4 - Rafaël
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Raf
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C'est fou comme, en définitif, le silence est agréable. Comme le fait de n'entendre que sa propre respiration, ses propres battements de cœur, peut faire du bien.
Je me sens déjà épuisé, et pourtant il est à peine neuf heures. Samuel est parti au lycée, et Dieu soit loué, j'ai réussi à mettre les Cortez dehors. Pas que je ne les aime pas, au contraire, je les trouve même plutôt attachants.
Mais ce volume sonore n'était juste plus possible à tenir. Je me souviens d'un jour où j'ai pu dénicher à la bibliothèque de mon village natal, une bande dessinée nommée ''Astérix et Obélix''. Elle racontait l'histoire d'un village gaulois qui résistait à l'invasion romaine, et comment les habitants de ce fameux petit village s'organisaient pour se défendre. Dans ces villageois, il y avait la femme du poissonnier, une gueularde qui de ses simples cris aurait pu, selon moi, faire fuir César et ses troupes.
Ce matin, je me suis demandé si Ariana n'était pas la réincarnation de cette femme, en deux fois pire. J'ai peut-être été dur avec Damian : le fait qu'il soit aussi insupportable doit probablement venir de la torture auditive.
Rapidement, je finis de débarrasser la table du petit déjeuner, et installe mon ordinateur portable et mes dossiers pour pouvoir me mettre au travail. Ce matin, mon chef doit me contacter, et il faut que j'aie quelque chose à lui remettre.
Fébrile, j'ouvre le clapet de l'ordinateur et l'allume, tout en sortant une cigarette de mon paquet. Mardi, il n'y a pas eu moyen que je travaille correctement, et la contrariété d'hier après-midi m'a également empêché de me pencher convenablement sur mon épineux dossier en cours.
Écran de veille, mot de passe, fond d'écran sobre. Mon dossier attire directement mon regard, et je prend une grande inspiration avant de l'ouvrir.
« Cortez ».
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