Ray roula pendant un certain temps et il finit par s'arrêter dans un parc. Il faisait super beau. Je vis une voiture s'arrêter derrière lui. Je trouvais ça bizarre. D'autant plus que j'avais vu dans le rétroviseur qu'elle nous suivait depuis un petit bout de temps. Je lui en fis part alors qu'il accrochait sa moto dans l'emplacement réservé.
-C'est mon garde du corps en fait. Je n'ai pas pu faire abstraction de lui et crois-moi si on se fait repérer par des paparazzis, on sera bien content de l'avoir. Il s'appelle Bob. Tu l'as vu hier.
-Oui c'est vrai.
-Alors vu que j'ai choisi le programme de la soirée, je te propose de choisir le programme de l'avant soirée. Ça te va ?
-Oui bien sûr. On devrait commencer par aller chercher des cafés et on se pose dans le mini-golf ? 
-Du mini-golf ? Ça fait des années que j'en ai pas fait ! 
-On est juste à côté du Starbucks, je vais aller chercher des cafés et...
-Non attends, je vais demander à Bob d'y aller. 

Il me laissa seul pour aller voir son garde du corps. Il enleva son casque et mit une casquette et ses lunettes de soleils. J'avais aussi emmené les miennes. Mes lunettes d'aviateurs. C'était Sophie qui me les avait offertes un jour où nous étions en vacances à la plage. J'avais oublié les miennes chez moi ce jour là et elle m'avait acheté des Ray-bans. J'adorais ma meilleure amie.
-Il est d'accord mais on doit attendre dans la voiture ou sur le banc. 
-Sur le banc, il fait super beau. 
On s'assit de manière à être face l'un à l'autre. Je ramenai mes genoux sous mon menton.
-Alors ta journée au lycée, et ta colle ? 
-Affreuse. Les deux. Je me suis fightée avec mon quasi-frère Brian devant toute la cafet' et sa copine m'a balancée du soda dans les yeux.
-Comme dans Glee ?
-Ouais. Et ça pique les yeux. Sans oublier que toutes ses copines ont fait la même.

Il n'avait pas du tout envie de rire, il baissa ses lunettes alors que je mettais les miennes dans mes cheveux.
-Mais tu as été te plaindre ou quelque chose comme ça ? 
-Ça ne servirait à rien. Alexandra.. c'est la copine du fils de ma belle-mère, elle est toute puissante. Même si ma meilleure amie témoignait en ma faveur, elle aurait 15 personnes pour dire que je mens, tu vois. Alors je laisse tomber. Ne fais pas cette tête là. C'est pas grave. Et puis ma colle.. et bah j'ai fait de la peinture.
-Et bah. Finalement je ne regrette pas de faire des cours par correspondance. À un moment donné, ça me manquait mais en t'entendant, c'est clair que c'est fini !
-Je t'envie un peu mais les cours par correspondance, ça veut dire que tu as moins d'amis que tu vois moins de monde, bon tu me diras, c'est pas ton cas, tu fais des tournées, tu as pas trop le choix. Et puis c'est ta dernière année de lycée, donc ça va, moi il m'en reste pas mal quand même.  Encore deux ans et c'est terminé ! En fait, tu vas avoir une remise de diplôme ou pas ? 
-Oui bien sûr, je suis rattaché à mon ancien établissement. Quand je ne suis pas en tournée, je retourne en cours normalement. 
-Clive aussi ? 
-Non, il a un an de plus, il a déjà fini mais quand on a commencé, c'est vrai qu'il était encore au lycée et je me rappelle de sa remise de diplôme, c'était épique.

-J'ai cru voir ça sur internet. En fait, je ne t'ai pas remercié pour ta vidéo.
-Ah ça. Finalement je me dis que j'ai bien fait, et puis c'est assez drôle en réalité et les photos que j'ai prises après sont justes superbes. Je pense que je vais les réutiliser pour le prochain album.
-Vous allez faire un autre album ? 
-Oui. J'ai ma guitare dans la voiture, tu veux que je te fasse écouter sur quoi je travaille ? J'ai eu une idée hier soir et j'ai écrit toute la nuit. Clive m'a dit que c'était pas mal.
-Avec plaisir. C'est pas Bob qui revient ? 
Le garde du corps arriva avec les cafés de chez Starbucks et il nous les tendit. Il était grand et blond. Il faisait jeune. Je lui souris et lui dit qu'il pouvait rester avec nous s'il voulait au lieu d'être tout seul. Il me sourit à son tour, suivi de Ray.
-C'est vrai. Tu passeras plus inaperçu Bob si tu restes avec nous.

Il s'assit sur le banc juste en face. Il ne voulait pas nous perdre de vue et il ne voulait pas nous gêner. Il n'y avait presque personne dans le parc. Juste des petits vieux qui se promenaient et quelques enfants avec leurs parents. Ray avait prit sa guitare et finalement, on était partis s'assoir sur l'herbe, loin des gens. Il joua de la guitare pour moi et je trouvai ça sympa, il avait l'air tellement passionné quand il jouait ! Les gens nous regardaient, ils devaient nous prendre pour des hippies, allongés dans l'herbe, à faire de la musique et à boire du café. Mais c'était juste super. Je savais que c'était mort pour le mini-golf mais je m'en fichais, on aurait qu'à faire ça un autre jour. Bob était assis avec nous. Il avait 25 ans, je l'avais appris de Ray. Il était avec eux depuis le début de leur aventure. 

-C'est un membre du groupe au même titre que les autres, disait le chanteur en riant.
-Tu exagères Ray.. sourit son garde du corps avec plaisir.
-Pas tellement.
-C'est beau l'amour, les taquinai-je. Vous feriez un très joli couple tous les deux.
Ray me regarda avec de grands yeux et rugit de rire. Et ensuite il me sauta dessus pour me chatouiller. Je hurlai et j'essayai de m'enfuir. J'arrivai à partir et je me mis à courir en sens inverse de lui. Je faisais ça avec Sophie mais je n'avais pas pensé au fait que Ray était un garçon, et qu'il avait une meilleure forme physique que moi. Il me rattrapa en une minute et me souleva. Je me débattis en riant et il tomba au sol. On éclata de rire. Je me redressai et je vis la dernière personne que je pensais voir. Brian. Encore. Il était avec Tom. Je me redressai et le petit garçon me vit. Il arriva vers moi en courant, comme la petite fusée qu'il était. Il avait un ballon de foot à la main. Brian, lui ne m'avait pas encore vu et il se figea en me voyant. 

-Salut Sarah ! cria le garçon en arrivant et en me sautant dans les bras pour m'embrasser ( je ne l'avais pas encore vu de la journée).
-Salut Tommy. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Brian m'a emmené faire du foot avec lui et ses copains, me répondit-il en se détachant de moi.
-C'est cool ça, pour une fois qu'il fait un truc avec toi. 
-Tu rentres à la maison avec nous ? 
-Non je ne rentre pas ce soir Tom. Je vais au cinéma, on se verra demain. 
Brian arrivait derrière, le sourcil levé et le sourire narquois. J'avais envie de cacher Ray, qu'il ne le voit pas, parce que je savais qu'il allait se servir de lui contre moi.
-Tom ? Viens, on rentre. Salut.

Il salua Ray d'un hochement de tête. Je trouvai ça bizarre et je vis un pincement sur le coin de sa lèvre. Je ne comprenais pas et je me retournai vers Ray. Il avait remis ses lunettes de soleil et il était plus grand en taille que Brian, plus musclé et plus baraque. Je n'avais pas remarqué avant. En fait, Brian était juste impressionné par le jeune homme qui m'accompagnait. Il attendait peut-être que je les présente mais je n'allais pas le faire. 
-Je ne suis pas là ce soir en fait, j'ai envoyé un message à mon père mais préviens ta mère au cas où il ne serait pas rentré ou qu'il aurait oublié de la prévenir. 
-Tu arrives à trouver son numéro pour qu'elle vienne te chercher au lycée mais pas pour la prévenir qu'elle ne doit pas te préparer à manger ?
-T'es hyper relou Brian. Tu as raison, je vais l'appeler, mais ne viens pas te plaindre que je te pique ta mère après. 

-Tu prends vraiment tout au premier degré, c'est pas possible. Je vais le faire. Tu viens Tom ? En fait, je suis désolé.
Je tombai des nues et retirai mes lunettes de soleil totalement. Il avait dit quoi ? 
-Je ne savais pas qu'Alex t'avait envoyé son soda dans la figure. Paul m'a prévenu tout à l'heure.  Elle ne recommencera pas. Je vais y veiller. 
-Si tu m'avais pas jeté de l'eau à la figure, elle ne se serait pas permise de le faire.
-Non mais attends deux secondes. Elle n'a pas à faire tout ce que je fais et puis y'a une différence entre lancer de l'eau à la figure de quelqu'un et du soda. Et tu m'avais lancé de la purée dessus.
-Encore ? sourit Tom avant de rire comme un tordu. Et bah, vous avez un truc avec la purée tous les deux. Brian, je pense qu'il faut qu'on rentre avant Maman, sinon, elle va être fâché. 
-Ouais tu as raison. Tu rentres à quelle heure ? 
-Je ne rentre pas.

Brian haussa le sourcil, regarda Ray, et plissa un peu les yeux. Il marmonna un okay puis, il tourna les talons sans un mot de plus. J'étais énervée contre lui maintenant.
-C'est lui ton quasi-frère ? 
-Oui. C'est lui. Il est profondément agaçant. Je vais envoyer un message à Mary si ça ne te dérange pas. Mon portable est avec Bob.
-Non bien sûr que non. C'est fou comme il ressemble à sa mère d'ailleurs. 
On se rassit à notre place sur l'herbe et Ray se remit à jouer en parlant avec Bob pendant que je reprenais mon téléphone pour envoyer un message à Mary pour la prévenir que je ne serais pas là ce soir, que j'allais au cinéma et que je ne dormais pas là. Je restais vague finalement. Je voyais que j'avais un message de Sophie. Elle m'avait juste dit : Okay, tu connais le code pour rentrer de toute façon, je vais dormir dans le poolhouse au cas où tu viendrais en pleine nuit pour ne pas gêner mes parents ( ouais ils sont revenus, ça me fait bizarre). 

-En fait, tu devais pas me chanter ta nouvelle chanson ?
-Si bien sûr, tout de suite, par contre elle n'est pas terminé, c'est juste une première ébauche. Alors ne sois pas trop dure. 
-Elle s'appelle comment ? 
-Sarah, she's all that.

Je m'arrêtai de respirer quelques minutes. Il avait appelé une chanson comme moi ? C'était une blague ? Il fit deux trois accords et il commença à chanter. Cette chanson parlait d'une fille normale, une fille qui était à croquer mais qui pensait qu'elle n'était pas à la hauteur, pas à la hauteur de ses camarades, de sa vie, de ses parents, alors qu'elle était extraordinaire. Cette fille était belle, gentille, douce, intelligente, elle pouvait te faire rire, te faire pleurer.. She's all that, elle était tout ça. J'étais un peu estomaquée parce que cette chanson, c'était moi, comme s'il avait réussi à mettre mes sentiments. Elle regardait parfois dans le vide, on aurait voulu savoir d'où venait cette léthargie mais elle semblait partie si loin, comme pour se protéger du danger. Il arrêta la chanson soudainement. J'avais les larmes aux yeux, cette chanson m'avait touchée au cœur. Je tournai les yeux et Bob vit mes yeux humides. Il me tendit un mouchoir et je le remerciai.
-Et comment elle finit ? Que devient la fille ? 
-Je ne sais pas encore, je ne l'ai pas finie, c'était le premier jet. Tu en as pensé quoi ? 
-Sincèrement, c'est la meilleure chanson que j'ai entendu depuis longtemps. Elle est profonde et tu as bien percé les sentiments de cette fille mais.. par contre je trouve que dès que tu décris son côté plus foufou, joyeux, tu devrais accélérer le rythme tu vois, le casser un peu. Tu as une idée de la façon dont tu vas la finir ? insistai-je
-Tu verrais la fin comment toi ? 
-Une note d'espoir. Elle relève la tête et elle décide de reprendre sa vie en main parce qu'elle a trop laissé sa vie lui échapper et qui sait.. peut-être qu'elle découvre enfin le bonheur. 
-C'est ce que je voulais faire. Montrer que cette fille a plusieurs facettes et qu'elle ne voit pas forcément les bonnes.
-Ça marche super bien. 
Le téléphone de Ray vibra et il eut un sourire désolé.
-Salut Maman, lança-t-il en se levant pour aller un peu plus loin. 

Il avait écrit une chanson sur moi. Sur moi. Je n'étais personne et pourtant.. ,il semblait m'avoir cernée en peu de choses. Je n'étais personne et il avait écrit une chanson pour moi. Je ne pouvais pas m'en remettre. Elle ferait un tabac, c'était clair et net et c'était moi la muse. 
-Bon, il est 19h05, on peut considérer que la soirée est commencée, non ? Alors je reprends les rênes ! Debout Mlle McAllister, on va dîner. 
-Je croyais qu'on devait se goinfrer de popcorn ? 
-J'ai changé d'avis, j'ai envie de manger une pizza et il se trouve que je connais un propriétaire de pizzéria dans la ville à côté. C'est le frère d'un ami à moi. 
-Okay. Je n'ai pas mangé de pizzas depuis des lustres. On sera rentré à temps pour le ciné ? 
-Oui, je crois, de toute façon, c'est pas si grave si on rate le début. Allez on migre. 
Je remontais sur la moto et m'agrippais à lui. C'était amusant, d'autant plus qu'il slalomait entre les voitures pour me faire rire. Ce n'était pas prudent du tout, je m'en doutais mais c'était drôle. Nous arrivâmes bientôt devant une petite pizzeria de quartier, elle était pourtant bondé. Ray se gara à l'arrière et il passa sa tête par la fenêtre. J'entendis des rires, des exclamations et la porte s'ouvrit sur un jeune homme. Il était petit, ventripotent mais il avait un sourire sur son visage qui le rendait avenant. Il me plut sur le coup même si je trouvais un peu bizarre qu'il me claque la bise comme si j'étais de la famille. Il nous fit entrer dans sa cuisine et on pouvait voir les clients derrière. Il nous fit passer par une porte pour aller à l'étage.

-Tu nous fais la spécialité de la maison ? Tu es allergique à un truc Sarah ? 
-Non, je mange de tout. Merci monsieur. 
L'ami de Ray avait tiré ma chaise dans un petit salon privé. On avait l'impression qu'il avait l'habitude de recevoir la star. La pizza était juste fabuleuse. Croustillante et garnie à souhait.
-C'est une tuerie, m'exclamai-je.
-Tu as vu ! Je savais que tu aimerais.
Je lui souris. Je passais un super moment en sa compagnie quand on entendit du bruit dans les escaliers et la porte s'ouvrir à la volée. C'était un jeune métisse avec de grands yeux verts prairies. Il avait les cheveux coupés courts et une boucle d'oreille sur le côté droit. Il avait une barbe de 3 jours et un port de tête altier. Et il était très grand, un peu comme mon père, il devait faire dans les 1,90m. J'aurais pu le reconnaître entre 1000. C'était Clive Slunder. Quand il me vit, il me lança un sourire dévoilant des dents blanches régulières. 
-Salut ! Je vous dérange.
-Ouais un peu, répondit Ray. Mais prends un siège.Sarah, voici Clive, mon meilleur pote.
-Alors comme ça c'est toi, la fille normale vraiment trop cool dont Ray n'arrête pas de parler depuis hier ? me demanda-t-il en avançant une chaise.
-Et c'est toi le meilleur ami qui m'a passé son blouson de cuir ? Autant te le dire tout de suite, je te le rendrai pas, il me va comme un gant et il est assorti à mon jean.
Clive éclata de rire en s'asseyant. Il avait un rire tonitruant et je ne pus m'empêcher de rire. Il avait un de ces rires communicatifs ! 
-Qu'est-ce que tu fais là ? 

Son meilleur ami se pencha vers lui et haussa le sourcil.
-Passez du temps avec une jolie fille ne doit pas t'empêcher de te connecter tu sais. Sans vouloir t'offenser, ajouta-t-il à mon intention.
-Pas de souci.
-Si j'étais toi, je regarderais Twitter et je passerais ma tête par la fenêtre de devant.
Ray pâlit et se leva pour aller à la fenêtre. Il lâcha un juron et je pris mon téléphone, direction Twitter. Viens de voir #RayMcClunsky dans une pizzeria familiale.. et ainsi de suite. J'étais ahuri. 

-Y'a des paparazzis à la porte de devant, lâcha Ray d'un ton excédé.
-Vous avez dû vous faire repérer, je ne vois que ça, répondit Clive en se balançant sur sa chaise.
-Quoi ?!  Mais c'est pas possible, m'exclamais-je. On a fait super gaffe ! 
-C'est clair, se renfrogna Ray. On est garé dans la cour derrière et Bob est devant par contre.
-J'ai pensé à tout t'inquiète. J'ai apporté deux ou trois trucs avec moi. J'ai cru comprendre que contrairement à toutes tes groupies, la demoiselle souhaite rester dans l'anonymat.
-Je ne suis pas une groupie et je ne suis pas non plus sa petite amie, alors je ne vois pas pourquoi je serai sous le feu des projecteurs, rétorquai-je sèchement.
Clive me regarda et sourit sincèrement.
-Excuse-moi, je ne voulais pas que tu le prennes mal. J'ai amené une perruque rousse pour toi et des grosses lunettes de mouches. 
C'est à ce moment là que je vis qu'il avait un sac avec lui. Il sortit une perruque longue flamboyante. Je tendis la main pour la récupérer et j'allais vers le miroir pour l'enfiler. 

-Du coup ce que je vais faire, c'est que je vais descendre par devant et vous aurez assez de temps pour vous enfuir par derrière. Alors cette.. perruque ? 
-Bon, désormais, vous m'appellerez Lana.. Lana del Rey, dis-je en explosant de rire tout en me retournant.
C'est vrai que j'avais un faux air de la chanteuse mais les garçons trouvèrent ça tellement hilarant qu'ils se plièrent en deux de rire. J'allais la retirer mais Ray m'en empêcha. 
-Tu devrais la garder tout de même. On ne sait jamais. On va faire comme tu as dit. On va au cinéma après voir le Seigneur des Anneaux, tu veux nous rejoindre ? 
-Ouais pourquoi pas, tu m'enverras un SMS. Sarah, c'est ça ? Tu peux garder mon blouson si tu veux, j'en ai d'autres. Par contre, prends en soin. C'est celui que je me suis acheté avec ma première paye.
-C'était une blague. Sauf si tu veux qu'il finisse couvert de soda. Avec le lycée, je ne pourrais pas en prendre soin. Je te le rendrai après le ciné. 
-Je t'aime bien toi. Tu es pretty funny.
-Oh tu sais.. Sarah, She's all that. 

Clive éclata de rire et regarda son ami en coin. Ray avait levé les yeux au ciel. L'annonce des journalistes ne nous avait même pas coupé l'appétit et Clive prenait un malin plaisir à embêter son ami. 
-Il faut qu'on y aille, ça donne quoi en bas ? 
Je me levai de ma chaise pour aller voir. Il y avait une foule de personnes. 
-Je pense qu'il y a moins de monde pour faire la queue devant une boîte de nuit. Je crois voir une.. oui oui, une caméra de la chaîne E!, c'est juste.. bizarre. On fait comment pour sortir au juste ? 
-Tu vas partir avec Clive au cinéma et je vais me jeter dans la gueule du loup. On m'a vu de toute façon. 
-C'est complètement con, tu vas faire comment pour nous rejoindre après ? rétorquai-je.
-Bob va m'emmener. Le temps que les journalistes nous trouvent, ce sera bon. Aie confiance en moi. 
-J'ai une meilleure idée en fait. Le genre d'idée fabuleuse. Vous partez en moto par derrière tous les deux parce que c'est vous qui êtes connus à près tout. Moi je pars en mode incognito, de toute façon qui va prêter attention à moi ? j'ai encore mon sac de cours. Je vais rejoindre Bob dans sa voiture. Et si quelqu'un me voit, on va juste croire que je suis sa petite sœur. D'ailleurs, je pense même que je vais lui apporter de la pizza, le pauvre, il est resté tout seul dehors.. c'est pas cool. Bref, je prends la voiture avec Bob, et on vous rejoint au bout de la rue. Alors ? 
-C'est un bon plan. Tu es un peu du genre machiavélique.
-Non plutôt du genre pragmatique. Mais vois ça comme tu veux. De toute façon avec toutes les filles qui entrent, personne ne me verra. Et je n'ai pas envie qu'on me voit. 
-J'aimerais bien comprendre ça d'ailleurs. Qu'est-ce que ça cache ?
-Clive ! le rabroua son meilleur ami.
-Rien du tout. Je ne suis pas une fille populaire et je n'ai pas envie de l'être. Tu devrais comprendre pourtant, on est entrain de chercher un plan pour que vous ayez une soirée de libre comme.. et bien comme tout le monde. Je ne veux pas voir ma tête sur tous les réseaux sociaux, qu'on me critique en me disant que je suis moche, ce que je sais déjà, ou que je suis une connasse ou ce genre de chose. J'ai pas envie d'être la cible de groupies en colère. Alors, on va faire ce que je dis et si t'es pas content, c'est pareil. J'ai promis à Ray qu'on passerait une soirée comme l'ado normal que je suis et je compte tenir parole. Alors tu en es ou pas ?
Je lui avais parlé comme j'aurais parlé à n'importe qui. Du moins comme j'aurais parlé à ma meilleure amie. J'y avais mis du ton et du cœur et je m'étais défendue. Je n'aimais pas qu'on me prenne pour une personne malhonnête et ça il l'avait compris. 
-Okay. Moi ça me va. Est-ce que je peux prendre ton numéro pour t'appeler, histoire qu'on puisse se retrouver ? Comme Ray va conduire, ce sera..
-Okay. Ça me va. 

Je lui lançai mon téléphone dessus et je descendis les escaliers pour aller commander une pizza pour Bob. Quand je remontai, ils parlaient de moi. Je m'arrêtai derrière la porte.
-J'ai l'impression que je la connais depuis toujours, c'est juste flippant, disait Clive.
-Ça me fait la même chose, elle est tellement spontanée et vraie. C'est quand la dernière fois qu'on a vu une fille comme ça ? 
-Très très longtemps. J'espère que tu resteras en contact avec elle après.. Je comprends mieux pourquoi tu as intitulé ta chanson Sarah she's all that. C'est parfaitement ça. Elle est tout ça. 
J'ouvrais la porte à ce moment là et ils me firent un grand sourire. 
-Vous êtes prêts ?
J'avais mon cœur qui battait la chamade. J'allais entamer une véritable course poursuite et ça me plaisait follement. Je passais vraiment une soirée inoubliable.