1.
" Un homme a soif de mille aventures, on les veut toutes, mais il en suffit d'une... " disait Oxmo Puccino*. Moi, je ne les ai pas toutes voulues, je ne les ai pas toutes eues, mais j'en ai connu quelques-unes. Je suis déjà tombé amoureux, et je me suis bercé d'illusions, de rêveries sans limites. Elles étaient pour moi, toutes, sans exception, la partie manquante à ma vie. Un temps, seulement.
Mon premier Amour m'a marqué à vie, les autres m'ont changé à vie. La magie a toujours été de moins en moins intense à chaque fille rencontrée, à chaque relation dans laquelle je m'engouffrais. Le paradoxe voulait qu'à chaque fois j'y crois de plus en plus. Mon coeur est devenu fou à force. Il a traversé une période de questions innombrables, n'apportant aucune réponse. Il s'est renfermé, endurci, refroidi. Pendant cette période, moi, j'en ai croisé des jeunes femmes. Je n'irais pas dire que j'étais un bourreau des cœurs ou un tombeur, mais j'ai pu découvrir que la solidité, la virilité, la nonchalance, plus que le romantisme, attiraient certaines demoiselles qui s'en battaient les ovaires de l'Amour. Elles ne voulaient que de l'attention, du sexe, du divertissement. J'en ai profité. Un temps, seulement.
Plus tard, je me suis demandé si mon coeur avait encore un mot à dire, alors je suis allé le voir, dans sa chambre capitonnée, dans son asile en solitaire, là où je l'avais lâchement abandonné. Quand mon coeur m'a vu, il m'a sauté dans les bras, et m'a chaleureusement demandé ce que je foutais là. J'ai rigolé. C'est vrai que je l'avais laissé de côté. Il avait l'air ému. Mon coeur et moi, côte à côte, c'était impressionnant. Une chose m'avait surpris, sur les murs de cette boîte où il hibernait depuis qu'il avait disjoncté. Il y avait des dessins, des peintures, des textes accrochés. Toutes ces œuvres représentaient une femme. Il y avait des scènes où j'étais dessiné à ses côtés.
C'est là qu'il m'a confié qu'il avait besoin de moi, une dernière fois en me disant :
- Tu la vois ? C'est elle que je veux... et c'est peut-être celle que tu auras. Mais il faut que tu la gardes, éternellement, seulement.
* : paroles tirée de la chanson " J'te connaissais pas " d'Oxmo Puccino.
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