Changement.
Neryss se pencha pour inspecter les cadavres. Il y trouva des entailles laissées par de violentes griffes ainsi que des traces de morsures.
- Si ce qui les a tués est encore en vie, il doit se trouver à l'intérieur. Soyons prudents en entrant.
Yuu acquiesça, le regard tourné en direction des ténèbres de la grotte. Ils rentrèrent, chacun l'arme sortit. Neryss sortit son épée de son fourreau que sa servante invoqua une lance orientale et à lame courbée entièrement faite de glace. Il passa devant, et chacun de ses pas fut aussi léger qu'une plume. Du moins, il l'espérait. L'air s'alourdit et les sons se firent aussi rares que la lumière.
- Yuu, éclaire-nous.
Aussitôt, l'élégante femme leva sa paume et une orbe lumineuse se mit à flotter au-dessus de leurs têtes. De nombreux stalactites ainsi que d'innombrables pierres précieuses reflétèrent l'orbe, tout en renvoyant un arc-en-ciel de couleurs.
- C'est impressionnant... Je suis étonné qu'ils soient encore là. Pourquoi les villageois n'ont pas déjà piller l'endroit ?
Neryss se sentit un peu bête, après réflexion. Probablement que ces derniers avaient déjà essayé et le résultat se voyait à l'entrée. Il secoua la tête, refusant d'imaginer combien de cadavres avaient dû être enterrés - ou abandonnés - au fil de leurs nombreux échecs.
- Continuons, dit-il d'un air plus crispé.
Tout doucement, un pas après l'autre et sans bruit, ils avancèrent l'arme toujours en main. Un long moment passa. Les couloirs de roche s'élargirent et, après quelques cul-de-sacs, une ouverture bien plus large apparut enfin. Le sentiment de claustrophobie s'effaça doucement. Mais hélas, un loup couché et immobile se reposait au centre. Son poil était si immaculé qu'on aurait pu le penser luminescent. Il fallait deux maisonnées pour atteindre sa taille importante. Le corps de Neryss trembla en voyant le monstre. Ses jambes flageolèrent et ses yeux sortirent presque de leurs orbites. Sa main, moite, laissa échapper son arme, provoquant une réverbération métallique dans toute la grotte. Curieusement, la bête ne bougea pas d'un poil.
- C'est... c-c'est Skeol ? chuchota-t-il à peine.
La peur déforma son visage. Yuu s'interposa, la lance en avant et prête à défendre son maître à chaque instant ! Si la bête bougeait ne serait-ce que d'un pied, elle lui sauterait dessus. Mais, après un instant, elle pencha la tête.
- Elle... Elle ne bouge pas. Elle est morte ?
- Ne raconte pas de bêtises, Yuu ! objecta le voyageur. Skeol à massacré les soldats de Meruel par milliers lors de la guerre des bêtes. Une grande partie des meilleurs mages du pays sont tombés, ensevelit sous son blizzard éternel ! C'est l'une des bêtes divines les plus meurtrières ayant posés ses pattes dans notre monde !
- Et pourtant...
Elle pointa du doigt les nombreuses fourches et piques plantées dans la fourrure épaisse du monstre. Neryss tourna autour et, de l'autre côté, son blanc se recouvrait d'un rouge sombre et sec. Il n'en revenait pas, Skeol ne pouvait pas mourir comme ça ! Pas par les armes rudimentaires de simples chasseurs ! Il s'empressa d'approcher et posa sa paume sur le dos de la bête. Il ne ressentit que le froid de la mort.
- Comment ? questionna-t-il d'incompréhension.
Yuu se promena un peu autour et jeta un coup d’œil aux murs.
- Les parois sont recouvertes de myodiomes, en mourant Skeol a dû relâcher son pouvoir qui s'y est infiltré et les a ainsi créés. Cela pourrait vous être utile pour votre forge.
Neryss secoua la tête.
- Forger le myodiome n'est pas chose aisée. Je n'ai encore jamais réussi à en faire une lame entière. Mes réussites se résument à en incorporer dans des créations déjà complètes, c'est ce qui a d'ailleurs donné vie aux artefacts. C'est un minerai empli de magie et difficile à fondre. Seule ma sœur en connaissait ses secrets, la forge céleste. C'est comme ça qu'elle a forgé mon sceau.
Il ferma les yeux et caressa sa poitrine. Après un peu de temps, il les rouvrit. Devant lui et malgré toute sa réticence à le croire, le cadavre de l'un de ses plus anciens ennemis n'avait pas disparu. Ce n'était pas qu'une illusion. Il se rappela aussi d'une précédente conversation avec sa majesté Ti Anjou. Il ne devrait y avoir que onze bêtes divines encore en vie, Skeol en faisait-il partie ? Si oui, tomber sur deux des onze divinités en à peine quelques jours était suspect. L'arrivée de Calyon était-il en lien avec le décès de son compagnon ? Neryss secoua la tête comme pour refuser cette théorie farfelue. Il en était sûr, les bêtes divines n'avaient pas de volonté propre, elles ne servaient que d'arme au grand lumineux et à son disciple, Lovan. Alors qu'il se perdait dans ses théories, Neryss perçut un très léger sifflement dans le silence. Le souffle était irrégulier et saccadé.
- Yuu ! Quelque chose cloche ! Sous Skeol, vite !
La servante le regarda, étonnée.
- Il est mort, jeune maître.
- Lui, oui ! Mais pas l'enfant dessous ! hurla-t-il en commençant à pousser le corps aussi fort qu'il le puisse.
Il y mit toute sa force mais la bête immense ne daignait pas se déplacer, comme si elle protégeait l'être vivant sous elle.
- Jeune maître, je vous le répète. Skeol est mort et il est impensable qu'il ait pu protéger qui que ce soit. Les bêtes divines n'ont aucune conscience et sont mus uniquement par leur désir d’adsorber toujours plus de myod.
- Yuu ! insista Neryss.
La servante soupira et claqua sa lance au sol. Aussitôt, un pilier glacial apparut et repoussa l'immense cadavre qui vint s'éclater contre quelques roches un plus loin. Neryss trouva une enfant recouverte de sang séché et de poils. Sa respiration était irrégulière et, sans soins adéquats, elle ne passerait pas les prochaines lunes.
- Elle est... vivante ?
Le fondateur n'en croyait pas ses yeux : une bête divine qui protège un enfant était une première dans toute l'histoire de ce monde. Et plus bizarre encore, de son corps émanait le même myod que Skeol. La bête, en mourant, avait partagé son pouvoir pour que la fillette ne trépasse pas de malnutrition. À cause de ça, ses jambes avaient perdu leur humanité, à la place se trouvaient deux pattes de loups velues. L'enfant se transformait en monstre.
- Elle a aussi une queue et des oreilles, indiqua Yuu, encore plus surprise que son maître. Comment cela est-il possible ?
- On verra ça plus tard ! Elle est brûlante, son corps montre des signes de rejets. Si ça continue, soit elle va finir par mourir, soit par se transformer entièrement. Nous devons trouver un moyen de faire revenir sa conscience !
Yuu réfléchit puis prit la parole :
- Le moyen le plus sûr, pour l'instant, serait de la placer en stase. Cela mettrai en pause son organisme et je pourrai la réveiller le jour où nous saurons comment l'aider.
Neryss hésita mais finit par hocher la tête.
- S'il te plaît.
La servante appuya sa main contre le front de la jeune fille inconnue et, doucement, son corps se refroidit jusqu'à prendre une teinte bleutée. Son souffle ralentit et finit par s'arrêter.
- Espérons que l'on trouve vite, souhaita le voyageur. Campons ici. Demain, nous reprendrons la route pour l'académie.
La nuit passa. Hélas, les nombreux minerais lumineux empêchèrent les deux compères de trouver un sommeil réparateur bien mérité. À l'aube, Neryss chargea l'enfant sur son dos pour sortir. Avec le poids de la fillette et les vivres qui venaient à manquer, les trois jours nécessaires pour arriver à Alnire se transformèrent en cinq. Et, enfin, durant un après-midi aux nuages grisâtres, le grand château cristallin de la cité apparut de derrière une montagne. Avec un soupir de soulagement, Neryss déclara :
- Nous y sommes, Enfin ! On à beau se relayer, cette petite pèse son poids !
- Je vous déconseille de lui répéter cela quand elle se réveillera, commenta Yuu, une manche de son kimono devant ses lèvres pour s'empêcher de glousser.
- Avant de nous rendre à l'académie, arrêtons-nous à la guilde des aventuriers. J'ai remarqué qu'elle existait encore en me baladant en ville. Prévenons-les pour la mort de Skeol et essayons de récupérer quelques informations concernant les bandits au collier de dents. C'est leur métier de s'occuper des monstres et des bandits contre quelques piécettes. De véritables mercenaires. Ils devraient pouvoir nous renseigner, non ?
- Vous êtes sûr ? La dernière fois, ils ne nous ont pas très bien accueillis, si je puis me permettre.
- C'était il y a cinq cents cycles, à une époque bien plus trouble. Les gens ont changé depuis.
Yuu prit un air perplexe et murmura :
- Je n'en serais pas certaine, si j'étais vous...
Les deux compagnons s'arrêtèrent au poste de garde au portail d'entrée pour faire vérifier leur identité. Heureusement, les élèves et professeurs de l'académie se voyaient confier une carte les aidant à passer les différents contrôles à travers Meruel. Elle permettait aussi de les exonérer des taxes de passage.
- Et pour la petite ? demanda l'homme en armure. Son état a l'air préoccupant.
- Elle est mal en point, répondit Neryss. Nous l'amenons à l'infirmerie de l'académie. On l'a retrouvée sous les pattes d'un monstre mort.
Le regard du garde s'arrêta sur la cape qui cachait le corps de l'enfant. Il soupira et acquiesça de la tête avant de continuer :
- Très bien, tout est en ordre. Vous pouvez rentrer.
Neryss et Yuu empruntèrent de larges rues pour éviter de cogner l'enfant malencontreusement. Heureusement, avec la menace imminente d'une pluie battante, personne ne traînait dehors. Quelques vendeurs essayèrent quand même d’interpeller leur attention à la porte de leurs boutiques. Les deux voyageurs les ignorèrent et préférèrent s'arrêté devant une large battisse dont un panneau représentait une épée sur une aile.
- Nous y sommes, signala Neryss. La guilde des aventuriers d'Alnire. Connu par delà les montagnes et les frontières pour leur sens du voyage et leur courage... Quelle blague, personne n'y croit.
Il ria doucement à sa propre remarque, se souvenant d'un passé où il buvait des nuits entières avec quelques compagnons d'infortunes. Sa servante ouvrit la porte. Des rires et des chants s'élevèrent, de nombreux hommes et femmes armés et en tenues de voyage buvaient et festoyaient. Sur leur gauche, un barman servait des coups à boire à quiconque lui fournissait quelques sous. À l'opposé total, une femme en uniforme vert et blanc reposait sa tête derrière un comptoir, l'air ennuyée. Neryss s'en approcha et déposa l'enfant au sol, adossé au bois du bureau. Il se redressa vite et surprit la réceptionniste.
- Oui, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
À sa question, les nombreuses voix festives se turent et se tournèrent en direction de la servante. Encore une fois, elle se fit dévisager pour sa tenue mais aussi à cause de son propre regard défiant.
- Nous sommes là pour fournir des informations, indiqua Neryss.
Il déposa une touffe de poils blanche devant les yeux perplexe de la femme et continua :
- Skeol, le loup divin, est mort.
Après un instant d'hésitation, toute la salle explosa de rire. Les rustres aventuriers se bidonnèrent encore et encore, ne laissant même pas à Neryss l'occasion d'expliquer. Un homme, chauve avec une cicatrice sur la joue, explosa sa chope sur sa table et se leva. Il s'approcha d'un air agressif de Neryss et lui dit :
- Ne te fous pas de nous comme ça, l'avortons. Skeol est une bête divine et ce n'est pas une crevette dans ton genre qui va lui faire quoi que ce soit. Reprends tes poils de loup spectral et dégage. Je ne sais pas où tu les as piqués, mais ce n'est pas toi et ta gonzesse qui pourraient ne serait-ce que s'approcher de lui. Tuer ces monstres c'est notre plus grand objectif.
Yuu secoua sa tête de consternation et s'interposa.
- Voilà pourquoi je ne voulais pas venir ici. À chaque fois c'est la même chose.
- Tu me veux quoi, la mort-vivante ? Le petit fils à maman ne sait pas se défendre tout seul ? Il a besoin d'une nounou étrangère pour s'occuper de lui, c'est ça ?
Yuu apposa délicatement sa main sur l'armure en cuir du rustre et, en un battement de cil, il finit enfermé dans un glaçon.
- Quelqu'un d'autre veut une preuve de la mort de Skeol ? Où bien pouvons-nous continuer notre explication ?
Dans un froid certain, ses pupilles balayèrent chacune des tables. Quelques aventuriers secouèrent la tête et d'autres firent mine de ne de rien voir, se réfugiant de leurs boissons.
- Bien, vous semblez un peu plus intelligent qu'à l'époque. Le jeune maître avait peut-être raison, finalement : Vous semblez avoir changé.
Elle se retourna en direction de Neryss.
- Jeune maître ? Vous pouvez continuer.
L’intéressé la regarda, un sourire aux lèvres et essayant un maximum de s'empêcher de rire. Ensuite, il se retourna vers la réceptionniste qui tremblait de peur.
- J-je... Je vais voir avec le chef de guilde. P-patientez un instant, s'il vous plaît.
Elle attrapa les poils et se jeta sur la porte derrière elle. Le début de la soirée pointa le bout de son nez et Neryss et Yuu décidèrent d'attendre devant une chopine, au bar. La réceptionniste revint accompagné d'un homme dans la trentaine, les cheveux rasés et une longue cicatrice sur la joue.
- Hé, jeunot. C'est toi qui as rapporté cette touffe ?
L'intéressé se retourna et opina du chef.
- Je te veux toi et ton amie dans mon bureau, tout de suite.
Neryss et Yuu suivirent l'inconnu sans un mot après avoir attrapé l’enfant. En réalité, cet homme ne leur inspirait pas confiance. Sa dégaine était rustre et une aura inquiétante traînait autour de lui. Ils entrèrent par le même passage emprunté par la réceptionniste plus tôt, traversèrent un couloir en bois silencieux et entrèrent par une nouvelle porte donnant directement sur un bureau bardé d'épées décoratives et de cartes en tout genre.
- Donc, continua le chef de guilde, je m'appelle Bornard. Je suis le patron, ici. Excusez le comportement de mes gars, mais même avec les poils en guise de preuve, je dois bien avouer que c'est difficile de vous croire.
L'homme en tenue de peau et à l'épée courte à la ceinture s'assit derrière un bureau. Il en sortit une bouteille de liqueur et se servit sans en proposer à ses invités.
- J'ai besoin de détails.
Neryss soupira avant de désigner la fillette dans les bras de sa servante.
- Écoutez, il se fait tard et nous devons ramener cette enfant à la maison de soins de l'académie. Donc je serai bref.
Bornard dévisagea Yuu, et ensuite la pauvre victime.
- Bien.
Neryss lui raconta leur petite péripétie.
De leur fuite du sanglier divin jusqu'à la grotte où ils trouvèrent Skeol. Bien sûr, il omit quelques détails : comment il s'était débarrassé des carcasses de la forêt détruite ou leur rencontre avec Kezak. Il se contenta de décrire tout cela du simple point de vue d'un élève et d'une professeure.
- Vous êtes quand même bien fortiche pour réussir à fuir une bête divine... Même maintenant, c'est toi qui es devant et pas dame Elyrim, ta professeur. Les habitudes ont la vie dure, il faut croire.
Un frisson parcourut la colonne vertébrale de Neryss. L'homme devant lui se doutait déjà que quelque chose n'allait pas. Il était bien moins crédule que le quidam moyen. Son instinct lui hurla de sortir vite de là pour ne pas trahir sa couverture.
- Je blague, voyons, rit Bornard. Kahen m'a déjà mis au parfum. Mais faites attention, vous deux. Dans cette ville, je ne suis pas le seul à pouvoir déceler ce genre d'incohérence. Vous pourriez attirer l'attention plus que vous ne le pensez. Le garde à l'entrée, par exemple. C'est un de mes informateurs. Et il m'a fait part de votre passage.
Le poids sur les épaules de Neryss se retira aux rires du chef. Et même son sentiment d'inquiétude disparut.
- Vous m'avez foutu la trouille. expliqua le fondateur. Vous avez des informations concernant le village que l'on à croisé ?
- Non, pas vraiment. Mais nous recevons régulièrement des requêtes de bandits dans la région. C'est probablement lié. En plus, cette forêt est particulièrement adaptée à la vie de tous les jours. Elle est dense et beaucoup de monstres y rodent. Si on n'est pas trop regardant sur la qualité, un groupe armé pourrait très bien s'y cacher. Je vous remercie pour l'information. On va les signaler à la garde royale et envoyer une troupe nous-mêmes.
Neryss acquiesça et fouilla dans sa poche avant d'en sortir le collier ramassé dans l'église en ruine, sur leur assaillante.
- Et pour ce collier, avez-vous des informations sur un groupe de bandits ou de mercenaires qui le porte ?
- Un collier des crocs noirs, hurla Bornard en se levant instinctivement. Où l'avez-vous trouvé ? C'est un groupe sans foi ni loi qu'on traque depuis des cycles ! Ils sont à l'origine de nombreuses disparitions et on peut retrouver leurs victimes au marché noir, vidées de leur myod... et de toute volonté de vivre. À l'époque de Bael'sam, ils agissaient en toute impunité aux yeux de tous. Sa Majesté souhaite qu'on les trouve le plus vite possible et que l'ont fasse cesser leurs activités.
Neryss écarquilla les yeux. Il fut choqué par les révélations. Que ce groupe soit si célèbre et recherché l'inquiétait. Cela voulait dire qu'ils avaient une bonne raison d'être si confiants. Mais quel rapport avait-il avec Mina et Tae ? Non, peu importe comment il se retournait la tête, il n'arrivait pas à savoir, une pièce du puzzle manquait.
- Il y a quelques cycles, ce groupe a tué des personnes très importantes pour moi. Et au sauvetage d'Ekebe, une fille masquée est apparue pour ôter la vie de plusieurs membres de l'équipe de sauvetage. Elle portait ce bracelet et recevait ses ordres de quelqu'un de plus haut placé.
Soudain, le voyageur sentit une brume froide lui parcourir le dos. Plus il racontait le passé, plus la colère de sa servante grandissait. Se remémorer ses instants lui faisait perdre patience.
- Encore eux ! S'exclama l'homme. Écoute, gamin, merci pour les informations précieuses, mais je dois partir. Je dois tout de suite en informer les soldats royaux et Sa Majesté, la Reine. Prenez une chambre ici ou retournez à l'académie pour faire soigner la petite, j'en sais rien. Mais moi je vais au château, au revoir !
Comme pris d'une furieuse fougue, le chef de guilde sortit en trombe et claqua la porte derrière lui. Ses lourds pas rapides s'entendirent même depuis l'intérieur du bureau. Peu de temps après, la réceptionniste réapparut, confuse.
- T-tout va bien ?
- Pas vraiment, répondit Neryss le visage pensif et les poings serrés.
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