Bédélia, tout en passant le balai, chantonne un air entraînant. Autour d’elle voltigent des Rouges-queues battant gaiement des ailes. Un coup frappé à sa porte, lui fait poser son plumeau, et essuyant ses mains sur son tablier, elle laisse entrer Cendrillon dans sa maisonnette.

— Ma chérie, quel plaisir de te voir.

— C’est gentil, je suis heureuse d’être ici. Tu vas bien ?

— Mais oui. Comme tu peux le constater, je suis en plein ménage.

— Je ne te dérange pas au moins ?

— Bien sûr que non.

Bédélia, affairée, pousse une chaise en rotin vers Cendrillon qui s’y installe.

— Tu prendras une tasse de thé, ma chérie ?

— Volontiers.

En quelques secondes, la boisson fumante au parfum citronné est préparé, accompagné de tartelettes à la figue.

— Alors quelles nouvelles du palais ?

— Rien de bien excitant, je le crains. Le prince va bien, il aide son père à diriger le royaume. Il est très apprécié par le peuple.

— Et comment se passe ta grossesse ?

— J’ai tout le temps envie de manger du fromage, mais il parait que c’est normal.

Bédélia éclate de rire.

— Ah les envies de femmes enceintes sont souvent difficiles à comprendre.

La jeune princesse toussote nerveusement dans sa main.

— Javotte est venue me voir un peu plus tôt.

— Vraiment ? s’étonne Bédélia.

— Oui.

Et Cendrillon relate toute l’histoire à sa marraine qui lui prête une oreille attentive.

— Bien sûr que j’aiderai Anastasie, confirme Bédélia à la fin du récit.

— Ce sera dangereux, ne peut s’empêcher d’avertir sa filleule.

— Je sais. Seulement, je suis la Bonne Fée et il est de mon devoir de porter secours aux personnes qui en ont besoin.

— Je comprends. Promets-moi de faire attention à toi.

— Bien sûr ma chérie.