Kinderschokolade
-Sérieusement Sarah ? Tu as mis un jean troué ?
Mon père me regardait d'un air désespéré alors que nous sortions de l'avion. Il n'avait pas remarqué mon jean.
-Je croyais que tu n'avais plus ton mot à dire sur mon habillement.
-Non mais.. Sarah. Grand-Mère va me faire une réflexion. C'est moi qui te le dit.
-Mais non !
Duncan eut un ricanement et je le bousculai. Il faisait plus froid en Pennsylvanie qu'en Californie. J'avais pensé à prendre un gros sweat avec moi. Mon père avait loué des voitures et visiblement, il s'était gardé la voiture de sport pour aller avec sa femme nous laissant avec Tom. Frimeur. Pensai-je. Duncan prit le volant. Nous avions 35 minutes de route entre l'aéroport et Kintnersville où se trouvait la résidence de ma Grand-Mère. Je montai devant avec Duncan, laissant les deux autres à l'arrière. Brian hoqueta en arrivant devant le portail de la propriété.
-Quand je pense que tu m'as fait une remarque sur la maison de mes grands-Parents.. tu avais omis de préciser que ton arrière Grand-Mère vivait dans un vrai Manoir !
-Héritage familial de sa famille à elle. Le fief des McAllister est en Californie. Pas celui des Johnson. Mon arrière grand-mère fait partie de la haute bourgeoisie. Je croyais que tu l'avais vu. Son mari et elle sont revenus s'installer rapidement ici en fait après leur mariage. Ensuite, ils sont partis habiter en Californie pour suivre le père de Papa et quand il a merdé, ils ont fait la navette. À la mort de mon arrière Grand-Père, elle est revenue ici. Mais maintenant, elle veut partir à New-York ? Je crois que la campagne lui pèse.
-Vous allez hériter de ça. Wow.
Duncan se gara devant la porte et jeta les clefs à un garçon que je ne connaissais pas.
-Heu.. c'est quoi ça ?
-Picsou a embauché du personnel pour Pâques. Des domestiques. C'est cool non ?
-Heu non. Je trouve pas ça cool. Regarde comme il est jeune !
Il était surtout super mignon.
-Et canon. Putain, je vais en faire mon goûter.
-Duncan !
-Je déconne.. à moitié. Regarde, il me mate.
En effet, le groom le matait. Je levai les yeux au ciel en prenant mon air exaspéré.
-Sarah ! Cesse de lever les yeux au ciel ! tu sais que je trouve ça..
-Inélégant. Par contre toi tu l'es Grand-Mère. Tu es resplendissante !
Elle venait d'embrasser Mary sur la joue et elle arrivait dans sa robe en satin. L'élégance incarnée.
-J'aurais adoré dire la même chose de toi mais quel est ce pantalon ! John ! Tu pourrais donner suffisamment d'argent à ta fille pour qu'elle se rachète des jeans !
-Elle a suffisamment d'argent, de vêtements, mais mademoiselle estime que c'est à la mode.
Mon père me jeta ce petit regard qui voulait dire : Je te l'avais dit. Heureusement que nous n'avions pas parié. Amélia me prit dans ses bras et me scruta.
-Tu as petite mine. Tu devrais aller te reposer, je ne veux pas que tu couves quoi que ce soit. Duncan, il va vraiment falloir que tu penses à te couper les cheveux mon garçon, lui dit-elle en l'embrassant.
-J'aime avoir les cheveux longs.
-Avoir les cheveux longs c'est une chose, avoir une coupe qui ne ressemble à rien, c'est une autre chose.
Je rentrai dans la maison avant qu'elle ne continue. Elle était incroyable. Je vis des gens que je ne connaissais pas avec nos bagages en main. J'entendis deux cris et je vis mes cousines McAllister foncer sur mon père. Valentina arriva tout sourire et embrassa Mary près de moi avant de me serrer contre sa poitrine. J'entendis la voix de Tom, qui parlait de Marc Twain.
-Salut M'man.
-Attends deux secondes toi.
Duncan s'arrêta.
-Depuis quand on ne fait plus de bisous à sa maman ?
Il la souleva dans ses bras, fit un tour avec elle et l'embrassa sur la joue. Il lui parla trop rapidement en espagnol pour que je comprenne. De toute façon, ça ne m'était pas destiné. Les jumelles embrassèrent Mary et elles me regardèrent.
-Laquelle est laquelle ?
-Becky à gauche, Abby à droite.
Elles sourirent et penchèrent la tête du même côté.
-Tu as fait la course ? Demanda Becky.
-Non pourquoi ?
-Parce que ton jean est troué comme si tu étais tombé pendant la course., répondit sa jumelle.
-Je l'ai acheté comme ça.
-C'est bizarre, répondit Abby
-Très bizarre, poursuivit sa jumelle.
-BRIAN !! s'écria la première en tapant des mains et en courant vers le fils de Mary.
-Salut Becky, fit-il en la soulevant pour l'embrasser. Salut Abby, continua-t-il en faisant la même chose. Vous vous souvenez de mon frère Tom ?
-Oui. On avait bien ri au mariage d'oncle John.
-Viens avec nous ! Grand-Mère Amélia a installé un toboggan GIGANTESQUE dans le jardin derrière.
Elles prirent Tom par la main avant de courir dehors avec lui. Il jeta un regard un peu paniqué à son frère.
-Elles sont trop mignonnes tes cousines, pourquoi tu n'es pas comme elles ?
Il me nargua et se rendit dans le salon comme les autres. Personne ne l'avait entendu sauf moi. Je soupirai. J'allais devoir tenir une semaine comme ça.
-Où est James, et Papa ?
-Ton père a rejoint son frère dans le grenier, je ne sais pas trop ce qu'ils cherchent.
-Ah.
-Est-ce que tu pourrais montrer sa chambre à Brian, je l'ai installé dans la chambre à côté de la tienne.
-Heu.. ouais, suis-moi.
J'avais ma chambre attitrée et Grand-Mère avait donné à Brian la chambre qui pouvait communiquer avec la mienne. Nous avions notre aile de la maison et les parents une autre. Ce n'était pas plus mal.
-Ta chambre, ma chambre, mais ne te sens pas obligé de venir dans la mienne sous prétexte qu'elles communiquent.
-C'est bizarre comme système.
-Non, c'est d'origine. À l'époque les époux ne dormaient pas dans la même chambre et il y avait des pièces communicantes pour que monsieur puisse faire sa petite affaire et laisser madame dormir avec son assaut brutal.
-Tu es gravos. En tout cas, c'est magnifique et grand. Je vais aller prendre une douche.
-La salle de bain est de l'autre côté.
J'allais dans ma propre chambre où mes affaires étaient déjà là. Je me lavai moi aussi et je me changeai pour mettre un jean non troué et un sweat d'Harvard. Je descendis dans le salon et je vis mon oncle James. Je m'assis juste à côté de lui et il posa sa tasse sur la table pour me prendre dans ses bras.
-Tu as vu la tête que fait ton père, il est jaloux.
-Pas du tout ! s'exclama son père;
-Si un peu, il fait ce truc avec son nez là.
Mon père se toucha le nez et j'éclatai de rire.
-Vous avez passé un bon moment à Malibu ?
-Oui, c'était super. Je suis contente d'avoir passé du temps avec Kei.. Duncan. D'ailleurs il est où ?
-Il est avec ses sœurs. Tu sais que j'aime bien ta coupe de cheveux un peu plus courte ? Ça fait longtemps que tu les as coupé ? me demanda ma tante Valentina.
-En janvier, mais ils mettent longtemps à repousser je trouve. Je devrais prendre de la levure de bière, je pense.
-Pourquoi tu les as coupés ?
Je rougis, je ne m'y attendais pas du tout.
-C'était pas voulu, c'est quelqu'un qui me les a coupé.
-Pardon ?! s'exclama mon père. Sarah !
-Mais la personne m'a présenté ses excuses alors. J'ai considéré que ce n'était pas un souci. En plus, tout le monde m'a dit que ça m'allait bien. Papa. Arrête.
-Arrête quoi.
-C'est du passé. Brian, tu peux m'apporter une tasse de thé stoplait ?
-S'il-te-plaît, me reprit ma grand-mère Amélia.
Il me l'apporta et s'assit à côté de ma grand-mère. Il portait la chevalière qu'elle lui avait offerte.
-En fait Sarah. Tu m'as dit que tu savais ce que tu voulais faire plus tard ?
-Je pense que je vais tenter médecine.
Le visage de mon père s'illumina et il m'adressa un grand sourire.
-Tu sais qu'il y a des maths et des sciences ? me taquina Brian.
-Oui, je sais. Mais.. je crois qu'il faut que j'arrête de me rebeller contre ma nature profonde. Je suis faite pour ça. Je le sais depuis le premier jour où je suis entrée dans un bloc. Ce jour où j'ai touché un cœur humain. Ça ne m'a pas dégoûté, ni rien.
-Y'a que deux solutions, soit tu as l'âme d'un chir, soit tu es une psychopathe, répondit James. Je penche pour la solution numéro deux, en ce qui me concerne.
-Moi aussi, dis-je.
Je me blottis un peu plus contre mon oncle et je finis par m'assoupir. Je me réveillai quand j'entendis mes cousines revenir en criant.
-Je t'ai écrasé. Excuse-moi.
-Mais non bébé Sarah.
Il m'embrassa la joue tendrement.
-On t'a dit que Papa a mis au monde un bébé dans un avion ?
-Non, je n'étais pas au courant. Tu veux arrêter la cardio pour faire partie de la brigade du vagin Johnny ?
-Ne m'appelle pas comme ça, James.
-Désolé. J'avais oublié.
-Et pour répondre à ta question, je ne fais pas partie de la brigade du vagin. Néanmoins, quand le 4è McAllister viendra au monde, je pourrais l'accoucher.
Le visage de James se décomposa.
-Pas question que tu approches du vagin de ma femme mec.
-Les garçons ! Pourriez-vous arrêter ?! s'exclama leur grand-mère. Que vous êtes agaçants quand vous êtes tous les deux,
Le téléphone sonna et je vis la bonne d'Amélia la prévenir que c'était ma Grand-Mère Maddie. Elle se leva pour prendre sa belle-fille au téléphone dans la pièce à côté.
-Ce que je trouve drôle, en fait, continua mon père en scrutant mon oncle, c'est que tu n'as pas nié.. pour le 4è..
-C'est peut-être parce qu'il est déjà en route..
Je vis ma tante lancer un regard meurtrier à mon oncle. Il blêmit. Visiblement, il ne devait pas le dire.
-Mais si tu dis quoi que ce soit à Maman, je te cogne.
-Pardon ?
C'était Duncan. Il était dans l'embrasure de la porte. Il était bouche bée.
-Putain, pourquoi je suis le dernier au courant sérieux ?!
-Personne ne l'était en fait, répondit sa mère en fusillant mon oncle du regard.
Duncan leva les yeux au ciel et partit l'embrasser.
-Autant vous le dire tout de suite, je me réserve le droit d'aller faire les courses avec lui ou elle, rien de mieux pour draguer qu'un bébé. J'espère que j'aurais mon mot à dire sur le prénom ou les prénoms.
-Comment ça les prénoms ? dis-je. Ce sont des jumeaux ?
-Non. Enfin, j'espère pas, ma première écho est la semaine prochaine.
Je vis ma grand-mère Amélia, elle s'arrêta et ouvrit les yeux.
-Grand-Mère ?
-Vous allez avoir un bébé ? Rien ne pouvait plus me faire plaisir !
Mon oncle me poussa pour aller prendre sa grand-mère dans les bras. Elle lui pinça les joues et mon père commença à rire.
-Par contre Maman n'est pas encore au courant alors..
-Tu auras tout le temps de la prévenir, John et toi allez la chercher à l'aéroport dans 3h. Je suis tellement contente. Mon cinquième arrière petit-enfant.
-Grand-Mère Amélia ?
Elle se tourna vers Tom.
-Est-ce que je peux aller prendre un livre dans la bibliothèque.
-Mais oui bien sûr poussin.
Tom repartit avec l'une de mes cousines. Je jetai un coup d'œil à Brian. À quoi pensait-il ? Quand mon père et mon oncle partirent pour chercher ma Grand-Mère paternelle, je m'approchai du piano pour jouer un morceau mais au dernier moment, je ne le fis pas. Je croisai le regard de mon arrière grand-mère. Ça faisait des années que je n'avais pas joué ici.
-Tu permets ?
Brian s'assit à côté de moi et caressa l'instrument d'un air connaisseur. Et il joua un morceau. Ses doigts virevoltaient. Il me fit penser à Chuck. Bon, il n'était pas un virtuose de la musique mais il se débrouillait vraiment bien. Je me levais pour aller vers la petite bibliothèque. Il y avait des livres dans tous les salons de la maison. Je pris la chemise avec les partitions pour les apporter à Brian, puis je pris mon téléphone et je téléphonais à Ray. Une fois. Deux fois. On décrocha à la troisième sonnerie.
-Oui ?
-C'est Sarah.
-Salut.
Il n'avait pas l'air ravi.
-Attends, c'est tout ? Tu me dis juste Salut ? Je me suis fait un sang d'encre pour toi, espèce de crétin ! Et toi tu me dis juste salut. Tu sais quoi ? Va te faire foutre Ray McClunsky.
Je raccrochai furieuse. Mon téléphone sonna, je décrochai.
-Je ne veux pas te parler espèce d'abruti. J'étais de bonne humeur et là, tu me fous les nerfs !
Il y eut un silence.
-Okay. Je ne sais pas ce que je t'ai fait mais okay.
-Marc !
Il raccrocha. Et merde. Je le rappelai tout de suite. Il décrocha mais ne dit rien.
-Désolée, c'est un pote qui m'a saoulée. Il avait disparu, je me suis fait un sang d'encre et il m'a limite envoyé chier dans sa façon de parler. Je suis désolée.
-Okay. Je me disais aussi. Tu es bien arrivée chez ta Grand-Mère ?
-Ouais, il fait super beau d'ailleurs, je suis dans le jardin. J'ai passé vendredi soir avec tes parents !
-Oui, je sais, ils me l'ont dit, j'étais un peu deg de ne pas être là, d'ailleurs. En fait, si je t'appelais, c'était pour savoir si ça te dirait d'aller à un concert avec moi en mai.
-Un concert ? Un concert de quoi ?
-Maroon 5.
Je poussai un cri.
-Alors, tu veux venir ?
-Tu déconnes ??? Bien sûr que je veux venir !
-Je m'en doutais, je te prends une place alors. En fait pour ton pote.. s'il a disparu, peut-être qu'il se sent un peu..mal à l'aise. Je pense que tu devrais le rappeler et être gentille avec lui.
-Genre, je ne suis pas gentille ?
-Si tu lui as parlé du ton que tu as employé avec moi, non ce n'était pas gentil, du tout.
-Mais il m'a gavé.
-Oui mais c'est ton ami Sarah. S'il est parti de chez lui c'est qu'il avait un problème. Rappelle-le.
-Tu as raison mon chéri. Je t'aime. Tu embrasseras ta famille de ma part ?
J'appelai Ray de nouveau.
-Sarah.
-Je me suis inquiétée pour toi. On s'est tous inquiété pour toi et je trouve vraiment désinvolte de ta part de me répondre comme ça. Par juste un.. Ray ?
J'entendis des sanglots de l'autre côté du téléphone.
-Ray ?
-Je suis désolé.
Je m'assis sur le rebord de la fontaine, les jambes coupées.
-Je suis tellement désolé. Je n'en pouvais plus.
Il était entrain de craquer. J'avais envie de pleurer de l'entendre comme ça. j'aurais eu le téléphone de Sophie à côté, j'aurais envoyé un message à Clive, mais là, je ne pouvais pas.
-Tu n'en peux plus de quoi ?
Ses sanglots me bouleversaient.
-De ma vie. Je n'en peux plus.
-Oh Ray, ne dis pas des choses comme ça !
-Je me sens oppressé. Je n'arrive plus à respirer. Sarah.. je me sens vraiment mal.
-J'arrive.
-Tu ne peux pas.
-Je suis à 1h30 de route de New York. Quand je te dis que j'arrive, j'arrive.
-Quoi ?
-Je suis en Pennsylvanie chez ma grand-mère. Tu ne vas pas bien, je vais demander à Papa de me passer la voiture.. ou alors j'arrive en avion.
-Tu ne peux pas faire ça. Sarah.
-Si je peux, et je vais le faire.
-Pas le jour de la veillée pascale. Il y a moins d'avion, tu ne pourras pas rentrer chez toi.
-Mais tu ne vas pas bien Ray. Je ne peux pas te laisser comme ça.
-Viens chez moi lundi. Ou mardi. Ce serait mieux. Ma mère sait pour ma petite fugue. J'ai beau être majeur, je me suis fait priver de sortie comme une merde.
Je me mis à rire. Je ne pus m'en empêcher.
-Je ne vois ce qu'il y a de drôle.
-Soyons bien d'accord Ray. À la place de ta mère, je te priverai de sortie jusqu'à tes 30 ans. Easy. Et en plus je te sucrerai ton argent de poche.
-Heureusement que tu n'es pas ma mère, marmonna Ray.
-En plus je te filerai la fessée.
-Oh merde.
Il se mit à rire et moi à rougir. J'avais vraiment dit ça ? Il était hilare.
-Je crois que le pire, c'est que ça ne me dérangerait pas du tout que tu me mettes une fessée.
-Ray, tu deviens un peu crade là.
-Désolé. Oh la vache. Ça faisait des jours et des jours que j'avais pas ri Sarah.
-Clive t'a démonté ?
-Il m'a soulevé par le col et il m'a secoué. Je plaisante pas. Et il m'a collé une baffe de ta part. Aussi.
-J'étais morte d'inquiétude. Tu te rends compte qu'on a piraté ton téléphone pour savoir où tu étais ? Ne me refais jamais plus un truc pareil. Tu comprends ? Fais ce que tu veux aux autres mais pas à moi. Promets le moi.
-Je te le jure.
Mes cousines arrivèrent en criant et elles me poussèrent dans la fontaine. Je levai le bras pour sauver mon téléphone. Je me redressai et j'hurlai.
-Ray. Deux secondes, faut que j'aille tuer mes cousines, elles viennent de me balancer à la flotte.
-Okay. Salut !
Je courus après mes cousines et j'en attrapai une. Je ne savais pas trop quoi faire ? Prendre Abby pour taper sur Becky ?
-DUNCAN !!!! SARAH EST ENTRAIN DE FAIRE DU MAL À BECKY.
Mon cousin sortit et me vit, trempée. Il fronça les sourcils et prit sa petite sœur dans les bras.
-Je propose un bain pour les demoiselles !
-NOOOON, hurla sa sœur en riant. LÂCHE MOI JUDAS !
Il ne la lâcha pas et l'entraina jusqu'à la fontaine avant de monter dedans avec elle. Elle riait à la folie. Je fis la même chose avec sa jumelle. Quand nous rentrâmes à la maison, Valentina nous fixa comme si nous étions tous fous. Ma grand-mère leva les yeux au ciel. Je faillis lui dire que c'était inélégant.
-Allez vous changer mes chéris, vous allez attraper la fièvre !
Tom était assis sagement dans le salon, devant la cheminée avec un livre. Il leva les yeux, sa bouche se tordit en un sourire et il reprit sa lecture comme si de rien était. Je me changeai et je trouvais Brian entrain de faire du Tai Chi dans sa chambre. Je fixai son dos musclé.
-Tu peux entrer tu sais ?
-Comment as-tu su que j'étais là ?
-Je pensais que c'était ta cousine. Mais entre quand même. Viens mater mes muscles.
-T'es con. Tu peux m'apprendre, parait que c'est très bon pour l'équilibre.
-Toi tu es tellement maladroite que tu risquerais de te casser une cheville.
-Justement ?
-Okay, enlève ton sweat. C'est pour corriger ta posture.
Il me guida doucement. D'ailleurs, il ne me quittait pas des yeux. C'était amusant, intense surtout. J'avais l'impression d'avoir une boule d'énergie entre les mains. Nous fûmes interrompus par mon père.
-Je voulais juste vous dire qu'on est rentré. Tai Chi ?
-Oui, on a fini pour aujourd'hui.
-Tu as l'intention de m'apprendre un truc à chaque vacances ? Ça ne me déplait pas du tout. J'aime bien. On reprend ça tout à l'heure.
-Demain matin, c'est mieux. Je viendrai te réveiller.
Je lui souris et je pris la main que mon père me tendait. Ma grand-mère était là. Mais elle n'était pas seule. Je vis un déplaisir à peine feint sur le visage de James.
-Sarah, je te présente Roger. Le petit ami de te grand-mère.
Je la vis rougir comme une midinette. James leva les yeux au ciel derrière et il se prit un coup de coude de sa femme.
-Ravie de vous rencontrer monsieur.
-Appelle moi Roger.
-Il va me falloir du temps, j'ai tutoyé ma belle-mère à compter de son mariage avec mon père.
Tom leva les yeux, l'air de me dire n'importe quoi. J'allais vers lui pour lui demander ce qu'il lisait.
-Candide. Brian m'a dit que c'était un conte.
-Mais.. tu le lis en français !
Tom leva un sourcil.
-Heu.. c'est quand le moment où je te rappelle que je suis bilingue ?
-Non mais c'est du costaud là.
-J'aime bien. Par contre, ajouta-t-il en français en plus bas, toi tu n'aimes pas le copain de ta grand-mère.
-C'est James qui ne l'aime pas.
-Ah oui j'ai vu. Sarah. Tu t'améliores dans ma langue. Je trouve ça cool.
Il m'embrassa sur la joue et retourna à sa lecture. Mary et mon père venaient de s'éclipser au grand désespoir de son petit frère. Ils allaient sûrement faire une sieste crapuleuse.. ou visiter le jardin. Il était en fleur. Je me levai pour les rattraper.
-Papa ! Attends !
Ils se dirigeaient vers le jardin et mon père se retourna.
-Est-ce qu'on pourrait aller à New York Lundi ou Mardi ?
-J'avais l'intention d'y aller de toute façon.. J'ai des collègues à voir.
-John ! le réprimanda sa femme. Tu es en vacances.
Il lui fit des yeux de chatons et voyant que ça ne prenait pas, il soupira.
-Okay. Je m'avoue vaincu... C'est tout ce que tu voulais Choupi.
Je secouai la tête et je rejoignis Brian qui descendait les escaliers.
-Ça te dit de faire un jeu de cartes avec moi ? Je m'ennuie.
-Ça me va. En fait, tu te changes combien de fois par jour ?
-Mes cousines m'ont poussée dans la fontaine. J'étais trempée.
Il hocha la tête en riant et nous nous installâmes sur la table du salon. Tom était toujours entrain de lire, mes cousines jouaient avec leurs poupées, Duncan pianotait sur son téléphone et mon oncle fronçait les sourcils d'un air ironique.
-Vous ne préférez pas faire un billard ? nous demanda-t-il en nous suppliant du regard.
Brian et moi tournâmes la tête en même temps et Brian me sourit.
-Ça me va.
Il me tendit la main pour que je me lève et je gardais sa main dans la mienne pour l'emmener vers la salle de billard.
-Merci, je n'en pouvais plus de Captain America là.
-Tu l'aimes vraiment pas, constatai-je. Et puis c'est pas sympa pour Captain America.
-Ouais c'est vrai. Je commence.
Mon oncle jouait super bien. Je perdis la première manche. Brian et lui jouaient bien. Valentina arriva et fusilla son mari du regard. Je vis le regard de Brian s'accrocher sur l'opulente poitrine de ma tante et baisser le regard honteux.
-Tu es sérieux ? Tu n'es pas poli, tu sais ?
-Va te plaindre à ma mère.
-Tu arrêtes tout de suite de te plaindre comme si tu avais l'âge des jumelles. Recommence et je te quitte.
Il eut un sourire purement McAllister. Mon père faisait le même. Je m'étais souvent demandée si je le faisais aussi. Il s'approcha d'elle.
-N'essaye même pas.
-Tu me quitterais parce que j'aime pas le mec qui veut coucher avec ma mère ?
Il s'arrêta à quelques centimètres d'elle et je la vis sur le point de craquer. D'autant plus qu'il l'embrassa avec fougue. Ils se comportaient comme deux ados. Brian posa sa main dans mon dos.
-Viens, on part.
Il referma la porte et il se mit à rire.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-En fait, y'a vraiment que toi qui n'est pas une folle de sexe dans ta famille. Non parce que là, ils sont partis pour une petite partie de baise..
-Mais non.. bon si peut-être mais moi aussi j'aime le sexe.
-Bah pourquoi tu ne vas pas rejoindre Marc en douce ? Ou le rejoindre tout simplement ?
-Et bien.. il est à Stanford.
-Ton père te laisse faire ce que tu veux. Tu pourrais le rejoindre de temps en temps le WE dans sa chambre d'étudiant. Ou tu pourrais faire des choses inavouables toute seule dans ta chambre mais tu le fais même pas. Sinon toutes les fois où j'entre dans ta chambre pour te prendre en flag, tu ne serais pas sur ton ordi.
C'était un constat et j'avais honte. Il n'avait pas dit ça méchamment. Il le comprit instantanément.
-Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Mais comme on avait fait une trêve de vacherie au Texas, je pense qu'on devrait le faire aussi maintenant, non ?
-J'ai pas envie de parler masturbation avec toi.
-Tu m'as bien parlé de positions sexuelles.
-Ce n'était pas pareil. D'ailleurs, je t'ai payé super cher pour rien.
Il regarda autour de lui.
-Je suis perdu là en fait. Comment on rejoint nos chambres d'ici ?
-Suis-moi. On va passer par derrière.
-Par derrière... ?
Il avait un regard salace. Je ris, il était con. Il était fier de sa blague en plus. Je l'entrainais vers une porte.
-Naaaaaan ! Y'a des couloirs secrets ??
-La demeure date des premiers colons. Ils ne voulaient pas croiser de domestiques alors.. oui, y'a des couloirs derrière les couloirs. Duncan et moi, on a rigolé comme des dingues parfois en jouant à cache cache ici.
-On devrait en faire un. Avec tes cousins, Tom et nos parents. Ce serait super marrant.
-Je suis d'accord. Tu viens ?
-Qu'est-ce qu'il y a par là ? On se dirait dans Downton Abbey.. sérieux.
-Justement, par là, ce sont les greniers et les chambres de bonnes. Y'a plusieurs entrées du coup. Tu viens ?
-Je trouve ça un peu creepy.
-Moi j'ai toujours trouvé ça super. Quand on était petit, on pensait qu'il y avait un fantôme dans les couloirs et on essayait de le traquer la nuit. Et un jour, nos abruti de pères ont mis des draps sur leur tête pour nous faire peur. Je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. J'ai filé dans les bras de ma mère. Elle lui a hurlé dessus. Je n'ai pas parlé à mon père pendant 2 jours entier après ça.
-T'es rancunière.
-Un peu oui.
Je descendis les escaliers et j'ouvris la porte. Nous n'étions pas totalement devant nos chambre mais nous n'étions pas loin.
-Putain Sarah.. c'est toi là ?
Il désigna un tableau.
-M'en parle pas, je hais ce tableau. Grand-Mère a fait faire un tableau avec Duncan et moi quand j'avais 7 ans sur la base d'une photo.
-Ce qui est étrange, c'est que tu as un air espiègle que tu n'as plus du tout aujourd'hui. Tu me fais penser à Tom.
-Je sais que tu m'as dit que je fais ma victime mais.. y'a un truc qui s'est brisé à la mort de ma mère. Je sais pas trop ce que c'est.. mon enfance peut-être.
-Pourquoi tu as dit que tu haïssais ce tableau ? me demanda-t-il doucement.
-C'est ma mère qui a pris la photo de base. Il me rappelle son sourire, son rire. Il me rappelle ma mère. Et c'est dur. Je crois que je suis pas totalement remise. Haïr, c'est peut-être un grand mot mais dans le fond, ça me fait encore du mal de le voir. Je ne l'avais pas regardé depuis longtemps, murmurai-je en scrutant le regard pétillant parfaitement retranscrit de la petite fille que j'étais.
-En tout cas, tu étais déjà très jolie à l'époque. Alors ? C'est par où nos chambres ?
-Dans deux virages.
Je l'entrainais et il me suivit dans la mienne à ma grande surprise. Il ferma la porte derrière lui.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-Tu m'as dit que mon cours t'avait coûté trop cher pour rien du tout. Je compte y remédier. Immédiatement. Déshabille-toi que je t'emmène au septième ciel.
-Pardon ?
Il glapit de rire et retira ses chaussures. Il m'attrapa par les hanches et nous fit basculer sur le lit.
-Bon, comme je pense que Marc est un peu ennuyant.. il doit faire que le missionnaire. Comme ça.
Il m'écarta les cuisses et se positionna entre elles.
-On sait qu'il n'aime pas quand tu es dessus, cet idiot. Alors voilà ce que tu vas faire. Entoure mon bassin de tes jambes.
-T'es sûr ?
Je le fis et il se retrouva contre moi.
-Le rapport sera beaucoup plus.. intime comme ça. Après, c'est à toi de faire ce que tu veux. Fais en sorte de le plier à ta volonté. Tu peux le bousculer sur le côté par exemple. Tu fais ce que tu veux. Dis-toi que tu as le pouvoir, c'est lui qui subit.
Je plaquais Brian sur le côté et il se laissa faire, je m'assis sur lui.
-Il ne va pas aimer du tout.
-Tu mérites mieux qu'un mec qui ne pense qu'à son plaisir personnel. Ou alors tu le dis cache. Dis-lui que tu veux tester d'autres choses. D'autres positions. Tu pourras prendre ton pied de manière super et lui aussi. Sans que ça blesse son ego.
-C'est à dire ?
-Celle ci par exemple. Allonge toi sur le dos. Bascule tes jambes en arrière.
-Je suis nulle en sport.
Il rit m'aida et plaça mes jambes sur ses épaules. Je me cramponnais instinctivement à ses bras pour ne pas tomber et il se pencha en avant. Sa tête se retrouva au dessus de la mienne, son bassin collé contre le mien. Ce n'était pas si gênant que ça. Je lui en fis part.
-Je sais. Ça va décupler ton plaisir et il aura l'impression de contrôler.. Il faut juste qu'il varie l'intensité.
-Tu sais ce que c'est le pire ? C'est que je crois que j'adore être au dessus. Je trouve dommage qu'il n'essaye pas. Ça lui déplaît, il me l'a dit.
Je tournai la tête pour ne pas qu'il voit ma tête mais je ne pouvais pas échapper à son regard.
-Alors que toi..
-Qu'est-ce que je fais ? dit-il.
-Je suis sûre que tu te plies à tous les caprices d'Alexandra.
-Oui, c'est vrai. Mais tu sais pourquoi ? C'est pas l'acte que j'apprécie le plus, c'est de voir le plaisir sur le visage de ma copine.
Je laissais retomber mes jambes sur le lit et il tomba sur moi, déséquilibré Tout l'air de mon corps s'échappa d'un coup.
-Heureusement qu'on était pas en pleine action, j'aurais eu une fracture pénienne là.
Et il se mit à rire, toujours sur moi. Il se décala et me demanda comment j'allais.
-Sarah, j'ai une question à te poser ? Tu as pensé quoi de moi la toute première fois que tu m'as vu ?
-La version que je vais nier par la suite ou celle édulcorée ?
-À ton avis ?
-Je t'ai trouvé beau et stylé. Vraiment stylé. C'est rare de voir des gens de notre âge avec un look affirmé et toi tu avais l'air d'avoir ça. J'ai vu tes gigantesques yeux bleus et toi tu m'as regardé, d'abord gentiment comme si on pouvait devenir potes et hyper froidement après quand tu as compris que j'étais la fille.. de mon père. Alors je t'ai trouvé con. Tout simplement et je me suis dit que le mec hot que je voyais était un imbécile. Alors, je t'ai trouvé beau 3 minutes et demi.
-Je le savais. Tu sais quoi ? Moi aussi. J'ai été attiré par la couleur de tes yeux. Tu as la même que celle de ton père. Tu as des yeux magnifiques Sarah. Je pense que si on s'était connu dans un autre contexte, on se serait entendu.
-Tu aurais essayé de me baiser. Je ne vois pas en quoi on peut appeler ça de l'entente.
-Ça t'aurait tant déplu que ça ? murmura-t-il.
-Tu ne le sauras jamais.
-Tu n'as jamais été tenté ne serait-ce qu'une seconde de savoir comment j'embrassais ?
Il s'approcha de ma tête, nos lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres.
-Non.
Il se recula rapidement.
-Je suis ultra vexé. Bon, je te laisse la pucelle d'Orléans.
-Tu sais ce qu'elle te dit Jeanne d'Arc ?
Je lui sautai sur le dos pour lui plaquer la tête contre mon lit et l'empêcher de bouger. Il essaya de s'enfuir mais j'arrivai à le retenir en riant. Ma porte s'ouvrit, et je vis Tom.
-Viens m'aider à l'immobiliser pour le chatouiller.
Tom lâcha un cri de guerre et sauta sur son frère qui hurla de rire. Mes cousines arrivèrent et elles sautèrent.. sur moi. Elles se mirent à me chatouiller comme des malades. Je n'en pouvais plus.
-Que se passe-t-il ici ?
La voix de mon père gronda et il fit mine d'être pseudo fâché. Sauf que ça ne prit pas du tout.
-Ça se voit que tu as envie de rire oncle John.
-Comme Papa.
Il pencha sa tête sur le côté et s'approcha. Il souleva Becky sur l'épaule droite, Abby sur son épaule gauche.
-Tooooooooom ! cria Abby en se débattant.
Le frère de Brian s'enroula autour de la jambe de mon père. Mais il s'en alla quand même en claudiquant ce qui fit beaucoup rire les enfants. Mon lit était totalement défait, mes cheveux ébouriffés mais je me sentais bien. Très bien.
Cette sensation me poursuivit jusqu'au soir. Je me sentais bien chez Grand-Mère Picsou. La table était très animée comme à chaque fois chez les McAllister,
-13 à table ? Alors ? Qui est Judas ? demanda Duncan en riant.
-On se le demande, répondit son père. Roger ? Mère nous a dit que vous veniez de l'Ohio à la base ?
Je ne parlais pas beaucoup, je préférai voir toute ma famille s'animer. Brian était juste à côté de Grand-Mère Picsou et elle avait l'air d'adorer la conversation. Après le repas, Valentina eut envie de danser la salsa alors que nous étions dans le salon.
-J'ai pas envie moi, lui répondit James.
Elle eut une petite moue boudeuse.
-Quand je pense que je vais déformer mon corps pour toi pendant les 9 prochains mois...
-Et moi, je ne vais pas pouvoir boire une seule goutte par solidarité.
-Ça te fera du bien, répondit mon père. Tu perdras du bide.
-Il est trop tard pour qu'on se batte. Mais redis ça et je te fais bouffer ton calebar Snoopy John.
-Ah non, j'ai un caleçon Hulk aujourd'hui.
ils se mirent à rire. Valentina et Mary se regardèrent en mode : On a épousé des gosses. Grand-Mère Maddie était honteuse vis à vis de son petit ami.
-Ça ne règle pas le fait que j'ai envie de danser ! Et Duncan danse comme un pied !
-Merci Maman.
-Non mais c'est vrai. Les danses latinos et toi, c'est pas ça.
-Tu n'as qu'à m'apprendre, je ne te ferai plus honte.
-Je n'ai pas dit ça.
Il la fusilla du regard et Valentina l'embrassa sur la joue et s'excusa. Ils se regardèrent droit dans les yeux et Duncan finit par embrasser sa mère.
-Je ne t'en veux pas tellement, en plus je me suis amélioré. Je suis juste rouillé parce que je ne danse pas tout le temps.
-Maman.. Brian, il sait danser lui, fit Abby en regardant mon quasi-frère avec un grand sourire.
-Oui, il ne va pas t'écraser les pieds comme Duncan. J'en suis sûr.
Brian avait tourné sa tête en entendant son nom.
-Pardon ?
-Maman a envie de danser mais Papa n'a pas envie, résuma Abby, tu veux bien danser avec Maman, n'est-ce pas ?
-Je n'aimerai pas lui écraser les pieds.
-Mais non !
Elle se leva et entraina Brian par la main. Le salon était grand et il y avait largement la place pour danser. Mon oncle mit de la musique et j'observai Brian danser avec ma tante, en rythme. Il la fit tourner et la réceptionna comme il le fallait. Mary les regardait avec envie et fierté. James balança un coup dans le genou de mon père et désigna ma belle-mère. Il se leva pour entrainer sa femme. Duncan prit l'une de ses petites sœurs sur ses pieds pour danser avec elle. Abby était dégoûtée, aussi son père se leva pour faire la même chose.
-Je suis désolé Sarah, mais moi je sais pas faire ça. Maman a essayé de m'apprendre mais j'y comprends rien.
-Moi non plus.
Tommy avait l'air désolé pour moi. La musique s'acheva et Valentina embrassa Brian. James et Duncan abandonnèrent les jumelles et James, désormais debout colla sa femme contre lui pour une danse d'une sensualité extrême. Ils étaient tellement beaux tous les deux. Leurs deux corps criaient la passion qu'il y avait entre eux. Est-ce que Marc et moi, c'était la même chose ? Brian arriva vers moi et me tendit sa main.
-Je ne sais pas danser.
-Je sais.
Il me tira pour me mettre debout et je mis mes pieds sur les siens. J'étais en chaussette, lui en chaussures. Je posais ma tête sur son torse avant de me laisser aller. Il me guidait. Je ne risquais rien du tout. Je me sentais bien. D'ailleurs quand je rouvris les yeux, je vis Grand-Mère Picsou nous regarder d'un air approbateur. C'était flippant.
Juste avant d'aller me coucher, je frappai à la porte mitoyenne entre nos deux chambres.
-Entre. Au moins, ce qui est cool, dit-il en me voyant entrer, c'est que je sais que c'est toi.
-Oui, c'est vrai. Je suis désolée, je t'ai pas donné les codes en wi-fi de la maison.
-C'est pas grave. Je savais pas que ta grand-mère avait le wi-fi.
-Déconne pas, elle a été vachement vexée quand j'ai supposé qu'à son âge, elle ne connaissait pas le Bluetooth. Elle m'a dit : Tu me téléphones sur mon iPhone et tu crois que je ne connais pas le Bluetooth.
-Trop de swag, rit Brian. C'est tout ce que tu voulais ?
-Ça te dit de regarder un film avec moi ? Ou une série ? J'ai pas envie de dormir en fait...
-Ton cousin vient de m'envoyer un SMS pour me dire qu'il avait envie de se mater Arrow dans.. la salle de projection ?
-Béni soit Duncan. Viens, suis-moi. Je pique une des couvertures de ta chambre.
-Vous avez une salle de projection ?
-Ma grand-mère adore le cinéma. Alors en fait, elle dédié une des pièces de la maison au cinéma. Y'a des fauteuils ultra confortable et un vidéo-projecteur au plafond. C'est génial. Viens, suis-moi.
Je me mis à courir jusqu'à la salle de projection. Duncan était déjà moitié allongé sur une partie d'un des canapés. Je pris on fauteuil préféré, et je m'enroulai dans ma couverture. Je m'endormis avant la fin, évidemment. Je me réveillai non pas dans mon lit, mais sur le canapé avec une pile de couverture sur moi et un oreiller aussi. Ils étaient gentils. La première chose à laquelle je pensais c'était que c'était Pâques et que j'allais faire une overdose de chocolats. Mais le meilleur dans tout ça, c'était quand même la tête des enfants et la joie qu'ils avaient tout en allant dans le jardin. Il faisait tellement beau que j'étais assise sur la petite terrasse, dans un des transats alors que les enfants étaient entrain de crier et de courir partout.
-Putain ! lâcha James. Ce sont des Kinder Surprises.
Je me redressai.
-C'est pas interdit à la vente aux États-Unis par hasard ? dis-je en levant un sourcil.
-Si, répondit Grand-Mère Amélia. Mais j'ai toujours trouvé ça ridicule. Comme j'étais en Allemagne, j'en ai ramené dans mes valises avec moi pour mes petits bout de choux d'amour.
-Grand-Mère.. c'est de la contrebande.
Grand-Mère Amélia regarda mon père qui semblait inquiet.
-Mon John chéri. C'était une image bien évidemment, ce n'est pas moi qui ai fait ça. J'ai payé quelqu'un dont le frère travaille à la douane pour s'en acquitter.
J'hurlai de rire et j'embrassai ma Grand-Mère Amélia. Il n'y en avait pas deux comme elle.
-J'adore les Kinder Surprises, sourit mon père... Mais juste pour savoir. La personne a ramené que ça dans sa valise ?
-Moins, tu en sauras, moins tu pourras en dire mon petit John chéri.
Les enfants trouvèrent ça super.Moi aussi d'ailleurs. Je connaissais les Kinder mais pas les surprises. Je trouvais vraiment super que ma grand-mère ait accepté Brian et Tom aussi rapidement. Il faisait tellement beau que nous passâmes pratiquement toute la journée dans le jardin. Je pris un livre et m'installais sur le hamac. J'étais tranquille jusqu'à ce que Brian s'installe près de moi.
-Ton téléphone vient de sonner. C'était ton grand-père et ton père a répondu.
-Han. Tu as ton téléphone sur toi ?
-Tu me donnes combien pour l'avoir ?
-Je ne dirai pas à ta mère que tu me fais chanter.
J'appelai Eric et il me passa tout le monde. Brian était toujours là. en face de moi. J'avais mes pieds sur lui, il avait un livre à la main. Nous étions tranquilles. Quand le soleil commença à décliner pour aller du côté de la tête de Brian, je poussai un grognement.
-Je vais t'écraser les couilles dans 20 secondes.
-Pardon ?
Je me mis à genou et je m'assis sur lui pour avoir du soleil.
-Tu te fous de moi ?
-Non, j'ai besoin de soleil. Regarde ma face de yaourt ?
Je m'installais entre ses deux jambes, ma tête sur son torse et je continuais ma lecture. Il grogna lui aussi mais ne dit rien pour autant. il poursuivait sa lecture. Je finis par m'endormir contre lui. Quand je me réveillai, il avait ramené son bras contre moi et caressait machinalement mon bras.
-Désolée, marmonnai-je.
-Ça ne me dérange pas qu'une fille dorme sur moi.
-J'ai rêvé que je me mariais. À Crowell.
-Et qui était l'heureux élu.
-Toi.
-Ah ouais carrément. C'est à cause de la discussion qu'on a eu tout à l'heure. J'étais beau ?
-Pardon ?
-Bah.. à notre mariage, j'étais comment ?
-Plus vieux. Moins arrogant. T'avais les cheveux un peu plus long que maintenant. Et t'étais amoureux. En même temps, vu ta bombasse de femme, ça ne pouvait pas être autrement.
-Et ton rêve s'est arrêté quand ?
Je rosis.
-Ah, je vois. Nuit de noce. Et j'étais un bon amant ?
-Je me suis arrêtée au moment où tu me balançais sur le lit comme un malpropre en me disant, je cite : je vais te faire ronronner.
Il s'étrangla de rire et il s'agita tellement qu'il nous éjecta tous les deux du hamac.
-IMBÉCILE.
Il n'arrivait pas à s'arrêter de rire. Je me redressai et je rentrai dans la maison.
-Quelqu'un pourrait me masser ? Brian vient de nous éjecter du hamac, j'ai mal dans le bas du dos.
-Vous étiez vraiment très mignons tous les deux, fit Valentina en souriant.
-Faut pas lui dire ça, elle rêve déjà de notre mariage !
J'entendis le rire de Brian derrière moi. Il n'en pouvait plus. Je ne me retournai pas sinon, j'allais le frapper. Et Valentina le comprit.
-SI j'étais toi mon garçon, j'arrêterai de rire. Mon mari fait la même tête qu'elle quand il a envie de frapper quelqu'un.
James eut un regard sombre en regardant sa femme en mode J'ai jamais envie de frapper des gens.
-Oh, vous savez, elle peut me taper autant qu'elle veut, c'est pas pour ça que je répliquerai.
-J'espère bien.
Je pris un coussin, le visai et.. il le rattrapa au vol avant qu'il ne le touche. Je lui courus après, il s'enfuit dans le jardin. Il courait beaucoup plus vite que moi. Il grimpa dans un arbre. Le plus haut possible et il se retourna. Je remarquai que tous les enfants m'avaient suivie.
-Descends de là !
-Tu n'as qu'à venir me chercher.
-Tom, fais-moi la courte échelle.
J'attrapai la branche et je m'y hissai tant bien que mal. Je n'avais plus 8 ans. J'avais peur de tomber mais je me lançais.
-Sarah. T'as peur, ça se voit, tu vas te faire mal.
-C'est pas vrai.
-T'as les yeux fermés idiote.
Il soupira et il m'aida à redescendre. Je me sentais vraiment bête. Je n'aimais pas ça. Me sentir stupide. Je ne passais pas par le salon pour rentrer. Je n'avais pas envie de voir les membres de ma famille. D'autant plus que Brian avait lâché de quoi j'avais rêvé, ils n'allaient plus me lâcher. Ils pouvaient être assez lourds sur certains points. Je n'avais pas faim le soir. J'avais passé ma journée à grignoter du chocolat et des fruits. Je frappai à la porte mitoyenne.
-Brian ? Tu peux les prévenir que je viendrai pas manger avec vous ? Duncan ? Qu'est-ce que tu fous là ?!
-Je suis venu vous prévenir que le dîner était prêt mais apparemment, je ne vais ramener qu'une personne.
J'avais juste envie de prendre un bon bain, bien chaud, plein de mousse. Il y avait de super sels de bains. C'était la perfection. J'y restai jusqu'à ce que je devienne fripée comme un pruneau. Ensuite, je me mis au lit avec mon ordinateur. Et on frappa à ma porte juste à ce moment là. C'était une des domestiques surnuméraires. Elle avait un plateau avec des fruits et une soupe. Je sentais la griffe de ma grand-mère là-dedans. Mon père arriva une petite heure plus tard.
-Tu vas bien ?
-Oui, je suis juste claquée. Je me remets de la traversée du pays là.
Mon père s'installa à côté de moi et il regarda l'épisode de Grey's Anatomy avec moi. J'eus l'impression qu'on était revenu à cette époque où nous n'étions que tous les deux.
-Tu devrais rejoindre ta femme.
-Ma femme peut attendre, j'ai bien le droit d'avoir des moments privilégiés avec ma fille.
-En regardant Grey's ?
-C'est pas de ma faute si c'est notre série. Enchaîne sur un autre. En fait, demain matin, on va à New York. Grand-Mère veut un avis sur son appartement et elle profite de la présence de James et moi.
-Je pense qu'elle veut votre avis pour savoir si vous seriez bien là-bas. Pour qu'on aille lui rendre visite je pense.
-J'ai pensé la même chose. Bon, tu le mets le second ? Je vais pas rester dormir avec toi Choupi.
Et pourtant, je le sentis partir dans les bras de Morphée, une bonne quinzaine de minutes avant la fin. À la fin, il était profondément endormi. Je le secouai, l'appelai, mais rien. Il ne se réveillait pas. J'eus alors une brillante idée. Je me levai doucement et je filai dans les couloirs. Je frappai à une porte et sans attendre la réponse, j'entrai.
-Sarah. Je t'ai pas dit d'entrer que je sache.
-Oncle James, c'est un cas d'extrême urgence. Papa vient de s'endormir comme un bébé sur mon lit.
Une lueur d'amusement passa dans les yeux de mon oncle qui était dans le fond de son lit avec un livre à la main. Il décala sa femme doucement alors qu'elle lisait, installée tout contre lui et il sortit du lit. Dieu merci, il n'était pas nu, ce qui pouvait laisser présager son torse nu. Je sortis le temps qu'il s'habille. Devant ma chambre encore ouverte, il me stoppa.
-Si j'étais toi.. j'entrerai pas. Ça pourrait devenir violent.
C'est à ce moment que je remarquai qu'il avait une trompette en main.
-Oh non. Je vais me cacher chez Brian. J'ai pas envie de voir ton assassinat.
Un sourire taquin s'afficha sur le visage de mon oncle, me donna un aperçu de ce qu'il devait être à mon âge. Un mec farceur. Il avait l'air beaucoup plus jeune avec ses yeux pétillants et son sourire.
-Sarah. J'aurais eu ton âge. Je pense que tu aurais été ma meilleure amie. Merci de me permettre de terroriser mon frère aîné, encore.
J'entrai chez Brian qui faisait des pompes.
-Oui ?
-Chuuuut.
J'ouvris la porte mitoyenne et je passai ma tête. Je sentis la présence de Brian juste derrière moi. Mon oncle n'était pas là. Il sortit de ma salle de bain avec un verre d'eau à la main.
-Oh putain, marmonna Brian. C'est dégueulasse de faire ça.
Mon oncle souffla dans la trompette, mon père se réveilla en sursaut et il se prit de l'eau sur la tête. Il passa sa main sur son visage trempé.
-Tu vas me le payer petite bite.
Mon oncle s'enfuit en courant suivi par mon père.
-On les suit ? demandai-je à Brian les yeux brillants ?
-Rien que pour voir John foutre une dérouillée à quelqu'un, évidemment.
Ils n'étaient pas très difficile à suivre, ils faisaient énormément de bruit. Nous les retrouvâmes dans le jardin au moment où mon père, se jeta sur son petit frère et qu'ils tombèrent tous les deux dans l'herbe.
-Non mais ils sont sérieux ?
Je me retournai vers Mary, qui avait visiblement été alertée par le bruit. Elle était démaquillée mais toujours habillée contrairement à Valentina qui arrivait en peignoir de soie splendide.
-Ne t'inquiète pas Mary, ils sont toujours comme ça quand ils sont tous les deux.
Mon père était entrain de lui faire une prise de catch en lui tirant les bras en arrière. Mais mon oncle réussit tant bien que mal à lui donner un coup au torse et à s'enfuir plus loin dans le jardin.
-On est censée intervenir quand ?
-Dans une ou deux minutes, si ça commence à devenir un peu plus violent.
-Plus violent que ça ?
Ils étaient entrain de se donner des coups de pieds. On aurait dit la bagarre entre Mark Darcy et Daniel Cleaver. Ils étaient d'un ridicule.
-Brian ! Qu'est-ce que tu fais ?
-Je garde pour la postérité.
Il était entrain de filmer. Ils venaient de tomber comme des débiles dans la fontaines.
-Là, on y va.
Valentina descendit les marches de la terrasse et Mary la suivit. Nous aussi. Nous voulions voir le dénouement de cette histoire. Ils faisaient déjà une tête penaude.
-James. Tu n'as pas honte de te comporter plus mal que nos filles ? Ce n'est pas parce qu'il y a un bébé en route que tu dois te comporter comme tel.
Mon père commença à se marrer.
-Je ne vois pas ce qu'il y a d'amusant, répliqua sèchement Mary. Je pensais avoir épousé un homme, pas un gosse. J'ai assez à faire avec lui.
Elle désigna Brian. Il était dégoûté mais il ne dit rien parce qu'il était entrain de filmer.
-Mais cara mia c'est pas..
-Non. Je ne sais pas où tu comptes dormir ce soir, mais clairement, ce ne sera pas dans mon lit.
James tomba des nues.
-Même sanction pour toi, grand malin.
Valentina et Mary tournèrent les talons. Même Brian.
-Vous comptez aller vous excuser ? demandai-je, les mains sur les hanches.
-Même pas en rêve, rétorqua mon père. Apparemment, je suis un gosse, je vais me comporter comme tel. Ça te dit un marathon Breaking Bad.
-Grave mec.
James se releva et tendit sa main à mon père.
-Vous savez qu'elles vont vous en vouloir ?
-Non. Elles nous ont jarté. Elles vont passer la nuit toute seule, je te jure que si je reviens à 4h du matin, Val va m'arracher mes fringues direct.
-Tu parles à mes enfants là.
-Ah ouais. C'est vrai. Allez vous coucher vous.
-On peut pas venir regarder Breaking Bad ?
-Non, répondirent-ils en cœur à ma question.On va raconter des blagues potaches, ajouta James. Je ne veux pas que tu aies une mauvaise opinion de ton vieil oncle.
-Vieil oncle, mais toujours sexy.
Il me serra contre lui et je poussai un cri parce qu'il était trempé. Quand je remontai dans ma chambre, je changeai ma taie d'oreiller mouillée et je m'endormis juste après.
Je me noyais. C'était ça. Je sentais l'eau s'infiltrer dans mes poumons. J'essayai de me débattre mais on me maintenait la tête sous l'eau. On me releva la tête brusquement.
-Je ne sais rien, je ne sais rien.
Je ne comprenais pas pourquoi on me voulait du mal. On me tira en arrière. J'étais dans une cave délabrée et sombre. On m'assit sur une chaise et on m'enchaîna avant de me gifler, une fois, deux fois. Je sentais le sang dans ma bouche. On était entrain de me torturer. Ils étaient masqués et un des hommes tira dans ma rotule droite. J'hurlai et je me réveillai.
Brian était juste devant moi.
-Qu'est-ce que tu as ? Tu es entrain de crier depuis tout à l'heure !
Je mis à pleurer et à le serrer contre moi. Il m'entoura.
-C'était juste un cauchemar. Un affreux cauchemar apparemment. Mais juste un cauchemar. T'es un sécurité. Je suis là, ajouta-t-il au bout de quelques secondes.
-Ils étaient entrain de me torturer, murmurai-je.
-Ce n'est pas la réalité. Qui aurait envie de torturer une petite fille ennuyante et ennuyeuse de Californie ? Tu vois ? C'est pas logique.
Je redressai ma tête. Je devais avoir le nez rouge, les yeux gonflés mais je le fixai.
-Tu veux bien rester avec moi jusqu'à ce que je m'endorme ?
Il secoua la tête et il entra sous mes draps.
-T'es pire que Tom, grogna-t-il.Mon côté. Ton côté. Si tu me vois encore là demain matin, c'est parce que je me suis endormie. Me réveille pas. Et évite de venir me tripoter pendant la nuit. Je tiens à mon intégrité physique.
-Merci. Bonne nuit.
Je me penchai pour embrasser sa joue qui piquait déjà et je retournai de mon côté. Je trouvais ça rassurant. Au moins, si je faisais de nouveau un cauchemar, il me réveillerait.. non ? Le lendemain matin, j'étais bien évidemment endormie du côté de Brian. Mais était-ce de ma faute ? Je ne pensais pas vraiment. C'était plus un effet du hasard. J'espérai aussi que le je t'aime que je venais d'entendre dans la bouche de mon quasi-frère était aussi un effet du hasard ou un moins, qu'il ne m'était pas destiné.
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