Divorce insatiable

2 minutes de lecture

De l'amour à la détestation (en peinture avec volupté).

Elle & Lui


—  Et puis te souviens-tu du temps de ta jeunesse

Quand tu aimais alors rêver d’un avenir

Et qu’alanguie, je me pâmais sous tes caresses ?


—  Je ne suis pas certain d’avoir pu obtenir

Quoique ce soit de toi ni amour ni tendresse

Et ne me souviens pas d’un seul de tes sourires !


—  Alors là c’en est trop, il faut que je confesse

À tous ces gens et même s’ils doivent en rire

Qu’à l’époque pourtant tu les aimais mes fesses !


—  Pour tout dire je ne peux vraiment me souvenir

Que de cette mégère qui portait des tresses

Et me disait souvent ne plus rien ressentir...


—  ... Pour toi ? Ça c’est certain et je me dis sans cesse

Qu’un beau jour il faudra arrêter de mentir

Croire que volupté se transforme en tendresse !


—  Mais l’amour ma chérie n’est pas qu’une promesse,

Chaque jour que Dieu fait, je le vois bien venir,

Nous rapproche un peu plus de la fin de la messe.


—  Et moi je crois pouvoir, ce soir enfin, tenir

Entre mes bras aimants, un homme à qui j’adresse

Cette ultime requêt', cessons de nous haïr !


—  Et peut-être qu’alors, lirons-nous dans la presse,

Que même ceux qui s’aim‘ divorcent pour finir

Et que ce bel amour n’était qu’histoir’ de fesses…


—  Histoir’ de fess’ ? Mon cul ! Si toi tu peux en rire,

Moi je ne me souviens que de cette grossesse

Avortée, car au fond, cela devenait pire…


—  ... De jour en jour c’est vrai que pour toi, ma tigresse,

Tout prétexte était bon pour pouvoir me maudire

Car tu n’avais alors qu’insulte à mon adresse.


—  Et c’est pourquoi demain il faut anéantir

Cette stupide union qui ne fut que détresse

Afin que nous sachions, heureux, enfin partir.


—  Si notre amour est mort, il vaut mieux que l’on cesse

De fair’ semblant d’aimer afin de s’en tenir

Au jugement. Qu’enfin ce divorce progresse !


—  Et, qu’alors nous puissions sans regret consentir

À mettre un point final à cette maladresse

Qui n’aurait jamais dû en Mairie aboutir !


—  Là je reconnais bien chez toi cette paresse

Ce désir de ne pas accepter que médire

Était la raison de ton indélicatesse


—  Je ne peux plus te voir en peintur' sans te dire

Que le diable t’emporte et qu’enfin tu me laisses

Seule à pouvoir décider de mon avenir !


—  Adieu ta volupté et adieu mes caresses

Dès demain tu pourras profiter du plaisir

De pouvoir te réjouir en voyant ma détresse...


—  Ta détress' mon ami, je crois que tu veux rire !

Et puisque c'est la fin, je te dis vengeresse,

Qu'ayant entendu ça, tranquill', je peux partir !

Semaine 10

JI 03/12/24

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