Prendre la sixème page d'un livre et prendre la première phrase pour écrire la suite
C’est ainsi que les dieux, irrités par le comportement stupide et prétentieux des habitants de Vémar, décidèrent de leur fin.
Oh, pas de manière violente et grandiloquente, non non !
Les dieux sont bien plus raffinés que ça.
Non pas qu’ils n’auraient pas pu, bien sûr ! C’est parfaitement en leur pouvoir !
C’est avec subtilité et élégance qu’ils abattirent leur courroux !
Pour commencer, ils accordèrent leurs bénédictions aux habitants.
Curieux châtiment, me direz-vous ! Mais je vous prierais de patienter un peu…
C’est donc ainsi que la prospérité dansa dans les champs, que les animaux ne connurent plus la maladie, que la météo leur fut clémente, que la richesse s’invita dans les rues et les logis, et que la joie put s’épanouir tout son souffle !
En somme, tout allait pour le mieux à Vémar !
En parallèle, les dieux informèrent à l’unisson leurs fidèles de ce qui leur était reproché, accompagné de l’avertissement que leurs colères pouvaient être grandes si on leur désobéissait !
Pensez-vous que les habitants changèrent ? Que nenni. Ils se vautrèrent dans leurs bêtises, dans leurs prétentions et dans l’opulence qui leur souriait !
Ils s’habituèrent à ce bonheur. Celui-ci devient la norme. Tout le monde voulait vivre à Vémar : ville où il fait bon vivre et où la chance est généreuse !
Des idiots, que des idiots…
Les bénédictions furent retirées une par une. Discrètement. Sans que personne n’y prenne garde.
Les habitants, habitués à l’opulence, avaient oublié comment était la vie, avant.
Comment c’était que de ne pas avoir une cuillère en argent dans la bouche.
Comment c’était d’avoir à se soucier des aléas de la nature.
Comment c’était que de faire des efforts.
Comment c’était de vivre… normalement.
La belle ville de Vémar s’effondra en moins d’un mois.
Car telle est là la colère des dieux pour ceux qui ne vivent pas selon leurs lois bonnes…
La première phrase vient du livre trois des "Chroniques du monde émergé"
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