Et puis, ça m'a fait du bien de faire quelque chose juste avec mon père. Ce qu'il s'est passé l'an dernier est fini de chez fini maintenant. Ton père a appelé d'ailleurs.. Tu lui as dit pour le journal ? Parce que mon père m'a demandé de quoi il en retournait.
-J'ai pas eu le choix et l'autre abruti lui a passé son exemplaire.
-Hum. Il a dit quoi ? 
-Rien de particulier en fait. Je lui ai fait comprendre que ce n'était pas grave.
-Mais..
Nous fûmes dérangées par Alexandra. Elle portait son uniforme de Cheerleader.
-Je peux te parler Sarah ? 
-Parle.
Elle fixa Sophie. 
-Je ne partirai pas. Parle ou casse-toi.
-En fait, c'est bientôt l'anniversaire de Brian et je voulais savoir si ce serait possible de faire une fête surprise chez vous.
-Chez moi ? Une fête ? Pour Brian ?
-Oui, c'est ce que je viens de dire. Sinon on la fera chez moi, mais ce serait plus cool de le faire chez vous, votre famille pourra être là.
-Je vais demander à nos parents et je t'enverrais un message.
Sophie était ulcérée. Je le compris dès que je posai mes yeux sur elle. 
-Ou je demanderai à sa mère de le faire, comme ça tu pourras voir directement avec elle. C'est tout ? 
-Oui.
Elle tourna les talons et elle sortit.
-Je te comprends pas. Elle te maltraite et tu lui parles gentiment quoi. 
-Tu te souviens de ce dont on avait parlé lors d'Halloween. Sur la vengeance ? J'ai l'impression que le moment est venu. Je vais installer un climat de confiance, elle va s'y engouffrer et VLAAAAAM, elle ne verra pas sa douleur.
-Quoi que tu feras, tu peux compter sur mon soutien mais.. ne fais pas quelque chose qui va contre nos valeurs Sarah. Nous ne sommes pas comme elle. Je ne veux pas le devenir et toi non plus. Ne te perds pas dans une vengeance quand tu peux simplement les ignorer.
-Ignorer alors qu'elle sort avec Brian ? Je n'ai pas un amour immodéré pour Brian, mais il se trompe en sortant avec elle. Je veux qu'il s'en rende compte avant que ma famille soit attachée à tout jamais à cette fille.
-Ta famille ?
-Que je le veuille ou non, Brian et Tom sont les fils que mon père n'a jamais eu. Ce sont ses enfants au même titre que je suis la fille de Mary depuis le mariage. Alors oui, si Alexandra avait un bébé malencontreux et non désiré avec Brian, ça affecterait ma famille.
-Tu sais que légalement ce ne serait pas ton neveu.
-Mais affectivement ? Ce serai le petit-fils de mon père. Même par alliance, ce serait tout de même mon neveu. Pour ne pas que ce le soit, il faudrait que Brian et moi on n'ait plus aucun contact après notre majorité. C'est impossible. Je suis beaucoup trop famille et il est beaucoup trop famille.
-Tu sais que le meilleur moyen pour que Brian se détourne d'elle, c'est de le pousser dans les bras d'une autre ? Et qui tu verrais à la place d'Alexandra ? Une autre pouffe à qui Alexandra ferait la misère ? Est-ce qu'on sacrifierait le bonheur d'une autre personne pour le tien ?

Elle n'avait pas tort. Est-ce que je ne devrais pas.. l'ignorer, être une adepte de la non-violence ? Et si je choisissais cette voie.. est-ce que j'aurais la force de la tenir ? Ne pas se venger demandait une force de caractère que je n'étais pas certaine d'avoir, mais pas certaine du tout...