Divorce insatiable
De l'amour à la détestation (en peinture avec volupté).
Elle & Lui
— Et puis te souviens-tu du temps de ta jeunesse
Quand tu aimais alors rêver d’un avenir
Et qu’alanguie, je me pâmais sous tes caresses ?
— Je ne suis pas certain d’avoir pu obtenir
Quoique ce soit de toi ni amour ni tendresse
Et ne me souviens pas d’un seul de tes sourires !
— Alors là c’en est trop, il faut que je confesse
À tous ces gens et même s’ils doivent en rire
Qu’à l’époque pourtant tu les aimais mes fesses !
— Pour tout dire je ne peux vraiment me souvenir
Que de cette mégère qui portait des tresses
Et me disait souvent ne plus rien ressentir...
— ... Pour toi ? Ça c’est certain et je me dis sans cesse
Qu’un beau jour il faudra arrêter de mentir
Croire que volupté se transforme en tendresse !
— Mais l’amour ma chérie n’est pas qu’une promesse,
Chaque jour que Dieu fait, je le vois bien venir,
Nous rapproche un peu plus de la fin de la messe.
— Et moi je crois pouvoir, ce soir enfin, tenir
Entre mes bras aimants, un homme à qui j’adresse
Cette ultime requêt', cessons de nous haïr !
— Et peut-être qu’alors, lirons-nous dans la presse,
Que même ceux qui s’aim‘ divorcent pour finir
Et que ce bel amour n’était qu’histoir’ de fesses…
— Histoir’ de fess’ ? Mon cul ! Si toi tu peux en rire,
Moi je ne me souviens que de cette grossesse
Avortée, car au fond, cela devenait pire…
— ... De jour en jour c’est vrai que pour toi, ma tigresse,
Tout prétexte était bon pour pouvoir me maudire
Car tu n’avais alors qu’insulte à mon adresse.
— Et c’est pourquoi demain il faut anéantir
Cette stupide union qui ne fut que détresse
Afin que nous sachions, heureux, enfin partir.
— Si notre amour est mort, il vaut mieux que l’on cesse
De fair’ semblant d’aimer afin de s’en tenir
Au jugement. Qu’enfin ce divorce progresse !
— Et, qu’alors nous puissions sans regret consentir
À mettre un point final à cette maladresse
Qui n’aurait jamais dû en Mairie aboutir !
— Là je reconnais bien chez toi cette paresse
Ce désir de ne pas accepter que médire
Était la raison de ton indélicatesse
— Je ne peux plus te voir en peintur' sans te dire
Que le diable t’emporte et qu’enfin tu me laisses
Seule à pouvoir décider de mon avenir !
— Adieu ta volupté et adieu mes caresses
Dès demain tu pourras profiter du plaisir
De pouvoir te réjouir en voyant ma détresse...
— Ta détress' mon ami, je crois que tu veux rire !
Et puisque c'est la fin, je te dis vengeresse,
Qu'ayant entendu ça, tranquill', je peux partir !
Semaine 10
JI 03/12/24
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