MONOLOGUE N°1
"Qu'est-ce qu'il se passe, je suis où, il est quelle heure, pourquoi tu m'as réveillé ?
Et comment je fais pour me rendormir moi maintenant que tu as lâché le monstre,
Infâme dépouille grouillante de vers rongeurs de chairs, retenu à la vie par un fil éthéré ?
Je sens que la rage monte, aussi sournoise et surprenante qu'une crue engloutissant la Cité.
Le corps n'est habité que d'âmes au supplice, soumises à ta loi de terreur,
Toi qui me fais souffrir par ta simple évocation, le souvenir brutal de tes coups...
Finalement j'ai appris à accepter cette colère, cette rage qui fait mal et peur,
Prête à se retourner contre nous faute de t'avoir toi à portée, incarnation du plus haut dégoût.
Oui aujourd'hui je saigne mais pas de ton poing, pas de tes pieds, ni de tes ongles,
Je saigne parce que Dame Nature s'est trompée et toi celle-là tu ne l'as pas v(i)olée.
Tel un loup-garou par une nuit de lune ronde et pleine, grand œil crevé
Dans le ciel portant des millions de cicatrices étoilées révélée par les ombres,
Je hurle en silence pour ne pas démultiplier ma sentence,
Hantise de ta violence, long chemin pour laver la souffrance.
Comme une ablution purificatrice de quelque souillure
De l'esprit aussi bien que du corps, Je me sens sale, inutile, putrescent, une ordure
Engendrée par les échos de tes yeux salaces qui luisent encore
Et encore et encore même après être tombé plus bas que terre.
J'ai des envies de meurtre, d'autodestruction, de tout foutre en l'air
Je me sens seul et vulnérable face à tes pièges retors.
Si la haine devait porter un nom, ce serait le tien."
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