Alerte à Malibu #2
Nous entrâmes dans la maison et une fille sauta directement sur Duncan qui, en bon prince, me lâcha pour saisir la fille par les hanches. Que nous avait-il déjà juste avant que nous entrions ? Ne buvez pas trop et ne vous envoyez pas en l'air sans protection ? Merci pour ces précisions Duncan. Clairement c'était une fête avec des étudiants. Un Spring break en avance. Ça promettait. Je me détournais vers les garçons mais ils n'étaient déjà plus là. Je les vis près d'un bar. Rien de très étonnant en soi.
-Notre première fête étudiante et on est encore au lycée, si ça c'est pas génial.
-Je sens que je vais finir saoule, dis-je en soupirant.
Sophie se mit à rire et elle me prit par le bras et nous nous avançâmes dans la foule, direction le bar. J'allais finir saoule. C'était une évidence. Je tournai les yeux et je vis Duncan mcAllisteriser une fille sous l'œil ébahi de Brian. Sophie se fit entrainer dans une danse avec un gars qui avait visiblement plus de muscle que de cervelle. Et moi.. j'étais la tapisserie. Comme d'habitude.
-Sarah ?
Je me tournai vers Paul. Il me tendit la main pour m'inviter à danser. C'était sympa de sa part. La musique était pourrie mais danser avec Paul, c'était top. J'avais l'impression d'être revenue en enfance. Je fermais les yeux et je le laissais me guider. Je dansais aussi avec d'autres personnes dont le nom m'échappait.. bon, dont je n'avais pas retenu le nom. Peu importait. Je pouvais être qui je voulais ce soir là. Le seul bémol, c'est que j'avais vraiment l'impression de ne pas boire alors que j'enchaînais les verres. Je savais que c'était traître. Sophie était plus éméchée que moi. Elle était étrangement tactile avec un mec. Ou du moins, un mec était un peu trop tactile avec elle. Duncan n'était pas loin de moi. Je me dirigeai vers lui et passai mon bras autour de lui.
-Y'a un mec qui colle Sophie, tu pourrais aller voir si mon impression est bonne ?
Je lui demandai en espagnol, j'étais fière de moi. Il se releva en grand protecteur et fendit la foule. Il posa une main sur le mec. Je crus qu'il y allait avoir une esclandre. Du coin de œil, je vis Paul se rapprocher et ramener Sophie vers lui. J'y allais moi aussi.
-Je pense que tu l'as suffisamment tripoté.
-De quoi je me mêle ? grogna le mec. T'es son mec ?
-Elle est mineure et...
Je n'entendis pas ce que Duncan dit, attirée soudainement par Sophie qui passait ses bras autour du cou de Paul.
-Tu sais quoi Paul ? disait Sophie. Tu sais que tu es très très très beau en vrai ? Mais genre, vu de près, tu es canon. Et puis.. tes yeux... on pourrait se noyer dans l'océan de ton regard.
Elle se mit à rire et je tirai sur son bras d'un geste. Elle s'écrasa à moitié sur moi. Paul était écarlate et il se reprit rapidement.
-T'es saoule. On va rentrer Duncan, déclara Paul.
-J'arrive.
-Mais non reste !
-Je suis pas saoule, pas vraiment.. enfin si un peu mais je vais aller me faire vomir et ça ira mieux.
Brian et Jay s'étaient approchés de nous, chacun avec une fille sous le bras.
-T'as pas l'air bien Sophie.
-Je.. excusez-moi.
Elle se mit à courir vers le jardin et je la vis se pencher. Le rire commença à me prendre et je la rejoignis.
-C'est bon, je vais mieux.
Je lui tendis le verre que j'avais en main, c'était du soda. Elle se nettoya la bouche avec et je vis qu'elle allait mieux.
-Ça va Sophie ? fit la voix de Brian derrière moi
-J'ai la tête qui tourne un peu.
-Viens avec moi, on va se promener sur la plage, ça va te faire du bien.
Il me bouscula pour prendre la main de Sophie. Je les suivis. Je n'avais pas envie de rester là sans Sophie. Duncan m'appela sur mon téléphone.
-Vous allez où ?
-Sur la plage, on revient dès que Sophie se sent mieux.
Je vis Paul parler avec une fille. Jay aussi.. du moins Jay était collé à une fille. Il était à deux doigts de l'embrasser. Brian se tourna vers moi alors qu'il était devant la porte donnant sur la plage.
-Bon, tu te dépêches, oui ? On ne va pas t'attendre toute la nuit.
Je levai les yeux au ciel avant de presser un peu le pas. Il me tendit son autre bras. Nous marchâmes en silence pendant un moment jusqu'à ce que Brian nous lâche pour ramasser un coquillage.
-T'es sérieux ?
-J'ai promis à Tom de lui trouver un beau coquillage. Je vais l'apporter à la maison. On est pas loin, je crois. Je reviens.
Je me laissais tomber sur le sable froid en compagnie de Sophie.
-J'ai trop bu, dis-je.
-Moi aussi, répondit Sophie. Je trouve Brian adorable, je ne comprends pas pourquoi tu ne le vois pas comme il est.
-Il n'est pas pareil avec toi qu'avec moi. Avec moi, il est brusque, il est méchant parfois.
-C'est parce qu'il t'adore, j'en suis sûre. T'es un peu comme sa sœur. Voilà pourquoi. Mon frère passait son temps à me taquiner quand nous étions petits. Brian t'adore. J'en suis sûre. Tu sais quoi ? Je vais lui demander. HEY BRIAN, BOUGE TON CUL BEAU GOSSE !
-Sophie !! Arrête.
-Quoi ?
Brian se laissa tomber à côté de nous.
-On voulait juste avoir un avis masculin sur la prochaine coupe de cheveux de Sarah. À ton avis, elle devrait se recouper les cheveux ou les avoir plus longs.
Brian me scruta.
-Court, longs, peu importe, les deux lui vont. Mais je sais que tu aimais faire des chignons et des queues de cheval alors garde tes cheveux longs.
-Et qu'est-ce que tu penses de la jupe de Sarah ?
-Elle est sexy. La jupe, je veux dire et..
Son téléphone vibra, il le regarda et il se mit à rire.
-C'est Jay qui est sur le point de conclure.
-Tu peux retourner à la fête et nous laisser, tu sais Brian. On ne va pas t'en vouloir pour autant.
-Jay est entrain de s'envoyer en l'air, Paul doit être entrain de draguer, ton cousin doit être dans son plan à trois et..
-Quel plan à trois..
-Ah pardon, tu n'es pas au courant. Enfin, bref, je n'ai rien de mieux à faire que d'être avec vous. Non pas que la compagnie soit désagréable. En fait Sarah. On fait quoi pour l'anniversaire de John.
-Ah ouui, on en a jamais reparlé. J'avais pensé à un bel appareil photo. Je veux dire que j'ai économisé dernièrement, il doit me rester dans les 150$, si tu peux doubler la mise, je demanderai à Duncan de payer le reste.
-Je peux ouais. Je vais me ruiner, mais je pense que c'est une bonne idée. D'ailleurs Tom veut participer.
-On lui prendra 5$.
-On lui demandera d'acheter une carte pour aller avec, répondit Brian en s'allongeant à côté de Sophie.
-Je commence à avoir froid, dis-je. Je vais aller chercher un pull.
J'allais me lever quand Brian me lança son blouson en cuir dessus. Il avait un sweat.
-Merci Brian. Tu sais que j'adore ce blouson en cuir ?
-Oui, je sais. Vu que j'ai dû aller le chercher dans ta penderie pour le reprendre.
Sophie se mit à rire comme une tordue.
-Ça m'étonne pas. Moi aussi elle me pique des vêtements.
-C'est faux !
-Tu as toujours mon débardeur vert pomme, ma jupe en jean et mon chapeau en tricot pour la plage.
-Non mais.. tu chipotes, tu me les as.. bon okay, je te les ai piqué. J'avoue. Mais j'adore tes vêtements, ils sont toujours de super qualités.
-C'est pas faux.
Nous parlâmes pendant un certain moment jusqu'à ce qu'on entende Paul et Jay venir et que ce dernier sauta sur Brian.
-Alors, bonne baise ?
Jay nous jeta un coup d'œil et je me mis à rire.
-Alors Jay, bonne baise ? Je ne sais pas comment vous faîtes pour coucher avec des inconnues comme ça. Je suis assez admirative.
-Oh tu sais.. l'alcool ça aide.
-Elle était consentante au moins ? demanda Brian.
-Plus que moi, se mit à rire Jay. Mais j'ai pas l'habitude de faire ce genre de choses.
-Ah oui, du coup tu as demandé à Miri de sortir avec toi ?
-Non.
Brian se redressa et regarda son meilleur ami avec surprise.
-Bah pourquoi ?
-Peut-être parce que tu as couché avec elle. Ça ne t'ai pas venu à l'idée que je n'avais pas envie de sortir avec tes restes ?
-Je..
-Elle attend tous les ans que tu reviennes. Elle est folle amoureuse de toi depuis toujours Brian. Si elle s'intéresse à moi, c'est uniquement pour nos liens privilégiés.
-Je ne le savais pas Jay. Tu mérites mieux. Je pensais vraiment qu'elle était attachée à toi en dépit de notre relation. Tu m'en vois désolé.
-De toute façon, il reste quoi ? Un peu plus d'un an de lycée ? Peut-être qu'un canon comme Sarah va débarquer dans mon lycée.
Je me sentis rougir, Brian ricana et se fit taper par Sophie. Paul lui ne dit rien, il se contenta de me regarder.
-On aimerait tous une Sarah. Je te souhaite d'en rencontrer une Jay. J'ai envie de piquer une tête. Quelqu'un vient avec moi ?
-Oui, j'arrive, dit Jay. Je vais pas revoir la mer avant un bail alors..
Il commença à retirer son haut et son jean. Il resta en caleçon. Ce garçon avait bien un corps de mannequin. Je comprenais pourquoi Mary l'avait engagé. Brian suivit les garçons et Sophie posa sa tête sur moi.
-Tu sais qu'ils sont super hot comme ça en caleçon à courir sur la plage limite au ralenti.
-Tu parles de qui ? Du petit frère de mon mec, de mon quasi-frère ou du meilleur ami de mon quasi-frère qui est comme son frère donc qui est comme mon quasi..
-Sarah. Ta gueule. Sérieusement, objectivement parlant, tu n'as de liens sanguins avec aucun d'entre eux. Tu as le droit de les trouver sexy, de te dire que ça pourrait être de super coups sans pour autant passer à l'acte.
-Tu dis ça parce que tu es saoule ?
-Ouais.
Elle se mit à rire et les garçons revinrent en courant. Ils avaient l'air glacé. Nous n'étions pas loin de la maison. Je remarquai que Brian avait déjà emporté des serviettes. Est-ce qu'il voulait aller se baigner avec nous à la base ?
-Vous vous êtes baignés sans moi ?!
-Tu as baisé sans nous, rétorqua Brian à mon cousin Duncan qui venait d'arriver.
-Brian, mon chou à la crème, rétorqua mon cousin en français, tu as envie de baiser avec moi ? Ça peut toujours se faire, mais autant te le dire tout de suite, je suis un actif, pas un passif.
-Heu.. ça va aller mais c'est gentil de proposer mon grand pay de mango.
-J'adore ces pâtisseries, je vais envoyer un message à ma mère pour qu'elle nous en fasse à Pâques.
-Vous savez ce dont j'aurais vraiment envie, dis-je en regardant les étoiles. J'aimerai faire un toboggan. Tu te souviens de ce toboggan génial qu'on faisait quand on était petit Duncan ?
-Ah ouais, j'en ai un trop bon souvenir. On n'a qu'à y aller maintenant.
-Heu.. il doit être dans les.. 2h30 du matin, c'est fermé.
-Et alors ?
Je me redressai pour fixer mon cousin.
-Tu es sérieux là Duncan ? Tu veux y entrer par effraction ?
-Tu n'as jamais rien fait dans ta vie de mal Sarah ? C'est ça ton souci. On s'en fout que ce soit interdit. Au pire, on finira chez les flics et tu appelleras ton oncle pour qu'il vienne nous libérer. Sois cool Sarah. Et on ne va pas commettre un meurtre ! On va juste faire du toboggan.
Je fixai Sophie, et je sus au moment où je prononçais ses mots que l'alcool parlerait à ma place.
-Okay. Mais il faut que je change de chaussures.
Nous rentrâmes à la maison et j'enfilai des baskets.
-Tu es sûre de ton coup ?
C'était Paul, il avait l'air amusé alors qu'il me regardait entrain d'enfiler mes baskets.
-C'était un défi de mon cousin. Je ne peux pas refuser un défi de mon cousin. Tu m'as déjà vu refuser un défi de mon cousin ?
-Jamais. Mais la dernière fois, tu as mangé un piment et ta mère t'a emmenée à l'hôpital.
Il se mit à rire et Il m'aida à me relever. C'était une chose que je n'avais jamais fait, entrer par effraction quelque part. Et c'était.. jouissif. Vraiment. C'était la sensation que je ressentais au porte du parc.
-Je vais passer le premier, fit Duncan, s'il y a un souci, vous courez. Le plus vite possible. Vous vous séparez et vous rentrez à la maison. Compris.
-Je vais passer, dis-je. Si je me fais chopper je suis mineure.
Je me hissais sur le petit muret. Visiblement nous n'étions pas les seuls à vouloir passer, le grillage était défait, je passai et je retombai sur les pieds. J'aidais Sophie à passer. Il n'y avait pas un bruit dans le parc. J'aimais cet endroit. J'entendis des rires quand les garçons arrivèrent à notre niveau. En fait, c'était assez hilarant. Duncan et Jay avaient pris des bouteilles avec eux. J'étais heureuse, j'étais libre et totalement saoule. Je n'étais pas certaine de me rappeler de cette soirée. Nous faisions les manèges des gosses en riant, en buvant. Je n'avais jamais vu Brian comme ça, il avait l'air.. libéré d'un grand poids alors que nous faisions une connerie monumentale. Sophie riait à la folie.
-Hey vous !!
Je tournai les yeux et je vis un gardien avec une lampe torche.
-On s'arrache, tout de suite, lâcha mon cousin.
Je me mis à courir comme une dingue à travers le parc, il y avait une sortie du côté sud. Ils me suivirent tous. Je passais à travers les arbres, je sautais par dessus les petits buissons, piétinant probablement des fleurs au passage, mais je m'en moquais royalement. J'avais les mollets douloureux et les poumons en feu. Mais si je me faisais chopper, j'étais bonne pour finir dans une pension ou dans un cimetière. J'arrivais dans une rue pas très loin. Jay arriva juste derrière et il éclata de rire. Je vis Brian et Paul avec Sophie. Ce dernier la portait. Ses mains étaient éraflées. Elle avait dû tomber. Nous nous regardâmes et je pleurai de rire. J'en tombais au sol. Mais j'arrêtai tout à coup.
-Duncan, où il est ?
-Il a fait diversion, il est parti dans un autre sens.
-Je vais le chercher, dis-je.
Brian me retint par le bras.
-Non. Tu l'as entendu. On va rentrer à la maison. Je suis sûre qu'il est déjà là-bas entrain de rire.
-On ne laisse pas un de nos hommes derrière nous. C'est une question d'honneur.
-Sarah. On rentre, on ne peut pas rester à proximité d'ici.
J'étais folle d'inquiétude et Brian passa son bras autour de mes épaules. Il m'embrassa sur la tempe.
-Je suis certain qu'il s'en est sorti.
Et il avait raison. Nous retrouvâmes Duncan dans une rue pas loin. Quand je le vis, je me suspendis à son cou.
-Je vais bien ma belle. Je vais bien. Je t'ai jamais vu courir aussi vite. Tu as tracé, un truc de malade. Qu'on ne me dise pas que tu es mauvaise en sport !!
Il éclata de rire et nous rentrâmes à la maison, sauf que personne n'avait envie de dormir à cause de la poussée d'adrénaline qui nous avait prise. Nous allâmes sur la plage. Jay et Brian allumèrent un feu et je vis la guitare de Brian dans son étui. Duncan arriva bientôt avec Paul et Sophie, ils avaient fait des thermos de boissons chaudes Heureusement que nous n'étions pas loin de la maison. C'était ultra sympa. Je voyais de la fatigue sur leurs visages éclairés par le feu. Le thé me fit du bien. J'avais soif.
-Merci Duncan pour cette soirée, c'est en partie de ton fait, fit Jay en lui tapant dans la main. Je pensais pas que vous vous amusiez autant en Californie.
-De rien vieux. C'est un plaisir. Si tu as envie de passer du côté de New York, tu me dis, je passe te prendre.
-Depuis le Texas ?
-Je ne suis jamais allé au Texas. Ça me ferait une bonne balade. En fait, vous avez trouvé où vous voulez travailler cet été tous les trois.
-Tu vas vraiment le faire ? demandai-je à Brian. Enfin.. vous.. ajoutai-je en pointant mon doigt sur les trois garçons.
-Bah ouais grave. Et non, on n'a pas déterminé, pas encore.
-Bon au lieu de dire des conneries, tu nous joues un morceau de musique ?! lui lança Jay en tendant le bras pour prendre l'instrument derrière moi.
Brian lui tira la langue mais il prit sa guitare. Il commença à jouer. Il jouait bien. Je ne savais pas moi -même en jouer mais je savais apprécier ce genre de choses. Notamment grâce à Ray. D'ailleurs, il me fit penser à lui avec ses cheveux qui revenaient sur son visage. Il commença à jouer Perfect Two. J'adorais cette chanson, et je commençais à chanter. Il tourna les yeux vers moi.
You can be the peanut butter to my jelly
You can be the butterflies I feel in my belly
You can be the captain and I can be your first mate
You can be the chills that I feel on our first date
Il ne me quitta pas du regard et reprenait les phrases pendant le refrain. J'avais l'impression de me faire Milleriser par Brian, je n'arrivais pas à détacher mes yeux de lui et des flammes qui se reflétaient dans la prunelle de ses yeux.
You can be the prince and I can be your princess
You can be the sweet tooth I can be the dentist
You can be the shoes and I can be the laces
You can be the heart that I spill on the pages
Je me détournais enfin vers Sophie et je vis Paul avec son téléphone entrain de nous filmer. Ils applaudirent.
-Vous êtes bêtes, dis-je en rougissant.
-Tu chantes super bien, me dit Jay.
-Pas tellement non.
-Jay chante comme une casserole. Mais vraiment.
-Il a raison, pour une fois. Je ne sais pas du tout chanter. La musique je l'écoute mais je ne la pratique pas, contrairement à l'autre tapette de Miller.
-Comment ça l'autre tapette ? demanda Duncan en levant le sourcil.
-Arrête de m'appeler comme ça.
-Brian est une tapette à mouche. On l'appelle comme ça depuis qu'on est tout petit. Vous savez pourquoi ? Il devient hystérique quand y'a un Zzzzzzz dans les parages en mode...
Il poussa un cri strident et agita les bras.
-Je fais pas comme ça, se renfrogna Brian.
-Si, tu fais ça parce que tu as peur des abeilles.
-Je hais les abeilles tu veux dire. Et tu les détesterais aussi à ma place.
-Comment on peut haïr les abeilles ? hoqueta Sophie. C'est tout mignon !!
-Brian s'est fait piquer quand on avait 3 ans.
-Et j'ai failli mourir.
-Et il a eu une légère allergie.
-Ça se voit que c'est pas toi qui l'a subi. Enfin, depuis, je te signale que je vais pas dans un parc sans un kit de survie anti-abeilles de merde là. Je hais les abeilles.
-Oui, enfin tu t'es fait repiquer depuis et tu n'as rien eu.
-On ne sait jamais avec mon métabolisme à la mors moi le nœud.
-Les expressions toutes pourries de Brian.. soupirai-je. Duncan, ça va. Tu fais une tête louche..
-Ouais ouais ça va. C'est juste.. un de mes cousins qui m'a envoyé une photo de sa bite. Je sais pas pourquoi. Enfin, il doit être bourré.
-Je te crois pas.
Il me montra son téléphone. Et je penchais la tête.
-Pouah. Il va pas bien ou quoi !!
-Attends, je vais lui répondre qu'il t'a choqué.
-Noooon !
-Trop tard.
Je me mis à rire comme une dingue et je posais ma tête sur Brian. Il passa sa guitare à Duncan qui lui réclama et il passa son bras autour de moi.
-Alors, action ou vérité Sarah.
-Action. Évidemment.
-Bain de minuit à poil.
J'arrêtai de sourire et Brian était hilare. Je commençais à me déshabiller et je sentais le froid. Je me retrouvai en sous-vêtement. Je me tournai vers la mer. Retirai mon soutien-gorge, le balançai par dessus mon épaule et je me mis à courir en hurlant vers la mer. L'eau était glaciale. Je poussai un hurlement et je revins vers le groupe. Duncan avait disparu dans la maison et il revint avec une grande serviette. Il m'enveloppa dedans et me frotta pour me réchauffer.
-Bon Brian, action ou vérité.
Il avait mon soutien-gorge en main et il me le tendit. Je le remis sous la serviette et je me rhabillai.
-Action.
-Embrasse sur la bouche la personne que tu veux.
Il leva les yeux au ciel tout en se mettant debout. Il tourna autour de nous une fois, deux fois, puis il se pencha vers Duncan et lui roula un patin monstrueux. Sophie se mit à crier. Paul resta bouche bée et moi, je ne savais qu'en penser. C'était choquant. Il se détacha de lui et il me fit un clin d'œil.
-Va falloir que tu me dises comment tu fais là avec ta langue Duncan.
-Je ne sais pas si je peux, c'est un secret de famille. Mon père me l'a appris.. je vais lui demander si je peux devenir ton Maître Jedi.
-Ça me va. Qu'est-ce qu'il y a Sophie ?
-Je ne sais pas si je trouve ça marrant ou si je trouve ça excitant.
-Pourquoi mon cousin ?
-Je ne pouvais pas embrasser mes meilleurs amis sur la bouche, je ne pouvais pas embrasser Sophie, il ne restait plus que ton cousin et toi. Autant dire qu'il n'y avait que ton cousin. Voilàààà.
-Je.. en fait, je crois que Sophie a raison. C'est plutôt hot. Va vraiment falloir que j'arrête de kiffer les Yaoi.
-Oh arrête, genre, tu n'as jamais embrassé de filles ? se moqua mon cousin.
-J'ai embrassé Sophie.
-D'ailleurs Sarah ? Tu as embrassé combien de personnes dans ta vie ?
-4 personnes.
-Et c'était qui ?
-Sophie. Marc, et deux autres gars. Enfin breeeef.
-Rho, déjà y'a le mec avec qui t'as perdu ta virginité, et c'est qui l'autre ?
-Je ne sais pas trop en fait. C'était à Seattle.
-Tout ce qui se passe quand tu es à Seattle... ricana Brian.
-Je ne.. je m'étais fâchée avec mes potes, je suis partie prendre un chocolat chaud fans un bar, et un mec m'a offert des verres et il m'a roulé un patin et je dois t'avouer que Bob a failli lui balancer son poing dans la gueule c'était énorme. Enfin.. énorme. Et toi Jay ? Les amours ?
-Ce n'est pas pour moi. J'ai décidé que j'arrêtais les filles pour me concentrer sur mes études.
Les garçons hurlèrent de rire.
-Quoi ?
-Je.. c'est un peu dommage, tu ne crois pas ? intervint Sophie. Tu as vu comment tu es gaulé ?
Ça, c'était Sophie quand elle avait bu. No limit.
-Je veux dire.. bon peut-être que je suis pas objective, mais tu ne peux pas ne pas laisser les filles profiter de ce torse de Spiderman.
-Torse de Spiderman.
-Ouais, Sarah a dit que tu avais le torse d'Andrew Garfield
-Ah ouais ? se mit à rire Brian. Andrew Garfield ? Carrément.
-Bah ouais.
-Non mais attends, mon torse est bien plus beau que le sien.
-Non, affirmai-je.
-Si.
-Attends, j'ai quand même eu l'occasion d'être très proche de toi, crois-moi, tu es pas gaulé comme ton pote.
-Je n'ai jamais vu ton torse moi Brian, commença à bouder Sophie.
Brian se leva, Duncan se décala et il souleva son sweat.
-Je peux toucher ?
-Tout ce que tu veux ma belle.
Il me regarda d'un air goguenard et je me précipitais vers lui pour le plaquer dans le sable. Sophie se mit à rire et en me retournant, je vis qu'elle s'était penchée en arrière dans les bras de Paul. C'était une soirée de dingue. Nous restâmes à rire jusqu'au petit matin. J'étais dans les bras de Duncan. Je tournai les yeux vers Sophie, elle était juste à côté de moi et elle me tendit la main pour que je la prenne alors même qu'elle avait sa tête posée sur Paul. Nous n'avions besoin de personnes. Nous étions liées, pour toujours. J'en avais la certitude, c'était ce que me disait cette main tendue vers moi.
Une fois dans la maison, ce fut le trou noir, le sommeil qui me tomba dessus comme une massue et je me réveillai vers 14h. J'eus la surprise de voir Jay dans le jardin sur un fauteuil. Il était en maillot et en T-shirt, il faisait doux ce matin là.
-Tu n'as pas dormi ?
-Si.. mais.. je ne sais pas quand je reviendrai ici. Je profite de chaque minute.
-Tu as raison. D'ailleurs Jay, je voulais te dire. Ne le prends pas mal surtout mais.. j'ai.. j'ai hérité de beaucoup d'argent. De vraiment beaucoup d'argent et.. je voulais te dire que.. l'an prochain je serai majeure et j'aurais accès à mon argent, si tu as besoin que je te donne ou que je te fasse un prêt pour financer tes études, tu m'appelles. Je sais que c'est bizarre mais.. je sais que tu as des capacités. Alors.. il ne faudrait pas que tu te limites pour une question d'argent. Ne dis rien. Mais.. sache que c'est une possibilité. Ça te dit de venir te baigner avec moi ?
Il accepta et quand nous retournâmes à la maison après une quinzaine de minutes de baignade, ils étaient tous debout. Duncan avait une gueule de bois. Sophie aussi. Nous fîmes une sorte de brunch avec des viennoiseries, des salades composées... C'était les vacances avec son lot de rire. En regardant Sophie et Paul, je n'aurais pas pu imaginer qu'il y avait un tel passé entre eux. C'était l'amitié qui ressortait dans leurs rires. Ils se taquinaient comme si nous n'avions jamais cessé d'être amis.
La fin de journée se passa superbement bien. Nous allâmes à la plage, nous fîmes du vélo, nous retournâmes faire de la planche à voile. Le soir, nous étions morts. Claqués. Les garçons jouèrent à la console. Sophie et moi étions dans le jardin quand la porte sonna.
-VA OUVRIR SARAH.
Je grognais et j'ouvris la porte d'entrée. C'était Papa. Avec Tom et Mary.
-Papa ?
Tom me sauta au cou et il courut dans le salon. Mon père me prit dans ses bras et c'est à ce moment que je compris qu'il n'y avait pas qu'eux. C'est ce que je compris en voyant les McDust, les Harper et mes oncles.
-Genre fiesta ce soir.
-Tu as tout compris Choupi. Ça et aussi parce que je laisse la maison au reste de notre famille pour Pâques. Ils sont juste en avance.
-Marc avait cours jusqu'à 20h ma chérie, il était vraiment dégoûté de ne pas pouvoir venir.
-Oh.. de toute façon, je ne pensais pas le voir avant Pâques Line, dis-je en l'embrassant sur la joue.
J'entendis un petit cri, et je vis Giulia partir des bras de son père et courir. Je pensais qu'elle venait vers moi, je me trompais. Elle passa à côté de moi et courut dans les bras de Brian.
-Briaaaaaaaaan.
Elle devait vraiment être amoureuse de lui. Je ne voyais pas pourquoi elle faisait ça sinon. Lui aussi il avait l'air d'avoir beaucoup d'affection pour elle. C'était attendrissant. Du moins, j'aurais trouvé ça attendrissant si je n'avais pas été jalouse.
-Elle est pas un peu jeune pour toi bonhomme ? se mit à rire Benjamin McDust avec sa discrétion légendaire.
Giulia tourna ses yeux bleus innocents vers Benjamin et elle lui sourit.
-Brian va épouser Sarah quand ils seront plus des grands.
-Lia, arrête de dire n'importe quoi ! intervint mon oncle.
-Mais Papa ! C'est la vérité vrai !
Elle descendit des bras de Brian pour venir me faire un bisou. Elle me prit par la main et me poussa vers Brian. Je trébuchai contre le tapis et il me rattrapa.
-Regarde comme ils sont MIGNONS !
-Qui est mignon ? demanda Tom en arrivant dans le hall. Ah. Eux. Sarah a une tête de tueur là.
Je tournai mon regard noir vers lui et il se mit à courir. Je le rattrapai dans le jardin et nous nous effondrâmes sur le hamac en riant. Cette soirée me rappela de nombreuses autres quand j'étais petite. Cette maison était pleine de vie, elle était faite pour être pleine de vie. Au beau milieu de la soirée, on sonna à la porte. C'était deux bombasses avec des mini-jupes. Duncan eut un sourire gêné et se leva de table.
-C'est bien le fils de James, constata Elijah en reprenant une gorgée d'eau pétillante.
Mon père lui leva le sourcil quand Duncan revint.
-Tu n'es pas censé avoir un petit ami.
-Tu déformes tout oncle John.
Je levai le sourcil, et mon père aussi.
-On devait aller à une fête ce soir, c'est tout.. bon okay. Je plaide coupable. C'est pas de ma faute si je McAllisterise toutes les personnes célibataires que je croise. Mini Miller, mini Evans, je vous donne 25$ chacun si vous allez me chercher une bouteille de limonade, un verre et un citron vert.
Les enfants allèrent directement dans la cuisine.
-Je vois pas où le problème.
-Tu as un petit ami.
-John. T'es mon oncle préféré alors je vais te dire clairement ce que je pense. Ce n'est pas parce que je McAllisterise quelqu'un que je conclus. Et puis, je suis dans ma période gay là, alors..
-Attends.. tu es bi ! s'exclama Elijah. Pourquoi James me l'a pas dit ?
-Parce qu'il est pas au courant.
Duncan contracta sa mâchoire et pointa du doigts les garçons.
-Le premier ou la première qui lui dit, j'emploie un tueur un gage pour vous faire descendre.
Je me mis à rire, Jay aussi. Duncan m'embrassa sur la tempe.
-Vous avez fait quoi hier de beau ? demanda mon père.
-Crise de foie et bain de minuit, répondit Duncan. Bon j'exagère. Pas de crise de foie, mais Sarah a pris un bain de minuit passé et on est resté sur la plage. Avec des thermos de thé et de café.
-Et une guitare, continua Brian.
-L'eau était trop froide, dis-je. Genre méga froide. Quand je pense que Jay, Brian et Paul ont couru à poil dedans, je comprends pas.
-On est pas resté longtemps. C'est pas mon genre d'aimer me geler les cou..
-PAUL ! s'exclama sa mère.
-Rho mais c'est la famille.
-Oui, enfin ce n'est pas parce que tu es en famille que tu es obligé de parler de tes couilles à table, dit son père provoquant l'hilarité de Nicholas Harper et l'exaspération de sa femme.
Après le repas, nous fîmes une balade sur la plage, avec le soleil couchant. Brian, Jay et Paul se mirent à faire un château de sable avec les petits devant la maison. C'est alors que je vis une femme arriver vers nous. Du moins, se diriger vers Eric. Il regarda brièvement dans la direction de sa fille et prit dans ses bras la dame. Je la fixai. Blonde. Grande, Maigre. Je l'aimais pas. Je ne le connaissais pas mais elle me faisait mauvaise impression.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je me suis dit que j'allais venir observer le soleil couchant mon roudoudou.
-J'imagine que ça n'a aucun rapport avec le fait que Giulia a dit que nous venions ici.
-Absolument pas.
Il avait l'air exaspéré mais il souriait. J'arrivai à décrypter son visage.
-Papa !!!
Giulia arriva vers nous en riant et elle stoppa net en voyant la femme blonde.
-Bonsoir Giulia.
Ma cousine leva le sourcil. Elle était mécontente.
-Bonsoir madame.
Purin. C'était bien la fille de mon oncle. Et dire qu'elle n'avait que 6 ans. Elle se tourna vers ma belle-mère et lui fit un grand sourire.
-Tante Mary, viens voir le super château qu'on a fait. Il est magnifique.
Elle lui prit la main et l'entraîna.
-Ta fille me déteste.
-Mais non.
-Si en fait, elle vous déteste, dis-je. Mais si vous lui offrez une poupée, elle vous aimera beaucoup plus. Je suis Sarah. La nièce d'Eric.. vous êtes... ?
Je lui tendis la main en m'attendant à ce qu'elle dise qu'elle s'appelait Anna Wintour.
-Aileen.
Éric me lança un avertissement du regard.
-Ravie de vous rencontrer. J'ai beaucoup entendu parler de vous.
-Vraiment ?
-Oui. Éric m'avait dit que vous étiez canon, il était en dessous de la réalité.
Dans le genre squelettique. Il la présenta à ses amis et Sophie me donna un coup de coude.
-Arrête, ça se voit que tu la juges.
-Je comprends pourquoi Giulia ne l'aime pas.
-Tu abuses. Tu ne la connais pas.
-Je comprends pas l'intérêt de baiser avec une fille qui a l'air de sortir d'un camp de concentration. Je comprends pas le culte de la maigreur.
-C'est peut-être physiologique.
-Je crois pas. On parie combien ?
-Si tu gagnes, tu roules un patin à Brian.
J'ouvris les yeux.
-Okay. De toute façon, je vais gagner. Je suis sûre de moi.
-Tu étais sûre de gagner aussi la dernière fois que tu as fait un pari et tu as perdu.
-Si je gagne, tu roules un patin à Paul.
-Okay. Vendu.
-PAPA ! Est-ce que ça vous dit d'aller prendre le dessert chez le glacier ? Il est ouvert, je l'ai vu tout à l'heure en passant.
Mon père se tourna vers ses amis et vu la tête de gosses de Benjamin et Nicholas, je savais que c'était gagné. J'allais chercher les garçons, Giulia et Mary. Giulia fut charmante avec tout le monde sauf la copine de son père. Elle ne la regarda même pas. Si une seule fois pour lui demander quel parfum de glace elle allait prendre.
-Je ne pense pas en prendre.
-Pourquoi ? Vous n'aimez pas les glaces ?
-Je fais attention à ma ligne.
-Quelle ligne.
Je tournai les yeux vers Sophie qui commençait à se décomposer et à jeter des regards paniqués du côté des McDust.
-Je fais attention de ne pas prendre de poids. Pour ne pas être trop grosse.
Mary l'entendit, se figea et commanda ce que Chris aurait appelé le supplément grosse vache. Chris. Pourquoi j'avais pensé à elle ? Tout à coup, cette idée de prendre de la crème glacée me dégoûta.
-Tu as peur du vent ? lui demanda sérieusement Giulia en fronçant ses petits sourcils.
-Non pourquoi ?
-Parce que tu es tellement maigre que tu pourrais t'envoler.
-Giulia, ça suffit.
La petite fille commença à faire de grands yeux et ses yeux s'humidifièrent.
-Je dis pas ça méchamment.
-Je sais pertinemment pourquoi tu dis ça. Aussi, je te dis d'arrêter.
-Aileen ! demanda Mary coupant court à la conversation. Je crois savoir que vous êtes paysagiste ? Je fais un shooting dans pas longtemps et j'aurais sûrement besoin de vos services, si.. c'est possible ?
Elles se mirent à parler boulot et Eric fit une remarque à voix basse à sa fille qui ignora la copine de son père pendant tout le temps où nous restâmes dans le restaurant. Quand nous rentrâmes à la maison, Eric nous demanda si nous pouvions garder sa fille.
-Je vais aller à l'hôtel.
-C'est ridicule, il y a des tonnes de chambre, lui rétorqua mon père.
-Si Giulia la voit demain matin, elle va me faire une crise, comme à chaque fois. S'il-te-plaît, John.
-Okay, mais on repart à 12h. L'avion de Jay est à 15h et le nôtre à 16.
-Je serai là, je ramène des croissants pour toute la smala. Merci beaucoup.
-Je vais parler à Giulia si tu veux.
-Ne le fais pas, ça risquerait d'envenimer les choses. Je vais aller l'embrasser.
J'arrêtai mon oncle par la main.
-Je peux comprendre que tu l'aimes mais je pense que tu ne te mets pas dans la situation de ta fille.
-Je peux savoir ce que tu veux dire par là ? Parle sans détour.
-Je ne l'aime pas moi non plus. Elle est tout à faut comme les filles qui se foutent de ma gueule constamment au lycée. Elle est cadavérique et hautaine. Et elle ne sait pas comment s'y prendre avec Giulia, c'est pour ça qu'elle préfère Mary et la rousse à la blonde. Elle la trouve méchante.
-C'est ce qu'elle t'a dit ?
-Oui, c'est ce qu'elle m'a dit. Alors, certes, elle n'a pas été très polie, mais tu ne peux pas la forcer à aimer quelqu'un. Elle ne l'aimera jamais. Rentre-toi ça dans le crâne. Je ne veux pas être méchante mais si tu ne l'aimes pas plus que ça... tu devrais y réfléchir. GIULIA, OÙ TE CACHES-TU ?
La petite fille arriva dans la cuisine et elle courut vers son père.
-Papa ? Est-ce que tu m'aimes ?
-Plus que tout.
-Plus que les pizzas ?
-Beaucoup plus que les pizzas.
-Est-ce que demain on pourra aller faire des tours de manège tous les deux ?
-Oui mon trésor.
-Juste tous les deux ?
-Oui mon trésor.
-Tu le promets ?
-Oui. Et si Elijah veut venir avec nous ?
-Oui mais que lui, insista la petite fille.
-Tu vas rester avec Sarah cette nuit.
Elle tourna ses yeux vers moi et elle sourit, ravie. Elle poussa un petit cri et sauta sur place en tapant des mains. Eric la regarda partir d'un air attendri, puis soucieux.
-Tu as raison Sarah. Je vais y réfléchir. Le soir, elle aime..
-Qu'on lui lise une histoire en faisant des voix, compléta mon père. T'inquiète. Je te rappelle que Giulia est déjà venue dormir à la maison.
-De toute façon, je vais la garder dans ma chambre.
Et je le fis, Sophie aussi était venue, et dans le King Size, nous tenions facilement à trois. Lia dormait doucement dans un coin et je parlais avec Sophie, assises dans les fauteuils de la chambre.
-Il faut que je roule un patin à Paul. Han. Dernière fois que je fais des paris, c'est moi qui te le dit.
-Tu le fais maintenant ?
-De quoi ?
-Bah embrasser Paul. Fais-le maintenant. Vas-y.
-Tu crois ?
Elle se leva et je la suivis. J'entendis la voix de Paul dans le couloir et je me cachais dans une des pièces.
-Tiens, tu ne dors pas déjà Sophie.
-Non, j'ai un truc à te dire.
-Je t'écoute.
Je vis Sophie s'approcher de Paul et coller ses lèvres contre les siennes. Il se figea, je le vis à son corps. Elle se détacha et lui sourit comme si de rien n'était.
-Bonne nuit Paul.
Il la rattrapa par le bras, la retourna et l'embrassa avec fougue. Il passa ses mains dans ses cheveux, l'autre sur sa taille, la rapprocha de lui. C'était d'une virilité absolue. On aurait dit une scène de cinéma. Elle finit par se détacher de lui et elle partit en courant vers ma chambre. Paul se mit à rire et posa une main sur ses lèvres. Il rentra dans sa chambre et je courus dans la mienne. Sophie était rouge.
-Il..
-C'était trop sexy. La virilité incarnée.
-Y'avait ta belle-mère derrière. Elle m'a vue, JE VAIS MOURIR. .
-Ne t'inquiète pas. Elle ne dira rien.
Mais le lendemain au petit déjeuner, Mary la regarda avec un petit sourire amusé. Sophie devint rose. Surtout que Paul arriva en maillot de bain.
-Tu ne crois pas qu'il fait froid pour se baigner chéri ? demanda Line.
-Jay et Brian viennent avec moi. On revient dans pas longtemps.
Le téléphone de Line s'absenta et nous restâmes toutes les deux seules avec Mary.
-Je voulais vous dire que ce que vous avez vu hier..
-Je n'ai rien vu du tout hier.
-Merci.
-Cependant, si je peux te donner mon impression par rapport à ce que je n'ai pas vu, c'est que tu as l'embarras du choix. Le jeune geek prometteur et l'athlète blondinet. Choix de folie. Je regrette mes années lycées.
Sophie eut un pâle sourire et la remercia. Ça me fit bizarre de repartir sans elle. Visiblement les amis de mon père avaient décidé de squatter au moins la journée. Mary décida de monter avec moi pour laisser mon père et Tom tous seuls. Je lui fis part de mes impressions sur la copine d'Eric.
-Il avait l'air tellement ennuyé le pauvre. Je pense que personne ne veut présenter quelqu'un à sa famille de cette manière.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Elle s'est imposée. Il ne savait pas qu'elle était là. Et elle lui a forcé la main.
-Je ne l'aime pas du tout.
-Moi non plus. C'est une Moi et Ma Gueule, comme dirait Brian. Elle n'est passionnée que lorsqu'elle parle d'elle. John a eu la même impression. Je suis sûre qu'il le dira à Eric.
-Vu que je lui ai dit qu'elle était cadavérique, méchante et qu'elle me faisait penser aux pouffiasses qui me martyrisaient.. je crois qu'il va la larguer.
-De toute façon, si j'ai bien compris, c'est une de ses copines.. alors.. ce ne serait pas tragique.
-Ouais, tu dois avoir raison. Tu sais que je suis triste de voir Jay partir ? Brian avait l'air très heureux cette semaine.
-C'est ce que j'appelle l'effet Jay. Il a une très bonne influence sur lui. Brian est un tout autre garçon avec son ami. Bon, c'est vrai qu'il a changé depuis mon mariage, dans le sens positif du terme, je crois que ça lui fait du bien d'avoir un homme à la maison. Je veux dire, un homme qui peut lui servir d'exemple.
-Il n'était pas comme ça avant ton mariage ?
-Il.. Quand son père est parti, Brian s'est créé une armure infranchissable. Et à un moment donné, je n'arrivais plus à l'atteindre. Il est très borné, c'est un trait de famille. Mais depuis que ton père est là.. il redevient le petit garçon que j'ai connu. Le petit garçon tendre et affectueux. Tu sais quand il était petit, il était exactement comme Tom. Curieux, rieur. Et petit à petit il est devenu froid, sarcastique. Si tu savais à quel point j'en veux à Alessandro de lui avoir fait ça.
-Alessandro ?
-Il a cessé d'être un enfant le jour où il a compris qu'on ne serait que tous les trois. Il s'est mis en tête qu'il devait devenir un homme et il a cessé d'être insouciant. Il a grandi trop vite. Et je m'en veux aussi parce que ça devait être mon rôle de prendre soin de lui et non pas le contraire.
-Je crois que tu es très dure avec toi-même Mary. Ce n'est pas de ta faute si son père est un déserteur. Il n'était pas obligé de démissionner de son rôle de père même s'il voulait démissionner de son rôle de.. mari. Et puis.. Brian peut être froid, sarcastique. Mais il est très protecteur et il est gentil. Et il a un rire communicatif. Jay m'a dit que c'était juste un rôle qu'il jouait.
-Il t'a dit ça ?
-Il m'a dit que c'était pour se protéger. Je crois que ton petit garçon sensible est toujours là. Peut être que mon père lui permet juste de se reposer en tant que protecteur. C'est tout.
-Tu es très mature pour ton âge.
-Comme dirait Brian, j'ai décidé d'avoir une vie sentimentale d'adulte, il faut bien que le reste suive, non ?
-Ce n'est pas faux. Excuse-moi une seconde. Oui Kelly ?
Elle leva les yeux au ciel en répondant au téléphone.
-Est-ce que tu as regardé dans le dossier de mon bureau. Oui. Bah voilà, tu vois que ce n'était pas difficile. Si je t'ai laissé les commandes, c'est parce que je supposais que tu étais compétente.. Alors ne m'appelle qu'en cas de graves problèmes. Je ne te revois pas avant une semaine, évite de faire fuir tous nos sponsors.
Je me recroquevillai, dans le genre froid... Mary était un maître. Nous arrivâmes à la maison et je fis ma valise. Je ne savais pas trop quoi prendre pour aller chez Grand-Mère. Je pris des pulls, des robes et des jeans. On frappa à la porte de ma chambre. C'était Jay.
-Je voulais te remercier d'avoir été aussi gentille avec moi pendant tout mon séjour.
Il me serra contre son torse musclé. Ne pense pas à Andrew Garfield. Ne pense pas à Andrew Garfield et au fait qu'il va apparaître dans le prochain Eighteen. Il se détacha de moi et m'embrassa sur les deux joues.
-J'ai passé un excellent moment et c'est en partie grâce à toi. Merci beaucoup pour ça.
Je ne savais pas quoi dire alors je me contentais de l'embrasser aussi sur la joue. Le moment le plus émouvant était sûrement à l'aéroport quand ils se dirent au revoir, je ne voyais pas la tête de Jay, seulement celle de Brian. C'était de la tristesse. De l'émotion à l'état pur.
-Prends soin de toi Jay.
-Oui, on se revoit cet été. Tu vas me manquer Miller.
-Ouais. tu embrasseras mes grands-parents de ma part.
Il le regarda partir vers le sas et quand il se tourna de nouveau vers nous, il avait repris sa tête de connard. Je le vis immédiatement. Même Mary le vit parce qu'elle leva les yeux au ciel.
-Bon, c'est pas tout mais.. on doit y aller non ?
Il passa devant moi sans un regard. Où était le Brian de Malibu ? S'était-il envolé avec Jay ? Duncan me pinça la joue.
-Fais pas cette tête. On va passer une semaine dans le manoir hanté de Grand-Mère Picsou. Ça va être... sensas !
Je plissais des yeux me demandant ce qui était le pire : passer une semaine chez ma Grand-Mère que j'adorais mais qui avait une certaine tendance à critiquer ma façon de m'habiller, ou alors le fait que mon cousin si cool employait une expression des années 70.
-Ouais comme tu dis.
-Ne sois pas en stress comme ça Sarah, me dit-il. Dis-toi que je vais devoir dire à mes parents que je pratique de temps à autres la sodomie avec un mec, et que je ne sais pas du tout comment ils vont réagir.
-Tu penses qu'ils vont mal le prendre.
-Comme je l'ai dit à ton père... ils peuvent très bien mal le prendre. On peut être tolérant avec les autres mais pas avec sa famille.
-Si James te fait la moindre remarque ou ta mère,.. ou s'ils réagissent comme ma Grand-Mère avec Elijah, sache que je serai solidaire avec toi et que je ne lui adresserai plus jamais la parole. Plus jamais. Mais je ne pense pas qu'ils seront intolérants. Tu n'es pas déviant ou pervers, tu es juste né comme ça. Tu n'y peux rien. Et si Dieu t'a fait ainsi.. je ne vois pas quel homme sur cette terre peut te juger.
Duncan baissa le regard et se passa une main sur les yeux.
-Tu sais, je joue souvent à l'adulte accompli mais dans le fond, je suis qu'un gosse. Ça me touche vraiment ce que tu dis là Sarah.
-On n'est tous les deux des gosses et on a toute notre vie pour apprendre à être des gens ennuyeux et bien sous tout rapport et puis... comment a dit Grand-Mère déjà ? Tu n'es pas le seul bi-curieux de la famille !
Il se mit à rire et m'embrassa sur la tempe. Dans l'avion, il se mit à côté de moi et me tint à la main pendant le décollage. Dans quelques heures nous serions en Pennsylvanie. Ça me faisait bizarre de penser que je serai si près de l'endroit où vivaient les Atlas Wild Child. D'ailleurs Clive ne m'avait pas rappelé, il m'avait sûrement oubliée.. ou alors il avait tué Ray de ses propres mains.
-Choupi ?
Je tournai les yeux vers mon père.
-Donne un coup à Duncan.
Duncan écoutait de la musique et il retira son écouteur quand je lui filai un coup de coude. Il se pencha par dessus moi. Mais mon père nous fit signe de bouger. Il embrassa sa femme qui avait les yeux fermés et il se dirigea vers le salon lounge. C'était ça qui était cool dans les premières classes. Les canapés. Mon père commanda un jus d'ananas.
-Parait qu'il y a un invité mystère, tu sais qui c'est ?
-Aucune idée.
Mon père eut une moue un peu dégoûtée.
-Hum.
-T'inquiète pas John. Je suis sûr que c'est une bonne surprise.
J'espérais aussi et en voyant la tête de mon père, lui aussi l'espérait.
-Ne t'inquiète pas Papa.. je suis sûre que tout ira super bien.
Je lui souris et il m'embrassa la main.
-Je ne sais pas ce que je ferai sans toi mon bébé. Je t'aime.
Il m'embrassa et je me fourrais dans ses bras. Le voyage allait être long, mais dans les bras de mon père, tout allait bien. Tout allait bien jusqu'à ce qu'une hôtesse s'avance vers lui.
-Pardonnez-moi, Dr McAllister ?
-Oui ?
-Est-ce que vous pourriez me suivre ?
-Il y a un souci ?
-Une femme est sur le point d'accoucher et il semblerait que vous soyez le seul médecin à bord, je suis navrée du dérangement.
Elle semblait vraiment gênée, mais mon père.. enfin Dr Papou était le meilleur. Quelques minutes plus tard, il m'envoya chercher, ce que je trouvais vraiment bizarre, mais je suivis l'hôtesse. Mon père avait un stéthoscope dans les oreilles. Il me fit signe d'approcher. Et je l'entendis parler en français à la dame, qui semblait paniquer.
-Sarah, super tu es là ! Tu peux prendre le stétho et me dire ce que tu entends ?
J'entendis les battements du cœur du bébé. C'était ultra chou. Mon père me sourit.
-Je veux que tu fasses un truc pour moi, je veux que tu tapes la mesure de son cœur sur l'accoudoir avec exactitude. Je veux pouvoir suivre le rythme cardiaque du bébé en temps réel compris.
-Je suis le monitoring ?
-Tu es le monitoring.
Son ton n'admettait aucune réplique. Je vis une hôtesse venir pour tenir la main de la femme. Je suivais scrupuleusement ce que me disait mon père. Et soudain je sentis le rythme s'accélérer. Je vis au regard de mon père que cela ne lui faisait pas plaisir, du tout. Je souris et je demandais en français à la dame si elle savait le sexe du bébé.
-C'est une fille.
-C'est votre premier bébé ?
Elle secoua la tête. Visiblement les contractions se rapprochaient, puisque mon père demanda de l'eau chaude et des serviettes. Il se lava consciencieusement les mains.
-Non, ce n'est pas possible, je peux tenir jusqu'à l'arrivée. Je ne vais pas accoucher en plein air.
-Je suis désolé, mais elle n'est pas d'accord, elle veut voir le monde. Ne vous inquiétez pas, la rassura mon père en lui prenant la main délicatement. Tout va bien se passer.
Il s'adressa ensuite à l'hôtesse en lui demandant d'aller chercher Mary. Ma belle-mère arriva et elle se plaça directement derrière la dame en lui parlant dans sa langue.
-Papa.. je n'entends plus rien.
Il me prit le stétho des mains, il me l'arracha plutôt et il le repositionna.
-Il a bougé, c'est pour ça trésor. Tu peux aller rejoindre les garçons maintenant, je n'ai plus besoin de toi. Merci mon ange.
Je me levai et je partis rapidement. Brian m'attendait pour avoir des détails croustillants. Mais je n'en avais pas. Je ne pensais pas qu'un accouchement pouvait durer aussi longtemps. Tom était entrain de dormir et Duncan aussi. Quand mon père revint, il demanda de l'eau et il but une longue gorgée.
-J'avais pas fait d'accouchement depuis mon internat. La vache. J'ai jamais autant flippé de toute ma vie.
-Tu es sérieux ? Tu avais l'air si calme.
-Ce n'était pas le moment de paniquer. Maintenant, je vais aller piquer un somme, je suis claqué. Oh en fait, elle a appelé sa petite fille Sarah.
Elle l'avait appelé comme moi. C'était tellement mignon.
-Papa ?
Il se retourna alors qu'il était sur le point de retourner à ta place.
-Je crois que.. tu sais quoi ? Va te reposer, je te le dirai tout à l'heure. C'est pas urgent.
Brian attendit que mon père soit hors de vue pour me pincer le bras.
-Tu voulais lui dire quoi ? Que tu es enceinte ?
-Non mais ça va pas la tête ? T'es malade ?! Je crois que je sais ce que je veux faire plus tard. C'est tout.
-Oh, c'est un sujet ennuyant quoi. C'est la première fois que je vais dans un avion où y'a un bar.
-Voyage longue durée oblige.
-Richesse oblige.
-Amen. D'ailleurs.. je ne t'ai pas dit, mais j'ai dit à Jay que si éventuellement il avait besoin d'argent, il pouvait me demander.
-Pardon ?
Il commença à s'étouffer avec son verre de Perrier.
-Oui, j'ai hérité de beaucoup d'argent. Je sais que ma famille me paiera mes études. Alors j'ai de l'argent à traîner.. bon pas à traîner mais pour moi ça me semblait normal. Et puis, il n'a pas accepté alors...
-Il est très fier, je pense que tu as dû plus ou moins le vexer.
-Non, je lui ai dit que s'il voulait je pouvais lui faire un prêt. Ce n'était pas de la charité.. enfin pas de mon point de vue et je lui ai dit que c'était juste une option pas une obligation. Enfin... pourquoi tu me regardes comme ça.
-Tu es une chic fille Sarah. Contrairement à tout ce que peuvent dire les filles du lycée, tu es une fille bien. Ne change pas, ou change en mieux. T'as un grand cœur. C'est un atout dans la vie. J'en suis persuadé.
Il me sourit en coin et se leva pour rejoindre sa place. J'avais un.. grand cœur ? C'était bien la première fois qu'un compliment de Brian me touchait autant. Ou alors c'était son sourire et son regard très doux qu'il avait posé sur moi. Il nous restait encore quelques heures de vols et j'avais bien l'intention d'en profiter pour me faire chouchouter.
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