Le retour.

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 Une maison en ruine, voilà ce qu'il restait de l'habitation en face d'un jeune homme, assis. Sur une souche d'arbre détrempée par les intempéries, au fin fond d'une montagne forestière, il scrutait la bâtisse saccagée par le temps et par les hommes. Les cheveux noirs et les pupilles bleues-ciel, il était vêtu d'une tenue de voyage en peau abîmée dont la cape s'arrachait çà et là. Les bottes boueuses, ses bourses vieillottes à sa ceinture et son pantalon tachés de terre contrastaient avec l'état neuf du fourreau sans lame à sa hanche. Ses yeux étaient humides, mais il arborait une expression neutre sur son visage. À ses côtés, se tenait une femme pâle de peau et habillée d'un magnifique kimono de couleur turquoise. Elle avait des cheveux blancs, longs et raffinés. Elle restait debout un peu en arrière.

  • Yuu, je te promets, ces monstres paieront pour ce qu'ils ont fait ! déclara maladroitement le voyageur, la voix pleine de haine et de tristesse.
  • Bien, jeune maître Neryss, répondit froidement son interlocutrice.

 Le voyageur se leva et avança vers la maison d'un pas lent. Il rentra et inspecta l'intérieur, se rendant compte que plus il évoluait dans les couloirs, plus les traces d'un drame se discernaient. Il regarda à gauche, la cuisine était saccagée et retournée. Les meubles étaient détruits et des morceaux de mur arrachés. Par endroit, des traces de luttes se discernaient. En continuant d'un pas lourd et grave, soulevant une poussière presque étouffante, Neryss suivit d'un doigt des entailles dans une poutre, à l'entrée du salon. La pièce était encore plus délabrée que les autres. Au sol, en plein milieu, une tâche sombre imprégnait le parquet.

  • C'est ici. Ici qu'ils ont été assassinés, Déclara Yuu, les dents serrées et les lèvres tremblantes.

 Neryss ne répondit pas, il se contenta de hocher la tête. Il s'accroupit et caressa doucement la marque brune. Petit à petit, des particules blanches sortirent de l'extrémité de ses doigts et s'amoncelèrent ensemble. Au fur et à mesure, les sphères formèrent des silhouettes de la même couleur et légèrement translucides. Une scène macabre apparut : Plusieurs hommes donnaient de grands coups de gourdins sur un autre qui protégeait sa femme. Les victimes suppliaient pour leurs vies, Leur sang coulait jusqu'à en imbiber le sol.

  • Ce n'est pas pratique, indiqua Neryss. Ce bracelet magique ne nous aidera pas plus. Il n'est pas assez précis.

 Il y avait au total six personnes : Quatre agresseurs d'apparence tout à fait humaine et deux victimes aux oreilles poilues, longues et tombantes. Aux cous des assaillants pendait un collier de dents noires. Probablement un symbole d'appartenance à un groupe ou une secte, pensa Neryss. Il continua à chercher d'autres indices dans cette pièce enténébrée, éclairée uniquement par les fantômes du passé et quelques brides de rayons de soleil qui traversaient le toit branlant.

  • Jeune Maître ? Regardez ! La servante indiqua du bout de son doigt un reflet derrière les restes d'une cheminée encore conservée.

 L'enquêteur se précipita en direction de celle-ci, regarda dans tous les recoins autour de ladite cheminée, et prit les restes des cendres à mains nues salissant un peu plus son habit. Ses gestes devinrent rapides et impatients, les battements de son cœurs s'accélérèrent.

  • Peut-être... Allez ! Dis-moi qu'ils sont là. Dis-le-moi, saleté de bijoux !

 Ses mots se transformèrent en onomatopées puis en râles. Pendant qu'il cherchait frénétiquement, un léger craquement se fit entendre. À son poignet, un magnifique bracelet orné de plusieurs saphirs en forme d'étoiles commença à se fissurer.

  • Plus vite ! Grogna-t-il une nouvelle fois.

 La sueur perla sur son visage. Sa compagne, plus sereine, trouva un petit trou caché entre deux briques de la cheminée. Elle y inséra trois doigts et arracha d'un coup sec un double fond. La fumée se répandit, aveuglant et étouffant les deux voyageurs qui toussèrent pour l'expulser de leurs poumons. Deux nouvelles lueurs enfantines apparurent, dont l'une pourvue des mêmes longues oreilles que les victimes précédentes. La plus grande des deux, la non-humaine, retenait les cris de la seconde, d'une main contre ses lèvres. La panique sur le visage de Neryss se transforma en chaudes larmes alors qu'il essayait d'attraper les enfants dans ses bras, sans succès. Les paupières de Yuu s'humidifièrent aussi, comme pour faire écho à son maître.

  • Elles sont là ! Yuu ! Elles sont bien vivantes ! Merci... Merci ! Pleura Neryss en s'effondrant à genoux. Elles vont bien !

 Lui qui avait vécu de nombreuses années, et même avec ses nombreuses rencontres, il n'avait connu que peu d'individus auxquels il tenait vraiment. Les différentes lumières de la pièce se dissipèrent lentement en particules, laissant l'occasion au prochain courant d'air de les emmener vers l'inconnu. À son poignet, le bracelet se fractura en deux morceaux distincts et tomba lourdement sur le parquet. De nouveau, la pièce plongea dans cette ambiance vieillotte de maison délabrée. Neryss se leva et regarda Yuu dans les yeux.

  • Allons-y, l'attaque a dû se passer il y a quelques cycles de saisons, je dirais trois ou quatre, vu l'état de la végétation et des ruines. Je suis persuadé que nous les retrouverons au seul autre endroit que leurs parents acceptaient de côtoyer, Alnire la cité-école de magie.
  • Oui, je veux revoir Yin'Fia et Sohalia et m'assurer qu'elles vont bien, répondit Yuu sur un ton chaud.

 Ils se décidèrent à sortir des ruines, puis un détail attira l'attention de la femme des neiges.

  • Jeune maître ? Le sentier là-bas... Il me semble récent.

 Elle regardait une route en terre qui se dirigeait en direction du sud. Un chemin s'enfonçait profondément dans la forêt, derrière la maison. Il était étonnamment propre pour une route censée être abandonnée.

  • L'état du jardin ne laisse aucun doute, remarqua Yuu. Il doit y avoir du passage. Avec la forêt qui nous entoure sur cette montagne, la végétation aurait dû reprendre ses droits depuis un moment.

Les deux comparses s'enfoncèrent profondément en suivant cette nouvelle piste. Au bout d'une dizaine de minutes de marche, une éclaircie transperça enfin la cime d'or de l'automne. C'était presque féerique. Sous les rayons du soleil traversant l'épaisse couche des feuillages mordorés, siégeaient ici deux énormes rochers dans un silence intemporel. Les deux tombes portaient plusieurs lignes gravées. À leurs bases, il restait quelques restes d'offrandes : des fleurs à présent flétries et lourdes de significations. Elle était là, la preuve ultime : les deux enfants étaient bien vivants ! Le cœur de Neryss s'emballa de plus belle, il s'approcha tout tremblant et prit la plus petite des pierres dans ses bras. Sa joie se transforma vite en une émotion plus triste, un vide. Un vide qui ne se remplirait plus jamais. Mais aussi un regret, le regret de ne pas avoir été là à temps, de ne pas avoir sauvé Mina et Tae, ses deux élèves... ses deux amis. Et les deux parents de ses enfants maintenant orphelins.

 Yuu contempla les tombes à plusieurs pas de distance, comme si une force inconnue l'empêchait d'approcher. Elle ferma les yeux pour se remémorer le passé et de magnifiques larmes, en forme de perles gelées, tombèrent sur la mousse qui recouvrait la terre.

  • Pardon Mina, Tae, se confessa Neryss. Pardon de ne pas avoir été là. Je prendrai soin de vos filles ! Je ferai tout pour qu'elles s’épanouissent en ce monde.

 Après un petit moment de recueillement, il se releva et alla essuyer les larmes de sa servante d'un geste du doigt.

  • On peut y aller ? Demanda-t-il d'une voix douce. - Oui... oui. Un léger sourire apparut sur le visage de Yuu.

 Elle ferma les yeux quelques secondes et reprit son impassible expression habituelle.

  • Allons-y, jeune maître.

 Neryss acquiesça de la tête avant de prendre le chemin retour. Les deux compagnons s'arrêtèrent une dernière fois devant la maison. La nostalgie gonfla la poitrine de Neryss et, par extension, celle de sa servante. Leur attelage les attendait sur le chemin de terre. Un cheval en pleine forme et prêt à tirer un chariot d'un bois vieux et craquant. Neryss monta à l'avant pour agripper les rênes et Yuu s'assit à l'arrière. Proche d'elle se trouvait une statue saisissante de réalisme qui portait un arc d'une étrange confection. Une forme féminine élancée et musclée.

  • Allons d'abord au cimetière de la colline d'Alnire, nous devons l'y déposer et la ramener auprès des siens, indiqua le voyageur.

 Il fit claquer les rênes d'un coup sec et le cheval s'avança avec aisance, malgré un poids conséquent. Une lumière vive et bleutée passa à travers différentes pièces du chariot, comme enchantée par une sorcellerie. Les nombreux filaments non naturels avaient comme origine la main de Yuu qui touchait son banc sans trop y porter attention.

  • Tu penses pouvoir tenir jusqu'au bout du chemin, Yuu ? Demanda, Neryss, sans détourner les yeux de la route pentue.
  • Jeune maître, je suis bien plus capable que vous de remplir ce genre de tache. Concentrez-vous et ne prêtez pas attention à moi. Veuillez ne pas insulter mes capacités, je vous prie.

 Le jeune homme laissa échapper un rire et sortit un petit morceau végétal de l'une de ses bourses accrochées à sa ceinture. Il l'enfonça tout de suite entre ses dents.

  • Je tiens quand même à vous prévenir que je n'apprécie guère que vous preniez de la peau de daku. Peu importe les effets bénéfiques, cela reste dangereux.
  • Sans ça, notre voyage serait trop long à devoir tout le temps prendre des pauses. Et puis ce n'est qu'un petit plaisir parmi tant d'autres, et je sais comment le doser. Tu t'inquiètes pour rien, répondit Neryss sur un ton désintéressé.

 Plusieurs jours de voyage les séparaient de la cité d'Alnire. Il n'y eut que peu d'obstacles sur la route. C'était qu'un long chemin de pierre mal agencé et troué. Les deux voyageurs s’arrêtèrent uniquement pour reposer leur cheval. Malgré tout, après cinq jours de charrettes à tenir seulement avec l'énergie apportée par la peau du daku, Neryss sentit la fatigue l’assommer. Il ordonna :

  • J'ai besoin d'un arrêt, Yuu, faisons une pause ici.

 Il indiqua les abords d'une rivière ruisselante qui jouxtait la route, alors que la fatigue s'imposait sur son visage. Il descendit et s'attela à l'installation de la tente dans l'espoir de pouvoir vite s'y affaler.

  • Je vous ai connu plus endurant, jeune maître, indiqua la femme des neiges d'un rire discret. Surtout après vos déclarations précédentes.

 Neryss continua à dresser le campement, sans prêter attention à la pique lancée par sa compagne. La servante décida d'aller nourrir leur monture. Il fallait bien que cette pauvre bête mange aussi. Elle sentit son propre ventre se creuser en voyant les bouches d'herbes disparaître dans l'estomac de l'animal. Heureusement, l'eau brillante à côté laissait transparaître de juteuses proies qui la firent saliver. C'était décidé, ce soir ce serait poisson ! Soudain, sortant de la forêt voisine, un homme ria de façon provocateur :

  • Hoho, qu'avons-nous là ? De jolies p'tites proies faciles ! Hein, les gars ?

 Il invita ses complices à se joindre à lui. Bientôt, plusieurs inconnus répondirent à l'appel. Ils portaient tous des tenues pauvres, troués, sales et camouflées de feuillages et branches. Un homme, puis deux, puis trois. Très vite, les deux voyageurs furent encerclés par une dizaine de bandits armés de massues, de piques et de hachettes. Certaines des armes étaient même déjà tâchées de sang, témoins de leurs nombreux meurtres passés.

  • Alors, bande de nigauds, vous voyagez sans gardes, comme ça ? Allez, donnez-nous vos possessions et toi la fille, tu vas v'nir avec nous bien gentiment et rien n'arrivera à ton mari, d'accord ?

 Neryss, sans laisser transparaître une once d'inquiétude, lui jeta sa bourse aux pieds. Elle s'écrasa et déborda de pierres précieuses, pièces et bijoux en tout genre. Certains étaient magnifiquement gravés de runes.

  • Écoute, je ne vais pas te laisser me prendre Yuu, négocia-t-il. J'aimerais que vous vous contentiez de ça, s'il vous plaît.
  • Pardon ?! Tu n'vois pas dans quelle situation vous vous trouvez là, peut-être ? Tu crois vraiment être en position de négocier, le marchand ?! Tu t'moques de moi ?! J'suis sûr qu'il n'y a même pas de quoi payer la tournée à mes hommes là d'dans !

 Alors que le chef protestait, l'un de ses sbires se rapprocha du chariot et tendit le bras doucement en direction de la statue. Mais il n'eut pas le temps de la toucher. Une gerbe de sang explosa dans les airs et tâcha au passage la route et le chariot. Les bandits eurent un instant d'incompréhension devant une telle violence. Un pieu de glace sortant de la terre venait de transpercer le pauvre hère du ventre au dos avant qu'il ne puisse ne serait-ce que frôler la sculpture.

  • Je vous interdit formellement de poser ne serait-ce qu'un doigt sur ce chariot ! Ordonna Yuu d'une voix sévère.

 Ses yeux s'illuminèrent d'un bleu étincelant et son corps laissa échapper une légère brume qui envahit toute la zone. La panique prit aussitôt les autres voyous. Certains d'entre eux la chargèrent, arme levée, espérant se venger. Un premier la frappa d'une masse en bois, parée d'une lame de glace apparut à sa main, un second tira une flèche en direction de son épaule qui, même en la touchant, ne lui fit aucun dommage et retomba au sol. Le troisième hésita un instant en voyant l’échec de ses compagnons, il tenta de fuir mais fut vite rattrapé et décapité d'un mouvement rapide du poignet de l'élégante monstruosité. Elle ne daigna même pas regarder ses victimes. Elle les tuait les uns après les autres. Transformant le terrain en véritable charnier parsemé de pieux ensanglantés. Elle rejoignit le premier bandit tombé pour éclater son crâne sous sa sandale de bois comme une vulgaire pastèque.

  • Ne la touchez plus ! murmura la prétendu humaine, Yuu, d'un air hautain.

 Elle se déplaça ensuite tranquillement entre ses victimes, les achevant un à un d'un coup de semelles. Le bruit des cranes écrasés ne la rebutait pas plus que ça. Et enfin, vint le tour du chef, effondré contre un tronc et les yeux écarquillés, regrettant sans doute son avidité.

  • Attends, j'ai une question pour lui, intervint Neryss juste avant que la femme des neiges ne l'achève.

 Il s'approcha et s'accroupit. Son regard plongea dans les yeux de l'homme adossé. Ce dernier avait du mal à ne pas sombrer dans l'inconscience avec sa blessure béante au ventre.

  • Donne-moi les informations que tu as, concernant un pillage, il y a quelques cycles, dans la forêt d'Eporone. Je veux aussi savoir qui sont les personnes aux colliers de dents.

 Le blessé ne répondit pas. Ses yeux paniqués fixèrent la démone devant lui. À chaque pas qu'elle faisait pour s'approcher, un petit râle se faisait entendre entre ses lèvres.

  • N'approche pas, foutue sorcière ! Dégage !

 Ses mots ressemblèrent plus à des supplices qu'à une demande ou un ordre. Étrangement, une pointe de tristesse se lut sur le visage de Yuu. Comme si elle regrettait son acte à cause de la barbarie dont elle avait fait preuve. Les mots crachés par ce qu'elle considérait comme un insecte semblaient l'avoir touchée bien plus profondément que les différentes armes des cadavres gisant désormais sur les pavés de la route.

  • Jeune maître, je ne pense pas qu'il soit en état de parler, je propose d'abréger ses souffrances.

Neryss soupira longuement, puis se dirigea vers la tente pour continuer à monter le camp.

  • Pitié... supplia le bandit.

 Il grogna une dernière fois alors que Yuu tranchait sa gorge à l'aide d'un couteau généré vulgairement dans sa main. La femme se leva et constata son carnage.

  • Tu pourras te nettoyer en premier, je vais m'occuper du bois pour le feu, signala Neryss en indiquant la rivière.

 Yuu se déshabilla, laissant apparaître de nombreuses cicatrices. Elle se dirigea vers la rivière et s'immergea jusqu'aux épaules sans même prêter attention à la température. Ses longs bras fins, sa petite poitrine ainsi que son ventre étaient particulièrement atteints par les marques. Ces hanches, ses poignets et ses chevilles étaient emprisonnées dans une glace éternelle. Neryss alla chercher quelques morceaux de brindilles dans la forêt. Il déposa le fagot au sol et installa des pierres en cercle. Une fois l'installation prête, il s'équipa d'une petite bague qu'il approcha du bois. Une flammèche apparut du rubis qui ornait le bijou et enflamma doucement la préparation. L’accessoire se brisa exactement comme le bracelet utilisé dans les ruines quelques aubes plus tôt.

  • Vous n'avez pas eu peur qu'ils vous prennent vos biens ? Demanda Yuu. Ils auraient pu les utiliser comme ils l'entendaient et même s'en servir comme arme contre nous.
  • Curieux que tu me demandes ça, alors que je ne dois pas te sous-estimer.

 Ce petit trait d'humour détendit l'atmosphère et les voyageurs s'échangèrent un regard complice, oubliant presque l'odeur sanglante des cadavres voisins. Une fois le feu de camp allumé et la tente montée, Neryss se déplaça vers les corps. Il s'accroupit vers le plus proche et posa une main dessus. Un liquide noirâtre en dégoulina. La mixture s'étala sur la victime jusqu'à intégralement la recouvrir. Elle continua à s'étendre encore et encore vers les autres cadavres, répétant le même schéma. Les restes des bandits s'enfoncèrent lentement. Armes, cadavres et habits se firent engloutir entièrement. L'étrange sort se résorba ensuite dans la main de l'incantateur. Il ne restait, au sol, que les gravats de la bataille et les quelques piliers glaciaux qui fondraient avec le temps. Même les tâches de sang avaient entièrement disparu.

  • Merci pour le repas, s'exclama Neryss en joignant ses mains ensemble.

 Il retourna ensuite s'installer sur un rondin mort qu'il avait préalablement placé en guise de siège. Le temps passa et le crépuscule tomba doucement sur les compères. L'air devint de plus en plus frais et humide. Les nuages s'accumulèrent dans le ciel.

  • Allons nous reposer, la nuit va être courte et agitée avec ce temps, proposa Neryss.

 Après une nuit turbulente et peu réparatrice, les deux baroudeurs reprirent leur route en direction d'Alnire. Durant les trois aubes qui leur restaient de trajet, ils croisèrent quelques bêtes sauvages et même quelques monstres parfois. Heureusement, aucun d'entre eux ne fut agressif et ils se contentèrent de les ignorer. Au petit matin du quatrième aube, le cheval gravit une route étroite et montagneuse. Chacun de ses pas se fit de plus en plus difficile à cause du chemin mal entretenu. Neryss dit claquer les rênes pour motiver la monture à redoubler d'efforts et enfin, ils arrivèrent tout en haut de la colline. Neryss et Yuu prirent un instant pour admirer la vue. En aval, une gigantesque citée se dévoilait. D'épais murs de pierres entouraient les nombreuses habitations sur plusieurs dizaines de milliers de pieds. Au centre de la ville siégeait un gigantesque château blanc formé de nombreuses tours qui s'entremêlaient dans d'immenses cristaux bleutés. Les toitures rosées se confondaient avec les rares nuages. Les illustrations des vitraux se discernaient depuis les hauteurs de la montagne et de grands jardins sublimaient cette magnifique œuvre d'art. Cet endroit ne pouvait être l’œuvre de simples mortels, les tours et les cristaux géants défiaient les lois de la gravité de par leurs formes et leurs tailles. L'endroit parfait pour une académie magique dirigée par la tête couronnée du pays de Meruel en personne.

 Les deux voyageurs affichèrent un sourire nostalgique. Comme revenue dans leur bon vieux chez eux. Ils s'étonnèrent quand même de voir bien plus d'habitations et de commerces qu'à l'époque.

  • Nous devrions y aller, jeune maître, le chemin vers le cimetière est encore long.
  • Oui, tu as raison, répondit Neryss tout en claquant de nouveau les rênes de leur chariot.

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