Chapitre XXXIII

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« Un jour les ténèbres s‘abattront à nouveau sur le monde. Royaumes et empires s’effondreront et seule subsistera, protégée par la grâce de la flamme et la bénédiction des anges, la cité éternelle bénie par le ciel. »

Paroles du premier ange.

Bormo attendit deux bonnes semaines avant de sortir et de rapporter au Luron ce qu’il avait appris. Le temps que ses blessures guérissent, au moins grossièrement, et que sa petite échappée ait été oubliée. L’appréhension qu’il ressentît lorsqu’il passa les portes de son auberge et qu’il se retrouva au milieu des rues grouillantes de la cité s’évapora assez vite. La foule se désintéressait de lui et chacun discutait des élections angiennes qui approchaient à grand pas. Les débats étaient vifs et il éclatait même par endroit quelques disputes. De toute évidence son excursion à la demeure de Kolba n’était pas un sujet. Ce genre de chose arrivait tout le temps et le tout-va de l’avenue de l’indépendance semblait plutôt s’amuser d’une affaire réunissant un important dignitaire retrouvé ivre et nu, une femme essayant vainement de faire avancer un âne qui ne partageait pas son empressement, un chien cul de jatte coursant tant bien que mal un voleur unijambiste et une jeune et belle demoiselle changée en boudin à l’appétit insatiable par un sort mal maitrisé. Comment tous ces éléments s’articulaient-ils les uns aux autres ? Bormo n’en avait aucune idée et il ne tenait pas à davantage épier les conversations pour le découvrir. Ajouter un éprouvé aux ordres d’un Luron à cette drôle d’histoire l’aurait rendue encore plus incompréhensible et nul doute qu’à côté de pareils soubresauts son échappée faisait figure de bien piètre épopée. Mieux valait profiter de l’oubli relatif dont il bénéficiait pour délivrer ses informations au plus vite.

Sachez, vous qui êtes curieux, que cette histoire pour le moins saugrenue n’est pas tout à fait étrangère à la trame que vous avez suivie jusqu’ici. Elle ne lui est pas directement liée non plus ceci dit. En fait, comme tout évènement survenant en ce bas monde, elle est un des maillons de l’indémêlable chaine de la causalité qui provoque, par accumulation des faits passés, les situations présentes et futures. Peut-être que son exposé complet, en plus de vous amuser, vous donnera de quoi mieux comprendre la suite si tant est que vous parveniez à déceler le lien ténu qui raccroche notre histoire à cette truculente anecdote.

Tout cela s’était déroulé dans le manoir d’une riche famille Bilberine de la cité. Cette dernière avait grande honte de leur progéniture qui, par son physique disgracieux, faisait fuir même les plus humbles des marchands. Naturellement le bas peuple se figure que toute dame bien née est nécessairement belle mais celle-là était l’exception, si tant est que la règle fut vraie. Pour la défense de la populace, les parent de la demoiselle ne la laissait que peu sortir de peur que des rumeurs qui auraient le malheur d’être vraies ne naissent et ne circulent. Ne les jugez donc pas, ils aimaient leur enfant plus que tout au monde mais son intellect plus élevé que la moyenne, sa bonhomie naturelle et son goût pour les lettres ne pesaient que peu de chose par rapport à l’idée de la voir épouser un mauvais parti si ce n’est de finir seule. Un homme devait réussir sa vie, une femme son mariage. Nous n’étions pas dans l’Empire où les possibilités offertes à la gent féminine étaient plus larges. D’ailleurs ils n’étaient pas les seuls à être acquis à cette idée, la jeunette elle-même y croyait. Elle éprouvait cependant les pires difficultés à contenir son appétit que les revenus de ses parents ne peinaient aucunement à satisfaire. La priver ne servait à rien tant la faim la tiraillait sans cesse provoquant chez elle d’horribles tourments. C’est donc sans beaucoup d’alternatives que la famille s’offrit les services d’un mage. La pierre de vie étant infiniment plus chère que l’or et la famille s’étant enrichie en bonne partie grâce à l’avarice, il fut convenu d’engager le mage le moins cher qui se proposait de régler leur problème. Gare cependant au malandrin si ce dernier échouait, les services d’une lame étant beaucoup moins cher que ceux d’un sorcier. C’est donc à un Salpe unijambiste qu’ils firent appel. Voyez-vous venir la fin de l’histoire ?

Ce dernier se présenta et assura pouvoir régler les problèmes de la jeune fille en deux temps trois mouvements. Il fit boire à la Bilberine une mixture de sa création puis fit briller la pierre qu’on lui avait fourni. Quelques secondes à peine passèrent jusqu’à ce que l’ésovirine ne se ternisse. Le Salpe jura alors que la faim de la belle était désormais à jamais régulée et que le retour de sa beauté ne serait tout au plus qu’une affaire de journées. Pour preuve, jusqu’à la soirée la demoiselle put se contenir de manger. Le père en fut ravi et offrit à son employé, qui devint son invité, de s’abreuver. Ce dernier ne se fit pas prier. Jusqu’à après la nuit tombée les deux amis buvaient mais un seul des deux pour de vrai. Lorsque le maître des lieux fut saoulé le mage le laissa choyer et se mit à voler tout ce qu’il pouvait. La femme et l’enfant toutes deux endormies, seul le chien vint se ruer sur le chapardeur. Pour rendre la chose plus équitable le Salpe usa de ce qui restait d’énergie à sa pierre pour faire disparaître deux jambes au cabot. S’il n’avait aucune idée de comment faire s’évaporer la faim il en connaissait un rayon pour ce qui était du reste. Il fut néanmoins surpris lorsqu’il vit que le teckel ne se découragea pas pour autant et continua à le pourchasser. S’il avait su il l’aurait décapité mais sa pierre était désormais entièrement vide. Avide de son butin il fuit à toute jambe, encombré de bijoux et d’or, poursuivi par un animal aussi lent que lui. Finalement l’habitude de son handicap lui permit de prendre de l’avance sur son poursuivant qui s’habituait à peine.

Le lendemain la jeune fille chez qui le coupe faim contenue dans la coupe offerte par le charlatan avait cessé de faire effet se rua à nouveau sur le garde-manger, avec d’autant plus d’avidité qu’elle avait une soirée et une nuit à rattraper. Sa mère, lorsqu’elle vit son mari évanoui et souillé par ses propres intestins, le déshabilla et, folle de rage, le jeta dehors en jurant de ne plus jamais le revoir. Quelques passants durent apercevoir la folle furieuse dans les écuries en train d’essayer de sceller un cheval sans l’aide du préposé à cet effet qui n’aurait pas osé ainsi trahir son maître. Pour accentuer l’aspect pittoresque de la scène ces témoins changèrent la nature de l’animal, l’âne étant aux équidés ce que le bouffon est aux artistes. Après pareille humiliation l’homme jadis influent rejoignit sa fille dans la gloutonnerie, y ajoutant l’alcool pour faire bonne mesure. Tout l’or familial servit à envoyer des tueurs aux trousses de l’escroc mais, aux dernières nouvelles, le brigand court toujours, sans mauvais jeu de mots. Rassurez-vous cependant, l’épouse ne délaissa pas le foyer très longtemps. Elle décida même de rejoindre sa famille dans la gourmandise se disant peut-être que l’obésité à deux c’est une ignominie mais qu’à trois cela pourrait devenir une mode. Tirez donc la morale que vous désirez de cette histoire mais revenons à notre éprouvé qui, après quelques détours involontaires, avait fini par retrouver l’auberge des deux phoques.

En cette saison l’air était plus frais et le ciel grisâtre, sans qu’il ne neige. Selon les astrologues la chaleur de la mer Ouestulienne réchauffait suffisamment la terre pour lui épargner les températures extrêmes de l’intérieur du continent. Selon les prêtres c’était la présence de la Flamme qui l’expliquait. Pour Ernand, alcoolique notoire de la brasserie des six choppes, c’était « les aut’ pays qu’sont nuls et du coup y fait froid, d’ailleurs c’quoi la neige ? ». Qu’importe qui avait raison au fond, la grisaille n’en imprégnait pas moins les lieux et une fine bruine commençait à s’abattre sur la ville lorsque Bormo entra dans l’auberge. Il fut repéré et accueilli par l’Akshus à l’air patibulaire avec qui il n’avait jamais discuté plus que nécessaire et dont il ne connaissait pas même le nom. Au moins Sankra, qui venait le voir chez Oushkara pour lui transmettre ses ordres, parlait un peu et échangeait quelques banalités même si on sentait bien que cela l’ennuyait profondément. Celui-là, en revanche, était complétement antipathique. Avec son air propre sur lui, son regard condescendant et cette façon de tirer sur sa moustache. Tout chez lui déplaisait à l’éprouvé. Heureusement il arriva vite dans la pièce qu’occupait le Luron qui, même s’il était probablement son ennemi, avait le mérite d’être joviale et avenant, presque rigolard certains jours.

Il était d’ailleurs en train de remercier chaleureusement deux Yntaïs lorsqu’il aperçut Bormo. Il l’accueillit aussitôt avec un large sourire et fit commander un verre de son nectar favori : l’hydromel à l’orange, luxe qu’il avait d’ailleurs découvert ici-même.

« - Ah mon bon ami ! Comment vas-tu ? J’ai entendu parler de ta petite échappée mais je suis ravi de voir que tu sembles aller pour le mieux !

- Mouais… Vous auriez tout de même pu m’envoyer Sankra pour ce qui est de mon rapport, imaginez si quelqu’un m’avait reconnu.

- Ne t’en fais pas pour cela ! la ville est très animée tu sais. Un cambriolage ne retient guère l’attention du manant plus de quelques jours. Une semaine tout au plus ! En revanche, va savoir pourquoi, mais lorsque ce genre de choses se produit certains mauvais esprits pensent à moi. Si celui que tu as cambriolé a quelques deniers et un minimum de connaissance sur cette cité il me fera espionner et Sankra par la même occasion. T’envoyer Sankra eut été te démasquer. Mieux valait que tu viennes de toi-même. Je reçois tant de monde qu’il serait difficile de dire lequel d’entre eux est un voleur et, d’après ce que j’ai entendu des rumeurs, on n’est même pas sûr que tu sois un Bilberin ou même un homme. Tu as bien joué ton coup !

- Merci… L’état de mon épaule me laisse tout de même supposer que je manque de pratique.

- Ah ah ! Ça vient assez vite de ce que je me suis laissé dire ! Sinon, qu’as-tu appris à propos de notre homme ? »

Bormo sorti la correspondance qu’il avait subtilisée et expliqua sa théorie.

« - Voilà, vous savez tout. Enfin, si j’en crois mon intuition vous étiez déjà au courant et il vous fallait seulement savoir ce qui le motivait à travailler pour l’étranger. Il me semble que vous avez désormais un bon moyen de pression à travers son neveu. Le voilà deux fois prix en otage.

- Qui sait ? En tout cas on saura vite si tout cela est vrai. Mon intuition à moi me dit qu’il retirera probablement sa candidature dans quelques jours et qu’un scandale éclatera sous peu. Toutes mes félicitations ! Voilà les florins convenus plus un petit supplément pour ta blessure. On ne conserve pas les éléments de ta qualité si on ne les chouchoute pas un peu ! »

A cet instant le moustachu patibulaire servit aux deux hommes les verres que le Luron avait commandé puis ressortit aussitôt.

« - Et bien trinquons !

- A votre santé, renchérit Bormo !

- A la tienne, elle a été plus éprouvée que la mienne ces derniers jours !

- A ce propos, pourrai-je, comme ultime compensation, vous demander pourquoi vous m’avez chargé de discréditer ce Rachnir ?

- Mon patriotisme sincère envers ma bonne cité n’est pas un argument suffisant selon toi ? »

Cet homme avait le don de poser des questions évidemment rhétoriques mais avec une telle candeur qu’on avait peur de le blesser en répondant honnêtement.

« - Ah ah je plaisante. Mon patriotisme fervent et sincère n’est en effet pas la seule raison qui m’a poussé à l’écarter. Tu es un petit malin toi, tu profites que j’ai déjà quelques verres dans le gosier de mes précédentes entrevues et que j’en ai un nouveau entre les mains pour me questionner !

- Je n’y avais pas même songé, répondit Bormo en imitant le ton plein d’innocence du Luron.

- Oh oh ! Tu te moques en plus ? Gredin va ! Je ne vais pas tout te révéler, ça gâcherai le mystère, mais je suis trop saoul pour me taire complétement. Tends-moi donc ton oreille. »

Sur ses gardes le Bilberin s’approcha donc du gros bonhomme et de son haleine si alcoolisée.

« Disons simplement qu’il était au courant pour certaines livraisons. Les pierres de vie ça rapporte mais c’est très encadré… normalement. Une grosse cargaison que je ne dois en aucun cas rater doit arriver le mois prochain et je le soupçonnais de la soupçonner. Un prêtre ça a de l’influence ici tu sais. Une ronde de garde inopportune aurait pu transformer un échange rondement mené en bain de sang. Mieux valait qu’on n’accorde pas trop de crédit à ses racontars. Tu saisis ? »

Il ponctua cette dernière phrase d’un clin d’œil entendu. Il refusa cependant d’en déballer davantage et Bormo ne voulut pas se compromettre en insistant trop aussi but il de bon cœur le reste de son verre et quitta-t-il son employeur lorsque le prochain rendez-vous fut annoncé.

« - Et bien voilà, j’espérais avoir une petite pause aujourd’hui mais tu me l’as gâché, lança-t-il comme aurevoir à l’éprouvé. Rentrez bien monsieur Albio, je vous recontacte très vite ! »

L’éprouvé faillit oublier sa couverture mais se rattrapa habilement en répondant : « C’est bon, vous pouvez m’appeler Bormo ! »

« Bormo Albio » ressortit donc à la fois satisfait d’en avoir appris davantage et déçu de ne pas en savoir plus. Cette mission allait durer plus longtemps que prévu. Perdu dans ses pensées, assailli par la pluie d’hiver et passablement alcoolisé il ne remarqua pas la présence de deux Rachnirs. L’air de rien, tous deux se placèrent à ses côtés et le menacèrent chacun d’une lame avant qu’il n’ait le temps de réagit. « On t’a vu avec le Luron par la fenêtre, tu vas nous suivre sans faire d’histoire ! » lui dit le plus imposant des deux. L’éprouvé estimait avoir de bonnes chances de désarmer celui-ci d’un vif coup de pied tout en déséquilibrant le deuxième avec son épaule puis de s’enfuir sans trop de casse mais il n’en fit rien. Lui qui ne demandait qu’à en apprendre encore davantage sur son mystérieux employeur voilà que deux individus qui semblaient également lui en vouloir se présentaient à lui. Les suivre était risqué mais pouvait rapporter gros. Plus encore que jusqu’à maintenant il devait la jouer finement. Heureusement, deux décennies d’entrainement lui avaient donné une grande confiance en lui. Il obtempéra donc et accompagna les deux gaillards jusqu’à une petite maison des bas quartiers.

En une demi-heure de marche ce petit groupe passa d’une ville aux immenses demeures de pierres avec balcons et jardin à un amas de baraques en bois, entassées les unes sur les autres et à l’insalubrité consommée. On eut dit deux mondes différents et pourtant quelques rues à peine les séparaient. Bormo se souvenait être déjà passé par là lorsqu’il avait visité l’auberge des sans solde. Ne jamais y retourner ne lui aurait pas déplu mais si tel était le prix à payer pour en apprendre plus sur celui qui finançait les ennemis de l’Empire alors il s’y plierait.

Au milieu de ces taudis qui rivalisaient de vétusté et de laideur se trouvait une bicoque encore plus en lambeau que les autres. Le toit y était troué, les volets brisés, la porte posée sur le mur et le mur maintenu en place par trois vieilles poutres en bois qui barraient la mince ruelle séparant cette horreur de celle qui lui faisait face. Il fut poussé à l’intérieur et trouva deux Babikaras en train de jouer aux dés qui jetèrent un mauvais regard à leur nouvel invité. On l’assit de force et les quatre individus s’installèrent tout autour de lui. Le Babikara immédiatement à sa droite, petit même comparé aux siens et dont les poils semblaient ne pas avoir été lavés depuis des semaines le scruta d’un air méchant. Son odeur était plus intimidante que son couteau et ses rares dents jaunes et noires plus effrayantes que l’air de crapule qu’il essayait de prendre.

« - Alors comme ça t’es d’mèche avec le Luron ?

- De toute évidence vous m’avez percé à jour, répondit Bormo.

- T’fous pas d’nous ! Qu’est-ce qu’il t’voulait ? Parle ou on t’découpe ! »

Bormo hésita sur l’approche à prendre. Ils avaient beau probablement ne pas être de grands combattants, défaire quatre adversaires armés, fussent-ils médiocres, n’est pas un mince exploit et ce même pour un combattant aguerri tel que lui. Aussi, plutôt que des les contraindre, il chercha à savoir ce qu’ils savaient à son sujet.

« - Messieurs, je pense avoir autant de griefs à son égard que vous semblez en avoir contre lui. Disons que j’ai eu la malchance de tremper dans quelques affaires pas très nettes le concernant et que depuis il m’emploie contre mon gré.

- Arrête de nous embobiner avec ton charabiât, hurla le grand Rachnir ! »

Son congénère lui expliqua alors les dires du Bilberin en un langage plus accessible et, voyant que les deux Babikaras étaient dans le même état d’incompréhension que son camarade, presque honteux d’avoir compris les phrases de leur prisonnier, il réitéra sa traduction à haute voix.

« - Chuis sûr il nous raconte n’importe quoi, gueula l’autre Babikara !

- Ecoutez, Le luron est mon ennemi ! Nous sommes ensemble sur ce coup. Je vais vous le prouver ! »

Il sortit alors sa bourse et donna deux florins à chacun des crasseux autour de la table.

« - Qui vous a engagé pour m’embarquer ? Il croyait sans doute que j’étais un associé du Luron mais je vous assure qu’il n’en est… je vous jure que c’est faux ! Je suis contre lui ! Guidez-moi à votre chef et vous verrez qu’il n’est pas nécessaire de me menacer pour que je vous aide. »

Trois des quatre lascars étaient trop occupés à mordre leurs deniers récemment acquis pour l’écouter mais le Rachnir un peu plu lettré que les autres lui répondit :

« - On lui en parlera, reviens ici dans une semaine !

- Qu’est-ce qui me dit que je ne vais pas être promptement égorgé ?

- On n’égorge pas les ennemis du Luron. Si tu en es vraiment un not’ chef le saura. Si tu es un de ses espions ne te pointe même pas. »

A ces mots Bormo prit congé de ses hôtes et retourna chez cette sympathique Oushkara pour se reposer un peu et réfléchir à la meilleure façon de convaincre un truand qu’il était de son côté et non pas de celui d’un autre.

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