Entre Ciel et Terre
PS. J'ai écrit ce texte il y a au moins trois ans, et toutes mes phrases ont été guidées par une bande-son un peu spéciale ( https://www.youtube.com/watch?v=lx8sxCIMh6E ) qui a donc également rythmé tout le combat ! C'est la première musique sur ce lien, elle est plutôt courte alors je la mettais en boucle pendant l'écrirure... x)
Le ciel s'ouvrit dans un déluge d'éclairs.
Les nuages s'écartèrent
Se heurtèrent
Parsemèrent
Le ciel de débris de lumière.
Chocs
Brisures du temps qui se déchire
L'œil de l'espace est grand ouvert.
Fonce un éclat dans le vide
Dansent et tournoient les étincelles.
Apparition soudaine !
L'Ouest éclate et s'illumine
Coiffée de flammes
Vêtue de pluie
Chaussée d'or et de terre
Spectre de dentelles et d'orage.
Ses cornes déchirent l'azur
Les nuages s'effilochent, suivent la courbe de ses hanches.
Déboule une forme sombre.
Face à elle, loin devant, à l'Est tout là-bas
Ombre de lumière, parsemée de diamants
Coiffée d'éclairs
Vêtue de rage
Chaussée de neige et de saphir
Spectre de velours et de nuit.
Les esprits s'observent.
Le vent bruisse et se froisse autour d'eux
Silence des étoiles
Energie crépitante…
Le spectre de l'Ouest bondit.
Le spectre de l'Est bondit.
Choc.
Le ciel s'ouvre en vomissant ses cris.
L'Ouest a trébuché.
L'Est virevolte. Frappe. Se sauve. Revient. Frappe à nouveau.
L'Ouest perd. L'Ouest prend appui sur la Terre. Celle-ci vacille, reste de justesse. Retenue par l'invisible fil du cosmos.
L'Est jubile. Sourit dans son manteau d'étoiles. Les éclairs zèbrent le ciel et fouettent l'aube naissante.
L'Ouest se relève. La Terre se redresse, scintillante du poids qu'elle a porté. Les regards divins se cherchent… Se trouvent. Echange plein de rage et de victoire. L'Ouest inspire, et le ciel entier se courbe comme un drap tendu.
Il fonce. Des cercles de lumière tournoient dans son sillage, comme autant d'armes abandonnées.
Choc.
Un cataclysme balafre le ciel, écorche les nuages, fait valser les étoiles qui n'ont nulle part où se raccrocher.
Les diamants jaillissent sous la force du coup. La coiffe de l'Est est détruite. L'esprit vacille, se courbe vers l'arrière. Et dans ce mouvement suspendu, la Terre entière retient son souffle.
L'Ouest se gonfle d'énergie, revendique la victoire. Ses cornes de lune s'élancent vers l'espace, transpercent l'atmosphère. Embrochent les étoiles. Sa traîne de pluie et d'or se déploie dans l'invisible.
L'Est se reprend. Relève doucement sa longue tête peinte d'aurore et de nuages.
Et fonce.
Le temps se distord sous son élan, éclate en milliers d'éclats de verre. Pluie de secondes sur la Terre, d'instants, de minutes scintillantes. Lumières aveuglantes.
Choc.
L'Ouest bascule doucement. S'effondre sur l'horizon, avec sa légèreté d'esprit. Ses couleurs se voilent, ruissellent. S'étendent en lavis dans le ciel pur. Teintes chatoyantes. Lui n'est plus qu'une ombre translucide.
Vide. Inutile.
Une larme énorme, perle nacrée, glisse le long de la joue immense. Trace une arabesque humide. Suspension de diamant dans l'air froid et dur.
L'Est incline son long museau. La larme se dissout à son contact. Ses chaudes lumières éclatent soudain dans le ciel, dansent comme autant de flammes. Feu de joie de l'esprit victorieux. Son emprise s'étend sur la Terre, chasse les ombres fugaces.
L'Ouest est encore suspendu, immobile entre ciel et montagnes.
Un regard ardent l'achève.
Il disparaît sans un bruit.
L'Est reste seul maître de l'empire de nuages.
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