38 - Damian
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Damian
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Lentement, un pied après l’autre, j’enjambe le rebord de ma fenêtre. L’air est mordant dehors, mais ça me fait du bien, de sentir ce courant c-froid dans mon cou, cette brise revigorante sous mon sweat.
Dehors, il fait déjà nuit, et quelques étoiles arrivent à percer à travers les nuages de pollution au-dessus de ma tête.
En équilibre sur une aspérité du mur, j‘agrippe le rebord du toit, et me donne une grande impulsion pour m’y hisser, mes muscles bandés, concentré sur mon objectif.
Mon corps me paraît lourd, bien plus lourd qu’à l’accoutumé, tandis que j’échoue avec peu de grâce sur les tuiles glacées.
Je reprends mon souffle, regarde la condensation s’échapper de mes lèvres, et balaye la rue d’un long regard circulaire. Elle est déserte, à l’exception de quelques phares de voitures au loin.
Je vais être tranquille.
Ariana et Rafaël ont pété une durite, se sont écharpés, et ma sœur dans son délire paranoïaque, a exigé que je passe la soirée à la maison. Car, Rafaël n’était peut-être pas si saint que ça, je pourrais être influencé, et blablabla. Elle me fatigue.
Ainsi perché sur mon toit, je peux voir de la lumière s’échapper de la fenêtre de Sam. Il ne dort pas et pourtant, il est déjà presque minuit.
Tranquillement, je m’installe, et sors mon portable pour lui envoyer un message.
« Tu te la joue oiseau de nuit ? » - Damian.
« Raf m’a trop saoulé, j’arrive pas à dormir » - Samuel.
« Come on babe, je me fais une soirée solo sur le rooftop » - Damian.
Il ne répond pas immédiatement, et d’un œil intrigué, je le vois ouvrir sa fenêtre, et lever les yeux vers moi. De là où je suis, je ne perçois pas exactement son expression mais, aucun doute sur le fait qu’il doit être ahuri de me trouver là.
« Srx ? Descend de là imbécile, tu vas te KC la gueule ! » - Samuel.
« Aucune chance, j’ai l’habitude. Tu viens ? » - Damian.
« Carrément ! » - Samuel.
Je rigole bêtement, en le regardant refermer sa fenêtre, et éteindre la lumière de sa chambre avant de s’éclipser du domicile familiale par la fenêtre. Avec une aisance que je qualifierai presque d’habituelle, il saute du rebord de sa fenêtre pour attraper le grillage jouxtant celle-ci, et rejoint la rue en quelques enjambées.
Une chance pour lui, il y a un autre endroit par lequel atteindre notre toit sans passer par ma chambre.
À l’époque où mon père vivait encore avec nous, il aimait beaucoup jardiner, lorsqu’il en avait l’occasion. Alors, il avait monté une petite cabane de jardin, juste en-dessous de la fenêtre des jumeaux. Ainsi, en escaladant tout d’abord la cabane, puis en prenant appui sur le rebord de la fenêtre de Mikky et Danny, il est largement possible d’atteindre le toit sans encombre.
J’indique ce chemin à Samuel, puis ferme les yeux.
Dans le silence confortable de la nuit, je l’entends grogner en escaladant la cabane, puis c’est le choc pur lorsque son corps s’échoue près du mien sur les tuiles.
Je bats des cils, lui coule un regard amusé, et me perds à nouveau dans la contemplation de l’horizon.
J’aime beaucoup monter ici. Bien sûr, c’est casse-gueule, le toit est en pente et quelques tuiles ne tiennent que par la force du saint esprit mais, c’est reposant. Je sais qu’ici, personne ne viendra m’embêter, que je suis en sécurité.
Lentement, j’inspire par le nez, et sursaute lorsque Sam dépose un baiser bouillant dans mon cou.
— Wow, préviens, je murmure en tournant la tête vers lui.
— Dami, qu’est-ce que tu fous ici ? À minuit moins dix en plus ?
— J’avais besoin de prendre l’air et Ariana fait le chien de garde devant la porte.
Il acquiesce pensivement, et me fait le récit de son repas avec Rafaël et Jay, en insistant bien sur la façon dont celui-ci s’est terminé. Je l’écoute, approuve ses paroles, me demande ce qui se passe dans la tête de nos aînés pour que des horreurs pareilles puissent avoir été balancées.
— C’est cette histoire de photos et de flingue tu crois ? C’est ça qui leur a fait péter un câble ?
— Ils sont déjà fêlés à la base j’imagine, je réponds. Ça fait deux mois qu’ils se contiennent, voilà le résultat.
— Ça craint.
— Ouais.
Nous retombons dans le silence. Affectueux, il passe un bras autour de mes épaules, m’attire contre lui, m’invite à venir nicher mon visage dans son cou.
C’est surréaliste.
Je devrais être mortifié, complètement alarmé par le fait que là en bas, quelque part tapi en ville, Donni attend et guette. Je devrais être révolté par le comportement stupide et immature de ma sœur, qui est en train de pulvériser son dernier pilier à coup de mots dont elle n’accorde aucune importance au sens.
Mais je suis juste bien. Car, pour une fois tout autour de moi se barre en couille, et ce n’est que très partiellement de ma faute.
Samuel inspire l’odeur qui émane de mes cheveux, me caresse le visage du bout de ses doigts.
— Hey Dam ?
— Humhum ?
— Si jamais il arrivait quelque chose à Ariana, vous feriez quoi avec les jumeaux ?
Je redresse la tête, plante mon regard dans le sien.
— Bah, on finirait en foyer, quelle question. Déjà que ça nous pend au nez alors qu’elle respire encore...
— Ce serait cool que mon frère fasse les papiers pour demander à être votre tuteur, au cas où tu vois. Et que Ari fasse pareil avec moi.
— T’as vraiment envie que ces deux demeurés soient nos tuteurs ?
— Ils ont vrillé une fois, ça peut arriver. Et puis, le sexe va trop leur manquer, t’inquiète pas que dans deux jours ils sont réconciliés.
Je pouffe en hochant la tête, et viens déposer un blaser contre ses lèvres rendues glacées par le vent. Sa main passe dans mes cheveux, me force à accentuer ma prise, me rapproche ostensiblement de lui.
Si nous étions dans un film, nous aurions peut-être fait l'amour, ici et maintenant, sur ce toit. Sauf que dans la vraie vie, le simple fait d'essayer de lui retirer son pantalon pourrait nous valoir une chute mortelle.
Alors je me contente de l'embrasser, bouillant et langoureux.
— Si ton frère m’adopte, on aura aucun lien de parenté hein ? Parce que franchement l’inceste, je comprends pas le délire.
— Beurk, dégueu Damian franchement !
Il rit, en me donne un léger coup dans l’épaule. Puis, plus doucement, il caresse ma nuque de ses doigts froids, et viens caler sa tête contre la mienne.
...
H semble au bout du rouleau. Son visage enflé, ses yeux étrécis par ses paupières tuméfiées et sa sale expression lui donnent un air de monstre. Avachi sur le canapé de son salon, il fixe Ariana en train de lui proposer un misérable bol de soupe au poulet, le tout avec un certain rictus ironique.
— Je me demande où tu as appris à faire ça, vu que notre mère a jamais été foutue de prendre soin de nous comme elle l’aurai dû.
— Je te rappelle que j’ai trois gamins à charge depuis deux ans.
— Ça n’empêche. Au fait, tu peux me rappeler ce que tu fais là toi ?
Il me désigne du menton, et bien que jusque là occupé à vérifier l’état impeccable de mes ongles, je lui adresse un sourire torve avant de répondre.
— Je suis pas un connard moi, je m’inquiète de l’état des membres de ma famille.
— Ok touché. Tu veux une médaille du mérite pour ce geste honorable ?
— Parle pas trop, tu pourrais aggraver ta blessure à la lèvre.
Hugo gronde, tandis que Ariana ricane.
Sur mon portable, j’avise l’heure et hausse un sourcil. Bientôt seize heures, Sam ne devrait pas tarder à rentrer des cours. Il est en vacances ce soir, c’est une libération pour lui, mais aussi pour moi.
Comme je tournais en rond depuis ce matin, et que Ariana ne s’était toujours pas calmée depuis hier, elle a décidé de rende visite au grand blessé, retranché dans sa propre maison depuis qu’elle l’a mis à la porte hier midi.
Elle lui a donc cuisiné une soupe de poulet à l’air franchement infâme, et la lui a portée avec une certaine appréhension.
Je fais défiler les photos sur mon fil d’actualité Instagram, ris de temps à autre, sous le regard franchement dépassé de Ariana.
— Je croyais que monsieur Ross t’avait...
— Je croyais t’avoir prévenue que je voulais pas te parler ?
H sourit, je lui donne un coup de pied dans la cuisse. Il grince des dents, tout en ramenant sa jambe contre lui, et darde sur moi un regard mauvais.
— Vous allez m’expliquer ou... ?
— Je vois pas pourquoi. C’est des histoires de famille, ça te regarde pas.
— Dis voir le mal-baisé faut qu’on appelle Sam pour qu’il te décoince ou tu vas réussir à le faire tout seul ?
Ahuri, je coupe mon portable et me tourne vers lui, mordant. Comprenant son erreur, il ne rajoute rien, et préfère tourner vers Ariana un air de chien battu.
Elle va craquer, je le sais, car quoi qu’elle en dise, elle aime beaucoup trop Hugo pour son propre bien. Après tout, il reste son grand frère, comme elle reste ma grande sœur.
Les erreurs, aussi conséquentes soient-elles, ne pèsent jamais assez lourd face à la fraternité. Du moins, c’est mon avis.
— On s’est engueulés avec Raf hier soir.
— Oh chouette, chouette ! Damian prépare le pop-corn ! Vous avez été jusqu'aux mains… ?
— Ta gueule Hugo.
Je me replonge dans la contemplation de mon écran, tandis qu'Ariana explique avec ses mots la dispute qui a fait rage chez nous hier soir. Bien sûr, elle se place en position de victime, alors qu’elle a clairement lancé les hostilités.
Bien sûr, j’en veux toujours à Rafaël pour cette erreur qu’il a commise et qui m’a... qui m’a fait du mal, mais, lui en reparler à chaque occasion ne fera pas baisser la douleur, et n’effacera pas les souvenirs. Lui rabâcher cette erreur passée ne me fera pas avancé, et ne fera sûrement pas avancer Ariana.
— Ouais, vous vous êtes balancé vos quatre vérités quoi, résume Hugo en buvant une cuillère de soupe.Je suis assez déçu je dois l'admettre.
— Résumé vulgairement, oui. Et tes commenraires je m'en passe.
— Et moi qui pensais que vous formiez le ‘’goal couple’ de Soledo. Une histoire de roman, vraiment ! Je vois déjà le synopsis « La fille de gangster et l’agent de la CIA, et leurs deux attardés de frères ».
— Pour un roman, on dit ‘’scénario’’ gros con, je marmonne.
— « La fille de gangster et l’agent de CIA, avec en fond l’abominable ado renfrogné et franchement gavant », ça te va mieux comme synopsis ?
— Parfois je me dis que la paix que je recherche se trouve dans les "Va te faire foutre !" que je n'ose pas dire.
— … donc?
— Va te faire foutre.
Hugo agite la tête, et alors un bruit de porte attire notre attention. Mon frère se tétanise, tandis qu'Ariana hausse un sourcil méfiant.
— Tu attendais quelqu’un ?
H secoue à nouveau la tête, et ma sœur, toute puissante qu’elle se croit depuis hier, fait un pas en direction du couloir menant à l’entrée. Mais, avant qu’elle n’ait pu faire preuve de témérité et sortir son arme, Julio et Tazer émergent dans le salon, visiblement inquiets. L’infirmier en chef du gang s’approche immédiatement de H, et constate son visage tuméfié d’un long regard suspect. Il l’agite dans tous les sens, afin d’avoir une vue globale du problème, avant de soupirer.
— Pourquoi t’es dans cet état ?
— Une envie de changement, ça te plaît ? À ton avis abruti, pourquoi je suis dans cet état ?
Hugo hurle, un rictus étire mes lèvres. Il va se prendre une rebuffade sévère de la part de Tazer, et ce sera bien fait pour lui. Je les écoute parler du fait que depuis hier, ils n’ont reçu aucune nouvelle et, qu’en tant que chef, ça ne se faisait pas de laisser ses hommes dans l’incompréhension la plus totale.
« Coucou babe, tu es où ? » - Samuel.
« Chez mon frère. T’es déjà rentré ? » - Damian.
« Non, j’attends Rafaël. Il est convoqué chez madame Aubtra. J’ai envie de mourir » - Samuel.
« Courage, ça va aller » - Damian.
« On se voit tout à l’heure » - Damian.
Julio par-dessus mon épaule, lit ma conversation en gloussant comme une collégienne. Franchement étonné qu’il ait recours à ce genre de méthode pour s’immiscer dans mon intimité, je me retourne et hausse un sourcil.
— Sérieux ?
— Vous êtes tellement mignons avec Sammy, j’en verserais presque une petite larme.
— Va au diable Julio.
Il secoue la tête, mais avant qu’il ne puise rouvrir la bouche, Tazer se redresse, un air embêté au visage. Du menton, il nous désigne mon frère, et claque sa langue conte son palais.
— Comment tu as réussi à rentrer ? Ton bassin est déplacé H. Ca craint un max.
— J’avoue que j’ai eu du mal, ricane t-il avec amertume. Tu peux le replacer ?
— Évidemment, mais ça va pas te faire du bien, et là on a besoin de toi donc...
— Je vais gérer.
Mes muscles se tendent, lorsque la voix de Ariana s’élève avec fermeté. Elle balaye l’assemblée du regard, avant de hausser les épaules avec désinvolture. De ses doigts, elle frappe l’accoudoir du canapé, créant ainsi une sorte de bruit rythmique dans le silence de la pièce.
Julio la dévisage, tandis que Hugo se crispe.
— Pardon ?
— Le temps que tu te remettes, je vais gérer les gars, répète t-elle. Les King100 sont en train de se déployer, ils arrêtent pas de s’en prendre à nos vendeurs les plus proches de leurs territoires, ils font du chantage au sein même du lycée. C’est stop. Ils sont dehors là ?
Avant que Tazer ou Julio n’aient pu répondre, elle tourne les talons, et emprunte le couloir en sens inverse. Désireux de mieux comprendre, mais surtout de la tempérer, je saute du canapé et m’élance à sa suite, le cœur battant.
Pétage de durite, deuxième partie, je pense en empruntant la porte d’entrée juste après elle.
Et effectivement, une véritable nuée humaine se trouve dans le jardin. Ils râlent, crient, s’agitent et se bousculent, demandent des nouvelles de leur chef adoré, de leur despote inutile.
Certains me sont connus, d’autre pas. Quelques jeunes que je n’avais jamais vus, des femmes aussi, plus que je ne l’aurai imaginé. Certains ont l’âge de mon père, d’autre sont encore plus âgés.
— Où est H ? s’exclame un homme, proche du porche.
Ariana secoue la tête. Même si elle lui répond, il ne l’entendra pas avec le brouhaha ambiant. En retrait, je reste dans son ombre, espérant me fondre dans le décor. Je n’ai pas envie qu’on me remarque, surtout pas en ce moment.
— C’est les King100 c’est ça ? On attend quoi pour leur faire la peau à ces fils de pute ?
— Qu’ils aillent au Diable, ils ont dépassé les bornes un trop grand nombre de fois !
— Vete al infierno !
Une explosion de cris s’en suit, j’ai l’impression de nager en plein délire. Ces hommes, ces idiots qui se pressent ainsi au porche de mon frère comme au pied d’un château, qu’attendent-ils exactement ? L’ordre d’aller se battre, celui de faire un carnage, ou bien quelque chose de plus sensé, de plus raisonnable ?
Ariana me coule un regard, essaye de percer ma réaction à travers mon visage neutre. Elle n’y parviendra pas.
Alors, plus que perdue au milieu de cette rage humaine, elle sort son arme, et tire en l’air.
La détonation a le don de faire taire toutes protestations.
Les regards se tournent vers elle, les visages se crispent, les langues se censurent.
— Calmez-vous !
Et, contre toute attente, les gens l’écoutent.
Bien qu’elle ait ‘’officiellement’’ renoncé à son appartenance au gang, elle fait toujours partie de la famille dont elle porte le nom. Elle possède en elle plus qu’un titre relatif à un tatouage, elle est l’essence même du gang, comme H ou moi.
— H, n’est pas en forme. Comme vous vous en doutez, son état découle d’une agression, encore une, qu’il a subie hier matin. Cinq King contre lui, Tazer est clair : il va lui falloir du repos pour revenir parmi vou
Une vague de colère s’élève, que ma sœur tempère d’un signe de la main.
Quelque chose dans cette image me dérange, me noue les tripes et la gorge. Elle a l’air... tellement à l’aise, ainsi portée par sa détermination et son besoin de représailles. Comme si elle était à sa place, comme si c’était pour elle une habitude, de gérer ce genre de conflit.
— Soyons clairs, la violence que subit ma famille depuis deux mois, s’achève aujourd’hui.
Je me pétrifie sur place. Un instant, j’ai l’envie irrépressible d’appeler Rafaël.
— Vous et moi, allons faire cesser ces actes barbares, une bonne fois pour toute, et mettre nuestras familias, en securitad !
Tremblant, je la regarde faire un pas en avant, son arme toujours fermement en main, ses sourcils arqués.
— Comme vous le savez sans doute, Donni est de retour en ville. Donni le traitre, qui a réclamé votre pitié, pour mieux vous poignarder dans le dos. Donni le monstre qui au-delà de toute raison, a pensé bon de s’en prendre à Damian.
Les regards convergent vers moi. Assailli, je n’arrive pas à soutenir leurs yeux inquisiteurs, alors je me contente de baisser la tête. Ce geste semble mettre le feu aux poudres, on scande mon nom, on appelle à la vengeance la plus terrible.
— D’abord le prince, et aujourd’hui votre chef.
— Ils doivent payer !
— Et ils paieront, gronde Ariana avec un sale air au visage. Je vous le garantis. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons été trop tolérants avec ces animaux. C’est fini !
Elle hurle, et alors je réalise une chose.
Tout le monde s’est concentré sur mon état, elle y compris. Mais nous sommes-nous seulement inquiétés des dégâts que mon enlèvement avait eu sur elle ? Non.
Et quelle grossière erreur car aujourd’hui, maintenant, tout ressort, et tout explose.
— Cortez, écoutez-moi. Je sais que j’ai renoncé au gang il y a deux ans. Mais aujourd'hui, il est de mon devoir, en tant que digne fille de Monty, de reprendre les rênes le temps que Hugo se remette. Je suis à même de prendre mes responsabilités, de vous conduire avec l'autorité et la légitimité qui me reviennent de nom. Aujourd'hui Cortez, les Kings n'ont qu'à bien se tenir, car le vent tourne, et les emportera.
Un instant, elle range son arme, et sort un élastique de son blouson pour s’attacher les cheveux. Ce geste pourtant anodin, termine de faire monter la pression, d’attiser les flammes.
« Sam, c’est la merde ici. Vraiment la merde » - Damian.
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