La naissance d'un mousquetaire
Je n'avais pas envie de rentrer en réalité, aussi quand le taxi me déposa et repartit, j'allais dans le bar juste en face. Je commandais un soda. J'allais m'asseoir en terrasse. Mais ce n'était pas un soda qu'on m'apporta.
-Ce n'est pas ce que j'ai commandé.
-C'est le monsieur là-bas qui vous l'offre.
Je tournai les yeux et je vis un homme d'une trentaine d'année. Il était avec des amis. Il me fit un signe et je ne savais pas quoi faire. Devais-je l'accepter ? Après tout... s'il était suffisamment con pour offrir des verres à des étrangères. C'était lui que ça regardait. Je fis un petit sourire et le remerciai du regard. Je ne savais pas ce qu'il y avait dedans mais c'était bon, c'était réconfortant. Mais c'était ultra fort. Je ne savais pas vraiment à quoi je jouais. Surtout quand il arriva pour venir me parler. Il ne se rendait pas compte de mon âge. Il me parlait me draguait, et l'alcool me montait à la tête. Surtout après le troisième verre qu'il m'offrit.
-Il faut que je rentre. Je suis désolée, je ne sais pas ce que je fais là. Merci encore pour ça, c'était adorable.
-Je vais te raccompagner.
Quand avait-il commencé à me tutoyer ? J'essayai de refuser mais quand je me relevai, je me rendis compte que j'étais saoule. Il le remarqua, cela le fit rire. Il me prit par les hanches et me souleva à moitié. Je lui dis où je résidai et juste devant l'entrée, il m'embrassa. Une connexion se fit dans mon crâne. Un homme de 30 ans était entrain de m'embrasser et vu la façon dont il venait de me plaquer contre le mur, il voulait sûrement plus. Je détournai les lèvres.
-Non.
-Allez...
-Non.
Je le repoussai, essayai de partir mais il me retint par le bras, comme la copine de Chuck.
-Je vous ai dit non. Lâchez moi.
Je le poussai avec les deux mains et je reculai. Je butai dans quelqu'un.
-Désolée.
-Tu n'as pas à t'excuser Sarah.
Je tournai les yeux et je vis Owen. Il referma ses bras sur moi. Il ne me regardait pas, il fixait l'homme du bar qui visiblement allait en découdre avec Bob et l'autre garde du corps qui servait de chauffeur. L'homme me fixa et il s'éloigna en me traitant de salope. Du moins, c'est comme ça que je compris l'insulte qu'il me lança à la figure. Owen ne m'avait pas lâché et je remarquai que Keito et Chuck étaient là aussi. Entre l'homme du bar et moi. Comme s'ils me protégeaient.
-C'était qui ? demanda Chuck.
-J'en sais rien. Un gars.
-Tu laisses souvent des inconnus t'embrasser et te tripoter ?
-Chuck, Va. Te. Faire..
-Okay. m'interrompit Owen en resserrant sa prise sur moi. Visiblement, tu es saoule.
-Ouais, c'est le gars du bar. Il m'a payé des verres et là, je vais me faire tuer par Papallister.
-Par qui ?
-Papa. Je vais me faire tuer par... tant pis. Il aura plus jamais confiance en vous mais.. who cares ? Lâche-moi s'il-te-plaît.
Je n'arrivai pas à marcher droit. Pas du tout. Mais je ne voulais pas rester sous le regard sombre de Chuck. Il m'en voulait. C'est ce que j'avais compris en l'entendant me dire : Tu laisses souvent des inconnus t'embrasser et te tripoter ? Mais je n'étais pas stable et je sentis des bras me soulever. Ceux de Bob.
-On ne va pas te ramener à ton père. C'est quoi son numéro ?
Je lui murmurai et Bob demanda à l'un des garçons d'envoyer un message qu'il dicta : Sarah s'est endormie dans la voiture, on l'a transportée dans notre suite pour ne pas vous déranger, elle sera là pour le petit déjeuner, ne vous inquiétez pas, vous pouvez dormir tranquille. C'était tellement sympathique de sa part. Je fermai les yeux et il m'emmena dans l'ascenseur. Je les rouvris quand il me posa sur un lit. Owen entra à ma suite.
-Je peux savoir pourquoi tu t'es enfuie comme ça ?
-Je n'en pouvais plus. J'en ai marre d'être.. moi. Le monde se porterait tellement mieux sans moi. J'embarrasse toutes les personnes qui m'entourent. Et je suis une salope. Même des inconnus dans la rue le savent. Je suis sans intérêt. Vous auriez mieux fait de me laisser. Je ne vaux pas la peine qu'on s'occupe de moi.
-Arrête de dire des conneries, fit la voix de Chuck. Si elle est partie c'est parce que je lui ai fait quelque chose. Je ne sais pas, mais elle était fâchée contre moi.
-C'est faux. Je ne suis pas fâchée contre toi. Je suis fâchée contre moi.
-Les garçons, laissez Sarah tranquille, elle n'est pas en état d'avoir une discussion. Tiens. Avale ça fillette
Bob me tendit une tasse et j'avalais son contenu. C'était tiède dégueu et je fis une grimace.
-Je vais vomir.
Je me précipitai dans les toilettes et l'intégralité de mon estomac se vida dans la cuvette. Je sentis une main plaquer mes cheveux en arrière. Je tournai les yeux. C'était Chuck. Je vomis de nouveau et je me sentis mieux. Je me rinçai la bouche. Après s'être assuré que j'allais bien, il me quitta et referma la porte de la chambre. Je l'ouvris discrètement et je vis la chambre où il était allé. Je me balançai sur le lit et je n'arrivai pas à trouver le sommeil. Il était vraiment fâché. Je ne l'avais jamais entendu parler avec ce ton. Je retirai ma robe et je restai en sous-vêtement. Il m'avait blessée moi aussi. Il aurait pu me prévenir qu'il avait une petite amie désormais. Je n'arriverai pas à dormir tant que je ne m'étais pas expliquée avec lui. Je pris un des peignoirs de bain de la suite et je me rendis dans sa chambre. Il ne dormait pas. Il était assis sur le rebord de la fenêtre, une tasse à la main. Il tourna les yeux en me voyant.
-Je peux faire quelque chose pour toi, peut-être ?
-Tu aurais dû me le dire pour ne pas que je paraisse pour une idiote.
-Te dire quoi ?
-Que tu avais une petite amie.
-De quoi tu parles ?
-Cette pouffe là. Biz ou je ne sais quel nom débile elle a. Tu aurais dû me dire qu'elle était ta petite amie. Je ne me serai pas sentie aussi conne. je n'aurais pas dansé en privé avec toi sur le balcon ou ce genre de choses. Et..
Ma voix se brisa.
-Et tu vois, elle n'aurait pas pu me menacer de briser ma vie si.. je ne te laissais pas. Alors, oui, j'estime que tu aurais dû me dire que tu sortais..
-Elle a fait quoi ? Sarah. Je ne sors avec personne et certainement pas avec Biz. Je te supplie de me croire. Putain, c'est pour ça que tu es partie ?
Il se leva et la seconde d'après, il m'avait pris dans ses bras.Il releva ma tête.
-Je ne ressortirai pas avec Biz. C'était une connasse. C'est vrai, on a recouché ensemble y'a pas longtemps mais.. Sarah. Je ne sors pas avec elle. Je vais voir ce qu'elle a contre toi et je ferai en sorte qu'elle ne l'utilise pas et qu'elle ne t'approche plus. Tu aurais dû me le dire dans la rue. Ce n'est pas de ta faute et c'est de la mienne. J'aurais dû prévoir le coup des ex folles furieuses. Pardonne-moi.
-Tu ne me mens pas n'est-ce pas ?
-Tu me connais. Je suis une personne sincère. Est-ce que tu crois que je ferai ceci, si j'étais en couple ?
Il m'embrassa. Je devais avoir un goût de vomi mais il m'embrassa. Je me mis sur la pointe des pieds et il me serra contre lui. Il se détacha de mes lèvres et il caressa ma lèvre.
-Je suis loyal, murmura-t-il. Maintenant, va dans ta chambre avant qu'on fasse une connerie tous les deux. Tu n'es pas en état de décider quoi que ce soit. Je suis ton ami. Aie confiance en moi.
-Je suis tellement soulagée d'avoir pu te parler Charles.
-Moi aussi. Je suis désolé, je n'aurais pas dû t'embrasser, tu as un petit ami, mais j'espère que tu comprends que c'était pour étayer mon propos et non pas pour...
Je l'entrainai pas le haut de son pyjama et je l'embrassai sur la joue.
-Tu veux bien que je reste dormir à côté de toi ? Je n'arrive pas à dormir toute seule.
-Oui. Mais on dort et c'est tout.
Chuck sourit et la lueur de la lune sur son visage me le fit paraître plus jeune qu'il n'était. Il était beau. Je me réveillai le lendemain sans personne à mes côtés. Les draps étaient même pas défaits de son côté. Je me souvenais qu'il m'avait bordée. Je me rendis dans la pièce plus commune et je vis Chuck et Owen assis autour de la table entrain de prendre une boisson chaude.
-Salut. Désolée d'avoir squatté ta chambre comme ça.
-Pas de souci. De toute façon, tu risquais de t'étouffer dans ton vomi, il valait mieux que je reste avec toi.
-Je vais prendre une douche.
-Tu veux que je vienne te frotter ? demanda Owen en me faisant un clin d'œil.
-Non merci. Ça va aller.
Il me faisait rire. Je pris une douche et je remerciais encore les garçons pour la veille et pour m'avoir donné un coup de main avec mon père; C'était adorable. Je les serrai fort contre moi. Apparemment, ils restaient un peu dans la ville avant que leur avion ne décolle. Je ne savais pas si je pourrais les revoir avant de partir pour LA.
-Sarah, attends, tu as oublié ça.
Chuck me courut après dans le couloir. J'avais fait tomber mon bracelet apparemment. Il me le remit et il me fit un sourire.
-Si tu as envie de parler, tu sais où me trouver. Appelle-moi. Sauf si tu ne veux pas avoir de contacts avec moi, évidemment.
-Si tu savais le nombre de fois où je pense à toi Charles Grasset.
Je lui fis un bisou sur la joue et je me rendis dans l'ascenseur. Il avait des yeux écarquillés et le sourire sur les lèvres. Mon père fut très heureux de me revoir et Tom me regarda bizarrement.
-Parait que tu t'es endormie dans une voiture comme un gros bébé.
-Oui, mais ne le répète pas à Brian.
-Promis, juré..
-Non Tom. Ne crache pas, fit mon père.
-L'intention y est, rétorqua Tom. On fait quoi aujourd'hui ? On continue de se promener ?
-Oui. Voilà.
-Trop cool.
Le retour à la maison fut étrangement plus difficile pour Tom que pour moi. Il ne voulait pas partir, du tout. Il commençait à négocier pour rester encore une nuit de plus. Mais mon père était intransigeant. Tom eut beau lui faire ses grands yeux, il ne céda pas et moi je me contentais d'hausser les épaules. Mais il arrêta de bouder quand mon père lui promit de le ramener à Seattle avec lui. Quand nous arrivâmes à la maison, Brian et sa mère n'étaient pas encore rentrés. J'étais entrain de descendre mes affaires dans la machine quand j'entendis le rire de Brian derrière la porte. Tom leur courut dessus et sauta dans les bras de son frère.
-Alors ?? demandèrent-ils en même temps ce qui les fit rire.
Tom prit Brian par la main et ils montèrent au premier étage. Mary et mon père étaient collés l'un à l'autre comme s'il partait à la guerre.. ou qu'il en revenait. Ma belle-mère se détacha de mon père et me prit dans ses bras. Elle était contente de me voir et moi j'étais heureuse de lui avoir manqué.
-Tiens Sarah. On a un cadeau pour toi de San Francisco. C'est Brian qui a insisté.
Elle me tendit un paquet et je le défis. Il y avait un bateau dans une bouteille. Je souris. Il était bête.
-Merci beaucoup Mary. C'est très gentil. Je.. suis touchée. Je vais aller remercier Brian.
Je le retrouvai dans sa chambre entrain de se faire raconter tout le voyage à Seattle.
-Désolée de vous déranger les garçons. Je voulais juste te remercier Brian pour le cadeau.
Je m'approchai de lui et il me regarda d'un air étrange, se demandant ce que j'allais faire. Je l'embrassai rapidement sur la joue et je retournai dans ma chambre pour mettre ce bibelot avec les autres sur mon étagère au dessus de mon bureau. Tout était revenu comme avant. C'était sûr.. sauf que je trouvais Brian plus calme. Plus serein. Je ne l'avais pas vu comme ça depuis la fin de notre séjour au Texas. Mary et lui semblaient plus proches que jamais. Ils se jetaient des regards complices, riaient aux blagues que faisait l'autre. Ils étaient unis. J'étais heureuse pour eux. C'était bien. Mary souffrait quand son fils ne lui parlait pas. Au moment d'aller me coucher, je trouvai Brian, allongé comme un pacha sur mon lit, entrain de regarder le plafond.
-Que veux-tu ?
-Je voulais juste savoir où tu avais mis mon petit bateau, Troll Snot. Et aussi savoir si tu avais aimé mon cadeau via John ?
-Oui, cette robe est très jolie, mais je ne vois pas pourquoi c'est toi qui m'a fait un cadeau.
-J'ai un truc à te demander, en fait. J'aurais besoin de toi; il faut que tu me couvres demain soir. Je dois voir Alex mais maman ne veut pas que je sorte en semaine. Même pour un besoin aussi urgent que de baiser avec sa copine. Enfin bref. Il faut que tu me couvres.
-Okay.
-Je pensais que tu allais demander une contrepartie.
-Non. Parce qu'on a passé une bonne soirée à regarder les étoiles filantes. Je t'en dois une.
-C'est vrai. Cool.
Mon père ouvrit la porte et il avisa de la présence de Brian.
-Oh. Je ne voulais pas vous déranger.
-Ce n'est pas le cas. Tu veux quoi Papa ?
-Te rendre ton autorisation de sortie que tu m'as donnée à signer. Tiens, je la pose, je vous laisse à votre discussion.
Mon père me fit un grand sourire et il referma ma porte.
-Hum. Intéressant, fit Brian. Ton père est persuadé qu'on est.. ami ou quelque chose comme ça. C'est amusant je trouve. Bon, je vais dans ma chambre. Bonne nuit.
Je pensais qu'aider Brian à partir de ma maison était facile, mais je me trompais. Mary était souvent dans nos pattes. Elle avait l'air de s'ennuyer toute seule. Elle avait adoré avoir Natalia avec elle.
-Brian ?
Nous étions à table pour le dîner et Tom racontait toute sa journée d'école. Mon père travaillait de nuit cette semaine là.
-Est-ce que tu pourrais m'aider sur ma leçon d'algèbre après le dîner ? Je n'ai pas compris en cours.
Brian hocha la tête. Il resta avec moi jusqu'à 22h. Il ne m'adressa pas la parole pour autant. Il s'était installé sur son lit à écouter de la musique et à chatter avec son ordi. Au bout d'un moment, il descendit pour souhaiter une bonne nuit à sa mère et quand il remonta, il souriait.
-Merci, je te revaudrai ça.
Il descendit par ma fenêtre et l'opération Occuper Mary, commença. Je me fourrai dans ses bras et je parlais avec elle. Je l'écoutais me parler de son enfance dans le Texas.
-Moi j'ai adoré quand Brian m'a appris à monter, dis-je au bout d'un moment. D'ailleurs, est-ce que tu sais si on retourne au Texas pour Pâques ?
-Nous n'y allons pas. Ton père et moi avons pensé que Noël chez les Miller valait un Pâques chez les McAllister.
-Oh, ça veut dire qu'on va chez Grand-Mère Picsou.
-Et bien, il faut bien que je connaisse la Grand-Mère de ton père à un moment donné. Il a beaucoup d'affection pour elle.
-Il l'aime plus que sa mère je pense. Il affirme le contraire mais quand Grand-Mère Picsou est dans les parages, il redevient un gosse.
-Pourquoi tu l'appelles Picsou ?
-Elle a un coffre chez elle avec des paquets de billets et des bijoux. Tu vois le coffre de Picsou ? Bah c'est pareil et quand on était tout petits avec Duncan, on avait sauté dans les billets. On était vraiment tout petits. Je devais avoir.. 2ans et demi et lui 5ans et demi. Quand nos deux pères avaient vu ça.. ils étaient devenus pâles, mais genre vraiment pâles. Et Grand-Mère Amélia a ri. Elle a dit qu'elle avait toujours su qu'elle devait faire installer une piscine. Du coup on l'appelle Picsou à cause de ça.
-Un coffre rempli de billets ?
-Oui. Il doit y avoir.. hum.. quelque chose comme 1 million de dollars en petite coupure. En fait, elle se dit qu'en cas de souci, s'il y a un problème avec la banque et tout, elle aura de quoi survenir aux besoins de sa famille. C'est ma grand-mère Amélia. J'ai l'impression que tu flippes à l'idée de la rencontrer.
-J'ai peur qu'elle ne m'aime pas. John m'a dit qu'elle avait adoré ta mère.. Et je ne suis pas comme ta mère. Si elle ne m'aime pas.. Ce serait une catastrophe.
-Tu te fais trop de soucis. Mon père t'adore, moi je t'adore, James t'adore. Y'a pas de soucis. Vraiment. Je suis certaine que tu vas adorer ma Grand-Mère Amélia aussi. Elle est comme toi. Elle a un goût très.. sûr. Si tu savais le nombre de fois où elle m'a dit de ne pas mettre de jean et de basket parce que ce n'est pas élégant...
Cela n'a pas vraiment eu l'air de la rassurer plus que ça. En allant me coucher, je sus ce que je devais faire. Le lendemain, je devais appeler ma grand-mère pour l'inviter chez nous. Je l'appelai pendant que j'étais en voiture.
-Sarah. Je t'entends mal. Où es-tu ?
-Je suis dans ma voiture Grand-Mère.
-Mon Dieu, ne sais-tu donc pas que c'est interdit de téléphoner en conduisant ?
-Si si mais en fait, ma voiture me permet de téléphoner sans avoir besoin de..
-Sarah. Es-tu vraiment entrain de m'expliquer comment marche le Bluetooth ?
Mon arrière grand-mère connaissait le terme de.. Bluetooth. ?
-Heu.. désolée Grand-Mère Amélia, je ne savais pas que tu connaissais.
-Tu es entrain de me téléphoner sur mon iPhone et tu penses que je n'y connais rien à la technologie ?
-TU AS UN IPHONE ???? Je ne savais pas !!!
-J'imagine que tu ne m'appelles pas juste avant ma séance de gym pour parler d'iPhone.
-Non, en effet, je voulais savoir quand tu viendrais à la maison cette année.
-Ah ton anniversaire, comme pratiquement tous les ans.
-Non, je voulais dire que tu devrais venir avant.. pour rencontrer Mary et ses enfants. Elle aimerait te rencontrer. Je crois qu'elle a peur de ce que tu pourrais penser d'elle. Alors plus vite ce sera fait, mieux ce sera.
-Oh. Ton père ne m'en a pas parlé.
-Je crois qu'elle ne lui en a pas parlé.
-Hum. Je vais voir ce que je peux faire. Sarah ?
-Oui Grand-Mère ?
-Tu as une petite voix, tu devrais songer à prendre une tisane avec du miel et du citron, je pense que tu couves quelque chose.
-Oui Grand-Mère.
-Et travaille bien au lycée. Fais en sorte que je sois fière de toi.
-Oui Grand-Mère. Et toi bonne séance de sport.
-Merci.
Elle raccrocha au moment où j'arrivais au lycée. Je me garai et la première chose que je vis c'est Brian.
-Tu m'as apporté ce dont j'avais besoin ?
Brian m'avait appelé juste avant le petit déjeuner. il était encore chez Alexandra. Il n'avait pas vu l'heure. Il voulait que je dise à sa mère qu'il était parti courir et qu'il irait directement au lycée. Et il m'avait demandé de lui prendre des habits dans sa commode.
-Oui. Tiens.
-Cool, merci.
Je n'avais pas pensé à lui faire une crasse en plus. J'avais pris ce qui me semblait être le mieux pour le lycée et en terme de couleurs. Quand je le croisai un peu plus tard dans les couloirs, je me rendis compte que j'avais fait un bon choix. Toutes les filles étaient entrain de lui dire à quel point ça lui allait bien. Il me fit un clin d'œil et je vis Alexandra tourner les yeux vers moi. Elle me détestait. J'eus l'impression de voir Biz ou Maeva Monroe. Sophie ne vit rien du tout. Elle était entrain de me parler de son frère Henry.
-Et tu sais quoi ??? ILS VONT AVOIR UN BÉBÉ.
-Henry ?? UN BÉBÉ ???? répétai-je en hallucinant. C'est trop génial.
-C'est clair. On ira le voir pour sa naissance. Je te jure Papa était super content. Genre ma mère lui aurait dit qu'elle en attendait un autre, il n'aurait pas été plus joyeux.
-Tu sais que mon père va l'appeler Papy Nick jusqu'à ce que j'ai des enfants, n'est-ce pas ?
-C'est exactement ce que je lui ai dit, il m'a dit : je préviendrai John plus tard.
Je me mis à rire et Sophie aussi. Je lui racontai mon appel à ma grand-mère et elle trouvait ça bien que je prenne les choses en main. Nous étions encore entrain de parler quand ma prof de chimie arriva. Elle me lança un regard noir et je tournai les yeux vers l'extérieur. Elle me demanda d'aller résoudre mon exercice au tableau. Ce que je fis haut la main.
-Je peux voir votre feuille d'exercice ?
Elle voulait juste m'humilier et voir si je l'avais fait par moi-même. Je lui tendis ma feuille.
-Qu'est-ce que...
Il y avait uniquement l'intitulé de l'exercice et les grandes lignes. Je venais de le faire de tête. J'avais eu la flemme de le recopier au propre.
-Vous vous moquez de moi ? C'est comme ça que vous faites vos exercices ?
-Je viens de le résoudre au tableau madame avec toutes les étapes. Ce que j'écris sur mes feuilles de brouillons ne regardent que moi, sans vouloir vous manquer de respect. Puis-je retourner à ma place ?
-Puisque vous semblez si à l'aise pour faire des calculs de tête, vous pourrez résoudre l'exercice suivant.
Je pris le livre d'Alexandra qui se trouvait au premier rang et je relevai la tête. Je lis l'intitulé et je me posai une petite minute.
-Nous vous attendons.
Je repris le crayon à tableau et je me lançais à l'eau. Je finis mon exercice et je sus que je l'avais réussi en voyant la tête de Sophie. Je rendis son livre à Alexandra et je retournai à ma place, la tête haute. J'avais réussi mon exercice.
-Apparemment tu as été touché par le génie de la chimie.
Je souris à ma meilleure amie. Et à la fin du cours, j'attendis que tout le monde sorte pour aller voir mon professeur.
-Il me semble que vous me devez des excuses.
-Des excuses ?
-Pour avoir essayé de m'humilier.
-Je vous demande pardon ?
-Je ne sais pas ce que je vous ai fait mais.. je crois qu'il faut que vous sachiez que je ne me laisserai pas faire. Vous aurez beau me coller, ça ne changera pas. Voilà.
Je sortis de la salle de classe et je trouvais Sophie collée à Cam' dans la cafet. Ils arrêtèrent de parler quand ils me virent et Cam retira son sac de la chaise pour que je m'asseye.
-Je ne savais pas que tu étais bonne en chimie.
-Moi non plus, lui avouai-je. C'était l'adrénaline je pense.
-Ou alors tu es meilleure que tu ne le crois.
Sophie boudait un peu.
-Qu'est-ce que tu as ?
-Cameron ne peut pas venir chez moi ce soir. Mais il refuse de me dire pourquoi.
Cameron fronça un peu les sourcils et il soupira.
-Je dois travailler ce soir.
-Oui, enfin, on peut faire nos devoirs ensemble, je ne vois pas ce que ça change.
-Non Sophie. Je dois travailler ce soir. J'ai un job.
-Quoi?
-Je vais vous laisser, fis-je en me levant.
-Non, tu peux rester. J'ai un job. Je travaille chez Macy's.
-Le vendeur de glaces trop bonnes ?
-Ouais, me répondit-il en regardant son panini. J'ai besoin d'argent.
-Tu sais que tout le lycée va chez Macy's. Tu veux vraiment que tout le monde te..
-Sophie, l'interrompit-il. Je sais pertinemment ce qu'implique le fait que je travaille dans un endroit ultra fréquenté. Mais tu sais parfois, dans la vie, on n'a juste pas le choix.
-En fait, si. Tu pouvais me demander.
-C'est hors de question. Appelle ça de la vanité, ou de l'orgueil, mais il est hors de question que ma copine me donne de l'argent.
-C'est de la fierté mal placée.
-Si tu n'arrives pas à comprendre ça, je ne vois pas..
-Okay, l'interrompis-je. Moi je trouve ça plutôt cool que tu gagnes ton propre argent. Et puis au moins, quand je te filerai un pourboire, je sais que tu n'iras pas te saouler avec. Comme ce gars-là. Ce punk. Tu te souviens de la tête de ton père quand il lui avait filé un pourboire aussi gros que la note et qu'il l'avait croisé entrain de boire de la vodka ?
-La honte. Il lui a fait un sermon pas possible. En pleine rue. Le pauvre gars ne savait plus où se mettre.
Elle évitait de regarder son petit ami et lui aussi. Visiblement cela les saoulait.
-C'est ton premier jour chez Macy's ?
-Second en fait. Je suis déjà passé la semaine dernière pour apprendre à me servir des machines.En plus, je ne vois pas en quoi tu devrais avoir honte. Je ne vois pas en quoi cela est honteux de gagner sa vie.
-T'es au lycée, tu ne gagnes pas ta vie.
-Tout le monde n'est pas riche comme ta famille, rétorqua-t-il froidement.
-Ah okay, c'est ça le problème, commença à s'énerver ma copine. Fallait le dire tout de suite.
-Non, ce n'est pas un problème que tu sois riche.. Mais au bout d'un moment, Sophie, il faut être réaliste, si tu veux qu'on sorte, il me faut de l'argent et moi j'ai pas un père qui me donne une centaine de dollars d'argent de poche.
Je me sentais mal. J'avais l'impression de ne pas être à ma place dans cette scène de couple.
-Mon père ne me donne pas une centaine de dollars d'argent de poche. Et si c'est juste pour moi, je ne vois pas l'intérêt, je peux très bien payer pour nous deux, ça ne me pose pas de souci.
-Alors clairement c'est que tu n'as rien compris aux hommes.
Il se leva et s'éloigna d'un pas rageur.
-Qu'est-ce que j'ai dit ?
-Bah..
-Attends, Sarah. Tu n'as pas le droit d'être de son côté. Tu es ma meilleure amie.
-C'est un garçon d'une vieille éducation. Il n'acceptera jamais que tu payes pour lui. Mais.. je ne pense pas qu'il t'ait tout dit, ce n'est pas juste pour être à la hauteur vis à vis de toi. Je crois que c'est plus profond.
-Tu as vu comment il m'a parlé sérieusement ? Je ne suis pas son élève, je ne suis pas sa fille. Je voulais juste lui épargner une humiliation publique.
-Je crois qu'il trouvait plus humiliant de te le dire qu'autre chose. Là, Sophie, il fallait juste le soutenir. Pas le dissuader et malheureusement, j'ai l'impression que tu as essayé de le dissuader.
-Putain mais t'es vraiment de son côté.
-Tu sais ce qu'il a dit : gagner sa vie. Il n'a pas dit, se faire de l'argent de poche. Il a dit gagner sa vie. Peut-être qu'il y a un gros problème d'argents chez eux. Toi tu n'es qu'un prétexte.
-De toute façon, vu comment il est, il ne veut plus me parler.
-Je vais essayer de lui parler si tu veux.
-De toute façon, moi j'ai théâtre cet après-midi.
Elle se leva. Elle avait l'air mal.
-Je dois aller poser un livre à la bibliothèque.
-Je vais venir avec toi.
-J'ai besoin d'être toute seule Sarah. Je suis désolée mais..
-Tu n'as pas à t'excuser. Appelle-moi quand tu veux que je te rejoigne.
Je restai toute seule dans le réfectoire jusqu'à ce que Brian s'asseye à ma table.
-Bah alors Troll Snot, tu fais fuir tout le monde.
-Tu sais que tu m'as dit que tu m'en devais une.
-Non, je ne te fournirai pas d'amis pour manger avec toi.
-C'est pas pour ça, idiot. Il faudrait que tu parles à Sophie. Elle ne comprend pas pourquoi elle ne peut pas payer à chaque fois qu'elle sort avec son mec. Je crois qu'elle a besoin de parler à un garçon. Tu peux le faire ?
-Elle est où ?
-Bibliothèque.
-Okay. En fait, tu peux aller chercher Tom ce soir ?
-Oui, je vais aller le chercher.
Brian se leva et sortit de la cafèt. Cathy arriva et se laissa tomber.
-Je me suis fait coller par cette pute de prof de chimie là. Celle qui t'a collée la semaine dernière. Cette salope. Je l'aime pas du tout.
-Moi non plus, elle a essayé de m'humilier devant la classe.
-On devrait se venger. Qu'est-ce que tu en dis ? Je suis certaine qu'on peut trouver de quoi la faire chier. Qu'elle comprenne cette remplaçante que ce n'est pas comme ça qu'on fait ici.
-Se venger ? comment ?
-On pourrait lui crever ses pneus de voiture.
-Trop voyant. On pourrait nous voir. Alors qu'en la faisant appeler pendant ces cours par quelqu'un..
Je souris. Je trouvais amusant la façon de Cathy de me changer les idées. Au moment de retourner en cours, je vis Brian entrain de parler avec Sophie devant la porte de la salle. Et je ne fus pas la seule. Quand Brian la prit dans ses bras, je vis Cameron au bout du couloir. Il tourna les talons. Et il ne se pointa pas au cours.
-Il est parti à l'infirmerie.
C'était ma justification à mon prof de littérature quand il appela Cameron et qu'il se rendit compte de son absence. Je lui envoyai un message pour lui dire que je l'avais couvert. Il me renvoya un message pour me remercier. À la fin des cours, je passai chercher Tom. Et je le trouvai entrain de se battre devant l'école avec un autre garçon.
-Hey !!
Je les séparai alors que Tom était entrain de se prendre un coup dans le nez. Je poussai l'autre garçon au sol. Il était dans un sale état lui aussi.
-Si tu retouches encore une fois à mon petit frère, je te massacre. BOUGE !
Il prit ses jambes à son cou. Je me penchai vers Tom. Il avait du sang qui coulait de son nez et la lèvre explosée.
-Monte en voiture, tout de suite.
Il grimpa dans ma voiture, et je lui passai un mouchoir pour qu'il s'essuie.
-Je peux savoir ce qu'il s'est passé ?
-Rien.
-Tu plaisantes ?
-Non. Il ne s'est rien placé.
Il allait avoir un bleu sur le visage. J'avais presque envie de pleurer de le voir comme ça.
-Ce n'est pas le chemin de la maison.
-Non, c'est celui de l'hôpital.
-Mais.. noon !
-Si.
Il essaya de toucher mon volant et je freinai en catastrophe.
-NON MAIS ÇA VA PAS ? JE T'INTERDIS DE TOUCHER MON VOLANT PENDANT QUE JE CONDUIS, TU VEUX NOUS TUER OU QUOI ?
-Arrête de crier.
J'avais eu peur. Il aurait pu nous crasher.
-On n'est pas dans un film Tom. C'est la vraie vie. Tu ne peux pas faire des trucs comme ça. Sérieusement.
-Je suis désolé. J'ai envie de rentrer à la maison.
-Tu sais ce qu'il va se passer demain matin ? Quand tu vas aller à l'école couvert de bleus ? Ils vont appeler une assistante sociale. Tu sais ce que c'est qu'une assistante sociale ? C'est une dame qui va enquêter sur nous pour savoir si on est une bonne famille pour toi, c'est une personne qui va croire qu'un de nous te frappe. Et elle pourrait t'enlever et te mettre dans une autre famille.
-Mais non, vous n'avez rien à voir...
-Voilà pourquoi on va aller à l'hôpital et tu vas me dire ce qu'il se passait avant que je n'arrive.
-Il l'a mérité.
-Peu importe. Tu n'as pas à frapper les gens.
-Brian aurait été de mon côté.
-Je ne suis pas Brian. Réponds-moi.
-Je ne peux pas..
-Pourquoi ?
-Parce que tu ne peux pas comprendre.
L'hôpital n'était pas loin et j'arrivai peu de temps après. Je me garai et je tombais rapidement sur le chef de la chirurgie. Je me demandai ce qu'il faisait encore aux urgences mais il arriva vers moi.
-Qu'est-ce que.. oh petit Tom. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Il s'est bagarré à l'école, mais il ne veut pas me dire pourquoi.
-Tu pourrais pas comprendre.
-Alors explique-moi. Est-ce que tu connais le numéro de sécurité sociale de ton père ?
-Heu non ?
-Okay, tu passes par l'ascenseur et tu vas le chercher.
Je ne trouvai pas mon père du premier coup. Il était en visite dans la chambre d'un patient. Je demandai à une infirmière de le bipper et il arriva en grand seigneur suivi d'internes lécheurs de bottes.
-Salut. Qu'est-ce que..
-On a besoin de toi aux Urgences..
-Ah bon. Pourquoi ?
-Tom y est..
Mon père blêmit, il me prit par la main et il descendit les escaliers rapidement avec moi à sa suite. Il arriva face à Tom et il le prit dans ses bras.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Il ne veut pas le dire. Je l'ai vu entrain de se battre devant l'école.
-Thomas. Regarde-moi. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Si je te le dis, ça restera sous le sceau du secret médical ou pas ?
-Non, dis-je.
-Alors je te dirai rien.
-Mais qu'est-ce que tu es têtu !! lâchai-je excédée.
-Sarah. Arrête de le bousculer. Mais tu sais que ta mère ne va pas te lâcher avec ça , n'est-ce pas Thomas ? Tu vas être obligé de lui dire.
-Non, je ne suis pas obligé de lui parler.
Mon père soupira, le regarda et il fronça les sourcils.
-Qu'est-ce qu'il a dit sur ta mère, ce garçon ? Qu'elle était conne ? Qu'elle était laide ? Grosse ?
-Non. Il a rien dit sur Maman. Mais je ne veux pas en parler.
-Ah. Très bien.
Mon père caressa le visage de Tom et laissa l'infirmière s'occuper de lui.
-Qu'est-ce qu'il a dit sur Sarah ?
Tom baissa les yeux. C'était donc ça ? Je m'accroupis juste devant lui.
-Il a dit quoi sur moi ? Je ne me fâcherai pas.
-Il a dit que tu étais une pute et que tout le monde au lycée le savait, que tu mettais des mini-jupes, des talons et du maquillage et que sa sœur lui avait dit que tu racolais. Je ne sais pas ce que ça veut dire mais je sais que c'est insultant. Alors je l'ai tapé et si je devais le refaire, je le referai. Et j'espère que je lui ai fait très très très mal.
Il avait un air féroce sur le visage.
-Tu ne peux pas taper les gens à chaque fois qu'ils disent quelque chose de mal sur quelqu'un que tu aimes.
-C'est pour ça que tu ne peux pas comprendre Sarah. Quand on est un garçon, on ne laisse pas impuni ce genre de choses. On ne laisse pas un autre garçon insulter une fille de sa famille.
Je me tournai vers mon père et il me fit signe de m'éloigner. Je me sentais mal. C'était de ma faute. Il s'était fait fracasser pour moi.. à cause de moi.
-Sarah ?
Mon père arriva vers moi, il avait l'air soucieux.
-Tu me laisseras en parler à sa mère, s'il-te-plaît. Je vais l'appeler tout de suite. Sarah. Tu m'entends ?
-Oui. Je vais bien. Je vais ramener Tom. Je vais prendre soin de lui. Aie confiance en moi.
Je ne dis rien sur le trajet du retour. J'étais crispée sur mon volant. Tom ne parlait pas non plus. Je n'avais presque plus d'essence, il faudrait que j'aille en acheter.
-Tu es fâchée, n'est-ce pas ?
-Non, je ne suis..
-Tu m'as promis. De ne jamais me mentir.
-Je suis fâchée contre ce garçon.
-John a dit qu'il allait s'en occuper. Je suis désolé de t'avoir fait de la peine.
-Je suis peinée parce que.. je n'aime pas que tu te fasses agresser à cause de moi.
-Ce n'est pas de ta faute, c'est de la faute de la sœur de ce gars qui dit n'importe quoi. Je t'avais promis de toujours prendre soin de toi. C'est ce que j'ai fait. Alors ne t'inquiète pas.
En rentrant à la maison, nous tombâmes sur Brian. J'avais mal à la tête tout à coup. Il y avait une douleur lancinante dans mon crâne.
-Bah qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tom ?
Il était abasourdi.
-J'ai défoncé la tête d'un gars et j'ai pris moins de coups que lui.
-Trop fort mec.
Brian lui tapa dans la main et Tom courut dans sa chambre. Je ne trouvais pas cette attitude très responsable.
-Il s'est passé quoi ? finit-il par me demander le plus sérieusement du monde.
-Il vient de te le dire.
-Mais encore ?
-Il l'a fait parce qu'un gars de son école a dit que j'étais une pute.
-Ah oui. Donc c'est encore de ta faute en fait. T'es vraiment un boulet McAllister.
-Oui, je sais.
Je le contournai avec empressement. Je ne pensais à rien. Je me rendis dans la salle de bain de la suite parentale pour prendre un cachet d'aspirine. Ensuite, je poussai la porte du bureau de mon père. J'ouvris les tiroirs. Il avait une bouteille de whiskey ici. Je la saisis avec un verre et je m'en servis, une fois dans ma chambre. Je mis le cachet d'aspirine dans ma bouche et je le fis passer avec un peu d'alcool. J'avais envie d'oublier que j'étais un boulet. Brian avait raison. J'allais dans ma chambre et je m'endormis. On me secoua une fois, deux fois et je vis la tête de Brian.
-Mais qu'est-ce que tu as fait ?
-Laisse-moi.
-Putain, tu as pris de l'aspirine et de l'alcool ? Tu veux mourir au quoi ? Viens par là. J'ai dit Viens.
Il me souleva dans ses bras et m'emmena dans la salle de bain. Il me pencha sur la cuvette des toilettes.
-Tu veux que je fasse quoi.
-Que tu vomisses.
-Que je..
Il colla deux doigts dans ma bouche, provoquant un réflexe vomitif.
-Putain t'es con.
-Je te sauve la vie. Maintenant.
Il me tira par le bras et me réveilla pour de bon avec un jet d'eau froide.
-Je te laisserai pas mourir. Si tu veux te suicider, fais-le quand tu n'es pas sous ma surveillance abrutie.
-Je suis un boulet. C'est toi qui me l'a dit.
-Et depuis quand tout ce que je dis est parole d'évangile, dis-moi ?
-Depuis que tu as raison.. Je suis un boulet pour cette famille et tu sais ce qu'on fait avec les boulets ? On s'en débarrasse avant qu'ils ne te coulent. Sinon tu meurs. Voilà ce qu'on fait avec les boulets. Alors laisse-moi picoler en paix. J'essaye d'oublier que je suis une nullité de la vie.
Il me lança une serviette moelleuse et il se s'agenouilla alors que j'étais assise comme une idiote dans la douche. Il essuya mon visage.
-Si j'avais été à la place de Tom. J'aurais fait la même chose. Et ton père aussi, c'est pour ça qu'en dépit de sa bagarre, il ne l'a pas puni. Parce qu'il a bien agi. Tu n'es pas une pute et tu n'es pas une nullité.
-Alors pourquoi je me sens aussi vide à l'intérieur ? murmurai-je.
-Parce que tu ne vas pas bien malgré tout ce que tu peux dire. Moi je ne peux pas t'aider.
-Je ne veux pas de ton aide. Dégage. DÉGAGE.
-Je retire tout ce que j'ai pu te dire. Tu es un putain de boulet et tu le resteras tant que tu diras pas que tu as besoin d'aide. Et puis si j'étais toi, pour me suicider, je me trancherai les veines, ça serait assez mélodramatique et cul-cul comme toi.
Je n'osais plus le regarder dans les yeux. Il me força à le regarder et il eut l'air troublé. Il se leva et il recula. Il tourna les talons et il sortit de la chambre. J'étais trempée mais j'en avais un peu rien à faire. Je me déshabillai lentement. Et je restai en sous-vêtements sur mon lit le temps de sécher. Je me sentais comme une coquille vide dès que j'étais toute seule. Je me mis sur le dos et je finis par me lever pour me regarder dans le miroir. Je retirai mon soutien-gorge. Je me regardai de profil et je posai mes mains sur mon ventre. Est-ce que j'aimerai avoir un bébé avec Marc ? Ou avec qui que ce soit ? Je ne pensais pas que je pourrais faire une bonne mère un jour. Personne ne voulait d'un boulet comme parent. Personne. ma porte de chambre s'ouvrit et je vis Brian. Son regard glissa sur moi, s'attarda sur mes seins, sur mes cuisses, sur mes jambes et il remonta à mes yeux.
-Maman est rentrée. Elle voudrait te parler, tu devrais peut-être t'habiller.
-J'arrive.
Il referma la porte avec un petit sourire et j'enfilai une robe avant de descendre. Mary m'attendait dans le bas des marches.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Tu peux me raconter avec Tom ?
Elle soupira quand j'eus fini mon explication. Elle fit venir son fils dernier né et elle me demanda de rester. Je n'avais pas envie d'entendre Tom se faire disputer. Mais à ma grande surprise, elle ne le fit pas. Elle lui expliqua la raison pour laquelle il ne devait pas frapper les gens à chaque fois qu'il était contrarié parce qu'ils disaient. Elle lui parla d'un ton calme et je ne pouvais qu'admirer la façon dont elle lui parlait. Tom avait l'air désolé. Il se dirigea vers moi ensuite.
-Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.
-L'intention était bonne Tom, mais ne te mets pas en danger pour moi, s'il-te-plaît. Je n'en vaux pas la peine, mon petit chevalier.
-Mousquetaire, murmura-t-il.
-Mousquetaire, répétai-je dans sa seconde langue maternelle.
Il plaça ses bras autour de mon cou pour me serrer. Lui, je l'aimais. Je l'aimais tellement fort. Si mon père et Mary divorçaient, je serai malheureuse de le quitter. Vraiment malheureuse.
-Tu vaudras toujours la peine que je me batte pour toi, murmura Tom contre mon oreille. Toujours, mais je ne veux pas inquiéter Maman. Hoche la tête.
Je lui obéis et je souris même au passage. Mary se redressa et Brian l'appela en haut des escaliers. Je pris mon téléphone et j'appelai Sophie. Elle me répondit immédiatement.
-Il ne veut plus me voir.
-Quoi ?
-Cameron. Il ne veut plus me voir. Il m'a dit : arrête de m'appeler.
Elle se mit à pleurer et je sus que je devais aller jusqu'à elle.
-Mary ? Je peux piquer ta voiture ? Je dois aller voir Sophie, elle ne va pas bien.
Brian descendit les escaliers devant sa mère. Il avait son manteau. Il faut que j'aille voir Paul, je te dépose. C'est ce qu'il me dit en me donnant mon manteau. J'enfilai mes baskets. Je piquerai un collant à Sophie plus tard et je me faufilai jusqu'à la voiture de Brian. C'était le bordel monstre dedans.
-Qu'est-ce qu'elle a Sophie ?
-Je crois qu'elle a un souci avec Cameron.
-Ah ?
En effet, elle avait un souci avec Cameron et elle ne voulait pas rester chez elle. C'est ce que je déduis du fait qu'elle était dehors dans son jardin à m'attendre, les yeux gonflés, avec son sac.
-Je peux venir chez vous ce soir ?
-Ouais, répondit Brian. Attends, je vais prendre ton sac et le mettre dans ma voiture.
-J'ai besoin d'essence Sophie, tu as toujours le jerricane ?
Elle hocha la tête et tourna les talons pour aller le chercher. Elle le chargea aussi dans la voiture de Brian.
-Il faut que je passe chez Paul pour prendre un livre, vous pouvez rester dans ma voiture pendant ce temps. Okay ?
Il ne me regardait pas, il regardait Sophie qui était pas bien du tout. Il croisa mon regard et j'hochai la tête. Il eut l'air soucieux pendant un moment.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je à ma meilleure amie dès que Brian fut sorti de la voiture, une fois rendu chez les McDust.
Elle me montra les SMS sur son téléphone.
-Si je puis me permettre Sophie, il t'a dit qu'il travaillait ce soir, il ne garde sûrement pas son téléphone avec lui pendant ses heures de boulot.
-Tu crois ?
-Oui, je crois. Tu veux que je lui envoie un SMS pour voir s'il me répond ? Je peux utiliser le téléphone de Brian, si tu veux. Il l'a laissé là.
-Je ne sais pas. Attends.
Brian revenait et elle lui demanda son téléphone pour envoyer un message. Il le déverrouilla, lui tendit et elle envoya un message. Cameron ne répondit pas. Sophie était soulagée mais je pouvais sentir qu'elle n'était pas très bien. Brian conduisit rapidement. J'étais certaine qu'il dépassait les limitations de vitesse. Sa mère était chez la voisine apparemment et elle arriva au moment où nous nous garions.
-Regarde M'man, on a apporté une SDF.
-Ça me fait plaisir de te voir Sophie ! Tu restes dormir cette nuit ?
-Si ça ne vous dérange pas.
-Ce n'est pas le cas. Alors, tu as arrangé ton problème avec la mère de ton petit ami ?
-Oui. Elle ne m'aime pas et moi non plus. Voilà. Je ne pense pas pouvoir faire quelque chose de plus. Sauf si mes parents perdaient l'intégralité de leur fortune bien sûr.
-Hum.
-Tom ? qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? s'écria Sophie en posant son sac.
-J'ai défendu l'honneur de ma sœur.
Sophie me jeta un coup d'œil et j'acquiesçai.
-Oh. D'accord. Et ça doit faire super mal.
-Je ne pensais pas que ce serait aussi douloureux pour être honnête. À chaque fois que Brian est revenu comme ça à la maison à San Francisco, il n'avait jamais l'air d'avoir..
-Okay ! l'interrompit Brian en le soulevant par dessus son épaule. Tu n'avais pas un exposé à faire ? Je vais aller t'aider.
Toujours ce fameux sujet tabou. Je ne comprenais pas ce qu'on voulait absolument me cacher sur le comportement de Brian. Brian se bagarrait ? Cela ne m'étonnait pas plus que ça pour être totalement honnête. Aussi.. je ne voyais pas pourquoi je n'avais pas le droit d'être dans la confidence. Je déposai le sac de Sophie dans ma chambre et je la trouvai entrain de parler avec Mary. Elle était entrain de rire.
-Non, je ne vous crois pas.
-Et pourtant. Elle m'a jeté de la soupe dessus. Elle me détestait. Alors tu vois, les mères de ses petits amis, il faut se méfier.
-Ne vous inquiétez pas alors, Mme McAllister ne va pas vous jeter de la soupe dessus quand vous la rencontrerez.
-Tu la connais ?
-Oui. Je l'ai déjà vue. Elle est.. effrayante au début mais super gentille dans le fond.
-Tu as résumé Grand-Mère Picsou en une phrase.
Elles sursautèrent. Elles ne m'avaient pas entendu.
-Vous n'avez pas envie de manger un Burger King ? J'ai envie d'un Burger King. On devrait faire ça ce soir. On envoie Brian et Tom pour aller les chercher ?
-C'est une bonne idée, comme ça, pas besoin de faire à manger, j'ai un peu la flemme, ajouta ma belle-mère en souriant. Mais je vais faire une tarte aux pommes.
-Tu veux pas faire une tarte au citron meringuée ?
-Je fais la pâte, tu fais la crème au citron et Sophie, tu fais la meringue ?
Brian nous trouva entrain de cuisiner. Il s'arrêta et prit ton téléphone. Le flash me brûla la rétine.
-Je prends une photo de Sarah faisant la cuisine, pour la postérité.
-Arrête de l'embêter Brian. Prends ta voiture, prends ma carte bancaire et va chez Burger King avec ton frère et faites vous plaisir. Revenez rapidement.
-Tu es.. sérieuse ?
-Oui. File avant que je ne change d'avis et que je ne mette à cuire les choux bruxelles.
Il courut hors de la cuisine et hurla à son frère de revenir dans la minute avec lui. Tom débarqua en criant et la maison fut soudain silencieuse. Quand ils revinrent, ils s'étaient vraiment fait plaisir. Et c'était tellement bon.
-Je crois que la dernière fois que je t'ai vu mangé comme ça, c'était.. la dernière fois qu'on a été chez BK.
-Ah ouuui, quand on s'est pris un goûter au poulet.
Brian se mit à rire et moi aussi. Cela fit un bien fou à Sophie d'être avec nous. Elle avait du mal à supporter sa dispute avec Cameron. À la fin du repas, après la tarte au citron, je pris Sophie par la main et je pris mon vélo et celui de Mary pour aller faire un tour avec elle. Il faisait nuit, mais cela nous fit du bien. Vraiment du bien.
-On va où exactement ? me demanda Sophie en pédalant.
-Aie connnnfiaaaanccce, crooooiiis ennnn mooooiiii.
-Toi clairement, tu devrais arrêter de regarder des Disney avec Tom, rit Sophie.
Mais elle arrêta de rire quand elle vit l'enseigne du glacier.
-Non, Sarah.
-Si. On y va.
-C'est vache de me faire ça.
-Il faut savoir choisir ses combats Sophie. Et là, il faut que tu te battes pour lui. Vraiment. Il faut que tu te battes. Alors tu vas me faire le plaisir de rentrer et d'aller lui parler. Et si tu ne le fais pas, je le ferai, moi.
J'accrochai mon vélo et je poussais la porte. J'avais l'impression qu'il y avait plus de monde que d'ordinaire. Je m'assis sur une banquette et Cameron arriva vers moi. Il portait l'uniforme du restaurant et il se figea.
-Qu'est-ce que tu fous là ?
-Sophie est triste à en mourir et je prendrai bien une glace vanille, noix de pécan, caramel, un supplément chocolat, un supplément chantilly et si tu arrives à mettre une cerise confite sur le dessus, je te roule une pelle.
Il se mit à rire en prenant ma commande. J'avais une vue directe sur la porte.
-T'es givrée toi. Qu'est-ce qu'elle a ?
-Elle t'aime et je crois qu'elle n'avait pas compris ton point de vue. Maintenant, je crois qu'elle a compris.
-Okay. Je reviens avec ta glace.
Il revint peu de temps plus tard avec une glace énorme. Beaucoup plus grosse que ce que j'avais demandé et il y avait une seconde cuiller. Quand il s'écarta, je vis Sophie. Elle le regardait et elle baissa les yeux. Elle se laissa tomber sur la banquette.
-Il ne veut plus me parler ?
-Il ne m'a rien dit.
Quand il revint avec la note, elle posa sa main sur lui.
-Je finis dans un quart d'heure, lui dit-il d'un ton très doux.
À la fin de son service, il arriva vers notre table ; il avait une cuiller en main. Il la plongea dans la coupe et il ronronna. Littéralement, c'était chelou. Tellement chelou que je me mis à rire et Sophie aussi. Il n'arrivait plus à se retenir et il faillit recracher la glace qu'il avait en bouche.
-Elles sont vraiment bonnes.
-J'adore ta vision de la portion unique de glace, Cameron. Tu vas devenir mon serveur préféré je pense.
Il me fit un clin d'œil et embrassa la main de Sophie qu'il venait de saisir.
-J'espère que tu vas me filer un super bon pourboire. N'oublie pas de payer hein.
Je sortis mon porte-feuille et je sortis un billet de 20$.
-Garde la monnaie. Je ferai une note dithyrambique pour ton boss.
Il secoua la tête et se rendit à la caisse. Quelques minutes plus tard, il revint, habillé normalement cette fois. Il se laissa tomber sur la banquette près de Sophie.
-Tu as une petite mine ma puce.
-Je ne suis pas une puce.
-Mon cœur. Merci Sarah, je viens d'exploser le record des pourboires un premier jour, grâce à toi. Mais je vais te rendre ton argent. Je ne veux pas de ta charité.
-Heu.. ça te fait quoi ? 15$ de pourboire ? C'est bon. Tu peux garder. Je te l'ai pas donné en tant que Cam mon ami, mais en tant que Cam mon serveur. Tu l'as gagnée. En plus, je sais que tu as mis plus de glace que pour les autres. Alors.. c'est normal. Vraiment. Comment s'es passé le service ?
-Super bien. Bon, j'ai dû servir Alexandra et ses parents mais je pense que je vais m'en remettre. Il ne va pas falloir que je tarde par contre les filles. Ma mère va me tuer.
Je me levais pour me laver les mains et les laisser un peu tous les deux. Quand je revins dans la salle, ils étaient entrain de s'embrasser. Bon, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sophie, en ressortant, était heureuse et nous fîmes la course en vélo. C'est pour ça que je m'éclatais sur la pelouse devant chez moi. Mary ouvrit la porte.
-Sarah ! Tout va bien ?
-Oui oui, je me suis pas fait mal du tout.
Sophie pleurait de rire, moi aussi et Mary considéra probablement que tout allait bien. Nous étions tout aussi joyeuses le lendemain matin au petit déjeuner. Mon père rentra au petit matin. Il était claqué.
-Alors ? Enfin une journée de libre ? le taquina Mary.
-Non, je dors et je repars tout de suite après. Il y a eu un accident cette nuit et ils ont besoin de moi. Je me plonge en hyper-sommeil et je serai de nouveau opérationnel.
-En hyper sommeil ?
Tom souriait jusqu'aux oreilles. Je pensais qu'il allait avoir plus de marques de sa bagarre de la veille mais ça allait. Je lui avais proposé de le maquiller et il m'avait regardé d'un air narquois. Je suis pas un clown, je me maquille pas.
-Oui, en hyper-sommeil. Mais avant.
Il prit sa fourchette, taxa des œufs et une tranche de bacon dans mon assiette et il m'embrassa.
-Merci ma chérie.
Il monta et je finis mon petit déjeuner rapidement. Le retour au lycée fut difficile. Déjà parce que l'une de mes profs en histoire avait décidé qu'elle devait nous changer de place, comme en maternelle. Je me retrouvai entre Alex et l'une de ses copines et Sophie à l'autre bout de moi. Je me sentais mal à l'aise. Mais ce n'était rien comparé à la fille qui vint m'aborder dans les vestiaires alors que j'étais entrain de me rhabiller. Il n'y avait plus personne et elle me plaqua contre les casiers.
-Toi. Tu as pas honte de t'en prendre à des plus jeunes que toi ?
Je la regardai. Elle ressemblait au gosse que j'avais poussé la veille. Et merde. Elle frôlait le 1,85 et elle était sûrement dans l'équipe d'aviron du lycée vu sa corpulence. J'allais passer un sale moment.
-Il n'avait qu'à pas frapper mon frère.
-Tu ne nies même pas ?
Le coup partit avant que je ne dise quoi que ce soit. J'en eus le souffle coupé et la douleur s'installa. Instinctivement, je sus ce que je devais faire pour éviter de me faire taper. J'allais faire celle qui ne respirait plus. Je chutai au sol. Elle me donna un coup avec son pied et je m'effondrai de toute façon. Je sentis la fille me secouer en me disant de me réveiller mais je ne le fis pas. J'avais mal là où elle m'avait frappé. Mais je savais qu'elle allait me frapper encore plus fort. J'entendis des pas et la porte. Elle était partie et des larmes jaillirent de mes yeux. Je me redressai, j'avais mal. Je pris mon téléphone et j'appelai la personne la plus susceptible de me venir en aide avant de me recroqueviller dans un coin. J'avais peur de sortir.
-Sarah !
Brian se précipita sur moi et je me jetai dans ses bras. Il me souleva à moitié et je pleurai. Je vis Paul à travers mes larmes. Il devait être avec lui quand je l'avais appelé.
-Dis-moi ce qu'il s'est passé.
Je lui racontai tout. Sans omettre le moindre détail. J'avais la tête contre lui et il caressait mes cheveux. Il finit par me lâcher.
-Je suis le seul à avoir le droit de te faire du mal, murmura-t-il à mon oreille. C'est ma prérogative. Elle va le payer amèrement. Crois-moi.
Il se leva et me laissa seule avec Paul. Je ne savais pas ce qu'il allait faire, mais il allait s'en occuper, je le savais.
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