Chapitre 7
Fumer pue, péter tue.
Les preuves - Volet 1
Nous y sommes !
Au vu des chiffres impressionnants donnés dernièrement, nous devons nous rendre à l'évidence que péter tue. Mais les sceptiques voudront des preuves. Illustrons notre propos par un cas dramatique.
Farid*, la trentaine, sort de chez son cousin dont le couscous royal fait l'unanimité dans le quartier. Il a desserré sa ceinture de deux crans. Il a la marche lente d'après repas, le pied lourd, le cul collé au bitume. Bref, ça craint de rentrer en RER. Par égard son gentil cousin lui a commandé un Uber. " On rentre pas bourré ! " lui avait-il lancé en validant la commande. Farid n'a pas su ce que son cousin entendait par là. Parlait-il des quatre bouteilles de Boulaouane qu'ils avaient sifflées ensemble ? De la proéminence de son bide manifestement bourré dans le sens premier du terme ? Toujours est-il que lorsque Farid s'installe à l'arrière de la Peugeot 3008 du Uber, les sièges en cuir lui tendent les bras et Morphée n'est pas loin. Cinq minutes de ronronnements étouffés du moteur de la voiture ne tardent pas à avoir raison de la résitance de notre homme et ce, malgré l'insistance du chauffeur à lui faire la conversation. Son sommeil est exotique, champêtre, pastoral. Il part dans des contrées imaginaires dont les paysages buccoliques ont la vertu de lui détendre le sphincter°.
En moins de temps qu'il en faut pour le dire, 50% d'azote, 21% d’hydrogène, environ 10% de dioxyde de carbone et approximativement 10% de méthane sont répandu comme le gaz sarin dans cet habitacle réduit. Attentat nasale. Attentat tout court si vous ajoutez les vapeurs de sueur, les puanteurs des pieds trop chauffés de Bernard*, le chauffeur. Ce dernier n'a même pas pu s'accrocher au 3% d’oxygène que composait le mélange.
Résultat : évanouissement, perte de contrôle du véhicule, tonneau, accident, deux morts, bouchons sur le périph'...Bfm Tv.
* Pour des raisons d'anonymat les noms ont été floutés.
° Ha ! cette tendance à péter quand on dort...
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