D' ombre et de lumière
10. 09. 2022
Ton comportement vis- à- vis de ma personne à l’ extérieur de ta zone de confort me reste en travers de la gorge. Je ne parviens pas à intégrer le fait que tu puisses te montrer bienveillant uniquement quand ça t’ arrange et moyennant finances. Tu réfutes illico mes arguments, tente de vaines explications que je refuse d’entendre.
Comment te croire ? Je remets tout en question, à commencer par la gestaltthérapie puis l’ écriture. Je te l’ exprime donc ainsi grâce à mon sens aigu de la métaphore dans le plus sensationnel des ultimes soupirs :
« Anéantie, écoeurée, tourmentée, aliénée par cette tristesse infinie, Petite Plume vagabonde et désinvolte demeure fidèle à son intime convictions lorsque ton rictus dénué d’ empathie Ô Emblématique Horizon Sauvage s’ allie désormais au souffle de ce vent mercantile lors de cette ultime provocation pour l’ emporter sur l’ autre rive à travers les flots amers de cette inouïe déception s’ abreuvant jusqu’ à la lie de ce fulgurant torrent d’ émotions foudroyant à jamais cette intarissable source d’ inspiration !
Ainsi, jonchant le sol telle cette carcasse exsangue aguichant l’appétit démesuré de ces charognards sans vergogne aucune, rejetée, piétinée, dévêtue de son soyeux plumage sous la lueur de cette sinistre lune, elle grave de son sang dans la noirceur de ce bitume, les ultimes vers de sa surréaliste poésie lors du plus sensationnel des ultimes soupirs rendu dans cet état de semi- euphorie.
Ô ne lui subsisteront désormais dans cette légère brise automnale que les effluves de cet encrier vide devenu si bancal auquel elle s’ était enchaînée pour tenter de survivre au point d ’en mourir titillée par ce flamboyant mais sarcastique sourire ! »
11. 09 – 18. 12. 2012
Je te boude quelques jours mais je reprends rapidement contact avec Toi. Ensemble, nous décortiquons ce malaise :
- « Je suis en colère contre toi, tu n’as manifesté aucun intérêt à l’activité que je présentais lors de la fête ! Tu n’es même pas venu me saluer !
- Erin, c’est faux. La veille lors du concert, je suis venu vous serrer la main à Toi, Audric et vos filles.
- Ce n' est pas ça que je te reproche et ce n’est pas de ce jour là dont je te parle mais du lendemain ! De toute façon, tu étais bourré. Si tu avais été face à un poteau, tu lui aurais sans doute déclamé des poèmes !
- Pour en revenir à la poésie, effectivement, je ne suis pas venu à ton stand.
- Ha bon ? Pourtant, ta compagne et toi y étiez présents. Elle a regardé les poèmes accrochés sur les cordes ! Je ne suis pas aveugle… Tu es resté en retrait tout en buvant une bière puis tu t’ es barré comme si je n’existais pas !
- Ecoute Erin, je n’ ai pas de compte à te rendre sur ma façon d’ agir et encore moins à l’ extérieur !
- Je ne suis pas d’ accord ! Tu savais pertinemment que je serais présente. Nous en avions discuté les séances précédentes. Je t’ avais exposé fièrement mon projet dans ses moindres détails… Tu m’avais dissuadée d’y participer… Je comprends mieux pourquoi maintenant !
- Ah ! Et pourquoi selon toi ? Explique- moi ça...
- Parce que tes clients n’ont d’ intérêt à tes yeux qu’ ici ! Ailleurs, ils ne sont rien, n’ existent même pas !
- Je t’ arrête tout de suite Erin ! Tu pars dans ton trip là ! Non, ce n’ est pas vrai… Mais si je dois m’ arrêter constamment pour discuter avec chaque client que je rencontre à l’ extérieur, je ne suis pas prêt de profiter de ma journée avec les miens. J’ ai une vie privée figure- toi !
- Heu… oui, effectivement… vu sous cet angle… Ma journée a tout de même été gâchée… »
Un long silence s’installe au cours duquel je tortille mon foulard dans tous les sens puis tu poursuis :
- « Qu’est- ce qui aurait pu t’ agacer d’autres durant cette journée pour te mettre à ce point en colère ?
- Je ne suis pas en colère mais triste, c’est différent !
- Hum… C’est plutôt de la rage, ne crois- tu pas ?
- Pffff… Oh et puis appelle ça comme tu veux…
- Alors ? Au risque de me répéter Erin, je reformule ma question : quels sont les autres éléments qui auraient pu contribuer à provoquer un tel état chez toi ?
- Pfff… Tu m’ fais chier !
- J’ imagine bien.
- Je ne sais pas moi ! Enfin... si… Peut- être bien que le manque d’aspirations d’une partie des citoyens face aux questions posées sur les thèmes proposés m’a déçue…
- Quels étaient déjà ces thèmes ?
- La fête, l’art, la ruralité et la représentation du square.
- Leur désintérêt concernait tous les sujets ?
- Ha ben non ! Ils étaient très prolixes au sujet de la fête, un peu moins pour la ruralité et le blanc total quand il s’ agissait de donner leurs opinions sur l’ art et le square.
- Enfin, tu lâches le morceau… On y arrive… Je me doutais bien qu’il s’ agissait de quelque chose dans le genre.
- Comment veux-tu que ça ne m’ énerve pas ! On se démène pour cerner leurs aspirations afin de donner un peu plus de vie au village et… nada… C’est comme si ça leur était égal alors que ce sont ceux- là qui seront les premiers à se plaindre du manque de renouveau. C’est super frustrant, non?
- Et les autres ?
- C’était génial, ils ont joué le jeu à fond et se sont aussi intéressés à mes recueils. j’ ai d’ ailleurs eu de chouettes conversations avec des personnes plus âgées autour de Breton, Bury et Chavée !
- Tu vois, tout n’ est pas noir. Il y a pas mal de positif au bout du compte.
- Oui mais ce n' est pas tout. Le soir, les enfants s’ amusaient dans le square à massacrer toute la déco que j’avais réalisée avec soin et amour pendant que leurs parents buvaient au stand suivant. Je trouve que c’ est une absence totale non seulement de respect mais aussi d’éducation. Il ne viendrait pas à l’ esprit de Lydie d’ en faire une pareille !
- Je peux comprendre que ça t’ ait énervée. Mais qu’ai- je à y voir dans tout cela ?
- Pour ça, rien du tout. Je te l’ ai dit tantôt… C’est juste que j’ attendais de toi que tu participes à mon activité. J’ai vraiment eu l’impression d’ être une grosse « merde » à tes yeux !
- Si je comprends bien Erin, le regard que je te porte est très important ?
- Oui, exactement. Primordial même…
- Erin, je ne t’ ai clairement pas manifesté ma présence, ok… De fait… Mais ce n’ est pas pour autant que je tourne en ridicule ce que tu as réalisé ce jour- là. Bien au contraire ! D’ailleurs, j’ aurais très bien pu aller jeter un œil sur le stand sans que tu ne le saches, qu’en sais- tu ?
- Heu… je ne sais que répondre… Je suis désolée de m’ être emportée ainsi sur toi… Je voulais que tout soit parfait…
- C’est récurrent chez toi ce désir de perfection. Allez, on a du boulot ! Je te propose de laisser ça au travail jusqu’ à la semaine prochaine. »
Suite à cet entretien, je me lance un défi de taille: ne plus écrire de poésie pour apprendre à tes côtés à verbaliser davantage et éviter de me perdre dans des supputations farfelues . Y arriverais- je ?
19. 12. 2022
Trois mois seulement que je m’ abstiens et je suis comme un chien à cran constamment sur la défensive et sortant ses crocs à la moindre occasion. C’ est encore pire que d’ arrêter la clope ! D’ une humeur massacrante, il est évident que je communique oralement… pour envoyer promener les gens! Rien à faire, ils m’ agacent prodigieusement !
C’ est clair comme de l’ eau de roche : ce n’ était pas du tout l’ idée du siècle que de zigouiller ma plume. Mes doigts me démangent, mon cerveau bouillonne tel le magma en fusion. Si je laisse ce volcan entrer en éruption, sa lave réduira tous mes efforts en cendres incandescentes. Mieux vaut dare- dare la ressusciter avant qu’ il ne soit trop tard. Vite ! Je m’ empare d’un cahier et j’ y laisse couler l’ encre à profusion :
« Ô Après t’ avoir en vain piétinée, malmenée pour de mon existence te chasser, je découvre dans la plus effarante des stupeurs à mes basques agglutinées, les barbes de mon extravagante petite Plume tel ce feuillage ocre et vermeil parant cet Arbre sans Ecorce auprès duquel il puise à l’ infini, pour l’ éternité plus un jour, dans la plus parfaite des dualités sans aucune aliénation, ses indestructibles forces malgré le souhait de ce vent géant de les voir anéantir à la tombée du jour ! Désormais, je rends tes lettres de noblesse à ma surréaliste poésie gravée de ton sang, au fil de cet inéluctable Temps, à ma sinistre effigie ! »
22. 12. 2022
Suite à une séance hard, je te transmets mon ressenti de cette façon:
« Tant de bouteilles jetées à l’ aveugle dans cette tumultueuse mer , emportées, aspirées, rejetées ou brisées au gré de ces vagues démentes, qui telles ces larmes de dérision jetées au vent mercantile de ces déceptions amères, demeurent suspendues dans cet hiver infini, pétrifiées dans l’ ombre de ces terreurs aliénantes !
Mais bon sang, dites- moi donc combien d’entre- elles atteindront ce rivage lovées sereinement dans le plus délicat des écrins au creux de cet horizon rebelle et sauvage narguant de son exceptionnel charisme allié à son énigmatique sourire étincelant ces odieux, vils, dantesques clivages, ravages précoces de cet inéluctable Temps ? »
24. 12. 2022
Hier, notre entrevue était compliquée et notamment lorsque tu as évoqué mes parents. Je n’ ai pas été tout- à- fait honnête dans mon ressenti. En réalité, je hais encore plus Corentin car il s’ est permis de se moquer publiquement de mon activité lors de la fête villageoise.
Je prends donc mon courage à deux mains et exprime cette complexe perplexité à travers ces quelques lignes :
« Quelle complexe perplexité face à ces interrogations qui de toute part fusent titillant délicatement le moindre de mes sens avec une inégalable ruse !
J' en perçois déjà même ton écho strident , Ô inlassable tic- tac, dans mon âme confuse ! Projetterais- tu aussi quelques larmes dérisoires teintées de l’ ironie sanguinaire propre à ma fidèle muse alors qu' une partie de mon être, depuis longtemps, par fierté, à les laisser couler s’ y refuse ?
Ô que ne puis- je donc soulever à la seule force de mes mains cette titanesque écluse sans toutefois laisser mes pensées s’ accrocher aux griffes acérées de cette insidieuse buse ? »
Après m’être relue, je réalise que c’est une parfaite description de tout ce que j’ ai pu ressentir, voir, percevoir durant notre entretien tout en te le cachant au moyen de mécanismes de contrôle qui me sont propres.
Une lueur traverse mes yeux… Mais comment n’ y ai- je pas pensé plus tôt ? Si je fais le lien entre mes écrits, nos entrevues et qu’ ensuite j’ analyse consciencieusement le tout, j’ avancerai enfin !!! L’ un n’ est donc pas incompatible avec l’ autre ! Voilà une chouette piste à suivre… Mais bon… Connaissant ta « grande fascination » pour l’ écriture, il est préférable que j’ expérimente cela seule, du moins pour commencer…
30. 12. 2022
A l’ heure de nous quitter, au moment où je te serre la main, une petite phrase trotte dans ma tête : « Tout ce que j’ ai pris de Toi, jamais je ne te le rendrai bien que je te donne tout ce que je suis ».
Arrivée à la maison, après avoir soupé et couché mes filles, je prends instinctivement mon journal intime. Les mots virevoltent dans tous les sens et s’ inscrivent sans peine afin de graver ce fusionnel enfer :
« Ô je t’ offre dans ce pudique écrin les mystères de ma rocambolesque âme mais je m’ abreuve à cette source d‘ inspiration jaillie de ton charismatique être pour attiser de cette passion infinie les moindres fusionnelles flammes nécessaires à la révolution de mon coeur se délectant de sentiments si traîtres tandis que résonne l’ écho strident de tout esprit démesurément infâme, fruit de cet ego s’ évertuant à nier farouchement son incertitude face à ses démons et maîtres même si s’ évapore insidieusement, de ce parchemin de fortune, la plus époustouflante des trames.
Ô de mon incroyable imaginaire naquit cet éternel bras de fer sans lequel jamais, de cet - aspect poète bohème- , je n’ aurais pu apprivoiser l’ enfer !»
Tout en réfléchissant au poids de chacun de mes mots ici inscrits, je prends soudain conscience de l’ agacement que nous avons peut- être pu mutuellement éprouver à deux instants précis : le premier lorsque j’ ai abordé le sujet de ta vie publique souvent « fêtarde » et des possibles conséquences sur ta clientèle qui se saigne aux quatre veines pour tenter de vaincre leurs difficultés ; le second quand il fut question de prendre un nouveau rendez- vous . En effet, ton agenda étant pratiquement vide pour la semaine prochaine, je t’ en ai fait la remarque. Tu t’ en es défendu en me sortant ce que j’ appellerais vulgairement « une couille monumentale ». Ce n’est qu’ une hypothèse, je me garderai bien de te l’ émettre à ce stade…
05. 01. 2023
Tu me casses les bonbons, pour rester polie ! Non mais… Me balancer dans la tronche que je suis une séductrice se complaisant dans son rôle de « Don Juanne » et qu’ en outre, j’ attise les passions sur le net grâce à mes poèmes, ça me sort par tous les trous ! Tu ne parviendras certainement pas à me faire gober une telle ineptie !
Qui es- tu donc pour me diminuer ainsi? Qu’ est-ce que tu y connais en matière de passion ? Avant d’ émettre ton avis sur la question, Toi qui me parle souvent de ses conséquences désastreuses , hé bien vas- y ! Plonge d’abord au coeur de ce brasier incandescent :
« Câline, extravagante, coquine, haletante, l’ échine parcourue de frissons tel ce défi lancé sans la moindre appréhension à ce jour d’ une pâleur morbide ; je frétille, vacille, maquille, titille les guenilles exacerbées de chaque vil démon en proie au plus profond des désespoirs face à ton mépris, Ô Pudeur Perfide !
T' accrocheras- tu encore longtemps aux rivières de larmes asséchées creusées par de subtiles sillons lors de l' ultime assaut avant de sombrer dans ce passionnel corps- à- corps si torride ? Au diable donc les pentes abruptes, corrosives, austères de ton illusoire imaginaire !
Mon coeur de poète bohème et rebelle d’ ombrelle n’ a nul besoin de se prémunir pour alimenter perpétuellement le brasier incandescent de son univers : là, ici ou ailleurs, sur tes cendres ô Fusion Ephémère, renaît inlassablement ce phénix t’ incitant à rugir ! »
Oufti ! Maintenant que je me suis déchaînée, je me sens nettement mieux. Une trêve s’ impose, la fatigue m’ écrase… La nuit me portera- t- elle conseil ?
06. 01. 2023
Pour que tu ne puisses plus à l’ avenir me reprocher ce donjuanisme, je prends une décision radicale. Je balance à la poubelle mes fringues qui pourraient attirer l’ attention sur moi. Fini ! Plus de chemisier ou blouse décolletée ni de soutien- gorge sexy, encore moins de jean moulant ! J’ achète à la place des joggings, des brassières de sport qui serrent bien fort ma poitrine généreuse, des tops, des sweats, des tuniques style grand- mère et surtout une tondeuse.
Sans la moindre hésitation, je me rase la tête au plus court. Quel choc en observant mon reflet devant le miroir : est- ce bien moi ? Manifestement, oui ! Il ne subsiste aucun doute : je ne risque plus de séduire qui que se soit … L’objectif escompté est néanmoins plus qu' atteint, c’ est le principal !
08. 01. 2023- 26. 02. 2023
Mon cahier se griffonne à la fois de vers et de pensées. Il devient le parfait reflet de tout ce qui se rejoue entre nous. De chaque rendez-vous « prise de conscience » naît un poème .
Dans « Etalon mystique » , j’évoque l’importance de ton attitude bienveillante et l’expression verbale du désir de me blottir contre toi pour y pleurer toutes les larmes de mon corps. Tu portais ce 08 janvier un épais pull noir qui te donnait l’aspect d’un gros nounours mielleux :
« Ô dans l'éternel sillage du plus majestueux des étalons au coeur si noble galopant fougueusement sur ses chemins de vie aux innombrables virages se métamorphose cette silice corrosive incrustée dans ces regards ignobles en un halo d' inextinguibles étincelles dont la chatoyante lueur annihile les odieux clivages issus de votre insoutenable odeur, Charogne En Putréfaction !
S' imprègne- t- elle aussi dans ton instinctuel imaginaire, ô Louve Solitaire aux abois, dégueulant toute l' intensité de sa rage sur leurs sinistres sarcophages avant de chevaucher sans la moindre retenue, désormais transfigurée, ce mystique cheval de lumière ?
Comment donc pourrait- elle se blottir de toute ses forces contre sa flamboyante crinière pour y déverser pudiquement les flots amers de cet infernal orage ? »
En ce qui concerne « Dionysiaque solstice », il exprime le thème soulevé ce 11janvier, à savoir le huis- clos familial souvent pesant et très lourd à porter dans lequel je baigne ainsi que les mécanismes mis en œuvre pour y échapper:
« Pris au piège dans l'enfer glaciaire de cet insidieux huis- clos à l' allure paradisiaque ; ce mystérieux, fascinant, envoûtant serpent de feu au regard scintillant, passionnel et sans artifice se figea peu- à- peu, la langue pétrifiée de stupeur face à la moindre perpétuelle froideur : spectacle démoniaque durant laquelle il assiste à la funeste projection suivie d' une fragmentation ô combien salvatrice de sa propre mue gisant dans la plus ostentatoires des nudités sur mon sol mortifère tel chaque aphrodisiaque sérac dont l' implosion libéra maintes fulgurantes lumières cristallines réverbérant , de toute vie, le dionysiaque solstice ! »
Pour « Ostentatoire indifférence », tu es parvenu ce 17 janvier à laisser émerger ma manière d’ attirer l’attention sur moi par le biais de mes albums photos publiés sur les réseaux sociaux :
« Dans tes profondeurs abyssales, ô Instinctuel Imaginaire en proie aux délires blasphématoires de notre ère glaciaire, sinistre effigie de ces mues vipérines pétrifiées de mépris exposées dans la plus ostentatoire des indifférences sur vos pentes sarcastiques, Ô Sommets Blafards maculés de déjections narcissiques telles maintes éjaculations ô combien spasmodiques de tout dérisoire évangéliaire soumis aux incantations vibratoires de chaque langue paillarde ainsi lubrifiée pour mieux cristalliser quelque farouche haine au travers de cyniques sentences , serpentent âmes perverses et leurs projections éphémères stigmatisant mes vers incisifs ou corrosifs engendrés dans ton antre mystique, Fusionnel Enfer ! »
Quant à « Inquisitoires hérésies », il fut inspiré d’un choc, que dis- je, d’un ouragan dévastateur. En effet, ce 21 janvier, Martin, mon très précieux ami, est décédé des suites d’un AVC. Cinq années auparavant, sa carrière fut ternie suite aux accusations mensongères d’attouchements sexuels émises par Kiara concernant sa fille. Totalement blanchi par la justice, il en avait gardé de terribles séquelles psychologiques bien qu’il fut jusqu’ au bout soutenu un maximum par sa famille et ses nombreux amis :
« Ô Diaboliques Stratégies De Diversions Diffamatoires, frénétiques, manifestes, compulsives hérésies inquisitoires engendrées par quelque paradoxale scolastique injonctive fièrement érigée en concile extatique lors de chaque effusion coercitive ( perverse, perfide, scatologique aliénation dont se nourrissent à profusion ces sangsues affamées agglutinées sur toute proie de prédilection jusque dans l'imminence eschatologique), je vous abreuverai perpétuellement de ma propre essence à travers mes incendiaires publications en hommage à cet être charismatique plongé, au crépuscule d' une lune givrée, dans un état catatonique. »
27. 02. 2023
Ma démarche semble porter ses fruits mais je pense qu’ il me faut être encore plus pertinente. Comment ? Je ne le sais pas mais ça viendra…
28. 02. 2023
Aujourd’hui, notre séance est teintée d’une émotion palpable de part et d’ autre du début à la fin. C’est en tout cas un véritable raz- de- marée qui déferle en mon for intérieur. Tu en donnes le ton dès le départ :
- Erin, il faut que je te le dise. Au sujet de la prochaine fête à Walsdorf, je ne veux pas que tu ailles te planter droit dans le mur. »
Je demeure bouche- bée, je ne saisis pas très bien le sens de ton intervention.Tu poursuis dès lors :
- Ecoute, je suis authentique bien que parfois bousculant dans mes propos mais j’estime que ce serait dégueu de ma part de ne pas te le partager. Sinon, ça signifierait que je ne sois pas fidèle à moi- même ! »
Tu abordes ensuite ta probable opération future dans le cou, exprimes à deux reprises ta fierté à mon égard pour enfin m ’annoncer, non sans émotion, que tu te trouvais à une période charnière de ta carrière, à un tournant décisif . Tu ajoutes ainsi la voix empreinte d’une douceur infinie:
- « Tu sais Erin, Celui- dont- tu- te- refuses- à- prononcer- le- nom, ce n’ est pas la vie. »
Consternée, je réplique illico :
- « Certes, mais tu l’insuffles... »
Au moment de nous quitter, tu te lèves de ta chaise située à l’arrière de ta console et plonge tes prunelles azures d’une profondeur sans égale dans les miennes tout en me déclarant :
- « J’aimerais beaucoup, Erin, que tu fasses preuve de bienveillance envers toi- même tout comme j’ai pu le faire avec toi durant toutes ces années… »
Tu t’arrêtes un bref instant avant de continuer presque dans un souffle brisé :
- « Je sais que tu finiras par comprendre... »
Je suis parcourue de frissons de la tête au pied tant tu es bouleversant, poignant. Les larmes perlent dans mes yeux au moment de te saluer.
En soirée, tu occupes toutes mes pensées. Je laisse ma plume me guider au creux des méandres de ton intrinsèque abnégation :
« Ô Abnégation intrinsèque d’authenticité bienveillante soumise à ces instinctuelles incantations vibratoires, orgueilleuses exultations euphoriques insufflées par l’inflexion narcissique de tout désarroi empirique dont l’ inflorescence vitriolée s’ immole dans un orgasme objectal lors de chaque embrasement absolutoire ( annihilation incendiaire de l' emblématique mais si versatile, aliénante, ostentatoire arborescence holistique), puisses- tu à jamais refléter sur mon âme le magnétisme de ton aura mystique pour enfin disperser les cendres incandescentes exorcisant cet infâme dilemne- miroir ! »
21. 03. 2023
Trois semaines que nous ne nous sommes plus vus : je suis au bord de l’implosion. Heureusement, afin d’ atténuer la présence de ton absence, j’ai lu le dernier livre de J. Salomé. Bof… Je n’ ai pas vraiment accroché. Par contre, Audric est en congé. Nous nous envoyons en l’ air lorsque mon portable sonne. De loin, vu ma position très scabreuse, je vois ton numéro s’afficher. Oups… Je ne décroche pas… Je te rappellerai plus tard lorsque je me serai réajustée. Après avoir repris nos esprits, mon cher et tendre me poursuit de ces arguments sur notre situation financière délicate. Non mais quel toupet ! C’est d’ un romantisme… Je l’ envoie prestement sur les roses ! Je me lève aussitôt pour m’ enfermer dans mon petit monde bien à moi afin d’ exorciser ma tristesse. Deux productions en émergent : « Sarcastiques turpitudes et Philanthropique inconstance ».
27. 03. 2023
J’emporte dans mon sac mon journal intime bien décidée à ce que « Philanthropique inconstance » soit le sujet principal de notre entrevue. Après les salutations d’ usage, je te le formule:
- « Pourrais- tu me donner ton avis sur ceci en fonction de ton imaginaire?
- Veux- tu dire « avec mon regard de psy » ?
- Bien entendu, cela va de soi...
- Je veux bien essayer mais tu me le lis d’abord à voix haute. »
Je m’exécute sur le champs même si ce n’ est pas mon exercice favori :
- « Ô Exaltations Dilettantes exultées lors de la moindre philanthropique inconstance mais sublimées à outrance par le puissant magnétisme de quelque aura mystique : substantielles exhumations de toutes nos inhibitions éphémères, irrésolutions apathiques ainsi exhibées dans une ostentatoire différence durant cette burlesque satyre , complexe circonvolution de chaque arborescence spirituelle intimement liée à la subversion artistique vitriolant ce manichéisme antique, subsisterez- vous au- delà de cette résilience tant espérée lorsque sonnera le glas de votre schisme salvateur défiant Lune Givrée de son narquois sourire ? »
Nous tentons ensemble de le décrypter en y apportant chacun nos imaginations très différentes. C’ est un moment très intense, d’ une richesse inouïe où écrivain et psy ne sont plus face- à- face mais côte- à- côte.
Puis du bout des lèvres, tu prononces ces paroles avec insistance :
- « Erin, fais attention à ce que cette manière d’écrire ne puisse te desservir... »
Je réplique aussi vite quelque peu agacée :
- « En quoi pourrait- elle me nuire ? Tu sais, la plupart de mes poèmes sont le fruit de mes réflexions d' après- séance . Ne serait- ce pas une façon comme une autre de travailler ce qui se rejoue ici ? »
Tu me laisses quelques secondes dans le vide et au moment précis où je me dis « Erin, c’ est à toi de trouver la réponse », tu poursuis :
- « Erin, ce n’est pas à moi de répondre à cette question… »
Je n’ abandonne pas pour autant, je viens m’ agenouiller à côté de ton fauteuil, mon cahier- spirales à la main, tout en enchaînant :
- « Regarde ! Tu vois là ? Ce sont les notes que j’ai prises suite à notre dernier rendez- vous. Tout ce que j’ai ressenti auprès de Toi ce jour- là m’ a permis d’ écrire - Intrinsèque abnégation- ».
Sans piper mot, tu lis mes annotations puis t’ exclame :
- « C’ est qu’ en plus, tu tiens un carnet de bord de toutes nos séances ! Erin, tu peux l’ apporter quand tu veux ! »
Ai- je bien entendu ? Y serais- je arrivée ? Profondément touchée, mes pupilles dilatées vacillent sous les larmes qui frétillent joyeusement...
02. 04. 2023
C’ est plus fort que moi, je ne cesse de retourner dans tous les sens cette fameuse interrogation et j’ inverse le problème : « En quoi sert- elle ma cause ? ». Je peux fournir une multitude d’ arguments bien qu’ aucun ne réponde à mes attentes. Quelque chose m’ échappe mais quoi ? Plutôt que de continuer à me triturer vainement l’ esprit, mieux vaut peut- être t’ en parler tout- à- l’ heure.
A présent, installée le plus confortablement possible dans ton fauteuil douillet qui devient mien durant ces quarante- cinq prochaines minutes, le travail commence :
- « Tu sais, je patauge dans la semoule. Explique- moi s’ il te plaît dans quelle mesure ma littérature pourrait m’ être nocive ?
- C’ est très simple Erin, je crains que tu ne perdes contact avec la réalité !
- Ben… Je te rassure, j’ ai bien les deux pieds sur terre ! Je me réfugie dans mon … heu…. Comment le nommer ? Ah oui, j’ y suis ! Le terme - Antre Ciel et Terre- me semble le plus approprié… Donc, voilà, je reformule : je me réfugie dans mon Antre Ciel et Terre uniquement pour écrire. »
Un long silence s’ installe … Je lève mes lucarnes bleutées au plafond comme s’ il allait venir à mon secours. C’est devenu mon habitude à chaque fois que nous nous taisons … Ouf ! Tu le brises enfin :
- « Erin, as- tu conscience que tu verrouilles ton ressenti en utilisant un langage peu commun ?
- C’est le but en fait…
- Comment ça ?
- Je le fais exprès, tiens !
- Oui, cela, je l' avais bien compris ! Mais Erin, pourrais- tu imaginer à minima une fraction de seconde que tu puisses éventuellement tenter d’ atteindre quelqu’ un en particulier ou même essayer de communiquer avec une personne précise en écrivant de la sorte ?
- Heu… Excuse- moi, je ris parce que j’ imagine la scène de mon père plongé dans le dictionnaire pour décoder mes poèmes.
- Si tel était le cas, ça te ferait jubiler ?
- Et comment ! Bien que je ne sache pas si c’ est véridique, ma sœur m’ a pondu il y a déjà longtemps qu’il le faisait…
- Erin, est-ce là ta manière de me dire : je m’ accroche à cet espoir pour exister à minima au fond de lui ? »
Je ne te réponds pas tout de suite, je détourne à la place mon visage du tien tout en contenant mes larmes afin d’ observer les tableaux accrochés de travers à côté de ton bureau. Je me demande d’ ailleurs si je n’ ai pas la berlue quand tu interviens :
- « Erin, ne renie pas cet autre partie de toi- même ! Ho zut ! Sorry, je viens d’ employer l’ impératif…
- Oh… Te rappelles- tu ? Tu m’avais prêté le livre : La part de l’ autre . Tes propos me ramènent à ça...
- Erin, je sens qu’ il y a quelque chose sous ce drap qui bouge tout doucement… »
Mal à l’ aise, ne sachant que répliquer, je balaye d’ un œil discret la pièce avant de m’ arrêter net devant l’ une de tes statuettes « style femme nue, ronde à la Rubens » puis j’ éclate subitement de rire sans parvenir à me retenir.
Tu me fixes intensément avant d’ ajouter délicatement mais sur un ton impératif :
- « Erin, goutte- y avant de recracher… »
Que d’ émotions ! J’ai la tête complètement à l’ envers en te quittant. Mes idées se bousculent, mon cerveau m’ apparaissant soudain trop étroit que pour les contenir…
Allongée dans mon lit et sur le point de m’ endormir, une petite phrase défile derrière mes paupières closes : « Juste des ombres fugaces sous ce drap soulevé ». Toujours présente lors de mon réveil, je me dirige vers mon calepin et me laisse aller :
« Ne persistent subrepticement à l’ orée de tes tableaux aux affectations ingénues que de futiles ombres fugaces muées en un gargouillis hystérique dont l’ impudique hilarité soulève ce rigide drapé incrusté de mélasse : cynique effigie de cet impératif émasculé subitement au coeur de la matrice avec une infinie grâce par les mains esthètes de mon Sculpteur de Vie si perspicace, fusionnelle interface entre un poète bohème et sa figurante contumace ! »
09. 04. 2023
Génial ! Je viens de recevoir par lettre recommandée une convocation de la médecine du travail. Mon avenir financier va donc se jouer là, ici et maintenant sur la décision d’ un groupe de médecins bureaucrates. Mes finances étant déjà catastrophiques, la simple idée de perdre mes maigres revenus m’ est insupportable… Je serais de ce fait dans l’ incapacité de poursuivre ma thérapie. Ce n’ est pas juste du tout ! Je pète un câble monumental et avale un mélange de somnifères et de sirop pour la toux dans le seul but d’ oublier toute cette merde.
Je t’ envoie le message suivant :
- « Je suis perdue, je ne sais plus comment agir ni où ça va me mener... »
Je ne tarde guère à sombrer dans un profond sommeil. A mon réveil, quelques heures plus tard, je suis groggy mais me rappelle avoir entendu la sonnerie de mon téléphone retentir. Je vérifie donc. Mince alors, c’était toi ! J’ai décroché en plus… Purée ! Qu’ai- je bien pu te raconter ? Je n’ en ai gardé aucun souvenir ! Le feu aux joues, une gêne malsaine me serre d'abord la poitrine avant de s' emparer de tout mon être. j’ ai vraisemblablement agi, une fois de plus, comme la dernière des imbéciles !
12. 04. 2023
C’est l’ heure… J’ avale deux calmants et j’ y vais bien que je sois terrorisée sachant pertinemment bien qu’ ils vont une fois de plus m’ humilier non seulement en m’ obligeant à me déshabiller et à me peser mais aussi en me retournant sur toutes les coutures pour enfin me demander sur un ton péremptoire de réaliser des exercices débiles. C’est plus fort que moi, je ne supporte pas que l’ on s’ approche trop près de mon corps , encore moins qu’ on le touche.
Arrivée dans leur cabinet, face à eux, j’ explique en gros mon parcours médical mais refuse de me plier à leurs exigences. Ils n’ insistent pas. Par contre, ils ont paumé mon dossier. Franchement, comment ont- ils pu le perdre alors que tout est informatisé d’ autant plus que je leur avais transmis via mail les différents rapports ? Mon dieu, quel bordel !
Bref, au final, ils réclament une copie complète de mon dossier et exigent la réalisation d’un bilan psycho- pathologique complet chez deux de leurs experts. Seuls ces résultats motiveront leur décision. Non mais ? C’est l’ hôpital qui se fout de la charité là !
13. 04. 2023
Me voilà à nouveau face- à- face avec toi. Autant dire que je suis dans mes petits souliers lorsque tu commences l' entretien :
- Alors Erin, qu'est- ce qui est à l' oeuvre et présent chez toi aujourd'hui ?
- Heu... Je ne sais comment t' expliquer...
- Serait- ce de l' ordre de la gêne ?
- Pire encore !
- Ah bon ? Pourrais- tu être plus précise ?
- Bien... je me sens sale, honteuse, nulle. Je voudrais me terrer dans un trou de souris. Cela me fait trop mal...
- Qu'est- ce qui te tourmente à ce point Erin ?
- La manière dont les médecins m' envoient chez des experts. Ils n' en ont strictement rien à faire de tes rapports. Ils veulent, exigent d' ailleurs, les différents avis de leur psychiatre et neurologue de référence. Comme si la fibromyalgie, les probèmes cardiaques, les divers troubles gastro- intestinaux, les multiples hernies discales, l 'arthrose du sol au plafond et le cruel manque de sommeil dû à la douleur constante relevaient de ce domaine- là ! Avec les psychiatres, j'en ai morflé lors de mes hospitalisations. J'étais un cobaye de prédilection pour tester tous leurs médocs à la con ! Je ne suis pas folle, juste en souffrance... Et je la soigne auprès de toi. C'est exaspérant !
- Je comprends ta révolte. Par contre, agir sur un coup de tête en te mutilant et en te gavant de médicaments, ce n' est pas agir en personne responsable. Je ne te juge pas Erin mais j' étais vraiment inquiet pour toi. J' ai failli appeler l' ambulance ! Heureusement que tu as décroché lors de mon appel...
- Excuse- moi... Je suis désolée. Je ne me souviens même pas de ce que j' ai pu te raconter. Que t' ai- je dit ?
- Peu importe Erin, tu étais dans le gaz... »
Une chape de plomb s' abat sur nos têtes. Tu changes de position, croises les jambes dans le sens inverse des miennes avant de poursuivre enfin :
- « Erin, à ton avis, que manquerait- il éventuellement chez toi ? Ou du moins, qu'est- ce qui te permettrait de te sentir mieux ?
- Tu en as de ces questions toi ! A brûle pour point ainsi, je n' en sais fichtre rien !
- Ce n' est pas grave, tu n' es pas obligée de me répondre de suite mais j' aimerais que tu prennes le temps d' y réfléchir. »
15. 04. 2023
Ce soir, Audric rentrera tard. Eve est au lit, Lydie regarde la télé. Perdue dans mes pensées, j'écoute les chansons de Ginette Reno à la cuisine. Que ça fait du bien de se détendre de la sorte ! Puis, machinalement , je fredonne :
« Face- à- face dans le miroir où le temps passe, où la vie nous efface. Les années qui sont allées se perdre un peu plus loin que nous sur des chemins d' herbes mouillées entre les mains de joueurs fous. Deux histoires qui s' égarent et qui se séparent dans nos regards au hasard. (...) Deux histoires, deux folies qui voudraient croire qu' on peut refaire sa vie (...) »
Cette chanson que j'affectionne particulièrement me ramène constamment à la relation compliquée que j' entretiens avec mon chéri. A cet instant précis, ça tilte soudain dans mon esprit. Comment ne m' en suis- je pas aperçue plus tôt ? La réponse à ta question est là, sous mes yeux, susurrée dans mes oreilles depuis si longtemps ! Je peux à présent identifier ce manque : l'unification de ma nature dédoublée, pardi! C'est d'une telle évidence...
Le moindre de mes sens en éveil, je me laisse emporter une une dernière fois par cette mélodie : mes poils se hérissent, des frissons parcourent mon corps de la tête aux pieds, mes joues se mouillent...
16. 04- 15. 06. 2023
Chacune de mes remises en question d'après- séance donne naissance à un nouveau poème. J'écris ainsi de manière compulsive le moindre chaotique chuchotement issu de quelque fatidique incarnation inhérente à toute crépusculaire marginalisation dont le substantiel ancrage au sein de chaque sempiternelle impasse propulse l' emblématique inspiration aux confins de ce deuil, là où seul un contorsionniste funambule peut y éprouver maints agnostiques extases !
Entre- temps, Je réalise à quel point mon compagnon ne se sent pas respecté dans ses souffrances quotidiennes, dans son combat et ses efforts face à cette myopathie qui le ronge de toute part. En fait, nous nous efforçons de vivre comme avant alors que ce n 'est plus possible. En plus, je suis d' une telle maladresse lorsque j' aborde le sujet avec lui... Parfois, il nous arrive aussi de nous lancer dans des projets fous comme pour nier cette échéance inéluctable...
Après t' avoir expliqué ce méli- mélo sentimental, tu te tâtes un instant puis me prêtes un de tes bouquins : « Amour, sexualité et gestalt ». Après l' avoir lu et relu, je peux affirmer sans hésitation que ton geste m' a permis d' avancer à nouveau : c' est en réalité un fabuleux présent !
16. 06. 2023
Après m' être pliée à toutes les exigences des « experts », je reçois le verdict par courrier. Quelle horreur ! Je suis littéralement effrayée... J'imaginais sincèrement avoir beaucoup plus avancé au cours de ces quatre années avec Toi !
L' orage se déchaîne, des éclairs fusent dans toutes les directions... J' en veux à la terre entière ! C'est dans ce contexte délicat que se déroule notre tête- à- tête :
- « Je me sens honteuse, coupable de ce que je suis. J' ai passé la journée et une partie de la nuit à lire sur internet tout ce qui était relatif à la schizotypie. Cela me fiche une trouille pas possible !
- Erin, ce n' est que le diagnostic d'un psy à un moment donné. Tu sais très bien que je n' enferme personne dans un diagnostic !
- De ta part, je le sais mais n' empêche , ça me fait peur ! Le pire est d' imaginer que ma perception du monde et mes attitudes inconventionnelles puissent infliger du mal à Audric et mes puces.
- Erin, te rends- tu compte d'où tu reviens ?
- Oui mais... non ! Le summum, c'est la possible évolution vers la schizophrénie. J' avais la certitude d' être en véritable adéquation avec ce que je suis au fond de moi. Non, non et non... J' peux pas accepter cette idée, ça m' casse !
- Tu sais Erin, il y a des blessures si profondes qu' elles mettent plus de temps à guérir...
- Je voudrais que tout aille plus vite !
- Au fait, en as- tu parlé avec Lony ?
- J' allais y venir justement. Apparemment, je l' ai profondément ennuyé lorsque je lui ai posé des questions sur le rapport. Tu te rends compte ? Il remet en question mon vécu familial. Pour lui, la pathologie existait sûrement avant. Sa petite phrase : « Quand je vois tes parents, c'est pas l' impression qu'ils me donnent » me reste en travers de la gorge ! Je le déteste! A quoi bon accorder encore ma confiance. Ceci- dit, il ferait rudement bien de revoir ses définitions pour faire la différence entre phénotype étendu et génotype !
- Erin ? Erin ! Respire...
- Leurs attitudes, c' est ce foutre de la gueule du monde ! A part tuer dans l' oeuf l'originalité et la créativité, que font- ils réellement ? J' rentrerai jamais dans leurs putains de normes érigées dans leur monde à la con !!!! Tu m' entends ? Jamais, jamais, jamais !
- Erin, sache que je n' ai jamais douté un seul instant de ton passé ! Sois- en sûre ! »
Dans un sanglot retenu, la voix brisée par l' émotion, touchée à l' extrême par cette tristesse émanant de tout ton être, j' ajoute :
- « Tes mots me réconfortent. Tu sais, peu importe le rapport du « chologue ». Tu es le seul en qui j' ai une confiance absolue et qui m' aies arrachée à une mort programmée. Tu m' as aussi permis de me réaliser audelà de toute espérance quand le corps médical me cataloguait sans même prendre la peine de connaître un millième de la souffrance qui m' habitait en me bourrant de calmants pour que je la ferme. Son but est d' avoir la paix, il n' en a rien à cirer des états d'âme ! »
Je reprends mon souffle puis poursuis presque dans un murmure :
- « Avec toi, j' ai découvert deux mots dont j' ignorais jusqu' ici tant l' existence que le sens : bienveillance et authenticité. Notre collaboration est d' une importance capitale à mes yeux car tu m' as tendu la main et ne l' a jamais lâchée malgré des circonstances très difficiles notamment lors de mes pétages de plomb ! »
Je te sens ému lorsque tu interviens :
- « Merci Erin. Ce que tu viens de dire me conforte dans ma vision du métier que j' exerce. C'est loin d' être évident mais grâce à des moments comme celui- ci, je sais pourquoi je le fais et continuerai de le faire le plus longtemps possible! »
En soirée, au lieu de me rassasier, leur macabre parjure dicte mes vers :
« Ce macabre parjure duquel fusent, face à cet odieux clivage, de fallacieux palabres, délabre mon âme échancrée ; sabre, dans la moindre résilience émancipatrice quelque regard glabre; parasite chaque arborescence spirituelle où s'y cabre, en toute indécence, un luxurieux zabre pour enfin stigmatiser et gratifier ainsi tout acte démesurément infâme d'une encre cinabre ! »
17. 06- 14. 09. 2023
Notre « partenariat » se poursuit à vive allure. Je crée, en outre, des photo- poèmes à partir du négatif de photos surréalistes. Je les encadre et les attache dans mon salon. Je rassemble aussi mes poésies composées entre 2021 et 2022 dans un nouveau recueil que j' édite.
15. 09- 25. 11. 2023
Je me replie chaque jour un peu plus dans mon « Antre Ciel et Terre » dès que l' occasion se présente.
Il en résulte des versificatrices allégories :
« Pérenniseriez- vous en vain quelque mièvre palpitation viscérale à travers votre piètre engloutissement clérical ô Gorges Abyssales ? Devant tout orifice un tant soit peu vindicatif se dérobait avec couardise l' impérative ablution, dilution provisoire de notre désinvolture acquise ! Puis- je enfin la concasser sauvagement en vaines gesticulations puerpérales ? N'importe où ailleurs, son assouvissement fantasmagorique aléatoire y encense désormais maints avilissements métaphoriques rédhibitoires ...
Diantre ! Qui délie ces versificatrices allégories sur lesquelles je m' empale ? Un plaidoyer bancal pour l'eugénisme cérébral tisse les annales adultères...
Malhabile, je déclenchai enfin l'alarme mais soudain terrifiée, je blêmis ! Suspendue à ces sourires narquois et fixées par ces regards de biais occis, Je me noyais déjà, bouche béante, dans tes flots pervers ô Larmes amères... Muerai- je sur ma route ce « Je- Tu » autrefois insensé que tant je redoute en « Je tue » ces fallacieuses chimères depuis un certain temps absoutes?
Fichtre ! Ma résistance s'étire face à vos râles rances ô Vénales Cantatrices ! Défierez- vous encore l' allégorie versificatrice lorsque son escadrille la hisse ???
Même si parfois, littéralement figée, je réprimais toujours mieux nos cris stridents, toiserais- je ce refrain d'antan tel un chagrin éthéré par le vent Ô Pèlerin Impénitent ?
A l'envers, une chaire factice d'un revers complice guillotine ta chair divine Ô Avarice... Trophée ? Nulle allégorie versificatrice ne te décharnera plus Chauvine Impératrice... »
Elles sont exultées à travers une spirituelle opalescence :
« Ô Indécence Calfeutrée, ton ironie inconventionnelle subjugue quelque effervescence enjouée ! Si tu te chargeais encore du velour noir ancestral, maintes invectives acidulées éperonneraient sans remord d'obséquieuses connivences...
A l' horizon se profilent déjà ces révérences substantielles morcelées en un furtif cloisonnement dévastateur: morbides complaisances, balbutiements démentiels, réminiscence censurée. Quant à mes frivoles pétales enclavés dans ton étau infernal, y moisiraient- ils toujours ? Fatale exigence !
Ô nues empourprées, ton écume blanchâtre jaillira-t- elle des funestes fleurs du mal une fois éhontées ? Pour l'instant, une rosée matinale salvatrice marginalise, dans sa consécration, nos consciences vitriolées. A travers cette épaisse et vaste brume, distinguerais- tu une légère brise opaline aux reflets discrètement irisés ?
Quant à vous, roses juvénales si tôt flétries, apprivoisez plutôt l' empathie ! Certains tuteurs désavoués par cette collective hystérie se gorgent jusqu'à la lie de vénales lamentations... S' attiferaient- ils aussi de votre essence en fusion lorsque de votre indolente évanescence naîtra toute spirituelle opalescence ? Attention ! »
Mais cette dernière est bien malgré moi teintée de notre outrancière alchimie :
" Rançonne, grève, saigne comme jamais cette alchimie outrancière ! Tu estampilles déjà sauvagement au fer rouge sa folie réfractaire dans ton embrasement Ô combien spirituel, Obédientielle Tanière ! Me délieras- tu un jour de tes exactions plus qu' intemporelles, Fantasque Libertaire ?
Je ravirai à nouveau sans aucun doute tes esquisses fuselées ô âme autrefois échancrée ! Pourtant, toi seule surenchérissais toute apparente infortune pour mieux la stigmatiser ou, pire encore, travestissais en rébellion carnavalesque quelque inébranlable authenticité ... Quant à l' insoumise, s'avilira- t- elle un jour à de pittoresques dévotions, de sens, dénuées ?
Fi donc de tes obsessionnelles, hypothétiques, vénales incantations ! Mon coeur de poète bohème d' ombrelle songe enfin à se prémunir... Grâce à sa plume vagabonde, il brise votre mur, Ô Vaines Lamentations, avec toutes mes condoléances : aucun regret, ni remord pour le repentir !"
Et s'imprime inexorablement noir sur blanc par- delà ma séquentielle introspection :
« Devant tes murs solennels, Tolérance, s'érigera en concile extatique sur ton sol ô combien nécrotique quelque défaitiste génuflexion, toute conceptuelle dépravation et maintes instinctuelles afflictions.
Ô Séquentielle introspection, capillotraction échevelée, où s' enlisent désormais tes vaines supputations ? Fragmente donc mes pittoresques allusions puis liquéfie- y avec attention chaque mortifère sollicitation !
Soumises à l' inflexion narcissique dans ces catatoniques exutoires gerberaient peut- être obscurantistes tribulations, perverses assertions et conflictuelles oscillations ainsi à naître ...
Quant à vous, Groupuscules Dévots, quels irrévérencieux épanchements pour ce temps latent ! Mais qu' advient- il donc aujourd'hui de votre politique laconique d'antan?
L' associeriez- vous encore à ce culte un tant soit peu solidaire envers la mer ? Ici l' amer repère, exhalaison méphitique fatale, expie déjà sans doute solitaire... »
Pour enfin se se déhancher au rythme endiablé de quelque litanique palidonie :
« Ô silencieuse éloquence, désavouerais- tu à ce point ta propre verbalisation ? Quel obséquieux déni ! En serait- il le précurseur lié à vos ravages ô Dévastatrices Furies ?
Quant à ta parodie, Résilience Emancipatrice, se fonde- t- elle dès- à-présent sur ce paradoxe fustigé ? Pourrais- je aussi m'y livrer ici avec ton engouement feint pour quelque source tarie ?
Ailleurs, toute castratrice substitution à cette impératrice et disciplinaire matrice à jamais se déifiait tandis que ta candide probité était jetée ainsi en pâture à ces funestes, complexes, laconiques hérésies !
Ô Litanique Palidonie teintée de perverses dérisions, ne deviendrais- tu donc que sinistre leurre, une simple compromission avec ce temps défiant ces lacunaires sentiments ou juste une inéluctable erreur ?
Déjà, comble de l' horreur, ton ostentatoire pointe de mire jaillie de mes frayeurs m' indique l'heure fatidique à laquelle s'aliénera dans un futile soupir mon intrépide coeur... »
Je pense pouvoir dire qu' il est donc inutile d' expliquer à quel point nos séances sont désormais excessivement hard. Je ne te facilite, en outre, guère la tâche car je reste, en dépit de tes efforts démesurés, bloquée sur ce jugement émis concernant ma personnalité par la médico- sphère. Le regard qu' autrui puisse porter sur ce que je suis me paralyse complètement !
26. 11. 2023
Je suis déboussolée, énervée, triste en arrivant chez toi et pour cause : c' est la méga catastrophe dans mon couple. J' en viens donc à t' expliquer timidement les propos mesquins que pouvaient régulièrement tenir mon conjoint à mon égard et toutes ses petites manies quotidiennes qui avaient le don particulier de m' énerver prodigieusement :
- « J'ai visionné Fred et Marie hier soir devant Audric. J' imaginais comme une conne qu' un gros déclic se produirait en lui !
- Et ?
- Il a immédiatement réagi et ça m' a blessée.
- Comment ?
- J' ai eu droit à : « Tu te fais des films, t'es parano, tu imagines beaucoup etc... »
- T' es- tu mise en colère ?
- Pas vraiment, du moins pas visiblement, mais je lui ai rappelé les mots durs qu' il avait tenus dans le passé.
- Lesquels ?
- Je... suis... embarrassée... C' est difficile de te l' avouer...
- Prends ton temps Erin...
- Un jour, il m' a lancé :- heureusement que Lydie n' a rien hérité de toi parce que dans ta famille, c'est une bande de tarés congénitaux- . Une autre fois, c'était :- heureusement que tu m' as rencontré car personne ne se serait intéressé à quelqu' un comme toi avec ta famille de dégénérés.- »
Je m' arrête un peu, à la limite de l' essoufflement, tant c' est compliqué d' exprimer cette douleur avant de poursuivre :
- « Quand je suis fichue le camp il y a quelques années, il a menacé en ces termes: je vais mettre un contrat sur la tête de tes parents si tu pars et que tu laisses Lydie avec eux ! »
Je suis extrêmement mal à l' aise, je ne parviens plus à parler.
Tu interviens alors :
- Si je comprends bien, ça se situe dans le passé. Comment y répondais- tu ?
- Je m' énervais, criais, pleurais aussi ; parfois même, je le suppliais d' arrêter ... C' était la grosse dispute assurée à tous les coups sauf que j' avais l' impression à chaque fois de m' engueuler toute seule ou de m' adresser à un mur : il restait placide, de marbre, d' un calme olympien et ne prononçait pas un mot plus haut que l' autre.
- Et aujourd'hui , qu'est-ce qui a changé selon toi?
- Rien et tout à la fois... Il y a deux jours, il m' a glissé dans la conversation : n' oublie pas que je pourrais te tuer facilement sans laisser de trace... Hier, après avoir vu le film, il m' a dit d'un air dédaigneux : tu ne vis pas dans la réalité, tu serais incapable de vivre seule avec les enfants. Tu te retrouverais vite à la rue sans moi.
- Quel est ce « tout » que tu viens de mentionner ?
- Ha oui, j' allais y venir... excuse... C' est super gênant... Je me tais la plupart du temps, je m' enfuis dans mon monde intérieur ou je me shoote aux médocs pour oublier.
- Crois- tu que c' est la solution idéale ?
- Non mais... de toute façon, il m' a prévenue qu' il démentirait si j' en parlais à qui que ce soit puisque je n' ai pas de preuve. Il a raison, je ne peux strictement rien prouver ! Mais qu'est- ce que je déteste votre monde!
- Erin, c'est terrible ce que tu vis... J' en suis conscient et je te crois.... Seulement, en agissant ainsi, tu te mets sans cesse en danger.
- Que veux- tu que je fasse ? Avant, je me lâchais à travers mes poèmes ; aujourd'hui, ça ne me suffit plus... Je suis perdue, je n' y arriverai jamais...
- Non Erin, tu n' as pas encore découvert le moyen de te sortir de ce pétrin ; c' est différent !
- Si tu le dis...
- Allez, courage ! Je t'invite à réfléchir aux pistes qui te permettraient de ne plus te faire du mal... Je suis toute ouïe, tu n' es pas seule Erin. »
Sur le pas de la porte, en te quittant, je baisse la tête puis bredouille :
- « Je préférerais mourir que de vivre comme ça... Adieu... »
La voix empreinte de douceur, tu ajoutes :
- « Je t' attends de pied ferme lundi et on en reparle. Je suis de tout coeur avec toi .Au revoir Erin !»
03. 12. 2023
Je suis confuse par mon comportement adopté hier. Je me décide à te transmettre des excuses via S.M.S :
- « Sorry, je n' ai vraiment pas été à la hauteur. En fait, je me suis sentie toute petite, la peur du jugement de ton regard collée au ventre avec des flots de larmes qui coulaient à l' intérieur étouffant mes cris. D' où mon silence prolongé par moment, comme une lutte constante et irrémédiable entre ce que qui paraît et ce qui est. A défaut de pouvoir te le dire, je te l' écris. »
Tu prends la peine d' y donner suite :
- « No stress Erin, bonne journée... »
Je conclus :
- « Je sais que je suis atroce mais ne me lâche pas la main maintenant . Je suis terrifiée par tout, et surtout par moi, je me sens perdue, complètement larguée... »
Les termes que tu emploies contribuent grandement à m' apaiser :
- « Courage, je ne te lâcherai pas , je suis de tout coeur avec Toi. »
Comment pourrais- je décrire mon état d' esprit à cet instant précis ? Quels seraient les mots justes à apposer sur mon ressenti ?
En apesanteur mais à contre coeur, ma main dicte son verdict:
« Mais quelle propagation censurée Ô Idéologie Protestataire à nouveau livrée en aveugle à ces iconologies fragmentaires ! Te figes- tu entre ciel et terre face à ces pestilentielles oblations : anthologie d'invectives proférées telles d'impératives ablutions ?
Comment donc jeter enfin l'éponge soumissionnée gorgée d' antalgiques libations dans ton océan, Ô vénales lamentations, où s'engloutirent mes vains pleurs à force d'y ramer sans leurre, aux poids de la culpabilité ancrée, à contre- coeur ?
Encore, toujours ou peut- être à jamais en apesanteur, j' effleure avec peine puis fustige au mieux mes peurs sur tes florilèges prometteurs, Ô Ontologique Demeure ! »
Puis, dans mon « Ailleurs » sans trône ni sceptre s' exprime tant bien que mal, sans aucune épiglotte, cette existentielle atrophie :
« Ô Clémence Providentielle, qui apprivoises- tu dans l' octroi intuitif de cette excentricité au vent galvaudée : l' atrophie existentielle pérennisée à travers ta fermentation utopiste Ô Vers Hétéroclite ou toute larme inesthétique en gestation engloutie par tes affres Ô Nymphe Visionnaire spoliée ?
Peu importe ! Déjà vers les nues, je me rue ... Ici cependant, nul doute en vue! Aride, quelque peau de chagrin écaillée se déride pour mieux s' empaler avide, arc- boutée et tarie d' éloges hermaphrodites sur chaque controverse implicitement dépravée, Ô critique avérée, à maints apocalyptiques mythes liée !!!
Quant à vous, indicibles espoirs d' une renaissance émérite égrenée au fil du temps, virevolteriez- vous donc encore quelques menus instants sous cette lune givrée? Y dessineriez- vous juste l' esquisse d' un sourire ? Son pâle reflet frétille pourtant si ardemment dans tes yeux, Ô Petit Enfant, marqué au fer rouge par cet équivoque absurdité... »
17. 12. 2023
A la veille des fêtes, je m' imprègne à fond de l'atmosphère féerique régnant ci et là autour de moi. Je décore avec les enfants la maison de la cave au grenier : sapin, guirlande lumineuse, stickers aux fenêtres, village de Noël sur les meubles etc... Aucune pièce n' y échappe ! Je cours les magasins en cachette pour dénicher le cadeau qui émerveillera chacun à déposer au pied de mon arbre enneigé.
Comme tous les soirs, je prends des nouvelles de mes amis sur les réseaux sociaux lorsqu'un post attire mon attention. En effet, un animal abattu dans un zoo défraye la chronique alors qu'un bébé et sa maman lâchement égorgés passent pratiquement inaperçus dans la presse.
Outrée, je dépose mon opinion comme d'autres. Elle attire cependant les foudres d'un internaute dont j'ignore tout sauf sa véhémence lors de cet échange pour le moins houleux:
- « J' adore les animaux mais bon... Qu' y- a-t- il de plus abominable, horrible, dément que le meurtre d'un bébé. Je pense que ce débat ne devrait même pas avoir lieu par pur et simple respect pour ce petit ange et sa maman. Allumez un cierge pour l' animal si cela vous chante et arrêtez de vous lamentez pour ce fait divers ( même s' il peut bien sûr susciter quelque tristesse que ce soit) ! Nom d'une pipe ! Je vais vraiment finir par croire que je suis plus normale que la plupart d'entre vous !!! Ok, je sors, gree...
- A vous lire, il y a plusieurs niveaux de valeur de vie. En un, les bébés. En deux, les vieux et en trois, les animaux. Bigre, je me demande si un jour on assassinait vos vieux et un bébé à deux cent kilomètres de chez vous, qui iriez- vous pleurer ? Chacun a ses émotions. C'est la nature essentielle de l' homme. C'est dommage pour le bébé comme pour l' animal. La mère, on s' en fout, elle avait le choix de partir !
- Simplement dommage pour le bébé ?! Non mais... Je me dis en lisant votre argumentation qu' effectivement vous donnez plusieurs niveaux de valeur de vie !!! Cette maman a certainement fait ce qu'elle pouvait et de son mieux en fonction des moyens dont elle disposait ; les choix ne sont pas toujours évidents à faire. Dire « on s' en fout » n'engage que vous car il s'agit avant tout d'un être humain. Au risque de vous déplaire ( et je m' en contrefiche), je vous laisse sur le champs avec votre conscience dépravée !
- Il y a toujours des signes avant coureurs avant qu' une situation ne se dégrade. On a donc le choix. Pour info, ma conscience est pragmatique et non issue d' un trouble bipolaire, pardon, « artistique » !
- Vous apprendrez peut- être un jour que « toujours et jamais » sont des mots qui finalement sont à utiliser avec toute la précaution qu' il se doit. Quand à vos moqueries concernant mon soi- disant trouble bipolaire ou autre, c'est hors- sujet...
- Et celui qui a choisi de ne pas avoir d'enfant ? Il n' a pas le droit de préférer son Médor ? Il y a des cultures où il est normal de faire un pas de côté pour ne pas écraser un insecte. Chacun a ses propres émotions et elles sont toutes respectables quelles qu'elles soient. Pour terminer le coup de gueule, il ne fallait pas que la médecine se substitue à la sélection naturelle, on n' en serait pas là !
- Un plaidoyer pour l' eugénisme se tisserait- il dans l' amertume incisive de vos propos ? Dire que vous osez stigmatiser mon opinion en nommant « subversion artistique » le fruit de nombreuses années de séquentielles introspections. Ah, ce fichu pragmatisme démentiel ! Quelle merveilleuse source d' inspiration !
- Eugénisme et la sélection naturelle sont deux concepts opposés.
- Dans votre formulation, ça le transpire divinement ! Argumentez- la donc pour couper court à toute interprétation erronée !
- Eugénisme : stérilisation forcée donc intervention de l' homme ; sélection naturelle : nature sans intervention de l'homme. C'est clair, chère amie ? Je vous aime même si nos opinions sont opposées...
- Oh mais j' en connais parfaitement la définition. Cependant, quel vain effort de votre part... à souligner tout de même ! »
20. 12. 2023
Ce matin, je flâne encore en pyjama devant ma jatte de café tout en laissant librement mon esprit vagabonder de gauche à droite et d' avant en arrière. Il stoppe d' un coup sec sur cette conversation au cours de laquelle il fut fustigé sans appel. Bon, j' ai compris... Il me faut absolument la relire ! Elle a sûrement quelque chose à me raconter...
Je m' y colle non sans une certaine appréhension. Le résultat ne se fait point attendre : J' en reste sur le « cul » tant les lettres se bousculent dans un balai inconventionnel et glissent une à une sur un tango endiablé afin de transcrire cette surprenante vacuité existentielle à une vitesse fulgurante :
« Ô Sordide Sanctuaire dans lequel transpire avec charisme feint cet eugénisme latent, vous ancreriez- vous dans ces consciences dépravées par ce pragmatisme démentiel tel ce suaire imprégné de cette pestilence pour le moindre égocentrique s' évertuant à nier farouchement d'un revers dictatorial méticuleux sa propre vacuité existentielle ?
Ô Sournoises Accointances, pourquoi donc favoriser l'émergence de cinglantes controverses où s'exacerbent maintes infamies, toute opinion acariâtre et chaque formulation impertinente? Gravées ainsi sur ton mur, Vaine Rébellion, seuls te jonchent des cadavres en perce liés à quelque empathie dont la dé marche désormais sans cesse désavouée me hante ! »
27. 12. 2023
Suite à des débats plus animés que constructifs sur le net, un pote publie cette phrase : « Ce n' est pas en opposant les mots aux maux que nous réaliserons l'utopique projet d'une monde meilleur ! C'est cependant ma seul et unique arme, je m' en contenterai donc... ».
Interpellée et pour détendre l'ambiance un tant soit peu électrique, je commente :
- « Je veux un avenir radieux, des étoiles dans les yeux de nos enfants... dans le meilleur des mondes possibles... »
Qu' ai- je donc dit là... Certains s' empressent illico de se foutre royalement de ma tronche :
- Le premier : « Moi, je veux que les verts deviennent champions ! »
- Le second : « J'ai changé d'avis, je veux Elena korimba ... mais si le mari de Janine n' est pas jaloux. Et puis flûte, je t' aime... lool ! »
Agacée, je réplique au premier :
- « Ne te fous pas de ma gueule. J' ai stipulé : - le meilleur des mondes possibles- ! Et ça commence par ce qu' aucun d' entre vous ici présents n' est fichu de faire ! »
Une discussion s'engage avec le second. Il poursuit :
- Un avenir machin, des rêves, des étoiles...Tu veux aller à Disneyland Paris ou quoi ? Lool.
- Le jour où tu seras parent, peut- être pourras- tu en appréhender peu à peu le sens !
- Je rigole ! Oulalala...Vive cette fin d'année , l' humour y est aussi rare que la neige sur une piste de la côte d' Azur !
- Entre rire et se moquer, il y a une grande différence et je n' apprécie guère. C'est la seconde fois en quelques jours que mes commentaires sont illico- presto fustigés. Cela me fait franchement mal au coeur !
- Et ben, on va se marrer en 2024 ! »
Cette partie de cartes inachevée en restera là, du moins en ce qui me concerne et pour aujourd'hui. Je ne saisis toujours pas ce qui, dans mes propos, a pu déclencher une telle hilarité.
Par contre, à l'instant de fermer mon portable, tu t' exprimes en ces termes sous ce post :
- « Qu'est- ce qu'une valeur ancestrale ? Si elle pouvait être le simple respect de la Vie ! ».
L' écho strident de chacun de tes mots pertinents résonnera avec certitude très longtemps en mon for intérieur...
Après mûre réflexion, je prends une décision radicale : je m' abstiendrai désormais d' émettre mon avis sous les statuts FB. Mon activité se limitera à publier sur mon mur mes photos- poèmes et mes billets d'humeur.
Quant à ces récentes mésaventures, elles constitueront le point de départ de ces partitions à venir :
« Taxeriez- vous encore, sans restriction aucune, de subversions artistiques ton fruit, par le passé fustigé puis prohibé, Ô Séquentielle Introspection, même si auréolée par quelque signe exquis d' une jouissance extatique, tu annonçais sans façon élucubrations atypiques et inspiratrices évocations ?
Ainsi donc congratulées futilement lors de sempiternelles invocations frénétiques, qui écrit désormais fébrilement une à une les partitions à venir dans cet espoir indicible : entonner enfin leurs mélodies envoûtantes dans le meilleur des Mondes Possibles ?
A l' instant fusent au loin, dans ces crépitements factices, les gargouillis cyniques de ce que furent autrefois rires sous cape, sourires narquois, humour sarcastique déguisant vos traits placides muselés sur vos esprits tout aussi rigides qu' apathiques ! »
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