Première frayeur
La grand-mère de Loane nous a rempli le coffre. Pain, beurre, confiture, fruits, saucisson, sardines en boîte, chocolat. Nous tassons tout ça tant bien que mal dans le coffre de la voiture. Balais, torchons et serpillières complètent ce fatras alimentaire. Passé leur rudesse, ces paysans ont bon cœur. Mère-grand ne sait toujours pas où nous allons. Bran Du, le nom qui fait peur.
Loane nous accompagne avec sa moto et nous abandonne devant la grille d'entrée, toujours ouverte.
― Je ne vais pas plus loin, cet endroit me flanque la chair de poule.
― On revient demain pour le café, tu verras qui ne nous est rien arrivé, lui crie Séverine en lui adressant un grand signe de la main.
― J'aurais été chercher les croissants !
La glace est en train de fondre entre ces deux là. La moto de Loane disparaît dans un nuage de ronron mécanique, me laissant un sentiment de frustration. Une nuit entre ses deux-là aurait été un fantasme exaltant. Je tourne le volant et pénètre dans la propriété. Au bout de quelques mètres, je m'arrête et sors pour refermer la grille.
― Laisse tomber, mon minou, roucoule Séverine, personne ne viendra ici cette nuit. Ces pécores ont bien trop peur.
― Tu ne crains pas qu'ils viennent égorger les suppôts de Satan que nous sommes. Ils pourraient te violer sauvagement avant de te brûler vive.
― J'imagine que tu ne verras pas d'inconvénient à ce qu'une certaine pécore viennent te violer ? Tu vois de qui je parle, une paysanne tout cuir noir. Sûre qu'elle aime le fouet cette salope!
― Hmm, je lui donnerai bien une petite correction à ma manière. Elle a un cul d'enfer.
― Et le mien !
― Toi, tu n'as pas un cul, tu as un garage à bites.
― Quel romantisme !
― C'est de ma part un compliment. J'adore ton cul. Tu me fais bander comme un âne. Regarde ça, ma queue ne tient plus en place.
― Mon pauvre minou, je vais te vidanger tout ça.
Il n'y a pas que son cul qui soit un garage à bites, sa bouche avale tout aussi bien, et les pipes qu'elle ne taille sont digne de figurer au guiness des records de la fellation. Elle déboutonne mon pantalon et m'aspire le gland et la verge comme elle le ferait d'un sucre d'orge. Une vraie vorace. Les yeux clos, je vais et viens dans sa gorge, laisse lentement monter l'orgasme jusqu'à que je ne puisse plus le retenir, alors j'explose dans un long râle guttural et me répends dans sa gorge. Mon nectar avalé, elle me lèche encore un peu et passe sa langue sur ses lèvres.
― J'adore ton foutre.
Une bretelle de sa robe a glissé et découvre un sein, nu, dont je m'empare goulûment. Un psy parlerait de frustration maternelle, rien à voir. J'aime sucer les seins des femmes pour le seul plaisir de les entendre jouir, parce que ça m'aide rebander. Séverine se cambre, m'offre sa poitrine à déguster. Soudain elle pousse un cri.
― La grille, regarde ! Elle s'est refermée.
Suivant son regard, je constate en effet que la grille est fermée. Comment une porte de cette masse et de ce poids a-t-elle pu se refermer seule ? Je sors de la voiture et m'approche de la grille à pas prudents, comme si je craignais quelques maléfices. J'essaie de tourner l'énorme fermoir. Fermé à clef. Je frissonne.
― Alors ? s'inquiète Séverine, retranchée dans la voiture.
― Fermé à clef. Ce doit être le vieil Iael. Il n'aura pas voulu nous déranger.
J'aimerais en être convaincu. Je retourne à la voiture et remets le contact. Un peu plus tard, le manoir apparaît devant nous.
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