Un Rayon de Lumière
-Je t'aime.
Je me redressai, il dormait. Néanmoins, je dus faire un geste étrange, parce qu'il fronça les sourcils et qu'il ouvrit difficilement les yeux. Il marmonna un truc.
-Désolée.
-Tu viens de casser mon coup avec Ashley Benson. Je te hais pour ça. Tu as bien dormi ?
-Ah oui. Très bien. Merci d'être resté avec moi.
-Qu'est-ce que tu as ? T'es toute bizarre.
-Tu as dit je t'aime.
-Quoi ?
-Tu as dit je t'aime. Quand je me suis réveillée.
-Oui, et ? Ah. Tu as pensé que c'était pour toi. C'est tellement mignon. Non Sarah. Je dormais. C'était toi qui viens de me réveiller. Alors non, ce n'était pas une tentative de romantisme. Désolé d'avoir brisé tous tes petits rêves de princesse.
-T'es con.
-Je me demande vraiment ce que Marc te trouve.
Ça me surprit tellement que j'en arrêtai de respirer pendant une minute.
-Parce que tu es chiante dès le matin.
Je m'écartai de lui et je me mis à genou.
-Ah non, si j'étais chiante, voilà ce que je ferai.
Je lui sautai sur le bide, ça lui coupa la respiration. Il me bascula la tête la première sur le sol.
-Tu. Vas. Me. Le. Payer.
Je mis à courir. Heureusement, j'étais aussi chez moi chez Grand-Mère. J'avais peut-être une chance de m'en sortir. Je n'avais juste pas compter sur mes cousines et leur capacité à laisser leurs Barbies sur le sol dans le couloir. Je me pris les pieds dedans et Brian me rattrapa. Il m'attrapa par les pieds et me traina sur le parquet.
-Mais qu'est-ce que tu fous ?
Duncan était à l'entrée de sa chambre, enroulé dans un drap.
-Il veut me tuer Duncan, pitié.
-Je vais lui filer la fessée.
-Si tu veux de la pommade, j'en ai.
-Attends. Brian. Stop.
Il s'arrêta de me traîner.
-Pourquoi tu dors pas en pyjama toi ? tu dors jamais à poil.
-Pour baiser, c'est plus pratique. Je t'avais dit que je goûterai le domestique.
Il sourit, referma sa porte et Brian me ramena dans ma chambre.
-Me fais pas de mal. S'il-te-plaît.
Il avait un regard glacial. J'avais l'impression que Brian le taré était revenu. Il prit la ceinture de mon peignoir en soie et bloqua la porte de la salle de bain dans laquelle j'avais l'intention de me réfugier. Il attrapa mes poignets et les lia avant de m'attacher au meuble de la salle de bain.
-Excuse-toi.
-Tu déconnes ?? Tu viens de m'attacher au meuble de la salle de bain.
-Je veux des excuses et je les aurai.
-Non. Tu ne les auras pas.
-On peut rester là, très longtemps. Je ferai croire à tout le monde qu'on couche ensemble s'il le faut, pour justifier qu'on reste aussi longtemps dans ta chambre.
-Tu m'as traînée sur deux couloirs !
-Des excuses.
-Je ne dirai pas à Alexandra que tu as toujours des érections quand tu dors avec moi.
-C'est purement mécanique. J'ai toujours des érections le matin. En plus c'est complètement faux.
-Excuse-moi. Je n'aurais pas dû te sauter dessus comme ça. Détache-moi.
-J'accepte tes excuses.
Il se leva.
-Heyyy, détache-moi !
-Ce n'était pas dans le deal. Si tu réfléchis, tu pourras te défaire toute seule. Salut bella.
Il se mit à rire et sortit de ma chambre. J'entendais son rire de connard. Je n'en pouvais plus. Je n'arrivai à partir. J'allais rester là un certain temps là. Mais on frappa à ma porte.
-ENTRE ! hurlai-je.
C'était James. Il regarda dans ma chambre et parut surpris. Il tourna les yeux et me vit.
-Brian m'a attaché et il m'a laissée en plan cet enculé.
-Je ne pense pas que Brian soit ce genre de mec.
-À me laisser en plan ??
-Non à se faire sodomiser. Enfin.
Mon oncle s'approcha et s'agenouilla. Il se mit à rire.
-Tu as pensé à tirer sur cette partie ?
Je regardai la longue partie de ma ceinture. Et merde.
-Nan, bougonnai-je.
Il tira et le nœud se défit.
-Merci. Qu'est-ce que tu voulais ?
-Je voulais voir si Duncan et toi vous vouliez venir passer un peu de temps avec John et moi tous les quatre. Je vais aller réveiller Duncan.
-Non ! lâchai-je rapidement en pensant à ce que Duncan devait être entrain de faire dans sa chambre.
James me regarda avec surprise.
-Il a marathoné sur une série hier et il a failli nous tuer Brian et moi tout à l'heure parce qu'il venait juste de s'endormir.
-Ah.
James paraissait vraiment triste.
-Ce n'est pas grave. Je me disais que.. Ce n'est rien. Tu veux venir avec moi John et moi ? On va se promener avant le petit dej.
-Tu te disais quoi ? James.. ne me mens pas.
-T'es redoutable avec tes grands yeux. Je l'ai perdu.
-Quoi ? De qui ?
-Duncan. Ça fait des années que je n'ai plus les rapports que je devrais avoir avec mon fils. Je pensais que je pourrais en profiter pour me rapprocher de Duncan. Avec John et toi comme boucliers.
-Tu sais que c'est un adulte maintenant ? Non parce que quand tu l'as appelé à Malibu pour lui hurler dessus, il l'a très mal pris.
-Je me suis inquiété pour lui. Je n'avais pas eu de nouvelles de lui depuis plusieurs semaines et on voulait lui annoncer la grossesse de sa mère avant de le dire aux petites. Et il n'était pas là. J'étais super inquiet. D'autant plus que son colocataire ne savait pas où il était non plus. Tu sais quoi ? Oublie. Ton père doit être entrain de dormir.
-Et alors ? On ne peut pas se promener tous les deux ?
Il acquiesça. Je le rejoignis dans le salon. J'avais enfilé une de mes robes préférées.
-McDust a de la chance de sortir avec une fille aussi belle que toi.
-Pourquoi tu l'appelles McDust ? Et pas Marc ?
-Parce que c'est l'homme à abattre.
-Pardon ?
-Je déconne. Tu viens
Je pris son bras et nous sortîmes dans le jardin pour quitter la propriété.
-Tu sais quoi ? J'ai une idée pour Duncan. Pour que tu parles avec lui. Vous devriez vous faire une soirée à New York avec Papa et Brian. Je veux dire tous les quatre. Une sorte de remake de l'enterrement de vie de garçon. Je suis hyper triste de cette distance entre vous. J'ai envie de faire un truc mais je sais pas quoi.
-C'est une bonne idée. Je ne suis pas sûr que tu puisses y faire quelque chose. Il a malheureusement récupéré notre côté têtu et fier.
-Est-ce que Grand-Père Aonghas était comme ça ?
-Nan. On a tout récupéré de Grand-Mère Amélia. Grand-Père était un être formidable. Le meilleur homme que j'ai jamais connu. Et je ne dis pas ça parce que c'est probablement le seul père que j'ai connu. Quoi que.. Il avait une grande force intérieure. Je l'ai rarement vu en colère. Il était très zen. Avec nous du moins. Dans sa vie professionnel, il pouvait être terrible.
-Il faisait quoi déjà ?
-Il a fait des tas de choses. Il a été pilote automobile au grand dam de sa famille, d'après ce que j'ai compris de notre arrière grand-mère. Paix à son âme. Ensuite, il a été trader, dans les premières années de sa vie. Après son mariage avec Grand-Mère, il a monté son cabinet d'audit et celui d'avocat.
-Wow. Quand je pense que je viens juste de me dire qu'éventuellement j'avais trouvé ma voie. Rien à voir avec ça. C'est ce qui s'appelle chercher.
-Oui, comme tu dis. Un grand homme. Voilà ce qu'il était. C'était très douloureux de le perdre. Mais je pense que tu connais. Je vais pas te décrire ce que l'on ressent quand on perd un proche. Alors pour répondre à ta question. Il n'était pas têtu.
-Toi aussi t'es un grand homme. Duncan a de la chance de t'avoir comme modèle.
-Tu sais ce qui me rend hyper triste moi Sarah ?
-Non ?
-C'est que tu te fasses martyriser au lycée. Et que tu ne le dis à personne.
-Ah oui, le fait que je sois une loser. Tu sais, personne ne veut me croire mais c'est pas tout à fait de ma faute, c'est aussi à cause de Brian. Pas de sa faute faute. Je veux dire, c'est pas lui qui m'a balancé des trucs à la tête et tout. Mais.. avant j'étais juste.. invisible tu vois, mais malgré moi j'ai été projeté dans l'ombre de Brian. Et on m'a remarqué. Alors qu'avant.. je veux dire, c'était pas pareil.
-Comment ça avant.. ?
-Tu sais pourquoi la copine de Brian m'a coupé les cheveux ? C'est parce que je lui ai arraché une de ses extensions. Tu sais pourquoi j'ai fait ça ? Parce qu'elle a dit que Maman aurait eu honte de moi. Je voulais lui faire mal. Mais j'aurais dû me rappeler que quand on va dans la voie du mal, on s'en prend toujours plein la tête. Normalement, les méchants ne gagnent jamais à la fin des histoires.
-Attends.
Il s'arrêta sur le chemin, me forçant à me retourner.
-La copine de Brian ? Mais il sort toujours avec elle ? Je vais lui dire ma façon de penser.
-Non. Non. Si je voulais une réaction de Papa, je lui aurais dit. T'as intérêt à ne rien dire en plus, parce qu'on a réglé cette histoire toutes les deux, comme des grandes, elle est venue me présenter des excuses sincères et avec elle, ce n'était pas gagné du tout. Et en plus il l'a largué. Quand il a appris ce qu'elle m'avait fait. Il a pris mon parti. Mais.. il l'aime tu sais. Il l'aime beaucoup, énormément même. Je voulais pas lui pardonner. À Alex. Je voulais qu'elle sois malheureuse, loin du mec qu'elle aimait mais.. ça aurait été tellement affreux de faire souffrir Brian comme ça. Et il se punissait.
-Et après tu oses me dire que tu n'es pas une fille bien.
-Brian n'est pas mon frère. Mais il est de ma famille. En tout cas, il est de la famille de Papa. ce qui revient au même. Et tu aurais vu son regard. L'expression du désespoir. C'était insupportable. Aucun des Miller ne veut me dire comment était vraiment leur vie mais.. je crois que Brian a beaucoup souffert dans sa vie. Plus que moi en proportion. Ça n'aurait pas été juste. Et je veux devenir quelqu'un de bien. J'ai jamais rien fait de plus difficile de toute ma vie.
Mon oncle passa son bras autour de mes épaules et m'embrassa la tempe. Je me sentais bien. De tout lui avoir dit.
-Mais je ne veux pas que tu le dises à Papa. Parce qu'il va en faire tout un scandale alors que c'est passé. Tu lui diras rien.
-Non. Mais je veux que tu me fasses la promesse de ne jamais garder pour toi des choses aussi grave. Tu peux m'appeler jour et nuit. Je te répondrai. Peut-être que je t'enverrai chier si tu m'appelles à 3h du mat. Ou que tu réveilles le futur bébé. Mais insiste. Je t'aime autant que mes propres enfants Sarah. Ni plus, ni moins. T'es un bébé McAllister, tu as le droit à mon temps toi aussi.
Je le serrai contre moi. Très fort.
-T'es mon oncle préféré.
-Je suis sûr que tu dis ça à tous tes oncles.
-Non. Enfin peut-être. Mais c'est parce que sur le coup, je le pense toujours. Mais toi tu es plus que mon oncle, tu es comme mon deuxième Papa.
Il se mit à rire et nous continuâmes notre balade.
-Je crois que les grumelles ont adopté Tom hier.
-Il a l'air beaucoup plus calme qu'elles.
-C'est une feinte. Il est timide en public. Mais il va se lâcher d'ici la fin de la semaine je pense. Mais Grand-Mère lui a mis la chambre la plus proche de la bibliothèque. Tom et les livres, c'est une grande histoire d'amour. Oh ! Je t'ai pas dit. Je dois partager, c'est une info sur Papa et je sais que ça va te faire rire jusqu'à la fin des temps et dès qu'on y fait allusion il rougit.
-Balance, toutes les vacheries sur mon brother sont bonnes à prendre.
-La première fois que Brian a rencontré Papa.. Mary et lui étaient entrain de baiser dans la cuisine.
-Nan. Naaaaaaaan !
Il pleura de rire.
-C'est tellement bon, putain. J'ai pas fini de me foutre de lui. Merci ma chérie. Attends.. GRAND-MÈRE !
Notre Grand-Mère était devant nous. Entrain de courir. Elle revenait vers la maison.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-Je cours. Comme tous les matins, ma chérie. Je serai morte depuis longtemps sinon.
-Bah continue de courir alors, dis-je. Tu as interdiction de mourir avant d'avoir vu ton premier arrière arrière petit enfant.
-J'en ai bien l'intention. Ne tardez pas à rentrer. Je vous laisse une petite heure.
Elle repartit encore plus vite.
-Elle est motivée sérieux. Oh des chevaux ! Ils étaient pas là, avant.
Je montai sur la barrière et sifflai pour les appeler. Je caressai sa crinière.
-Brian m'a appris à monter au Texas.
-Ah ouais ?
-C'était super et ses grands-parents m'ont offert l'un de leurs poulains. Il est MAGNIFIQUE. Je crois que j'ai une photo dans mon téléphone. Je me suis cassée la gueule c'était monstrueux. Mais je suis une casse-cou. Je peux te poser une question ? Pourquoi on a peur ?
-Pardon ?
-Quand on grandit, on a peur de certaines choses qui nous paraissaient naturels enfants ? Je veux dire. Hier, je suis montée dans l'arbre, j'ai eu peur de te tomber, ça m'a paralysée. C'est Brian qui m'a aidé à descendre. Quand j'étais petite, je pouvais grimper partout.
-Tu as conscience du danger et je crois que tu n'as plus confiance en toi et en tes capacités. Mais ça revient tu sais.
Je descendis de ma barrière et nous continuâmes notre balade à travers la nature avant de rentrer à la maison. C'était bien. Très bien même. Quand mon père nous vit arriver, il fronça des sourcils. Il était avec Valentina et ses beaux-fils.
-Dis donc Monsieur Patate. La prochaine fois que tu prends ma fille, tu pourrais me prévenir, personne ne savait où elle était, je te signale.
-Grand-Mère Amélia le savait, elle. Tu n'avais qu'à lui demander. Et ne m'appelle pas Monsieur Patate.
-Sinon quoi Monsieur Patate ? Tu vas pleurer dans les jupes de Maman ?
-Je vais te péter la gueule, surtout.
-Essaye pour voir Patate.
-John ! James !
C'était leur mère qui venait d'arriver. Ils étaient dressés l'un contre l'autre, visiblement près à en découdre. Elle leva les yeux au ciel et sortit de la pièce.
-Brian, Tom. Vous voyez ces deux idiots ? Ne devenez jamais comme eux. Pitié. En plus mon amour, si tu arrêtais de te comporter comme une Patate, peut-être que ton frère arrêterait de te traiter comme tel.
James se tourna sèchement vers sa femme.
-C'est à se demander pourquoi tu m'as épousé moi et pas mon frère. Tu sembles si facilement prendre sa défense.
Il tourna les talons pour sortir du salon. Mon père leva les yeux au ciel.
-James, cette Drama Queen !
James s'arrêta et je sus qu'il allait le taper très très fort. Aussi j'intervins.
-T'es vraiment chiant Papa. Arrête de le chercher tout le temps sérieux. Tante Valentina ? Ça va ?
James se retourna d'un coup et il retourna d'un coup. Elle était choquée. Elle se leva pour sortir mais il l'attrapa par les hanches. Il était entrain de la McAllisteriser.
-Oh, il est entrain de la McAllisteriser, fit Tom avant de rougir.
Valentina gifla James et elle sortit.
-Ça se fait pas de griller les potes bonhomme.
-Désolé, j'ai pas fait exprès. Attendez, je vais la Milleriser. Elle va revenir.
Il partit en courant en criant le prénom de ma tante. Et il revint avec elle 2 minutes après. Il la poussa littéralement dans les bras de James et il retourna devant moi. Valentina embrassa James avec fougue et repartit.
-Comment t'as fait ?
-Je lui ai dit tous les mots que je sais en espagnol et ensuite, je lui ai dit que tu étais sur le point de pleurer. Et que Maman dit que les garçons qui pleurent, il faut les consoler.
-T'es trop fort petit Miller. Je te paye une glace à New York.
-Oh non; On est quitte. Elle t'a tapé à cause de moi.
Mon père m'attira sur ses genoux.
-On prends un petit dèj, et on prend l'avion pour New-York, ce sera plus rapide et moins fatiguant.
-Merci, je sais que tu as fait ça pour me faire plaisir.
-Tu as fait un caprice quoi, répondit Brian.
-En fait, non, répondit mon père. Elle m'a demandée et j'ai dit oui. Tu m'aurais demandé, j'aurais dit oui. Parce que tu es mon fils et que je fais plaisir à mes enfants.
Brian sourit et Tom fronça les sourcils. Je ne savais pas vraiment si c'était à cause de ce qu'avait dit mon père ou si c'était à cause de son livre. Duncan fut le dernier à arriver à table.
-Alors, tu as bien dormi ? Sarah m'a dit que tu avais marathoné toute la nuit, et elle m'a empêché de venir te réveiller ce matin.
-C'est ça, j'ai fait un marathon. J'ai pas beaucoup dormi. J'aime bien ta tresse Maman. Va falloir que j'aille à New York aujourd'hui.
-On y va tous, répondit son père en fronçant un peu les sourcils. Qu'est-ce que tu dois faire à New York ?
-J'ai un rendez-vous.
-Avec qui ?
Duncan sourit d'un air amusé, un brin insolent.
-En quoi ça te regarde ?
-Duncan, ne commence pas, lui conseilla sa mère.
-Laisse-le, fit son père. Tu vois bien qu'il faut sa tête de cochon. On ne saura rien, ce ne sera pas la première fois.
-C'est peut-être parce que tu réagis toujours comme ça.
-Comme quoi ?
-Et sinon, Roger, vous venez avec nous à New York ? demanda soudainement Mary pour changer de sujet.
-Comme ça. Tu me fais toujours comprendre que je suis un moins que rien. C'est pas étonnant que je te dise rien.
-Je peux savoir quand je t'ai fait passer pour un moins que rien ? soupira mon oncle.
-Quand tu as ri quand je t'ai dit que j'avais été accepté à Yale par exemple. Tu m'as demandé si c'était une blague.
-Tu ne m'avais pas dit que tu avais postulé à Yale.
-Je ne voulais pas que tu te moques de moi encore une fois.
-Le retour de Duncan le pauvre enfant persécuté. Pleure toutes les larmes de ton corps mon garçon, fais croire à toute notre famille que je suis un vieux con, ça me va très bien.
-Voilà pourquoi je te dis rien. Tu n'écoutes pas et en plus tu me juges. Qui plus est, tu n'as pas besoin de moi pour te faire passer pour un vieux réac, tu y arrives très bien tout seul.
-Duncan. Cesse ton insolence envers ton père, rétorqua notre Grand-Mère Maddie.
-Sinon quoi ? Il va me foutre dehors ? c'est pas la première fois.
-Pardon ? hoqueta Grand-Mère Amélia.
-T'es encore sur ça ? Sérieusement Duncan ? soupira son père. Quand il avait 15 ans, j'ai foutu Duncan dehors parce que monsieur avait fumé du cannabis et avait traité sa mère de pute. Alors oui, je l'ai mis dehors. Dans le jardin. J'ai laissé la porte ouverte.
-Tu l'as fermée, c'est Maman qui l'a ouverte.
-Tu étais dans le jardin, sombre idiot. Tu as dormi sur un transat.
-Tu m'as foutu dehors. C'est le geste qui compte. Dès que je fais un truc en contrariété avec ton idée préconçue, ça ne va pas.
-Des idées préconçues.
-Sur ce que doivent être les gens. Sur ce que je dois être.
-7 mois de Yale pour que tu en ressortes aussi con. Bah putain. Et je peux savoir quelle image tu as selon moi ? Parce que là, à part un crétin, je vois pas.
-Tu vois pourquoi je lui ai rien dit, dit-il en se tournant vers Amélia. Parce qu'il est toujours comme ça.
-Tu ne m'as rien dit sur quoi ?
Duncan se rendit compte qu'il avait fait une connerie dans sa colère et il baissa les yeux. D'ailleurs, mon père regarda Mary. Oh putain. Tom baissa les yeux vers son assiette et demanda un truc à sa mère qui lui répondit en français machinalement.
-Je couche avec un mec. C'est mon coloc. Voilà. Je suis bi.
Mon oncle avait repris à manger son petit déjeuner et il s'était figé en entendant ça. Il avait regardé autour de lui et il avait fixé son fils. Son regard s'assombrissait de seconde en seconde. Il réagissait exactement comme l'avait prédit Duncan. Il posa sa tasse, s'essuya la bouche.
-Ce qui est bien c'est que cette fois, je n'aurais pas besoin de te mettre dehors, c'est moi qui m'en vais.
Il quitta la table et claqua la porte de la salle à manger. Valentina le suivit immédiatement.
-Ça veut dire quoi bi ? demanda Abby.
-Tu vois Elijah Evans ? lui dit Tom.
-Ah oui. C'est l'oncle de Sarah.
-Il aime les garçons et il aime les filles. Bah c'est ça bi, conclut Tom.
-Ah. Et ton petit ami, c'est un garçon, Duncan ? demanda Abby.
-Il s'appelle comment ? fit Becky.
-Est-ce qu'il est beau ?
-Est-ce qu'il est plus beau que oncle John, que Papa et que toi ?
-Je sais pas, les filles. Excusez-moi.
Sa main tremblait. Il était entrain de se lever quand mon oncle revint. Il était furieux. Ça se voyait.
-Tiens tu prends la tangente ? Maintenant qu'on a commencé à laver notre linge sale en famille, on va finir, de toute façon, tu as plombé le petit dèj. Tu t'assieds.
Duncan obéit et baissa la tête.
-J'ai toujours su que tu avais des tendances homosexuelles. Depuis que tu as 5 ans. tu sais comment je le sais ? Tu l'as dit à Elena en pensant que vous étiez tous les deux, alors que j'étais juste derrière la porte. Tu lui as dit que tu préférais les garçons. Et à ton adolescence, tu es sorti avec des filles. J'ai toujours su que tu étais bisexuel Duncan.
-Pourquoi tu es en colère ?
-Parce que je suis le dernier au courant. Tu l'as dit à tout le monde sauf à la personne qui t'aime le plus au monde. Je suis en colère contre toi, pas parce que tu couches avec ton coloc, encore que c'est une belle connerie de coucher avec son coloc parce qu'on doit déménager quand c'est terminé. Mais parce que tu leur as dit avant moi. Sur ce, bon appétit, j'ai l'intention de me bourrer la gueule pour oublier que mon fils a perdu toute confiance en moi. On se voit.. un autre jour.
Il tourna les talons et se dirigea à grandes enjambées en dehors de la pièce.
-Papa; Attends-moi.
Duncan se leva et le suivit. Les jumelles ne comprenaient rien du tout.
-Tante Mary, finit par dire Becky.
-Oui ma chérie.
-Est-ce que c'est vrai que tu as été à Beauxbâtons ? John nous a dit que tu étais une sorcière comme lui et que tu avais été à Beauxbâtons qui est l'école française de sorcellerie.
-Oui, c'est vrai.
Les yeux des jumelles se mirent à grandir.
-C'est vrai ? Et c'est comment la France ?
-C'est très beau.
Elles lui posèrent plein de questions et Mary leur répondait avec gentillesse. Brian se pencha vers moi et me demanda si je n'étais pas curieuse de savoir ce qu'il se passait entre Duncan et son père, en ce moment même.
-Si, mais je sais que James va tout dire à Papa et que Duncan va tout nous dire. Alors je préfère attendre.
Sauf que Duncan refusa de m'en parler. Il refusa de le faire. Ce crétin. Nous étions dans le taxi avec lui, Brian et moi et il refusa de me le dire.
-Fais pas ta pétasse Duncan McAllister. Dis-le moi.
-Non Sarah. J'ai besoin de temps pour digérer alors tu me lâches la grappe.
-Je te lâcherai pas la grappe, je te donne juste un peu de répit.
J'étais vexée. Je voulais connaître le dénouement de l'histoire. Mais finalement, ça pouvait attendre. J'allais voir Ray. Je me demandai ce qu'il avait. Il m'avait paru si fragile au téléphone. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps mais pour moi, il n'était pas fragile. Il était tout le contraire. C'était un Roc. Il était la Joie. Un rayon de soleil dans un univers triste et sombre. Il avait une place au soleil. Il était rayonnant. Il ne pouvait pas être triste. Il ne pouvait pas être malheureux. Ça allait à l'encontre même de la philosophie de la vie. Où était passé le fameux Hakuna Matata ? J'y repensai en débarquant sur le tarmac de l'aéroport JFK. Mais quand je vis la ville, je souris. C'était.. plus beau que dans tous mes rêves. Je n'étais jamais venue à New York. Ou alors j'étais toute petite et je ne m'en souvenais pas. Je pris la main de mon père. Il m'avait emmenée ici. Dans la ville de Ray, uniquement parce que je lui avais dit que je voulais venir. Combien de parents se plieraient ainsi à la volonté de leurs enfants ? J'avais beaucoup de chance.
-Je t'aime, lui dis-je. Y'a pas de père plus cool que toi.
-Pardon ? fit James interrompant ce moment rempli d'amour.
-Toi aussi t'es très cool. Je pourrais avoir mon mot à dire dans le choix du nom du bébé ?
-Nan.
-Allllleeeeeeeeeeeeeez.
-Nan.
-Je vais demander à Valentina. Elle va dire oui.
Nous nous séparâmes. Mon père et son frère allèrent avec leur Grand-mère et je restai avec Brian, Duncan, les enfants et leurs mères.
-Mary, tante Val', ça vous dérange si je vais voir un ami ? Il ne va pas bien du tout et je crois qu'il a besoin de moi.
-Je ne suis pas très rassurée à l'idée de te laisser te trimballer toute seule dans New-York. Mais c'est d'accord. Tu lui demandes de venir te chercher ?
-Oui. Je vais faire ça.
Je m'écartai pour l'appeler. Il me répondit immédiatement.
-Je suis à Central Park. Tu peux venir me chercher ?
-J'arrive. J'habite pas loin.
Il arriva en moto. Je le vis s'approcher de nous avec un casque sur sa tête. Il releva sa visière.
-Salut Sarah.
Il était heureux de me voir mais il avait une gravité dans le regard que je ne connaissais pas. Il serra la main de Mary.
-Je vous la ramène vers quelle heure ?
-Je vous envoie un message, dis-je. Tout à l'heure. Tu viens ?
Je pris le second casque et j'entrainai Ray au loin. Il avait de nouveau le blouson de Clive.
-En fait ça va devenir mon blouson si on ne fait pas attention.
-Il était d'accord. J'ai frappé à sa porte comme un dingue pour l'avoir et je lui ai promis que tu irais lui dire bonjour. J'ai failli me faire taper par sa mère.
J'adorai faire de la moto avec lui. Je le serrai fort et nous arrivâmes chez lui. C'était une maison de banlieue New-Yorkaise. J'aimais bien cette brique rouge. Il passa par le garage.
-Mes parents ne sont pas là. Sinon, je n'aurais pas pu sortir.
-Rebelle.
Il me fit un sourire et nous allâmes dans sa cuisine.
-Tu veux boire de la citronnade ? J'en ai fait.
-Ah ouais ? Je veux bien.
Il m'en servit un verre. C'était bon. Ça me rappelait des journées d'été avec Sophie et Paul.
-Bon, qu'est-ce que tu as Ray ? tu n'es pas comme d'habitude.
-C'est à dire.
-T'es triste. Tu es grave.
-On va dans ma chambre. Ce sera mieux.
Je retirai mes Bensimon pour m'installer sur son lit.
-Ça me fait bizarre d'être là. Je la connais ta chambre. Je l'ai déjà vue.
Y'avait des photos des garçons sur un panneau en liège. Et j'étais là aussi. Et une autre de couple avec Maeva.
-Alors ?
Il soupira et s'assit à côté de moi.
-Pourquoi tu es parti à Montauk ?
-Ça t'es déjà arrivé d'avoir envie de changer d'air ? Je me sentais oppressé Sarah. Je n'arrivai plus à respirer. Alors j'ai pris ma moto et je suis parti. J'ai roulé, roulé, encore et encore et je me suis installé dans un hôtel.
-J'étais morte d'inquiétude. On était tous morts d'inquiétude.
-Oui, je sais, murmura Ray en baissant les yeux.
Je redressai son beau visage. Il y avait une pointe de désespoir dans ses yeux.
-Je n'en peux plus Sarah. Mes parents s'engueulent en ce moment. Mon agent me casse les couilles. Les mecs aussi d'ailleurs. Tout le monde est sur mon dos. Ils sont tous entrain de me solliciter de toute part, je ne sais plus où donner de la tête. Je me sens inutile. J'apporte des ennuis à tout le monde.
-Ne dis pas ça, ce n'est pas vrai.
-J'ai un de mes potes au lycée qui a failli se faire renvoyer parce qu'il m'a couvert.
-Il l'a fait de son plein gré. Tant pis pour lui.
-J'arrive plus à gérer. J'ai l'impression de couler Sarah. Je te jure. J'ai l'impression que je ne vois plus la lumière. J'ai envie d'avoir une place au soleil mais je n'arrive plus à le sentir sur ma peau. Je ne sais plus comment faire pour sentir le soleil sur ma peau.
Des larmes s'écrasèrent sur son visage.
-Bah. Vas dans ton jardin. Ray. Tu n'as pas besoin d'avoir une place au soleil. Tu es le soleil. Tu éclaires la vie des gens qui t'entourent. Tu es comme un phare.
-Un grand truc en pierre, froid qui se prend des giclées. Cool. Merci.
Je le tapai.
-Tu vois ce que je veux dire. Fais pas ta tête de cochon. Et puis, tu te rends compte de la pression que tu as sur tes épaules ? Tu es encore très jeune. Tu devrais peut-être faire un break ? Tu vois.. je sais que vous avez un nouvel album en route.
Son téléphone sonna et il ne répondit pas. Il le mit sur silencieux et le balança sur son lit.
-Mais tu devrais peut-être te concentrer, je ne sais pas sur le lycée, un truc assez banal.
-Le lycée, c'est pas banal pour moi. Je n'y suis pas tellement. Mais je vois ce que tu veux dire.
Les larmes n'arrêtaient pas de couler.
-Je crois que tu ne me dis pas tout. Je ne dirai rien aux garçons ou à personne. Tu peux me faire confiance Ray. Tu t'es fâché avec Maeva ?
-Je ne sais pas si tu as envie d'entendre ça.
-Je suis ton amie à toi. Si je ne peux pas t'écouter parler de ta petite amie, je serai une piètre amie. Je supporte d'entendre Brian me parler de sa copine alors que je la hais.
Il en avait gros sur cœur. Je le sentais. Il se leva et commença à faire les 100 pas.
-Excuse-moi.
Il poussa une porte dans sa chambre, celle de sa salle de bain et il la referma. Mal d'ailleurs. Au bout de 5 minutes, alors que j'entendais l'eau couler, je partis voir ce qu'il faisait. Il était assis sur le rebord de sa baignoire. Il avait le dos voûté et était parcouru de soubresauts. Il était entrain de craquer dans sa salle de bain. J'entrai, arrêtai l'eau et il glissa au sol. Je le pris dans mes bras et il pleura sur moi.
-C'est Maeva ? Elle t'a largué ?
-Non.
-Tu l'as larguée ?
-Non.
-Alors qu'est-ce qu'il se passe ?
-Elle est enceinte. Elle m'a dit qu'elle était enceinte la semaine dernière.
Oh putain. C'était une bombe.
-C'est pour ça que je suis parti.
-Qu'est-ce que Clive a dit ?
-Il n'est pas au courant. Personne n'est au courant. Je ne veux pas de gosse Sarah. Je suis trop jeune pour être père. Je ne sais pas quoi faire ?
-Tu es sûr que c'est vrai. Je veux dire..
-Elle avait du retard. Elle a fait un test.
-Tu sais que les test de grossesse peuvent être faux ? Les faux positifs. C'est peut-être une fausse alerte.
-Et si elle est enceinte Sarah? Je vais faire quoi ? Je ne veux pas rester toute ma vie avec Maeva.
-Désolée de te vexer mec, mais c'est parce que tu vas avoir un bébé que tu es obligé de rester avec la mère.
-Je sais mais je me connais. Je suis un être loyal. Je ferai tout pour que ça marche avec la mère de mes enfants mais.. putain non. Pas tout de suite. J'ai même pas fini le lycée ! Qu'est-ce que je vais faire ?
Il se remit à pleurer. J'avais l'impression de me noyer avec lui.
-Tu vas faire ce que des centaines, des milliers et des millions d'hommes ont fait avant toi. Si tu as un bébé dans quelques mois, tu vas l'aimer. Tu vas lui apprendre à courir, à taper dans des balles de baseball. Tu vas lui apprendre à jouer de la musique. Tu vas l'aimer et tu seras un super père. Jeune mais super.
Il m'embrassa sur la joue avec tendresse.
-PETITE BITE CHEVELUE, T'ES OÙ ?
C'était la voix d'Owen. J'entendis des pas et la porte de sa chambre s'ouvrit. Il tourna les yeux et il nous vit. Ray, les yeux rouges et gonflés et moi assis dans la salle de bain.
-Sarah !
Owen s'approcha pour me soulever dans ses bras.
-On devait enregistrer aujourd'hui Ray. Mais je comprends pourquoi tu as oublié.
-Ah merde. C'était aujourd'hui.
-Je peux venir ? demandai-je en faisant des gros yeux de chatons à Owen pour le détourner de Ray.
-Ouais bien sûr. Tu sais que tu es mignonne comme tout dans cette petite robe.
-Merci, c'est ma robe préférée.
-Bon, il est entrain de faire la gueule là ? demanda la voix de Keito. Je.. McAllister !! Salut ma belle.
Il m'embrassa sur les deux joues et son regard passa derrière moi.
-Je savais pas que tu étais là. Tu es magnifique. Viens avec moi, on va laisser Ray s'habiller.
-Je suis habillé au cas où tu n'aurais pas remarqué. Je peux savoir comment vous avez fait pour rentrer sérieux ?
-On est passé par la maison de Clive, comme d'hab. Arrête de faire ta pétasse Ray.
-Et si j'appelai les flics pour violation de propriété privée ?
-Essaye pour voir couille molle.
Ray bouscula Owen pour prendre son téléphone. Mais Owen lui subtilisa.
-Rends le moi. Je plaisante pas Owen.
Owen eut un rictus.
-Donne-le moi. Tout de suite.
-Sinon quoi ?
Ray donna un grand coup à Owen qui s'écrasa contre le bureau.
-Je t'explose ta gueule de roux.
Owen se redressa et repoussa Ray.
-Tu crois sérieusement que tu me fais peur gueule d'ange.
Ray lui balança son poing dans l'abdomen. Owen poussa un cri et le téléphone s'éclata au sol. Keito les sépara tant bien que mal. J'enfilai mes chaussures.
-Je m'en vais. Vous me préviendrez quand vous serez devenu moins cons.
Je sortis de la pièce et je descendis les escaliers.
-Sarah attends.
Ray m'arrêta devant la porte d'entrée.
-Tu frappes tes amis maintenant ? Tu me dégoûtes.
-Ne pars pas.
-Sinon quoi ? Tu vas me gifler peut-être ?
-J'ai besoin de toi.
-Tu as besoin de parler à tes amis. Parce qu'ils ne sont pas cons. Ils vont comprendre ce que tu traverses. Laisse-moi passer.
-Ne me fais pas ça. S'il-te-plaît. Je.. Je suis désolé.
Il tomba à genoux. Je relevai les yeux et je vis Chuck. Et Clive. Mais ce dernier ne me voyait pas. Il se précipita vers son meilleur ami et pendant ce temps, Chuck me tira vers lui.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je dois le ramener vers la lumière.
Je me détachai de Chuck et je me laissai tomber juste à côté de Ray. Je lui embrassai les paupières. Il me serra contre lui.
-On va te ramener vers la lumière. Maintenant, excuse-toi.
-Et si je refuse ?
Je le fixai durement.
-Tu n'as pas envie qu'on t'aide. Idiot. Tu sais quoi ? Va te faire foutre.
J'ouvris la porte d'entrée et je partis de la maison.
-Sarah, ne réagis pas comme ça. Je plaisantais !
-Tu n'es pas drôle !
-Tu vas te perdre.
-Je ne t'aime pas putain. Quand tu fais ta tête de con comme ça, je t'aime pas.
Il me rattrapa dans la rue et me ramena chez lui. Je lui en voulais de jouer avec mes nerfs comme ça. Owen était toujours fumasse et il refusait de regarder de Ray en face. Moi aussi je le fusillai du regard.
-Tu leur dis ?
-Nous dire quoi ? demanda Clive en fronçant les sourcils. Ray. Bon Sarah, crache le morceau.
-Ce n'est pas à moi de le faire.
-McAllister, crache le morceau.
Je donnai une tape derrière la tête de Ray.
-Maeva est enceinte.
Les visages des Atlas Wild Child se décomposèrent. Et celui de Chuck se ferma. Il se leva et prit Ray dans ses bras.
-Je vais la pousser dans les escaliers la prochaine fois que je la verrai.
Owen se leva pour le serrer aussi. Chuck ne l'avait pas lâché pour autant. Ça sentait le câlin de groupe. Il y avait un véritable amour entre eux. Je ne savais pas ce que je faisais là.
-Bon, les mecs, on va enregistrer là. Sinon, on va se faire tuer. Sarah, tu montes avec moi, fit Owen.
-Non. On va prendre la moto tous les deux, répondit Ray. Il va falloir que je la ramène après.
Nous arrivâmes au studio d'enregistrement peu de temps après. Je sentais qu'un poids était parti des épaules de mon petit Ray. Son agent tira une tête pas possible en me voyant. Elle ne l'aimait pas du tout. Je le savais. C'était extraordinaire. De les entendre jouer. Ils s'engueulaient parfois.
-Chuck, t'es pas dans le rythme, lui dit le manager.
-Apprends à jouer et on en reparlera.
Chuck avait l'air un peu énervé. C'était à cause de Maeva, j'en étais sûre. Ils jouaient Sarah, she's all that. Et Ray s'arrêta en plein milieu.
-Sarah. Viens avec nous.
Je secouai la tête.
-Sarah, dit Chuck. Ne nous oblige pas à venir te chercher par la peau de ton joli petit cul.
Il se fit taper par Clive derrière la tête. Ray en profita pour sortir, il me tira par la main.
-Je vous entendais très bien avant hein.
-Mais tu ne peux pas chanter avec nous, répondit Owen, si tu es de l'autre côté.
-Chan..
-Tu sais chanter, tu sais lire une partition et on veut tester un truc.
-Je ne sais pas chanter. Ray.
-Tu me fais confiance ?
-C'est pas cool de me Ray-McClunskyser comme ça.
-Merci, tiens, prends mon casque.
J'étais entrain de lire les partitions. Ray posa ses deux mains sur mes épaules.
-N'hésite pas. Même si tu ne suis pas exactement la partition, c'est pas grave.
-Fais comme nous, me sourit Keito Newman. Amuse-toi bien.
Et nous commençâmes à chanter, je n'osais pas trop. Je vis la tête de Chuck, il me fit signe de continuer. C'était super amusant.
-Alors qu'est-ce que tu en penses ? Avec une voix féminine, ça claque non ?
-C'était super, vous devriez recommencer sérieusement cette fois.
-C'est vachement moins glamour que ce qu'on nous vend à la télé. Qu'on se le dise. Je suis bien contente de ne pas être une troubadour en vrai.
-Tu sais que tu viens de dire troubadour en français, commença à rire Chuck.
-J'aime bien la sonorité du mot. Bon, on s'y remet. Sérieusement hein.
Je venais d'imiter l'agent des garçons et ils commencèrent à se marrer comme des tordus. Et nous reprîmes la chanson. C'était vraiment super. Je me déplaçai dans le petit studio juste à côté d'Owen. Je venais d'enregistrer une chanson. Je n'arrivais pas à y croire. Mary finit par m'envoyer un message alors que nous étions entrain de finir.
-Il ne va pas falloir que je tarde. Merci beaucoup. C'était super.
-Sarah, je peux te parler ?
C'était Clive. Il me prit sous son bras et m'emmena à l'écart.
-Tu le sais depuis quand pour Maeva et Ray ?
-Depuis.. une heure avant vous. J'avais l'intention de le pousser à vous le dire. Tu me fais confiance n'est-ce pas ?
-Oui. Oui bien sûr. Mais.. ne le dis à personne, n'en parle à personne. Ça pourrait ruiner sa vie.
-Oui, je sais. Tu vas bien toi ? Tu m'as l'air chelou.
-Mon meilleur ami vient d'apprendre qu'il allait être possiblement père. Alors oui, ça me fait bizarre. Très bizarre même. Quelle salope cette Maeva.
-Loin de moi l'idée de la défendre, surtout si elle n'a pas fait les choses correctement mais.. un bébé, on le fait à deux. Je crois qu'il est autant à blâmer qu'elle. Mais ne lui dis pas. Il ne va pas bien du tout.
-Hey Sarah ! On se revoit demain ?
-Tu sais que j'habite pas là ? Il me faut l'autorisation des membres de ma famille pour me déplacer d'un État à l'autre.
Ray eut une moue boudeuse.
-Je n'ai pas eu le temps de te parler parce qu'ils sont venus nous interrompre.
-Je vais demander à mon arrière-grand-mère si je peux.
-Pourquoi pas à tes parents ?
-Papa obéit toujours à sa Grand-Mère. Si elle dit oui, c'est bon, il ne pourra pas dire non après.
Je souris. Chuck m'embrassa tendrement sur la tempe, pareil pour Owen et Keito. Ray me tendit son casque de moto.
-En fait Clive, je t'ai pas remercié pour ton blouson.
-On va faire une garde alternée, si ça continue, plaisanta le beau métis. Ce serait sympa qu'on se voit dans la semaine. Un soir.. pour qu'on se fasse un marathon télé. Demande à ta grand-mère.
-Je vais faire ça. Et puis si ce n'est pas possible... on se revoit en juillet de toute façon. Je squatte dans la maison de Chuck dans les Hamptons.
Ce dernier sourit comme un malade, mais pas Ray.
-HEIN ? Bah non, tu viens chez moi.
-Chuck m'a dit que tu finissais toujours chez lui.
Ray se mit à rire.
-C'est pas faux. Par contre, tu viens dormir chez moi en juillet avant le concert d'Howard.
-Alors, en fait, je sais pas si ça va être possible vu que ma grand-mère a l'intention d'acheter un appartement à New-York. Je vais peut-être devoir dormir chez elle.
-Ah ouais. On verra ça, on a encore un peu de temps devant nous. On y va ?
Il roula rapidement vers l'adresse que je lui indiquai. Je descendis de moto et je lui redonnai le blouson de Clive.
-Merci, j'ai passé un super moment.
-Désolé d'avoir craqué comme ça.
-Pas de souci, tu peux craquer autant que tu veux Ray. Moi, je ne te jugerai pas. Je ne te jugerai jamais.
Il me serra dans ses bras et caressa ma joue doucement. Il avait retiré son gant.
-On se parle ce soir ? S'il-te-plaît.
-Oui, murmurai-je. Tu m'appelles, je ne voudrais pas te déranger.
J'embrassai son casque et je me rendis dans le café où se trouvait ma famille. Mon père me fit signe et j'allai directement vers lui.
-Tu t'es bien amusée ?
Il y avait un brouhaha de dingue.
-J'ai enregistré une chanson aujourd'hui. J'étais avec mes amis et ils m'ont demandée de chanter avec eux. C'était vraiment super. Et vous ? L'appartement de Grand-Mère ?
-Tu vois le penthouse de Van der Woodsen dans Gossip Girl ?
-Oui.
-C'est le même genre. En plus grand. Elle veut pouvoir tous nous loger. On en a visité 3, je préférai celui qui donnait sur Central Park. Mais pas James. Elle va continuer sa recherche.
-Tu vois les gars avec qui je suis partie à Seattle ?
-Oui oui.
-Est-ce que tu penses que je pourrais venir faire une soirée avec eux dans la semaine ? On voulait marathoner sur une série de film.
-Ah.. oui. D'accord. Moi ça me va. De toute façon, James voulait qu'on se fasse une soirée avec Duncan et Brian. On t'emmène, je te dépose, et on revient te chercher le lendemain.
-T'es sérieux ?
-Oui oui. Chérie ? Dis-moi, tu as eu le temps d'aller voir ton frère et sa femme ?
-Non.. Ce n'est pas grave, Natalia est très fatiguée en ce moment.
-Votre famille est à New York, Mary ? lui demanda ma grand-mère Amélia en portant sa tasse à ses lèvres.
-Mon frère oui. Sa femme va accoucher de son premier et elle est très fatiguée, je sais que mes parents sont là en plus.
-Vous devriez les inviter à venir chez moi. Ça me ferait très plaisir de les rencontrer. Quoi que.. dîtes à votre frère et à votre belle-sœur que nous reviendrons dans la semaine. J'aurais grand plaisir à dîner avec eux ou à déjeuner.
-Je leur dirai, madame McAllister.
Au moment de rentrer chez nous, je repensai à Ray et à sa révélation. Le pauvre. Je l'appelai dans l'avion pendant les 30 minutes de vol.
-Mon père est d'accord pour qu'on se fasse une soirée un de ses quatre. C'est pas génial ?
-C'est super.
-Ça m'a fait beaucoup de bien de te voir.
-Moi aussi. Plus que je ne saurais le dire. J'avais besoin de toi et tu as accouru. Tu es une fille merveilleuse Sarah.
-C'est pour tous les lundi où je t'ai raconté mes problèmes. Je crois que ta mère t'appelle.
-Oui, c'est le cas. À tout ma belle.
Je raccrochai et Brian, se planta devant moi.
-J'ai demandé à Duncan s'il pouvait nous aider financièrement pour le cadeau de ton père. Il a dit qu'on irait demain avec lui, ce sera plus simple. Tu l'as rencontré où ?
-Qui ?
-Ton pote avec qui tu es parti en moto.
-Chez nous à Los Angeles.
-Et tu veux quoi pour ton anniversaire ? J'ai parié avec John qu'une fête avec des amis, tu aimerais pas.
-J'aimerai pas. J'ai pas beaucoup d'amis. Je suis pas comme toi. Si c'est pour me retrouver avec Sophie et Cathy... Pas la peine de faire une fête pour ça.
-Tu ne m'inviterais pas ?
-T'es pas mon ami Brian. T'es comme mon frère. Pareil pour Paul.
-En fait, j'ai une question, tu connais qui en premier ? Enfin, je veux dire, entre Paul et Sophie, tu étais amie avec qui en premier ?
-Paul. On se connait depuis notre naissance. Avec Sophie, ce n'est pas pareil. Les Harper n'habitaient pas là en fait. Ils ont emménagé l'année de notre maternelle. En fait, avant.. on connaissait Sophie mais on la voyait que pendant les vacances. C'était notre copine de vacances alors que Paul et moi on était tous les jours ensemble. Ensuite, on est devenu inséparable tous les trois. Et tu connais la suite.
-Je ne l'aurais pas cru. Qu'il y a eu Paul et toi avant d'avoir Sophie et toi.
-Et pourtant...c'est la vérité. Pour en revenir à notre discussion. Si c'est pour finir en fête avec les Harper et les McDust.. autant faire un barbecue, ce sera plus simple. Un Barbecue à Malibu. Ce serait top, tu ne trouves pas ?
-Qui veut faire un barbecue ? demanda Duncan en se retournant.
-Pour mon anniversaire. Ce serait sympa de se faire un barbecue à Malibu, c'est ce que je disais.
-Ah ouais carrément. Je ferai le déplacement rien que pour ça. John fait une petite sauce barbecue.. J'en rêve la nuit. Tante Mary ? l'interpella Duncan.
Mary se retourna pour nous regarder.
-Avoue, pourquoi tu as épousé John ?
-Pour sa sauce barbecue, évidemment, répondit Mary, preuve qu'elle nous avait entendu.
Elle sourit et père lui demanda d'arrêter de dire des conneries. Et il l'embrassa.
-En fait, Duncan, il est comment le domestique ?
-Il va bien. Il va avoir du mal à marcher pendant un petit moment. Mais il va bien.
Son père qui était de l'autre côté de l'allée , jeta un coup d'œil dans notre direction.
-T'es sérieux là ? Tu as couché avec le petit jeune ?
-Ouais. Tu m'as pas fait aussi beau pour rien.
-C'est clair. Mais le pauvre gosse. Il était puceau, ça se voyait à sa tête.
-Non mais tu plaisantes mais j'étais sa première relation homosexuelle. Il va s'en rappeler très longtemps. Je l'ai McAllisterisé.
-Ça te fait quoi d'utiliser le droit de cuissage ? ironisai-je.
-J'adore. Tu adorerais aussi si tu n'étais pas d'une fidélité désespérante. D'ailleurs Papa, je t'ai pas dit. À la fac, y'a une meuf.. elle est fan de toi.
-Comme toutes les femmes, répondit mon oncle avec arrogance s'attirant un rire de sa femme. Vas-y, raconte.
-Elle t'a vu et elle me demande régulièrement ce que tu fais et tout. Elle veut bosser dans l'entreprise je pense. Je sais pas. Ou alors elle est attirée par les vieux.
Je ris. James fusilla son fils du regard.
-Mais t'es super beau Papa. T'es vieux mais t'es beau et t'es riche.
-Tais-toi fils.
Je n'en pouvais plus. Je posai ma tête sur Brian, il avait pris son iPad et nous regardâmes un épisode de série avant d'arriver à l'aéroport. Je pris le taxi avec mes cousines et mon arrière grand-mère.
-Grand-Mère, tu auras trouvé ton appartement avant juillet ?
-Oui, j'espère. Je vais y retourner dans la semaine avec ton père et son frère. J'aimerai qu'ils aient un coup de cœur. Nous n'avons pas eu le temps de visiter tous ceux que j'avais repéré. Pourquoi ?
-Je vais à un concert d'Howard Shore en juillet et je voulais savoir si je pouvais venir chez toi. Sinon, je sais que je pourrais aller chez des amis.
-Tu pourras venir ma chérie.
Quand nous arrivâmes à la maison, les jumelles tombaient de fatigue. Ma grand-mère Maddie était restée à la maison avec son petit ami. James ne l'aimait toujours pas. Je le voyais à son regard. Moi, il ne me déplaisait pas ce Roger. Il avait l'air normal. Dans les couloirs, je vis mon père et Mary, il était entrain de la plaquer sur le mur. Je décidai de passer par les couloirs des bonnes. Je ne voulais pas les déranger. Marc me manquait. J'aurais aimé l'avoir avec moi. Je me déshabillai et je me regardai dans le miroir en petite culotte. Je posai une main sur mon ventre. Et si j'avais un bébé aussi jeune ? Je trouvais ça terrible. Mon pauvre Ray.
-Sarah ? Oups, pardon.
-Entre Valentina. Je t'en prie.
-Tu ressembles tellement à ta mère.
-Merci, je prends ça pour un compliment.
-C'est le cas. J'avais besoin d'aide pour me faire une tresse. J'ai envie d'une tresse et ta belle-mère est occupée.
J'enfilai mon peignoir et je lui fis sa tresse.
-Tu en penses quoi du fait que Duncan soit bi ?
-C'est mon fils chéri. Ça ne changera jamais. Je l'aime tellement, je ne pourrais jamais lui vouloir du mal. Il est comme il est. Je l'aime comme il est. Mon gros bébé. Mais j'ai crains la réaction de James. Il était vraiment furieux et déçu contre lui-même. Je l'avais rarement vu comme ça.
-Il était effrayant. Je n'aimerai pas que James soit en colère contre moi.
-Ma chérie, pour avoir déjà vu James en colère contre certains membres de ma famille, pour avoir déjà vu ton père en colère.. je crois que c'est toute votre famille qui est effrayante. Je suis sûre que tu es comme ça aussi. D'ailleurs.. je ne sais pas si ton oncle te l'a dit, mais nous aimerions vraiment que tu viennes à la maison pendant tes vacances. Tu n'es jamais venue encore. Ton père était assez réticent à te laisser traverser le pays toute seule mais.. tu es une grande maintenant. Et puis, au pire, j'enverrai James te chercher.
-Tu m'as manquée tante Valentina. Je crois qu'on s'est un peu enfermé dans notre monde Papa et moi. Ça fait du bien de s'ouvrir au monde. De s'ouvrir de nouveau à vous. Tu m'as manquée. En fait.. j'aurais aimé que vous reveniez. En Californie. Après la mort de Maman. J'aurais vraiment aimé que vous vous réinstalliez chez vous.
-Je sais. Et si tu veux tout savoir, je l'ai demandé à James. Parce que je savais que tu aurais besoin de moi. Mais.. quand on a soumis l'idée à ton père, il nous a dit qu'il n'avait pas besoin de nous. Et qu'il ne voulait pas que nous mettions notre vie entre parenthèse. Mais on y a songé. Je ne voudrais pas que tu crois qu'on t'a abandonné d'accord.
-Je ne le pense pas. Ça te dit de faire une girly avec moi ? Tout de suite ? On peut traîner Mary par les pieds, si tu veux. On se met dans ma chambre toutes les trois et on papote en se faisant les ongles ?
-J'adore cette idée, mais je crois que ta belle-mère est occupée.
-Oh c'est bon ! Je vais la chercher. C'est juste l'histoire de quelques heures en plus.
Je filai dans la chambre de mon père. Je frappai et j'entrai.
-Dîtes-moi que vous êtes à pas à poil.
-Heu.. non ? fit mon père.
J'ouvris les yeux.
-Trop cool. Mary, on se fait une girly dans ma chambre avec tante Valentina, viens avec nous. Vous aurez qu'à vous faire des papouilles plus tard.
Mon père était contre, ma belle-mère l'embrassa et me suivit dans ma chambre. J'avais gagné. Nous nous amusâmes énormément. Ça me fit un plaisir évident. Elles étaient toutes les deux super drôles. Brian passa par la porte mitoyenne et s'arrêta en voyant que je n'étais pas seule.
-Désolée mesdames. Je voulais savoir si Sarah voulait faire du Tai Chi.
-Moi, je veux bien ! fit Valentina en se redressant. Surtout quand le professeur est aussi mignon.
Il rougit et son torse aussi; Nous fîmes du Tai Chi, toutes les trois avec Brian. Il n'hésitait pas à nous remettre en place.
-Pourquoi quand j'avais 16 ans, les garçons n'étaient pas aussi beaux, soupira Valentina en se reposant sur le fauteuil, une fois Brian dans sa chambre.
-Ils ne le sont pas tous, dis-je. Mais tu as vu sa mère ?
-Tu n'as jamais rencontré son père. Mais Sandro.. il était magnifique. Il était rayonnant. Brian lui ressemble énormément dans sa manière d'être. Dans ce côté un peu.. changeant. Par contre Tom lui ressemble physiquement.
-Tom est ton portrait, fit Valentina. un peu comme Duncan avec son père.
-Duncan ressemble à mon père. Pas au sien.
-C'est le côté McAllister qui ressort. Sauf pour toi honey. Tu ressembles à ton arrière grand-mère et à ta mère. Mais après.. tu es très belle Sarah.
-Oh non. Je connais des filles bien plus belles que moi. Genre la petite amie de Brian, ou celle de Paul McDust.
-Je ne suis pas d'accord. Tu es beaucoup plus belle Sarah. Mais tu as tendance à te dévaloriser.
-C'est vrai. Je me dévalorise. Je me trouve grosse aussi. Ça fait quelques années déjà. Mais je travaille vachement sur moi. Et puis par exemple pour l'after avec les Atlas Wild Child, je me trouvais jolie. Attends, Val', je vais te montrer. Regarde.
Je lui montrai les photos de ma robe. Elle s'extasia. J'aimais ma tante. Elle était une optimiste. Une incorrigible optimiste. Quand elles partirent se coucher deux heures plus tard, je filai dans la chambre de Brian. Il était au téléphone.
-Moi aussi je t'aime ma chérie. Je te laisse, je vais me coucher... je t'aime.
Il me regarda et me demanda ce que je faisais là.
-Je viens me coucher.
-Tu as une chambre. Va dormir dans ta chambre.
-Mais j'ai pas envie de dormir toute seule.
-Va dormir avec ton cousin alors.
-Mais il doit être entrain de se faire sucer par une bonne. Je ne peux pas y aller. Fais pas ta pétasse. J'ai passé une journée vraiment bizarre. J'ai envie de parler c'est tout.
-Sarah. Je suis un mec, j'ai pas ma copine, qu'est-ce que tu crois que je fais quand je suis seul dans ma chambre ?
-Ah. Okay. Tant pis. Bonne nuit Brian.
Il soupira et finit par me tirer par le bras. Il m'emmena vers son lit.
-Tu sais Sarah. Tu ne devrais pas t'habituer à dormir avec quelqu'un. Ça va nous faire un choc en rentrant chez nous.
-Je sais. Mais tu es confortable. Je dors bien quand tu es là. Et puis j'avais une question à te poser. Comment tu réagirais si tu apprenais qu'Alexandra était enceinte ?
-Je.. je le prendrai très mal. Quelle horreur. J'aime Alex, mais pas au point d'avoir un signe vivant de cet amour. Ce serait horrible. Je crois que.. je m'éloignerai le temps de réfléchir. Pourquoi ? Tu es enceinte ?
-Oh non. Pas du tout mais j'ai un ami qui est dans ce cas. Sa copine lui a dit qu'elle était enceinte et il a pété un câble. Je l'aime vraiment beaucoup et .. ça m'a attristée de le voir comme ça.
-On est beaucoup trop jeune pour avoir des enfants. Enfin.. on sort à peine de l'enfance.
Il avait raison. Nous sortions à peine de l'enfance. Mon pauvre Ray. J'avais presque envie de pleurer mais je ne pouvais pas. Brian me fixait. On finit par s'endormir comme des débiles. Et le lendemain matin, nous fûmes réveillés par mon père.
-Brian, tu voulais venir courir avec moi.
-Je peux venir ? Demandai-je.
-Oui, mais on ne t'attend pas.
-Je viens pas alors.
Mon père sourit, m'embrassa tendrement et Brian en profita pour aller se lever. Je sentais que j'allais passer une bonne journée. Une très bonne journée même.
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