Aime moi comme je suis

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-Ray.. Clive ! Plaque Ray au sol.

Clive se jeta sur son meilleur ami et ils tombèrent comme des cons sur le canapé devant tous les invités.
-Merci Clive, dis-je en arrivant vers eux.
-De rien ma belle. 
Je tendis la main à Ray et il la saisit. Il était rouge. Et il semblait avoir un peu mal aussi. Clive l'avait plaqué assez violemment en fait. 
-Ray...
-Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je me sens tellement con et ...
-Tu as répondu à une pulsion. Je ne t'en veux pas. Ray. Regarde-moi, je ne t'en veux pas.
-Je sais que tu as un petit ami, je.. excuse-moi. Je suis chamboulé, ça ne se reproduira pas. 
Je l'embrassai sur la joue pour lui signifier que je ne lui en voulais pas et en m'écartant de lui, je vis le regard de Chuck posé sur moi. Il levait un sourcil. Ray fut distrait par une fille qui vint lui parler et moi je filai vers Chuck. 
-Pourquoi tu as demandé à Clive de plaquer Ray au sol.. C'était à la fois marrant et...violent.
-Il essayait de me fuir. Tu danses avec moi ? 
-Volontiers. 
-Tu ne bois pas d'alcool ? constatai-je en voyant la tasse de thé qu'il avait en main.
-Moi après deux bières, du champagne et de la tequila, je préfère arrêter. Sinon je vais me mettre à chanter en breton et personne ne veut entendre ça.
-En.. breton ? 
-C'est une langue. Une vraie langue, elle est parlée dans l'Ouest de la France.. en Bretagne. 
-Ah, d'accord et comment ça se fait que tu connais cette langue ? 
-Ma grand-mère est un pure produit de Bretagne. Limite, elle pourrait avoir un tampon. Et mon arrière grand-mère a toujours vécu à Concarneau et y habite toujours d'ailleurs. J'adore cet endroit. Ça me rappelle mes vacances quand j'étais petit. 
-Je pensais que ta famille habitait à Paris.
-Depuis mes grands-parents en fait. Mais maintenant qu'ils sont à la retraite, ils sont retournés habiter près de mon arrière-grand-mère. Ils font des allers-retours. Entre Paris, et New-York de temps à autres. 
-Et tu parles.. breton ?
-Hyper mal, malheureusement ,mais je connais quelques chansons en breton, sourit-il. Je comprends des trucs mais je le parle très peu. 
-C'est ton arrière grand-mère qui t'a appris ?
-Ouais, quand j'étais tout petit petit. En fait, elle m'avait emmenée dans un café et y'avait des gens qui parlaient et je comprenais que dalle. Je devais avoir 3 ans. Et j'étais deg, parce que je parlais déjà deux langues tu vois et je comprenais pas. Alors je l'ai regardée et je lui ai demandée si elle comprenait elle. Elle m'a dit oui et je lui ai demandé de m'apprendre. Mais faute de pratique.. c'est pas ça. Mon père le parle pas. C'est plus compliqué. Mais j'aime bien. 
-Tu veux pas me chanter une chanson en breton ?
-Pas tout de suite. En plus la fille qu'est là-bas est française. Je veux pas qu'elle vienne me frapper parce que je massacre le patrimoine de son pays. Mais rappelle-moi de le faire un jour.
-Okay. Je te tiens au mot. Bon, on danse ? 
Il me fit tourner et je m'amusais bien. Je filai vers Ray qui visiblement essayait d'oublier Maeva avec le verre qu'il avait en main. Je fronçai des sourcils et je lui pris la main.

-Danse avec moi McClunsky. Montrons à tous que les McQuelqueChose sont des super danseurs ?
-Je danse comme un pied quand j'ai bu
-Je danse comme un pied même quand j'ai pas bu.

Il rit et m'entraina par les hanches. C'était ça les fêtes avec des gens célèbres ? Ils appelaient des gens et ils débarquaient ? J'étais entrain de rire avec Keito et Ray quand je remarquai que Chuck avait disparu. Il ne restait que deux ou trois personnes qu'Owen ramenait vers l'ascenseur. Le jour n'allait pas tarder à se lever. Clive était entrain de s'endormir sur le canapé.
-Tiens, où est Chuck ? 
-Je suis là. 
Il arriva de la terrasse. Il s'étira. 
-Je suis mort. Owen, je squatte une de tes chambres, je n'en peux plus. 
-Ah ouais, bonne idée, approuva Clive. Moi aussi. 
-Vous montrez une chambre à Sarah ? Je sais pas quand ton père veut que tu sois rentrée ?
-Il a dit qu'il m'enverrait un message quand il se réveillerait.
-Cool. Viens avec moi.
Clive me tira par la main et monta les escaliers, il me désigna une chambre et me dit d'aller m'allonger. 
-Bonne nuit meuf. 
Il tomba sur le lit d'une autre chambre. Il était mignon. Il ronflait déjà. Je redescendis les escaliers.
-Owen ? Oh.. attends, je vais t'aider à ranger.
-Mais non, je rebouche juste les bouteilles. Tu voulais ?
-Tu n'aurais pas un T-shirt ou un truc comme ça, j'aime pas dormir habillée.
-Tu peux dormir toute nue si tu veux. 
Il se prit un coussin de Ray qui était entrain de comater sur le canapé. 
-Regarde dans la commode, j'ai des fringues partout. Fais comme chez toi. Je dois même avoir des brosse à dents neuves dans la salle de bain attenante à ta chambre. 
-Merci ! Je peux te taxer un caleçon ? 
-Je ne le laverai plus jamais.
Il se prit un deuxième coussin et il rit. Je remontai et je filai dans la salle de bain pour me brosser les dents. Je lui pris un caleçon et un T-shirt. Sauf que je n'arrivai pas à défaire la fermeture de ma robe. Je devais vraiment être crevée. Il fallait que je demande à un des garçons.. la loose totale. Je poussais une porte au hasard et je tombais sur un Keito qui allait se mettre au lit.
-Je suis désolée de te demander ça mais tu peux m'aider à ouvrir ma fermeture éclair ? Elle est bloquée.
-Ouais bien sûr. 
Il me l'ouvrit et je le remerciai, il était gentil ce Keito. Dans le couloir, je me retrouvai nez à nez avec Chuck.
-Fermeture éclair ? me demanda-t-il.
-Ouais, j'ai été au plus près. 
-Tu as raison. 
Il bailla et se frotta les yeux. Il avait l'air crevé.
-Je suis dans cette chambre au cas où tu aurais envie de faire les trucs inavouables qui te poussent à vouloir être aimée de ma mère. 
Il me fit un clin d'œil et je rougis avant de retourner dans ma chambre. Il était bête. Je repensai au baiser de Ray. Il m'avait embrassée. Pourquoi c'était maintenant que j'étais en couple que des mecs mignons m'embrassaient ? Est-ce que je devenais un objet de convoitise désormais ? Je ne savais pas qu'en penser. Il y avait de l'avidité dans son baiser. Il était 5h45 du matin.. trop tard ou trop tôt pour analyser la situation ou pour appeler Sophie pour avoir un avis. Je soupirai et je m'endormis. Jusqu'à ce que je sente une langue sur mon visage. J'ouvris les yeux et je vis un chat. Un splendide chat un peu léopard. Je craquai face à ses grands yeux.
-Putain, je suis désolé Sarah. Ma mère vient de me ramener mon chat qui était chez le véto. Viens là, patapouf. 
L'animal ronronnait et se colla dans mon cou.
-Non laisse-le Owen, il est bien là ce petit trésor. Je squatte sur son lit et pas le contraire. 
Comme pour approuver mes propos, le chat s'installa sur le dos, les pattes en l'air pour s'étirer et il bailla. Owen pencha la tête sur le côté et repartit. Il était beau son chat. J'allais passer une bonne nuit. Mais c'était sans compter sur Brian et sa capacité à nous réveiller tous les deux. 
-Quoooi ?
-Tu dors ?
-Plus maintenant, banane. 
-Ton père et James se sont mis une cuite démentielle hier, ils sont entrain de comater dans la chambre d'hôtel. Ça te dit qu'on se rejoigne pour faire le cadeau de ton père ?
-J'aaaarrrive, baillai-je. Il faut que je me douche et que je..
-Prends ton temps. Duncan est entrain de se faire.. enfin. Je veux dire, il est pas disponible là. Tout de suite. Mais dans une 1h30 ? 
-En fait, tu es toujours au pieu Brian ? 
-Ouais, je comptais dormir encore 45 minutes. 
-Okay. Ça me va. On se rejoint à Central Park là où on était avec ta mère ? 
-Notre hôtel est pas loin. À tout. 
Fini le sommeil. Crétin. Je pouvais plus m'endormir maintenant. Je me glissai hors du lit et je descendis les escaliers. Ray s'était endormi sur le canapé. Sa main pendait lamentablement. Je me pris les pieds dans le tapis et je tombais sur lui. Ça le réveilla et il poussa un cri comme moi. Nous tombâmes du canapé et je me retrouvai bizarrement sur lui.
-Wow, tes yeux sont vraiment verts. C'est un truc de dingue. 
-Heu oui. 
-Heu.. si vous voulez faire des cochonneries, pas sur mon tapis persan s'il-vous-plaît.
Je relevai les yeux et je vis les quatre garçons entrain de nous regarder depuis la rambarde de l'escalier. Chuck avait un sourire amusé sur les lèvres. 
-Je.. c'est pas ce que vous croyez.. balbutiai-je.
-Tu m'écrases les parties avec ton genou en fait meuf.
-Désolée. 
Je me redressai et lui tendis la main pour qu'il se relève.

-Je vous ai réveillé. Désolée. Je voulais juste une banane. 
Clive commença à se marrer. Il se gratta la tête et il descendit les escaliers. Il se dirigea vers la cuisine et sortit deux cartons de pizzas du four, visiblement, et il les posa sur l'ilot de la cuisine. 
-Je les ai sauvegardées pour le petit dej. 
Il se fit ovationné par les mecs qui visiblement avaient oublié qu'ils avaient sommeil. Owen me regarda. Il sourit.
-J'ai du fromage blanc, des fruits frais et.. ma mère a fait des pancakes aussi.
-Ta mère.. t'a fait des pancakes ? s'exclama Keito.

-Ouais, quelques douzaines, j'ai pas compter mais... Elle m'a dit : je sais que les garçons aiment mes pancakes. Donc imaginez la quantité.. 
-J'aime ta mère Owen, répondit Chuck en ouvrant le réfrigérateur pour sortir des fruits. Je pars du principe que vous voulez tous des smoothies. 
-Je veux du bacon perso, dit Ray. Tu as du bacon quelque part ? 
-Ouais. Attendez, je vais faire réchauffer la pizza. Tu as pas l'air bien Sarah.
-J'ai un début de mal de tête et j'ai la bouche pâteuse. 
-Gueule de bois, fit Ray. Je suis pareil. Prends de l'eau. Tiens.
Il me tendit un grand verre d'eau et un cachet d'aspirine. Je le remerciai. En les regardant tous évoluer dans le séjour, je me rendis compte à quel point ils avaient l'habitude de faire ça. Chuck était entrain de faire des smoothies, Ray était entrain de faire cuire du bacon. Owen était entrain de faire réchauffer les pancakes. Keito faisait des œufs brouillés et Clive mettait la table.

-Pourquoi vous vivez pas ensemble ? Vous êtes trop coordonnés. 
Ils se figèrent tous dans leur mouvement. On aurait dit des statues. 
-Keito et Owen sont colocs sur le campus de leur fac. 
-Parce que vous allez à la fac ? 
-Bah.. ouais, répondit Clive. Je suis à Columbia perso. Keito et Owen vont à Harvard. Chuck fait un double parcours Juilliard et Princeton. Et bébé Ray est toujours au lycée.

-Ta gueule, grogna Ray le regard noir.
-Un double parcours ? 
-Ouais, je ne vais que 3 jours à Princeton et 2 jours à Juilliard. 
-Ça doit être crevant. 
-C'est le cas. Mais il me reste encore 3 ans. C'est rien du tout ça. Sur une vie. 
-Ce qui est cool c'est que l'an prochain quand je chercherai une université, je pourrais venir sur vos campus, on va pouvoir rire. 
-Grave. D'ailleurs Ray, tu as trouvé dans quel fac tu vas l'an prochain ?
-Je veux Yale.
-Mon cousin est inscrit là-bas. Il adore. Et mon oncle aussi a été là-bas.
-Sérieux ? 
-Ouais.. dans ma famille, j'ai.. Yale, Stanford, Harvard. Mais en mode.. high level. Ils sont tous sortis major. Mais ce qui est cool c'est que si je décide de venir de ce côté du pays, j'ai de la famille. Donc..c'est cool. Je serai pas toute seule.
-Et puis c'est pas comme si tu ne connaissais pas des mecs super riches capable d'affréter des jets pour venir te chercher.
-C'est cute de dire ça Clive. Viens là que je te fasse un poutou.
-Un quoi ? 
Je l'attirai par le T-shirt et je lui déposai un gros bisou sur la joue. 
-Bon que puis-je faire ? 
-Rien tout est prêt. 
Un petit déjeuner avec les garçons. Je me laissai tenter par la pizza au fromage. C'était pas mal. Ils étaient en forme. Crevés mais en forme. C'était super cool. C'est fou à quel point je les aimais tous. Ils étaient tellement normaux. Qui aurait pu croire qu'ils étaient super riches, qu'ils étaient célèbres et qu'ils avaient des fans qui pourraient tuer pour les rencontrer ? Ils jouaient les cons à table, riaient comme.. et bien comme ma famille. Le téléphone d'Owen vibra.
-Chuuuck. Pourquoi Biz m'appelle ? Tu as recouché avec elle ? Encore ? 
Chuck leva les yeux et fusilla du regard son meilleur ami. Il m'avait dit qu'il avait recouché avec elle. Est-ce qu'il avait recommencé depuis ? Il croisa mon regard et je baissai les yeux. 
-Nan. Mais elle se sent plus. Elle m'appelle tout le temps en ce moment. 
-Attends, je réponds. Fermez-la. Biiiiiiiiiiz, comment va ? 
-Ça va ça va, tu ne serais pas à côté de Chuck par hasard ?
-Non, pas vraiment. 
-C'est vrai ce mensonge ?
-En l'occurrence...
Owen me regarda et regarda Ray qui était en face de moi.
-Je ne te mens pas, reprit-il Qu'est-ce que tu lui veux ? Tu es enceinte ? 
-Non mais ça va pas ?! Je suis pas une pauvre fille. 
-T'es moins riche que moi, je te rappelle.
-Oh mais je suis morte de rire le rouquin. Alors ? tu sais où est Chuck ? 
-Il est avec sa petite amie. 
-Pardon ? s'étrangla Biz.
-Ouais. Sa petite amie. Mara.. Oh merde, tu n'es pas au courant.
-Il sort avec Mara ? 
-Bah ouais, depuis.. un bon mois. 
-Je sais que tu te fous de moi. Il ne sortirait jamais avec une baleine qui ne pense qu'à bouffer des Whoopies.
Le visage d'Owen se ferma. 
-Alors je vais t'apprendre un truc, les filles qui ont des formes ne sont pas des baleines. Elles sont chaleureuses, aimantes, vivantes. Elles sont sexy et je ne connais aucun gars qui préfère coucher avec un squelette. Qui plus est, je t'interdis formellement d'insulter Mara.
-Je..
-Non, tu vas m'écouter une bonne fois pour toute. Je ne sais pas vraiment pour qui tu te prends mais c'est pas parce qu'il t'a baisé contre un mur que ça fait de toi la prochaine Madame Grasset. Je vais t'apprendre un truc sur nous. On a une liste de choses à faire avant nos 30 ans et recoucher avec une ex, c'est le point numéro 23. Tu étais une case sur une liste. C'est tout. Il ne recouchera jamais avec toi Belle. En plus ses parents te détestent. Alors laisse tomber. Et si tu es incapable de t'en rappeler, je ferai en sorte qu'il demande une mesure d'éloignement contre toi. Sur ce, passe une bonne journée, Belle Isidora.

Il raccrocha et Chuck éclata de rire. Les garçons étaient sur le cul.
-Elle déteste quand on l'appelle par son prénom, fit Keito. 
-Et alors, j'ai été assez clair non ? Je pense pas qu'elle va me rappeler. 
-J'aimerai pas me faire larguer par toi, dear God, remarquai-je en regardant l'heure. Oh la vache !! Je suis en retard ! 
Comme pour m'approuver, Brian m'appela. Je le mis sur haut parleur et je fis signe au mecs de se taire. Je finissais mon assiette pendant ce temps là. 
-Tu es prête McAllister ? tu as 20 minutes pour arriver.

-Mais ouuui.
-Toi, tu mens. C'est mal de mentir Petit Bateau.
-Arrête de m'appeler comme ça. 
-Mouais, sois à l'heure, j'aime pas attendre. 
-J'aime pas quand tu me donnes des ordres.
-En parlant de soumission, tu as regardé tes mails? 
-Mes mails ? c'est quoi le rapport avec la soumission ? 
Brian dit une phrase en français que je ne compris pas du tout mais je vis Chuck avoir un mouvement de surprise et me regarder bizarrement. 
-Tu peux répéter, je suis pas bilingue moi.
-On verra. 20 minutes, Central Park. 
Il raccrocha. Mais quel connard. Je me tournai vers Chuck.
-Il a dit quoi ?
-Je.. je n'ai pas compris.
-Menteur. Comment tu peux pas comprendre quelqu'un qui parle ta langue ? Il a dit quoi ?
-Il a dit que tu n'aimerais pas voir la bite de.. Marc ? dans une maison de domination comme tout le lycée.
Je regardai mes mails.
-MEEEEERDE ÇA NE CHARGE PAAAAAAAAAAAAAAAS.
-C'est qui Marc ? demanda Clive.
-Son petit ami.

-Ah merde. Boulette. 
-Vous savez quoi ? C'est pas grave, je suis sûre que ce n'est pas aussi dramatique que Brian veut bien le dire.Et puis si ça l'est.. au pire, c'est juste Marc. Au pire, je noierai ma honte dans le supplément grosse vache du glacier.
-Le supplément grosse vache ?
-Oh, la copine du petit frère de mon mec qui passe son temps à dire que je suis une baleine, m'a dit un jour que mettre un supplément caramel et chantilly sur une glace, c'était un supplément grosse vache. Et Sophie lui a balancé à la tête. C'était tellement drôle. Bon, c'est pas tout mais Brian va me faire souffrir si je ne suis pas à l'heure, je vais prendre une douche rapidement. C'est loin d'ici Central Park ?
-Je passe devant, fit Chuck, je te dépose. 
-Mais.. commença à protester Ray.
-Toi tu dois larguer ta copine.
-Ah oui. C'est dans l'autre sens. Tu reviens à NY ? me demanda-t-il les yeux pleins d'espoir.
-Je ne sais pas. Je vais essayer si je peux. Mais tu sais, je repars samedi.. On est..mercredi. Demain c'est l'anniversaire de mon père. Je vais faire mon possible pour vendredi mais je ne veux rien te promettre. Bon, je reviens dans 10 minutes. 
La douche italienne d'Owen était formidable. On pouvait régler la température de l'eau sur un écran tactile. Je sortis rapidement et je renfilais ma robe. 
-Owen, ta douche, elle est mortelle. 
-Tu as pas testé mon jaccuzzi.
-Han. Je veux. Mais une prochaine fois. Merci beaucoup pour ton hospitalité. C'était une super soirée hier.
Il me prit dans ses bras, comme Keito. Clive m'embrassa sur les deux joues et Ray sur le front. 
-Je veux connaître tous les détails de la rupture.
-On se fait une conférence tout à l'heure.

Dans l'ascenseur, Chuck ne me parla pas, il se frottait les yeux. Il avait juste eu le temps de prendre une douche, ses cheveux étaient humides, ça se voyait. Il fit sauter ses clefs et ouvrit sa voiture à distance. Chuck avait une voiture bleue nuit.
-Une Audi R8 ? Tu sais que mon oncle a exactement la même ? Sauf qu'elle est blanche.
-Ton oncle a bon goût. Mademoiselle. 

Il m'ouvrit la portière et la referma derrière moi. 
-Tu vas retourner en France bientôt ?
-Ouais, on a un concert dans deux mois là-bas et c'est l'anniversaire de mon arrière grand-mère aussi.
-En juin ? Oh ! Elle est née le même mois que moi. Ça doit être une dame bien.
-Elle est géniale. Et tu devrais goûter sa confiture de lait.. j'ai jamais réussi à la faire aussi bonne.
-Tu sais faire des confitures ?
-Ouais m'dame. Et je sais faire du caramel beurre salé aussi. 
-Oh. Tu pourras m'en faire alors ?
-Quand tu veux bella. Putain !! Mais qu'est-ce qu'il fout ce trou du cul ?!
Il klaxonna le mec de devant et continua à pester contre lui. Il finit par tourner la tête vers moi.
-C'est marrant quand tu t'énerves, tu parles en français.
-Hein ? Ah ouais possible. De quoi on parlait déjà ? Ah oui, du caramel de Mamie Charlotte.
-Charlotte ?
-Ouais. J'étais destiné à la kiffer. Tu veux que je te ramène un truc de France ? 
-Oh non, c'est très gentil ! 
-Tu ne veux pas un T-shirt, I love Paris ? 
-Sophie m'en a ramené un déjà. Mais non, voyons garde ton argent.
Chuck pouffa en s'arrêtant au feu.
-Tu me dis ça comme si je n'en avais pas. Tu rosis.. c'est mignon, je trouve. 
-Tu peux m'envoyer une carte postale avec un beau timbre si tu veux. Je.. oh merde..
J'étais entrain de regarder dans mon sac. Je n'avais pas pris mon argent. Quelle idiote.
-Tu as un perdu un truc.
-Nan, je dois faire le cadeau de mon père et je n'ai pas mon argent. C'est chiant. Je vais devoir rembourser Brian. 
-Tu veux que je te prête de l'argent ? Je dois avoir dans les 5 ou 600$ dans la boîte à gant.
-Tu as autant d'argent dans ta voiture ?
-J'ai de quoi payer les amendes et les pots de vins. 
-Tu.. plaisantes ?
-Oui. bien sûr. Je n'ai jamais d'amende.Il y a une chose dont je dois te parler.. 
Il freina brusquement. Un piéton venait de traverser devant lui.Il baissa sa vitre pour lui hurler dessus. C'est alors que je vis l'appareil photo.
-Chuck, il a un appareil. Remonte ta vitre. Tout de suite.
Chuck referma immédiatement la vitre et fila. Je ne savais pas si c'était un touriste ou un journaliste. Je tournai les yeux, quelqu'un nous suivait en scooter. Chuck doubla trois voitures.

-C'est vraiment horrible ta vie. C'est comme ça tous les jours ?
-Oui. Et encore, là ce n'est rien du tout. T'inquiète, personne ne t'a pris en photo. Ma voiture a des vitres teintées. 
-Je n'aime pas être épiée. Je.. J'aime être invisible. Enfin pas trop invisible mais être le centre de l'attention, je n'aime pas ça. Ça me gêne vraiment. 
-Tu es tellement différente des filles avec qui j'ai l'habitude de sortir.. J'ai tendance à n'attirer que des It Girls, des filles sans cerveau. Tu vois à Princeton.. les filles vraiment intéressantes me fuient. C'est un peu notre malédiction à nous, les gens célèbres. Avoir de la sincérité c'est difficile. Je ne saurais jamais si une fille s'intéresse à moi pour moi ou si elle s'intéresse à ma notoriété. 
-C'est pour ça que ça s'est terminé avec ton ex ?
-Ouais. Alors qu'on sortait ensemble avant en plus. Je l'aimais comme un dingue mais.. je n'avais pas vu qu'elle était vénale. C'est triste à dire pour une fille de 18 ans mais c'était le cas. Elle était vénale. Elle sortait surtout avec moi parce que mes parents étaient connus et quand on a baigné dans la lumière.. j'ai compris qu'elle n'était pas attiré par moi pour mon esprit. 
-En même temps, tu es super beau Chuck. tu ne peux pas reprocher aux filles d'être attirées par ton physique avant tout. 
-Oui je sais mais..
-Je comprends ce que tu veux dire. Certaines filles veulent juste un mec célèbre à leur bras. Avoir ton nom. Mais tu sais quoi Charles ? Tu la trouveras un jour ta princesse charmante. Tu es un jeune homme fantastique, drôle, intelligent. Tu as des projets, tu es créatif. Tu la trouveras et je suis sûre que tu la rendras heureuse en plus. 
-Tu es tellement optimiste Sarah concernant les autres et si peu en ce qui te concerne. 
Il se gara. Nous étions rendus au point de rendez-vous. Ils n'étaient pas encore arrivés. Je retirai ma ceinture et me tournai vers lui. Il venait de faire la même chose.
-Je crois que j'ai beaucoup de travail à faire sur moi Chuck. Pour apprendre à m'aimer je veux dire. 
-Tu sais ce qui m'étonne ? C'est que tu ne t'aimes pas tant que ça mais que tu aimes ton mec à la folie.
-Oui, c'est étrange n'est-ce pas ? En fait je suis partagée quand je suis avec Marc. À la fois j'ai l'impression d'être pleinement moi, de me sentir belle et tout et.. d'un autre côté, je me demande ce qu'il me trouve parce que je le trouve tellement mieux que moi.

-C'est à dire ? Tu te sens inférieure à lui ?
-C'est pas aussi net. Je veux dire. Marc, c'était le Roi du lycée tu vois ? Il pouvait avoir n'importe qui et pourtant, il m'a choisie moi. Alors que je suis tellement ordinaire.
-Non Sarah. Tu es normale mais tu n'es pas ordinaire. Tu es loin d'être ordinaire. 
Il me caressa la joue.
-Quiconque te dira le contraire est un menteur. Ne doute jamais de toi Sarah. Tu as vécu des trucs très difficiles et pourtant.. tu te relèves toujours. Je t'admire tu sais. 
-Je crois que je devrais y aller.
-Ton demi-frère est pas là.
-Je sais. Il va sûrement être en retard mais je devrais y aller.
Chuck s'assombrit. 
-J'ai encore été trop loin. Je.. je suis désolé Sarah.
-Ce n'est pas ça. C'est juste que présentement, j'ai envie de monter sur tes genoux et t'embrasser. C'est con hein ? Je crois que je suis sensible à la flatterie.
-J'ai envie de t'embrasser moi aussi, je crois que c'est le fait d'être tous les deux, à l'avant d'une voiture, d'être fatigué et d'avoir une moitié de gueule de bois. 
-Tu crois ? 
-On a une tendance à s'embrasser et à faire des conneries quand on a bu, tu n'as pas remarqué ? 

-J'avais pas bu une goutte à Seattle, Chuck. J'étais parfaitement sobre. Fatiguée mais sobre. 
Il m'embrassa.. la joue. Mais il y mit une telle tendresse que j'eus l'impression qu'il m'embrassait sur les lèvres. 
-Tu es mignonne. C'est lui ton cousin ? 
Je tournai les yeux et vit Duncan.
-Oui.
-Il ressemble à ton père. Et à toi aussi. Passe une bonne journée. On se revoit un autre jour. 
-Oui. Merci beaucoup.
Je lui embrassai à mon tour la joue et je sortis de la Audi. Brian eut un mouvement de surprise. Je fis un coucou à Chuck alors qu'il démarrait en trombe et s'éloignait rapidement.

-Putain, tu traines avec des richou
-Ouais. Toi aussi. Bon, mauvaise nouvelle j'ai pas une thune sur moi. Duncan, je te rembourserai à la maison. 
-Okay. 
-Alors cette soirée ? 
-Démentielle, répondit Brian. J'ai posté pas mal de photos sur Instagram et Twitter. Et Facebook. Et ton père.. il a une descente de malade. Et franchement, je suis admiratif, je ne sais pas comment il a fait pour rentrer à l'hôtel. Moi j'aurais eu un coma éthylique. 
-Et mon père ? Quand il a commencé à danser sur la table dans la boîte de nuit avec les meufs ultra bombasses. Putain. La Honte. 
-Il bouge méga bien. 
-Pas aussi bien que John. J'ai sérieusement halluciné. Je ne les avais pas vu aussi libres depuis.. en fait, je les ai jamais vu comme ça. Ils devaient être trop marrants à mon âge.
-Ah ouais, grave. 
Je les regardai bizarrement et je demandai à voir. Brian me tendit son téléphone. Mon père se faisait draguer ouvertement sur la vidéo et il en avait strictement rien à foutre. Brian l'avait posté sur le mur de mon père en taggant sa mère dessus avec comme commentaire : Comment foutre un vent en 2 minutes à une fille canon : Maman tu n'as aucun souci à te faire. Sa mère avait liké et commenté. Normal, il a épousé une FEMME canon. Il y avait un tas de commentaires de la part de mes oncles aussi. Mais pas de mon père. Il ne devait pas avoir vu. 
-Je regrette juste que tu aies pas baisé la petite blonde. 
-Tu dis ça parce que toi tu as baisé sur le tapis la pote de Maeva Monroe ?
-Comment tu sais ça ? se renfrogna Duncan.
-Comment ne pas le savoir ? je pense que si ton père t'a pas entendu c'est parce qu'il était totalement bourré. Mais moi je t'ai entendu et tu m'as cruellement rappelé que je suis fidèle. Connard. 
-Désolé vieux. Mais.. putain. Je pouvais pas faire autrement. Je te rappelle que je suis en « couple » avec un mec à Yale. Si je veux voir un vagin, c'est maintenant ou jamais. 
-Fromage ou Poisson ? demanda Brian.
-Fro.. quoi ? demandai-je. De quoi vous parlez ?
-J'avais oublié que tu étais là, répondit Brian. Bref, tu as passé une bonne soirée ? Tu as l'air d'avoir picolé à mort.
-C'est pas le cas. Pas trop. De la bière, du champagne. C'est tout. Et puis on a regardé Day Break avant de faire venir d'autres gens. C'était cool. Je me suis vachement amusée. 
Nous étions arrivés devant un magasin et Duncan paya un superbe appareil photo pour mon père. Je savais qu'il aimait ça. Faire des belles photos. Il allait adorer. J'en étais certaine. Nous nous arrêtâmes pour un second petit déjeuner. Brian et Duncan avaient très faim. 
-Je n'ai pas réussi à charger le lien du journal du lycée. Raconte.
Brian me tendit son téléphone, il avait téléchargé le PDF. Il relatait les pires frasques sexuelles des élèves du lycée depuis les 10 dernières années. Et clairement, les dernières pages, y'avait Marc et ses potes. Et Marc attaché à poil dans une maison de soumission avec une dominatrice habillée en latex. Ça ne me fit pas plaisir du tout. Mais pas du tout. Déjà, je ne voulais pas que toutes les meufs s'extasient sur mon mec. Il était à moi, rien qu'à moi. Mais en plus.. il était du genre SM ou c'était juste un pari débile ? Comment pouvais-je rivaliser avec une femme qui tenait un martinet qui avait un corps à se damner ? Ça me faisait mal. Je me l'envoyai sur mon téléphone pour lire l'article plus tard. Brian me demanda si j'allais finir mes gaufres et je les repoussai vers lui. Mon père me téléphona.
-Salut Sang de mon Sang. Tu es avec les garçons ?

-Oui, on s'est donné rendez-vous pour le petit-déjeuner.
-Okay. On ne va pas tarder à rentrer. On se rejoint en bas de l'hôtel.
Mon père était pâle et portait des lunettes de soleil. Comme James. Ils avaient l'air plus jeune. Il me prit dans ses bras. 
-T'as une gueule de bois ?
-Monumentale. Je me suis pas pris une cuite comme ça depuis.. pffff. Longtemps. C'est plus de mon âge. Heureusement que Mary ne rentre que ce soir, j'aurais le temps de dessaouler. J'espère. James, tu vas bien ? 

-Arrête de crier putain. J'ai un mal de crâne bordel.
Mon oncle avala la fin de sa bouteille d'eau et la jeta dans la poubelle à trois pas de nous. 
-Valentina va me quitter pour ça. 
-Mais non. Au pire, tu pourras venir habiter chez moi. Le temps qu'elle ponde le chiard.

-Parle pas de ma fille ou de mon fils comme ça toi. Heureusement qu'on a bu un verre d'eau entre chaque verre d'alcool, sinon tu imagines la tête qu'on aurait ? J'ai genre tellement la dalle. On va chez Burger King ? 
-Ouais, fit mon père. Y'en a un à l'aéroport. 

On aurait dit des ados devant leurs burgers aussi tôt le matin. Moi je trouvais ça dégoûtant presque. Duncan et Brian remangèrent. Je ne savais pas comment ils faisaient. Je me contentais d'une bouteille d'eau. Je vis une femme qui regardait mon père en minaudant et lui n'en avait strictement rien à faire. Dans l'avion, il s'endormit et son frère aussi. Brian s'était installé à côté de Duncan et moi..  je repensai à Ray. À son baiser. Je touchais mes lèvres. Il avait déjà bu de toute façon. Ce n'est qu'une fois à la maison que j'appelai Sophie. Mais alors que son téléphone sonnait je pris la décision de ne pas lui dire. Je voulais garder ça pour moi. Je devais y réfléchir et en reparler avec lui avant. Et puis.. je ne voulais pas qu'elle le dise à Clive par une indiscrétion qui pouvait si vite arriver. Aussi, je la laissais me raconter sa sortie avec les McDust.
-C'était super, lâcha-t-elle avec enthousiasme. Je te jure. Marc a été adorable. Vraiment. On a bien ri et c'était hyper agréable de me retaper des délires avec Paul. Je crois qu'il m'a manqué en fait. 
-Comment ça ?
-Je veux dire, mon ami Paul m'a manqué. Celui avec qui on faisait des blagues débiles, celui avec qui on jouait au loup... tu vois.. ce Paul là. 
-Pas le Paul qui t'embrasse et te tripote.
-Non, répondit-elle rapidement. Celui là ne me manque pas, parce que j'aime Cameron. Je l'aime beaucoup. Je n'ai pas.. je ne crois pas que je puisse aimer deux personnes en même temps. Ça me paraît au dessus de mes forces. Saraaaah. Tu rentres quaaaaand ?!
-Samedi ou dimanche, je ne sais pas trop. 
-On aura pas le temps de se voir avant la reprise des cours. C'est la merde d'avoir qu'une semaine de vacances. Je hais cet État et je hais le lycée.
-Tu vas revoir Cameron. 
-Oui, c'est le second intérêt.
-C'est quoi le premier.
-Je vais te revoir toi. C'est toi ma soul sister. Je peux me passer des autres, mais je ne peux pas me passer de toi.
-Moi aussi je t'aime ma pétasse. Attends, Brian arrive, je crois qu'il me veut un truc. Tu veux quoi ??
-Savoir si tu veux de la citronnade. 
-Oui, je veux bien. Tu m'en apportes un verre ? Ce serait adorable de ta part.
Sophie était entrain de se foutre de moi en m'entendant. Brian me tendit un verre et s'installa sur le transat juste à côté de moi. Il avait l'air claqué. D'ailleurs, il ne tarda pas à s'endormir. Je restai encore une petite demie-heure avec Sophie au téléphone. Elle me manquait elle aussi. 
-Le seul truc qui manque ici, c'est une piscine.
Duncan se laissa tomber sur le troisième transat.
-Je vais le dire à Grand-Mère, avec un peu de chance, elle en fera construire une pour l'an prochain.

-T'es sérieux ? Tu as demandé un jacuzzi déjà et tu l'as eu. Tu n'as pas besoin de piscine.
-Ton père et mon père m'ont jarté de mon jacuzzi. Alors, je ne peux plus faire trempette. Attends, y'a ma bonne.. Hey beauté ! Tu peux m'apporter de l'eau ?

Elle sourit et lui apporta. Il lui tira le bras et elle tomba sur lui. Il était sérieux ? 
-Il faut que je retourne travailler.
-Ton employeur n'est pas là et moi j'ai envie de goûter la douceur de tes lèvres. Tu n'as pas envie que je goûte à la douceur de tes lèvres charnues et féminines ? 
Elle rougit et j'entendis un bruit du côté de Brian, il avait un petit sourire sur les lèvres. Il faisait semblant de dormir cet idiot. 
-Je.. Duncan.. je dois travailler.
Elle se redressa et elle repartit, mon cousin retomba en soupirant.
-Tu as une addiction au sexe Duncan.
-Non. Pas spécialement, sinon j'aurais aussi une addiction au porno et c'est pas le cas. Je profite juste de mes vacances et puis.. elle a un cul d'enfer, hein Brian ? Fais pas semblant de dormir mec, tu t'es grillé.
-Elle a un cul d'enfer, répondit Brian. Et ses seins.. comme deux poires fermes et gorgées d'eau. Tu aurais envie d'étancher ta soif avec.
-J'ai étanché ma soif. Crois-moi, elle est parfaite. Une déesse grecque. 
-Tu es un peu comme un modèle pour moi Duncan McAllister.
-Wow. Je pensais pas qu'un jour on me dirait ça.
Ils se tapèrent dans la main. Sur l'heure du midi, je mangeais des fruits. C'est tout ce dont j'avais envie en réalité. Les garçons ne mangèrent pas. Quand mon père arriva, il était torse nu. Il avait un peu récupéré, mais il avait l'air fatigué tout de même. 
-Ça te dit un câlin dans le hamac comme lorsque j'avais 3 ans ?
-Avec plaisir ma chérie. 
Nous nous installâmes et nous parlâmes. Il me parla de son métier. Et du plaisir qu'il avait eu en lui disant que je voulais tenter cette expérience.
-Mais si je rate Papa. Tu ne m'en voudras pas, n'est-ce pas ?
-Pas du tout. Du moment que tu sois heureuse.. c'est tout ce que je veux. Que tu sois heureuse.
-Je suis désolée de ne pas t'avoir assez fait confiance pour te parler de mes problèmes au lycée. J'aurais dû. Je le sais. Mais tu es très occupé Papa et je ne voulais pas t'ajouter un souci supplémentaire. Je pensais que je pouvais régler ça toute seule.. et ça m'a un peu explosé à la figure. Mais je dois avouer que maintenant que je m'entends plutôt mieux avec Brian, je sais qu'il est là pour moi. Et puis maintenant que je me suis un peu réconciliée avec Paul..
-Je n'ai pas compris ce qu'il s'était passé entre vous deux.
-Il est devenu populaire Papa. Je crois que tu peux pas comprendre. Parce que toi tu es populaire depuis la maternelle mais moi.. je suis populaire dans le mauvais sens du terme. J'ai une réputation de merde. Je veux dire, on m'a accusée de coucher avec Brian. Horrible. Enfin bref. Je crois que cette période est derrière moi. 
-J'espère aussi. Mais si ça recommence, préviens-moi. C'est mon devoir en tant que père de faire cesser toute action contre toi et c'est mon devoir en tant qu'homme de faire en sorte qu'aucune fille ou femme ne se fasse harceler. Je ne te laisserai jamais tomber Sarah. Jamais. 
Je serrai mon père contre moi et il ne tarda pas à s'endormir et moi aussi. Je me réveillais en sentant une main sur mon bras. C'était Mary. 
-Salut, nous sommes rentrés. Ça fait longtemps qu'il dort ?
-Hum quelques heures. Je te laisse la place. J'ai faim. 
Elle s'installa à ma place et j'entendis le rire de mon père. Je m'arrêtais avant de me retourner.
-Tu ne dors plus depuis quand ? lui demandai-je.
-Depuis une bonne heure je pense. Mais tu étais tellement paisible ma choupette.
Je tournai les talons et filai dans la maison. Je pris une banane.
-Sarah, nous n'allons pas tarder à manger.
-Mais j'ai faaaaaim Grand-Mère Amélia ! 
-Tu peux bien attendre 45 minutes.
-45 ??? Non je ne peux paaas. Tant pis. Je vais aller mourir de faim toute seule dans ma chambre vous retrouverez mon cadavre ! 
-Et après, c'est moi la Drama Queen, marmonna mon oncle. 

Je ne l'avais pas remarqué. Je pris un coussin pour lui balancer dessus. Il me jeta un regard noir et je courus hors de la pièce. 
-Reviens ici !!! 
J'étais dans le jardin.
-PAPA !! JAMES ESSAYE DE ME BUTER. 
Il était entrain d'embrasser Mary dans le hamac. Il la lâcha, s'étira et plaqua son frère au sol. Et ils se mirent à rire. 
-Elle m'a jetée un coussin dessus.
-Pardon ? 
Mon père redressa son frère et ils me regardèrent comme des prédateurs. 
-Même pas en rêve. 
Je reculai et je me remis à courir mais ils me chopèrent et me soulevèrent. 
-La fontaine ou le supplice de la chatouille ? demanda mon père.
-Ni l'un ni l'autre ! hurlais-je en riant.
J'essayai de me dégager mais ils me ramenèrent à la maison. J'étais morte de rire et les jumelles se mirent à crier et à rire en me voyant.
-Est-ce qu'on peut monter sur Sarah comme si c'était un brancard ?
-Noooon ! 
Je me retrouvai avec Abby et Becky sur le ventre.
-Tom ! Monte avec nous !!
-Je ne voudrais pas faire du mal à Sarah.
Ils me lancèrent sur le canapé. Je riais tellement que j'en avais mal. Les jumelles étaient entrain de pleurer de rire et elles essayèrent de me chatouiller. Leur mère leur demanda d'arrêter et elle m'aida à me redresser. Ils allaient tous me manquer quand nous rentrerions à la maison.. Même mon obsédé sexuel de cousin qui passa le repas à faire des œillades à la bonne. 
-Duncan...
-Oui Grand-Mère.
-Arrête.. de draguer ma petite bonne. 
Ma grand-mère fronça des sourcils et Duncan lui fit ce que j'appelais "un sourire à la McAllister". Sa fossette se creusa et il essaya de la McAllisteriser. Il avait juste oublié qu'il avait affaire à Grand-Mère Amélia. 
-Ton arrière grand-père faisait la même tête quand il essayait de me faire avaler un mensonge gros comme une maison. 
-Et ça marchait ?
-Pas du tout. Pas avec moi en tout cas. 
-Je me rappelle pas de Grand-Père Aonghas faire cette tête perso.. répondit mon père. 
-Tu crois que tu as appris à comment dis-tu Sarah déjà ? McAllisteriser ? Ou quelque chose comme ça, bref. Ne crois pas que tu as appris à faire ça tout seul John. Vous avez tous récupéré ses grandes capacités de mystification.
-Mais avec le sourire, conclut James en regardant sa grand-mère avec affection. 
-Mais avec le sourire, répéta Amélia en tendant la main vers Duncan et l'autre vers James, tous les deux assis près d'elle. Aonghas vous aurait adoré mes petits chéris. Mais il t'aurait dit de ne pas faire de galipettes avec ma petite bonne. 
-Oui Grand-Mère. 
-Ni avec mon petit domestique d'ailleurs.
Duncan rougit et Amélia lui caressa tendrement la joue. Et elle se mit à parler avec Tom pour savoir s'il avait aimé le livre qu'elle lui avait conseillé. J'aimais ma famille. Je commençais même à aimer le fait que Brian et Tom en fasse partie. Je n'avais plus si faim que ça et je larguais mes affaires dans l'assiette de Brian à côté de moi. 
-Grand-Mère ? Est-ce que je peux sortir de table ? Je n'ai plus faim.
-Tu es sûre ? Il y a de la tarte à la pistache en dessert, je sais à quel point tu aimes ça.
-Oui, je n'ai plus faim. Mais vous m'en gardez une part pour demain matin au petit déjeuner. Je suis fatiguée. 
-Très bien. Vas-y.

J'allais dans ma chambre. En réalité, j'avais eu le visage de Marc qui s'était affiché.. celle où il était nu. Je l'appelai.
-Salut belle gosse ! 
-Salut Marc. Est-ce que tu es occupé ? 
-J'étais entrain de réviser mais toute pause est la bienvenue. Tu vas bien, tu as passé de bonnes vacances pour le moment.
-Oui, je me suis vraiment amusée. C'était sympa. En fait c'était sympa jusqu'à ce que je reçoive le journal du lycée par mail.
-Oh. Tu as vu ça. 
-
Oui. Et j'ai une question à te poser. Est-ce que je te suffis Marc ?
-Quoi ? Oui bien sûr ?
-Je veux dire. J'ai pas des capacités de malade au pieu, alors je me demandais..
-Sarah. C'était un défi de la société secrète du lycée.. J'étais le président ma dernière année et on m'a mis au défi d'aller dans une mission de soumission c'est tout. Je ne suis pas un soumis et c'était plus flippant qu'autre chose. C'est du passé d'accord. Je.. vais leur envoyer un mail incendiaire. 
-Ce n'est pas ça que je te dis de faire. Je te demande si tester de nouveaux trucs sexuellement ça ne te manque pas. 

-Sarah. Tu n'as que 16 ans. Arrête de t'en vouloir pour ce genre de choses.
-Non mais.. je ne sais pas.. je me sens.. 
-Oui ?
-Je me sens inutile parce que j'ai l'impression que je n'arrive pas à te faire plaisir, vraiment plaisir parce qu'il y a des trucs que je ne veux pas faire ou que je ne suis pas tentée de faire.
-Sarah. J'ai compris. J'ai un passé sexuel, y'a certaines choses dont je ne suis pas fier et y'a des choses que j'aimais qu'on me fasse ou faire. Mais, je ne veux rien t'imposer d'accord. Si un jour tu as envie de changer quelque chose, tu me le feras savoir.
-SI j'ai envie de changer quelque chose ? 
-Oui.
-J'aime être dessus. Mais tu m'as dit que tu n'aimais pas ça. Mais je préfère vraiment être dessus. 
-Attends, on l'a fait une fois, comment tu peux savoir que tu préfères ? Sarah ?
-Marc, je n'étais pas vierge la première fois qu'on a couché ensemble. 
-Quoi ? Tu m'avais dit que.. balbutia mon amoureux. 
-Je te l'ai dit avant que tu me dises toutes ces choses chez moi. Mais cet état a changé entre ce moment et celui où on a commencé à sortir ensemble. Alors oui, je préfère être dessus, Marc. Attends, je te mets en haut parleur, je vais me mettre en nuisette.
-Tu aurais dû me le dire. Tu m'as induit en erreur.
-Sur ma virginité ? Tu plaisantes là ?
-Mais non ! ça je m'en fous ! Je te parle du fait que tu te mettes sur moi et non l'inverse. Tu ne m'as pas dit que tu préférais. 

-Tu m'as dit que ce n'était pas ton délire.
-Mais si c'est ton délire à toi Sarah, tu aurais dû me le dire. Je n'aurais pas réagi comme ça. Je veux ton bonheur Sarah. Et puis, sauf preuve du contraire, dans ma voiture, tu t'es mise dessus, est-ce que tu m'as entendu te dire quelque chose ? soupira-t-il. Sarah. Si ça peut te faire plaisir de me chevaucher comme si j'étais Binky.. je..
-Binky ? Mais de quoi tu parles.
-Les annales du Disque-monde ? Terry Pratchett ? Enfin bref, comme si j'étais un poney, si ça peut te faire plaisir, ça me fait plaisir. 
-Tu as l'air fâché Marc. Je n'aime pas quand tu es fâché.
-Je.. je suis désappointé Sarah. Tu es censée me parler de ces choses là. Je suis ton petit-ami. Ce n'est pas uniquement pour baiser que je sors avec toi. C'est pour qu'on puisse parler. Que tu me dises tes envies et tu ne le fais pas. 
-Toi non plus tu ne le fais pas Marc. 
-J'estime que je n'ai pas le droit de t'imposer des choses parce que d'une, tu es une jeune femme et parce que tu n'as que 16 ans bordel ! Je..

Il inspira bruyamment. 
-Je ne veux pas que tu penses que je t'engueule Sarah. Mais.. si tu veux te mettre dessus parce que ça te fait plaisir on le fera. Et je le ferai avec plaisir, je me plierai à tes volontés avec plaisir parce que je t'aime. Je t'aime Sarah. Et tu me manques, ça fait des semaines qu'on ne s'est pas vu. Je sais qu'on s'appelle pratiquement tous les jours, qu'on s'envoie des SMS mais.. J'ai envie de te prendre dans mes bras. J'ai envie de.. respirer le même air que toi. 
-Tu as un petit côté Drama Queen qui me plaît.
-Je ne suis pas une Drama Queen. Attends deux secondes. Papa, je suis occupé. Non. Je parle avec Sarah. Non. J'en ai strictement rien à foutre de ton vieux tacot. Je peux aussi partir Papa, si ma présence dans ta maison te gêne tant que ça. Sarah. Je te rappelle. 
Il raccrocha directement. J'étais trop curieuse. J'appelais Paul et il me répondit immédiatement.
-Ouaaaaais.
-Tu fais quoi ?
-Je suis entrain de me faire sucer.
-Très drôle McDust. Tu peux aller voir pourquoi ton père est entrain de gueuler sur Marc ?
-Pas besoin d'aller voir, je les entends d'ici. Je crois que Marc a encore été, je cite irrespectueux. T'inquiète ça arrive souvent. Alors ? Vous vous amusez bien chez Grand-Mère Picsou ?
-Oui. Très. Tu veux que je te ramène un truc de New-York ? Je vais essayer de convaincre Papa qu'on doit y retourner absolument
-Non, c'est bon. Mais merci d'y avoir pensé. J'ai vu Sophie hier. Je crois qu'elle a un souci.
-Quoi ? 
-Je veux dire, elle était bizarre. Elle m'évitait un peu. Je ne sais pas ce que j'ai fait. Ou ce qu'elle a mais elle ne se comporte pas comme ça. Elle m'avait l'air fatiguée. Je pense qu'il fallait te prévenir. Tiens.. Brian est entrain de m'appeler, on se fait une conversation à trois ?

-Nooon.
-Trop tard. Salut Brian. 
-Salut Paul fit la voix de Brian dans le combiné. Qu'est-ce que tu fais de beau ?
-Sarah et moi on est entrain de parler. Tu devrais lui dire bonsoir d'ailleurs.
-Heu.. Bonsoir ?
-T'es pas drôle Paul. 
-Oh putain ! T'es vraiment là. Attends, j'arrive dans ta chambre ? T'es à poil ?
-Non. 
Brian poussa la porte. 

-Raccroche, me dit-il.
-Avec plaisir. Paul, on se reparle un autre jour. Bises.
Brian s'installa sur un fauteuil de ma chambre comme pour me narguer. J'allais dans ma salle de bain pour me mettre en nuisette. Quand je ressortis, il était assis au sol avec du papier cadeau. 
-T'es sérieux ? Tu vas faire ça ici ? 

-Bah.. c'est ton père. Déjà que je fais son papier cadeau, tu pourrais me remercier non ? Tom et tes cousines ont décidé de lui faire une carte, ils sont entrain de comploter dans la chambre de Tom. Le truc tellement pas discret. Passe moi le ruban, petit bateau. Merci.
Il s'appliquait, il savait faire des papiers cadeaux ce débile. Il y avait une certaine grâce à le voir s'appliquer comme ça.
-J'ai parlé à Marc de..
On frappa à la porte. Brian glissa le cadeau et le papier sur le sol derrière mon lit et s'affala sur celui-ci. C'était une domestique. Elle m'apportait de la tarte et un thé. Grand-Mère... Elle le posa sur la petite table de ma chambre et nous laissa. 

-J'adorerai avoir une Grand-Mère avec des domestiques.
-Ma Grand-Mère te considère comme un membre de la famille.
-Mais ce n'est toujours pas ma grand-mère. J'avais fini pour le cadeau. Tu le gardes dans ton placard ?
-Oui.
-Qu'est-ce que tu allais me dire sur Marc ?
Je lui expliquais la situation. 
-Il veut que tu le suces.
-Mais pourquoi vous me dîtes tous ça ? Surtout toi d'ailleurs.
-En l'occurrence Sarah. Il te dit qu'il ne veut pas t'imposer des trucs blablabla. Il veut que tu le suces mais il ne veut pas te le demander. Je t'avais dit que ça arriverait. Le jour où tu goûterais à la Chupa Choups de ton mec.
-Tu es dégueulasse Brian Miller. 
-J'assume parfaitement de l'être. Mais toi tu n'assumes pas le fait d'être en couple. Pourquoi descendrait-il à la cave si tu ne joues pas avec mini-lui hein ? Bon. J'y vais. Ton oncle voulait faire un tournoi de console et voulait savoir si tu étais disponible pour aller dans son équipe face à Duncan et moi ?
-Ouais bien sûr. Attends, je prends mon peignoir.

Je jouais avec mon oncle et nous perdîmes. À très peu près. Il n'était même pas fâché en plus. Il riait. Ça m'avait permis de me vider la tête. Est-ce que Brian avait raison ? Est-ce que c'était le passage obligé dans toute relation normale ? J'avais peur de penser qu'il pouvait avoir raison. J'entendis des rires dans le couloir. Juste devant moi mon père avait plaqué sa femme contre le mur. Ils s'embrassaient. Je ne voulais pas les déranger. Je fis demi-tour et je tombais sur Brian.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Ils sont entrain de s'embrasser. Viens avec moi.
Je lui pris la main et je passais par une des portes pour rejoindre un couloir secondaire. Nous arrivâmes pas loin de nos chambres. 
-J'ai l'impression de t'avoir choquée Sarah, me dit Brian à l'entrée de ma chambre.
-C'est le cas. Je.. ça ne me tente pas du tout. Je n'ai pas envie de faire ça. Et il a dit qu'il ne voulait rien m'imposer mais maintenant que je le sais.. je vais me sentir mal de ne pas faire ce qu'il aime tu vois ? 
-Oui je vois. Mais ce n'est pas parce que tu le sais que tu dois le faire. Par exemple, je sais qu'Alexandra aimerait qu'on teste des trucs SM, tout ça parce qu'elle a lu Fifty Shades et n'a pas compris que ce n'était pas une sexualité normale de s'attacher, de se fesser et autres. Je le sais. Mais je ne le ferai pas. Parce que ce n'est pas un truc qui m'attire. Tu n'as pas envie de lui faire une fellation, ne le fais pas. Même si tu sais que ça lui plaît. Tu n'es pas son esclave sexuelle, tu es son égale. Ne l'oublie jamais. Passe une bonne nuit. Demain, on fête l'anniversaire de John. Il faut qu'on soit reposés. Tu sais où me trouver.
Il referma la porte et me laissa. J'avais passé une soirée et une journée de dingue. Je n'arrivai pas à dormir. Je pris mon téléphone et j'hésitais à appeler Ray. J'en avais envie mais.. il m'avait embrassé. Il venait de compliquer la chose. Je l'appelais tout de même et il répondit assez rapidement.
-Ouuuuui ?
-Tu ne m'as pas appelé ! m'exclamais-je. Je n'ai pas sommeil et je veux tout savoir.
-Okay, attends, j'ai plus de batterie, on peut s'appeler sur Facetime ?
-Okay, je prends mon ordinateur. 

Je vis bientôt la tête de Ray s'afficher. 
-Alors ? 
-Elle a pleuré beaucoup. Elle était encore ivre morte quand j'ai sonné chez elle. Mais genre, la méga gueule de bois.Je lui ai dit que je trouvais irresponsable de boire alors qu'elle attendait mon enfant. En fait mon objectif était de la pousser à me dire qu'elle n'était pas enceinte. Tu vois ?

-Oui, je vois.
-Et elle l'a fait. En hurlant. Comme si c'était.. de ma faute. 
-J'imagine parfaitement.
-Alors on s'est engueulé. Elle m'a avoué qu'elle avait fait un second test, hier. Et qu'elle n'était pas enceinte. Que c'était un faux positif. Mais tu vois limite, au début, elle voulait me faire croire qu'elle avait fait une fausse couche. Ça m'a mis en colère. Vraiment en colère et je lui ai hurlé dessus. 
Je voyais encore que ça le blessait.
-Je lui ai dit que je ne voulais plus jamais la revoir et que c'était terminé entre nous. Et là, elle a pleuré. Beaucoup pleuré. Elle m'a suppliée de ne pas la laisser. Elle m'a dit que j'étais sa vie, qu'elle mourrait sans moi. J'ai tourné les talons en lui disant que ma décision était prise. Que je ne voulais plus d'elle. C'était très douloureux de la voir ravagée comme ça. 
-C'était la bonne décision.
-J'aurais aimé tout simplement qu'elle m'aime comme je suis. Est-ce que c'est trop demandé Sarah ? Que ma petite amie m'aime ? Qu'elle aime quand je fais le con, qu'elle aime la proximité que j'ai avec mes meilleurs amis ? Ce sont presque mes frères Sarah. Tu m'as vu frappé Owen mais.. c'est le frère que j'ai jamais eu. Tous autant qu'ils sont.. Clive, Keito, Chuck.. C'est ma famille et elle m'a reprochée d'être avec ma famille plutôt qu'avec elle. Elle m'a reprochée de plus te parler à toi que de lui parler à elle. Je ne pensais pas qu'elle était jalouse de toi. 
-Moi je le savais.
-Quoi ? 
-Je le voyais dans ses yeux. Elle m'a toujours prise pour une menace. Je ne sais pas pourquoi. Je veux dire, toi et moi, on n'a jamais eu de gestes déplacés l'un envers l'autre. 
-Sauf mon baiser.
-Ray..
-Sarah. Je sais que tu es mal à l'aise avec ça, je n'ai pas l'intention de te gêner plus que ça. Vraiment. J'ai perdu ma petite amie aujourd'hui. Je ne veux pas te perdre. Je ne supporterai pas de te perdre. 
-Moi non plus Ray. 
Nous continuâmes à parler jusqu'à ce que je m'endorme. Je rêvais de lui, nous étions tous les deux plus âgés. Nous étions en haut de la statue de la liberté entrain de rire. C'était un rêve fabuleux. Le lendemain, en me réveillant, je souriais. Et je me rappelai que c'était l'anniversaire de mon père. J'allais dans la cuisine et je fis des pancakes. De super pancakes. Je préparai aussi une dose pour Mary. La cuisine avait un remonte-plat hyper ancien qui était toujours utilisable. Une fois Duncan m'avait mise dedans pour me monter. J'avais flippé sur le coup puis j'avais trouvé ça super. On y avait joué tout l'après-midi.. jusqu'à ce que grand-mère Maddie nous attrape. Je mis mon plateau dedans et je me rendis à l'étage pour le récupérer. J'entrais dans leur chambre et ils étaient entrain de dormir. Ils étaient mignons. Je m'en voulais de les réveiller mais.. c'était la tradition, non ? Je posais mon plateau et je sautais sur mon père. 
-BON ANNIVERSAIRE MON PAPOUNET CHÉRI.
Il poussa un petit cri qui me vexa un peu, j'étais pas aussi lourde que ça. Mary se réveilla aussi. 
-Sarah, t'es sérieuse là ? Il est 8h30 ? 
-Mais Mary, c'est la tradition. Je viens toujours réveiller Papa pour son anniversaire, sinon, les pancakes refroidissent et ils sont moins bons.
-Hein ? fit Mary. 
-Je t'aime Sarah. Tu le sais ? Mais là, tu écrases mes bijoux de famille. 
-Pardon Papa. Tenez.. voici le pré-petit déjeuner. J'ai pensé à toi Mary, j'ai mis des fruits frais aussi. Bon appétit les amoureux. 

Je sortis de la chambre en leur envoyant des bisous. Ils ne descendirent pas tout de suite pour le vrai petit déjeuner. Quand ils arrivèrent, Tom et les jumelles coururent vers mon père pour lui souhaiter un bon anniversaire. Ils étaient tellement mignons. Le visage de James se décomposa.
-Putain c'est ton anniversaire aujourd'hui ? 
-Heu.. ouais ?
-Je croyais qu'on avait dit qu'à compter de nos 30 ans, on arrêtait de fêter nos anniversaires.
-Menteur ! s'exclama Abby.
-Moi ? Mentir ? 
-On fête ton anniversaire tous les ans Papa, rétorqua Becky d'un air revêche. Même que tu fais.. comment tu dis déjà Maman ? La comédie pour avoir un gâteau au chocolat à étage.
-Et on en mange pendant 3 jours. 
-Balances, lâcha mon oncle l'air dégoûté.
Ses filles froncèrent les sourcils.
-Mais tu dis toujours qu'on doit pas mentir ! 
-Et c'est la vérité Papa ! 
-Je plaisantais les grumelles. Bien sûr que je sais que c'est l'anniversaire de mon super héros de grand-frère. J'espère juste que tu as été super cette nuit aussi. 
Il se tourna vers Mary et elle devint rouge. 
-Apparemment c'était pas ça Johnny Johnny. Tu veux que je te donne des cours ?
-Vu que c'est moi qui t'es appris pratiquement tout ce que tu sais, tu n'as rien à m'apprendre et arrête de m'appeler comme ça.
-Désolé, j'avais encore oublié. Mais que veux-tu ? L'élève a dépassé le maître. C'était pas trop difficile. Pour avoir déjà testé une ex à toi, je suis un meilleur coup.
-Je suis pas au courant de cette histoire. Non parce que autant j'ai couché avec Terminator mais...
-JE LE SAVAIS. J'ai fait exprès pour que tu avoues, sale traître. 
James plissa des yeux, mon père leva les yeux au ciel au moment où sa mère arrivait dans la salle à manger. Moi j'hallucinais. 
-Tu as couché avec Terminator. Je te hais. Sale Rat.
-James McAllister ! 
-Mais Maman ! Il a couché avec ma troisième petit amie !
-Elle était plus ou moins amoureuse de moi de toute façon...
-C'est pour ça qu'elle m'a largué ?
-Oh non. J'ai couché avec elle uniquement parce qu'elle t'avait largué. Je voulais venger l'honneur des McAllisters. Je l'ai laissé au petit matin avec un petit mot du genre : James te salue. 

-Tu voulais tester son 95D.
-Aussi. Mais c'était pas top finalement. Décevant même. Et puis elle faisait toujours ce truc avec sa bouche.
-Horrible. Elle ressemblait à un mérou. Je ne t'en veux plus. Mais j'espère que tu n'as couché qu'avec bouche de Mérou. 

-Je te le jure sur la tête de Sarah, je n'ai pas couché avec une autre femme que tu as dépucelé. Enfin, pas que je sache. Faudrait qu'on fasse la liste un jour histoire de voir. 
-Heu.. tu peux retirer ce que tu as dit sur moi stoplait ? Je t'ai fait des pancakes ce matin !! 
-Quoi ?! s'exclamèrent Duncan et James.
-Bah oui, ma fille formidable me prépare mon pré petit-déjeuner tous les ans pour mon anniversaire.

-Pourquoi tu fais pas ça toi ? demanda James à son fils.
-Tu m'as dit que mes Pancakes ressemblaient à des Pikachu cramés.
-Pas faux.
-Et à des pizzas mal formées.
-Je..
-Et il a aussi dit que tes pancakes ressemblaient à des ballons de foot dégonflés, dit Becky en prenant une pomme. 
-Et il a aussi dit qu'ils ressemblaient à la lune à cause des cratères. 
-STOP ! Je fais pas autant de remarques désobligeantes, si ?
Il tourna les yeux vers sa femme.
-T'es pince sans rire. 
-Non mais Papa, je le prends pas mal. Si tu veux tout savoir, je fais exprès de faire les pancakes les plus chelou de la planète pour toi. Parce que tu fais de la divination dans les pancakes. Et que c'est hilarant.
Duncan sourit à son père et Brian arriva en s'excusant à ce moment là. Il embrassa sa mère et mon père en lui souhaitant un bon anniversaire. Il se laissa tomber sur une chaise près de moi.
-Dis donc, toi, la prochaine fois que tu feras des conversations hilarantes avec tes potes, évite de crier à 2h du mat. 
-Dit le mec qui baisait dans le salon.
Je rougis, Brian rougit et mon père éclata de rire. Son frère et mon cousin aussi. En fait, ils étaient tous hilares. James était juste à côté de lui et l'attira vers lui.
-T'as pas le nom de McAllister mais clairement tu pourrais en être un. Je suis fier de toi, si tu savais le nombre de fois où je me suis fait plaisir sur le tapis de ma mère..
Ma grand-mère Maddie était excédée par le comportement de son fils cadet et elle lui fit comprendre. 
-Maman, c'est bon, c'est de ma faute, intervint mon père. Je le pousse toujours à être de plus en plus vulgaire. C'est un jeu. Et puis, on est en famille, que je sache. Je veux dire, ton petit-ami n'est pas là.
-D'ailleurs en parlant de ça. Je vous en veux terriblement. Vous vous êtes comportés comme des enfants mal élevés, vous m'avez fait honte.
-Maman, vu nos grands âges..
-Parle pour toi John. Moi j'ai 25 ans dans ma tête. C'est toi qui approche de l'âge de la retraite.
-Ta gueule. Je disais..
-Tu as vu comment il me traite Maman ?
Mon père le fusilla du regard et lui balança du fromage blanc à la tête. Tom hurla de rire. 
-Là tu peux te plaindre à Maman. 
Mon oncle rugit et le visage de mon père se décomposa. Il poussa sa chaise qui tomba dans un grand bruit et mon père s'enfuit en courant de la salle à manger suivi de mon oncle.
-QUAND JE T'ATTRAPE, TU VAS ME LE PAYER FACE DE RAT ! 
Il y eut un silence dans la salle à manger et ma grand-mère ferma les yeux, honteuse.
-Je suis vraiment désolée Mary du comportement de mes enfants et de James en particulier. Vous devez avoir une très mauvaise opinion de lui.

-Oh vous savez, mon frère et moi nous nous disputons souvent. C'est comme ça dans toutes les familles.
Elle ne s'attendait probablement pas à ce qu'ils reviennent la queue entre les jambes avec leur Grand-Mère derrière eux qui leur faisait la morale. 
-Ça fait des décennies que je vous le dis les garçons, on ne se bat pas...
-Dans la maison, répondirent les frères McAllister. 
-Je propose qu'on fasse une joute cet après-midi, continua mon père.
-Ouais. Je suis d'accord. Comme c'est ton anniversaire, tu as le choix des armes. 
-Tir à l'arc.
-Mais je suis nul au tir à l'arc, tu pourrais choisir un truc où j'ai une chance de gagner.
-Okay. On va se la jouer à la console alors. On fait des tournois. Celui qui a le plus de points gagne le droit de dire ce qu'il veut à l'autre pendant 2 jours.
-Vendu. Je prends Duncan dans mon équipe. 
-Je prends ma fille. 
-Je prends Brian.
-Je prends Tom.
-Je prends Abby et tu prends Becky.
-Pourquoi tu ne veux pas me prendre Papa ? demanda la petite fille en me regardant avant d'un air espiègle. C'est parce que tu m'aimes pas ? Tu préfères Abigail ? ajouta-t-elle en faisant semblant d'être triste.
-Mais non mon trésor, répondit son père. C'est juste que tu es plus vieille qu'Abigail. Donc tu es dans l'équipe d'oncle John.
-D'accord. On va vous ratatiner. Bande de patates.
Elle tapa dans la main de Tom et tira la langue à sa sœur.
-Mais je préfèrerai qu'on fasse un cache-cache, continua la petite fille. J'aime pas jouer à la console. 
-Okay. Cache-cache. Ça me va, répondit James en regardant son frère qui hocha la tête.
-Si vous jouez à Cache-cache, je veux en être, répondit Mary. Mais moi je vais dans l'équipe de James.
-Hein ? Très bien. Je te prête l'un de mes portes bonheur James. Histoire que tu ne sois pas désavantagé. Et je prends le tien. Mais si tu abîmes ma femme, tu n'auras jamais plus d'autres enfants. 

Je levai les yeux au ciel. Ma famille était dingue. Vraiment dingue mais au moins eux, je savais qu'ils m'aimaient comme j'étais. 


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