Une histoire de sorcière

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Je suis ce qu’on appelle plus communément une sorcière. Enfin, je suis ce que je suis, car c’est ainsi que l’on m’a nommée. Mon histoire ? Elle est des plus banales vous savez…

Une famille des plus normales. Un père militaire qui était plus souvent au front qu’à la maison, et une mère qui, au contraire, était tout le temps à la maison. Ajoutez à cela une grande sœur que j’ai toujours détesté et un petit frère insupportable pour couronner le tout.
Oh, j’étais encore jeune quand j’ai appris que mon père ne reviendrait jamais de cette énième guerre. Il était mort quelque part dans un pays que je ne connaissais pas. Ma mère était vraiment triste. Je ne sais pas trop quel était son état à ce moment là, mais elle commençait à dépérir. Moi ? La mort de mon père ne m’affecta pas plus que ça. Tout comme mon frère et ma sœur. Nous ne l’avions pas assez connu.
Puis ce fut au tour de ma mère de quitter ce bas monde. Ce qu’elle fit peu après ma majorité. A cette époque, ma sœur venait de se marier. Avec un homme que je ne supportait pas. Un playboy qui se croyait plus beau et plus intelligent que tout le monde. Tu parles. Ce n’était qu’un crétin sans cervelle. Et ma sœur était follement amoureuse de lui. Ce n’était qu’une petite imbécile qui allait vite regretter ça.
Oui, car c’est peu après son mariage que mes « pouvoirs » ont commencés à se manifestés. Elle avait décidé de vivre dans la maison familiale, et ce, quitte à me mettre à la porte. Elle m’avait laissé la semaine pour trouver un autre endroit où me loger.
Une profiteuse et une hypocrite. Elle est venue dans ma chambre avec un grand sourire quand elle m’a annoncé ça. Sous prétexte qu’elle est la grande sœur, que soit disant c’est elle qui est héritière de la maison et d’autres absurdités du même genre.
Sur le coup, je n’ai rien dit. Je voulais juste qu’elle souffre. Mais pas une souffrance physique, ce serait trop simple. Non. Une souffrance intérieure dont elle ne pourrait se défaire. Je l’ai souhaité très fort. Et l’occasion s’est présentée dans l’heure.
Son imbécile de mari avait décidé de prendre la voiture pour faire un tour. Ha ha ! Je le revoir partir en lui disant : « j’en ai pour une heure tout au plus ! A tout à l’heure ma chérie ! » Et à peine cinq minutes plus tard, il est rentré dans un mur. Il avait perdu le contrôle de son véhicule et les freins avaient lâchés. Mort sur le coup. Ha ! Voir la tête de ma sœur quand des policiers sont venus lui annoncer la nouvelle m’a remplie de joie. Mais je m’efforçais de la contenir. Il ne fallait pas que je la montre.

A l’époque, je croyais que c’était une simple coïncidence, mais la suite des événements me prouva le contraire. Malgré sa tristesse, ma crétine de sœur n’avait pas démordu de me mettre à la porte. Elle me harcelais tellement avec ça, que j’ai finis par souhaiter sa mort. Une mort lente et douloureuse. Ce qui ne tarda pas.
Ma sœur était partie se promener au bord de la rivière. Elle n’est jamais rentrée. Elle a été retrouvée noyée. D’après les médecins, elle serait tombée à l’eau et n’aurait pas pu remonter à la surface. Ses poumons étaient remplis d’eau. Dommage pour elle, pourtant elle savait nager.

Tout aurait pu continuer normalement, si il n’y avait pas mon petit frère. Si le mari de ma sœur était un crétin, alors mon frère était bien pire. Nous n’avions pas beaucoup d’années de différence. Il était vraiment insupportable. Toujours à fouiller à droite et à gauche, toujours à parler, toujours, toujours. Un véritable petit fouineur. Je le détestais aussi. Il n’avait aucun intérêt à mes yeux et je décidais de m’en débarrasser.
Ca n’avait pas pris plus de temps qu’avec les autres. Il me suffisait de souhaiter très fort sa mort et elle allait arriver. Brutale et sans pitié. Un banal accident de la route qui lui couta la vie. Il avait décidé de traverser alors que le feu pour les piétons était rouge. Quel idiot. Mais je le reconnaissait bien là en tout cas.

J’étais enfin seule. J’étais toute puissant. J’avais le pouvoir de vie et de mort sur qui je voulais. D’ailleurs, en y repensant… Toi qui écoutes mon histoire, qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

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