Chapitre 3
Les deux enfants avaient commençé à s’enfonçer dans une forêt de plus en plus sombre et, malgré leur appétit pour les aventures, ils regrettaient la douceur de l’été et le chant apaisant des cigales et des grillons. Astride et Quentin s’approchaient rapidement du royaume enchanté et ne pouvaient ralentir, comme mus par une force irrésistible. Les éléments naturels jouaient une symphonie de plus en plus puissante, le sifflement du vent s’accordait aux roulements de galets sur la plage, le claquement des branches accompagnait les coups de tonnerre, et Astride ne pouvait s’empêcher d’admirer la justesse et beauté de cette musique. Quentin, quant à lui, ne trouva cela ni juste ni beau, se braqua et tenta de s’asseoir au pied d’un sapin. La terre humide et froide l’en dissuada rapidement. Soudain, il distingua derrière sa sœur des petits points lumineux. Le vent les poussait vers eux en direction de la forêt enchantée, en traversant ce qu’il restait de la pelouse de leur petit jardin. Le petit garçon grogna sourdement lorsqu’il reconnu, une à une, les runes mystérieuses que le souffle glacial avait effacé de dessus leur cheminée : par quelle magie s’étaient-elles retrouvées là?
Pour résumer le tout : ils étaient deux petits enfants tout juste sortis de la classe d’une maîtresse trop rationnelle, poussés par une force magique vers une aventure dont ils ignoraient le but, et perdus au milieu d’une tempête maléfique. Sans trop savoir pourquoi, ils continuèrent à marcher, tant bien que mal, sur l’étroit sentier qui montait entre les sapins, et, arrivés près de la frontière du royaume enchanté, ils virent poindre une obscure lueur qui semblait venir de nulle part...
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