MONOLOGUE N°2

2 minutes de lecture

Né sous le reigne de la terreur que la mort sème sur ceux auprès desquels elle se pose, tel un vilain oiseau de mauvais augure... Tu t'es battu, je n'en doute pas, mais une brise glacée a éteint à tout jamais la bougie de ton âme. Je te remercie de revenir de temps en temps dans mes rêves, brêves trêves nocturnes qui hélas ne durent pas. Tu es comme l'oiseau libéré que nos parents ont choisi de graver sur ta tombe, à la fois tangible et insaisissable. Je ne te pleure plus car j'ai compris que c'est inutile, tu ne m'entends pas. Et pourtant chaque jour, je m'efforce d'avancer, d'un pas boiteux et douloureux certes mais avancer tout de même. Ne serait-ce que parce que tu n'as pas eu cette chance, mon coeur continue de battre malgré les cicatrices qui le barrent. Il faut croire que chaque fois que la faucheuse s'approche un peu trop de moi, tu parviens à l'empêcher de me prendre. Alors je poursuis ma vie dans la souffrance du vide que tu as laissé, cette plaie cancéreuse de l'esprit qui me ronge lentement, torture lancinante de ton absence. C'est dur mais j'ai accepté cette douleur, et chaque jour cela fait un tout petit peu moins mal que quand je la combattais. Se laisser traverser par la peur et la détresse, quitte à pleurer et à saigner, cela permet parfois de faire face à l'insupportable avec de meilleures armes et un bouclier plus solide chaque seconde, chaque minute, chaque heure.

Et ces petits cons qui se croyaient plus forts, ces connards de merde qui ont pris bien soin de détruire tout ce qu'ils pouvaient atteindre de moi, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, me deversant une telle violence sur la gueule que je me suis trouvé confiné dans le mutisme, cette prison immonde où l'on peut hurler jours et nuits en-dedans sans que cela sorte pour autant, empoisonant l'air que je respirais jusqu'à l'asphyxie, cyanosant méchamment tôt ma vision d'Autrui, j'ai réussi à presque tous les pardonner, en fait je les plains même car eux aussi porteront la Marque jusqu'à la fin de leurs jours et seront parmi les premiers à se faire dévorer après leur mort. En piétinnant rageusement les replis de mon âme, ils ont perdu de la leur aussi. J'ai voulu ma propre mort pour échapper aux serres qui me griffaient le cerveau, mais pour une raison mystérieuse le Phénix m'a gracié une nouvelle fois, même si mon esprit brûle encore sous l'incendie de la psychose. Je ne suis vraiment pas doué pour mourir. Et c'est grâce à de belles personnes comme toi, Lecteur, que je peux enfin me dire aujourd'hui que tant mieux. Il me reste de la lumière et de chouettes couleurs à explorer. A partager aussi !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Adri M. ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0