6 - Frisson
Retraite de Russie (Hiver 1812)
- Nous avons pris Moscou, mais à quel prix? La cité brûle, et l’hiver russe ne fait que commencer.
- Napoléon pensait que les Russes se rendraient une fois la capitale prise, mais ils se battent avec la froideur de leur terre.
- Les histoires disaient que les Russes avaient du sang froid. Peut-être est-ce pour cela qu’ils peuvent endurer ce climat. Nous, nous sommes des étrangers ici, et chaque frisson le confirme.
- J’entends les loups la nuit. Ils hurlent, peut-être ressentent-ils notre faiblesse. Ou peut-être partagent-ils notre douleur.
- J’ai entendu dire que le Tsar préférerait voir Moscou en cendres plutôt que sous le joug français. Nous ne sommes pas préparés pour cet hiver.
- Hier, Ivanovitch m’a montré comment protéger mes pieds du gel. Jamais je n’aurais cru recevoir des conseils d’un prisonnier de guerre.
- La Bérézina nous attend, et avec elle, peut-être la fin. Les Russes connaissent ces terres, chaque rivière, chaque forêt. Et ils savent que le froid est leur allié. Ils ne se laisseront pas dompter facilement.
- Les vivres diminuent, les hommes sont épuisés. Et ce froid… il n’est pas seulement dans l’air, il est dans nos os, dans nos âmes. Même le feu semble avoir du mal à lutter.
- Si nous parvenons à retourner en France, ce ne sera pas en tant que conquérants, mais en tant que survivants. Et chaque frisson sera un rappel de cette terre impitoyable.
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