Chapitre 4
Perché sagement sur une haute branche de l’Arbre des temps Anciens, un vieux rouge-queue d’or, ami et messager de Nix, observait attentivement l’arrivée des enfants. La tempête forcissait toujours, le vent balayait la forêt de bourrasques soudaines et glaciales, et les petits aventuriers regrettaient de n’avoir emporté ni mousqueton ni corde qui leur aurait permis de s’encorder aux arbres. Une voix ferme mais douce se fit entendre entre deux rafales et ordonna aux enfants de franchir la frontière du royaume enchanté...
Les enfants connaissaient l’existence de l’Arbre des temps Anciens mais ignoraient celle de la fée. Cette voix inconnue, venant de l’intérieur de ces bois sombres et tourmentés, n’était pas très rassurante malgré son timbre chaud et doux. Astride et Quentin étaient à là fois excités et apeurés à l’idée d’explorer ce royaume pourtant interdit aux humains. Les ténèbres de la tempête avalaient tout ce que la magie de la vie avait laisser croître, la nuit semblait impénétrable et, sans aucun doute, l’aube ne promettrait rien de mieux. Même le faisceau de la torche d’Astride n’éclairait pas au-delà de cinq pas. Une ombre traversa soudain le sentier, les enfants crurent distinguer la silhouette d’un oiseau.
- C’est un vautour, balbutia Astride, on va mourir ici et il va nous manger !
- Mmmmmm, de la viande d’enfants, bien fraîche... espèce de trouillarde ! rétroqua Quentin.
- On rentrera à la maison, et Papa te donnera une bonne correction ! répondit sa sœur.
- Peut-être... Mais je crois que le destin nous emmène assez loin de la maison... fit le garçon d’une voix pas très rassurée.
- Les membres de notre famille vont se faire du souci, dit Astride.
Elle souleva une grosse branche de sapin pour s’abriter quelque peu des rafales qui leur giflaient le visage. Une lueur enveloppa doucement les enfants et les entraîna sur le perron du royaume enchanté...
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