Épisode 15 - Au Luxury Eve (Partie 2)

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Adorable petit Chat, songea Lars en souriant, alors que ce dernier accentuait la pression de son arme dans ses côtes.

— Tu en as mis du temps, murmura le magicien sans faire un geste pour se dégager de sa prise. Au contraire, il était même ravi de sentir le nouveau venu se rapprocher encore plus de lui. Une semaine ? Je m’attendais à ce que tu me retrouves beaucoup plus tôt.

L’autre ne répondit pas et Lars frissonna malgré lui lorsque son corps se colla davantage contre le sien. Il devinait sa bouche à seulement quelques centimètres de sa peau, il sentait son souffle rouler délicieusement dans son cou… C’était si excitant !

Ils restèrent dans cette position des plus ambigüe pendant encore plusieurs secondes, avant que le petit Chat ne se décide finalement à s’écarter.

— Connard, grogna-t-il en s’affalant contre le dossier de la banquette, mais sans pour autant ranger son pistolet. T’aurais au moins pu m’envoyer dans un endroit sympa comme les îles Fidji ou Ibiza ! Mais non, à la place tu me balances en Sibérie, sérieux ?!

Lars se retourna pour lui faire face, affrontant son regard accusateur avec amusement. Il posa ensuite un coude sur la table avec nonchalance, cala sa joue dans sa paume, puis détailla le petit Chat avec intérêt. Ce dernier avait toujours un oeil au beurre noir, les marques étaient cependant moins violacées. Le coin de sa bouche finissait tout juste de cicatriser, la blessure si minime soit-elle gâchait la perfection de son joli minois.

C’était inadmissible !

Sans même s’en rendre compte, Lars avança une main vers son visage. Le petit Chat réagit au quart de tour : il se redressa et lui enfonça le canon de son arme dans le ventre avec une rapidité fascinante. Tout ça dans des gestes parfaitement calmes, comme si de rien n’était. D’ailleurs, personne autour d’eux n’avait remarqué quoi que ce soit.

— Du calme, petit Chat, susurra le magicien alors que son agresseur le fusillait des yeux.

— Ouais, c’est ça ! Je te rappelle que la dernière fois que tu m’as… touché le visage, je me suis retrouvé dans le désert de Chara à me geler le cul !

— Un simple petit malentendu, répliqua Lars sans se départir de son sourire et la main toujours suspendue en l’air. Maintenant, pose ton arme, veux-tu ? Je promets d’être sage…

— J’ai aucune confiance en toi, l’Aristo, grommela l’autre sans cesser de le fixer avec méfiance, son pistolet toujours collé contre Lars. Je te préviens, si jamais t’essaies de faire un nouveau truc chelou comme la dernière fois, je te colle une balle !

Mais oui bien sûr ! Malgré ces belles paroles, le petit Chat ne semblait pas pour autant décidé à lui tirer dessus. Il se contentait de le toiser dans un mélange d’incertitude et d’agacement. Face à lui, Lars termina alors d’avancer la main vers son si ravissant visage. Ses doigts effleurèrent brièvement sa joue, tracèrent le contour de ses pommettes si bien dessinées, remontèrent le long de son arcade sourcilière…

— Mais tu fous quoi, putain ?! cracha le blond en attrapant son poignet.

Omsorg, murmura Lars pour toute réponse.

Ses iris et le bout de ses doigts s’illuminèrent d’une faible lueur violette qui se propagea en filament le long des bleus autour de l'œil du petit Chat, mais aussi jusqu’à sa lèvre fendue. Les marques sur sa peau s’effacèrent, puis disparurent, la plaie se referma...

— Et voilà, c’est beaucoup mieux comme ça, ne me remercie pas surtout, fit Lars avec un petit sourire goguenard, avant d’ajouter d’une voix suave : pour ce qui est de ta veste, je ne l’ai pas avec moi. Il faudra que tu viennes la chercher à la maison. Dans ma chambre…

L’autre écarquilla un instant ses jolis yeux de surprise, puis éclata franchement de rire.

— Alors que les choses soient claires, Dorian Gray : t’es peut-être mignon, mais les mecs c’est pas du tout mon trip. Mon kiffe ce sont les nanas, tu vois ? Alors remballe ton numéro de charme et rends-moi juste mon blouson, ok ?

Tout en parlant, il affichait une tête arrogante au possible et un grand rictus sur ses lèvres décidément alléchantes comme tout. Pour quelqu’un qui n’était pas intéressé, il avait une tendance étonnante à flirter. Tant de contradictions ! Excitant !

— Mmmm, ah bon ? s’en amusa Lars. Ce n’est pas du tout l’impression que j’ai eu la semaine dernière, mais surtout, ce n’est pas du tout l’impression que tu donnes là, maintenant.

Il ponctua ses dires d’une oeillade appuyée sur son poignet que le petit Chat n’avait toujours pas relâché, gardant ainsi les doigts de Lars tout contre sa peau.

— N’importe quoi ! protesta aussitôt le gamin en s’écartant d’un geste qu’il se voulait nonchalant, mais qui était beaucoup trop vif pour être crédible. Te fais pas de film, l’Aristo, tu m’intéresses pas du tout. Enfin… pas comme ça, quoi !

Nous y voilà donc.

— Je me disais bien que tu étais là pour autre chose que ta veste, répliqua Lars avec un petit sourire, alors que le serveur revenait enfin avec son verre. Et celui d’Hilda. Mais comme cette dernière n’était plus là, le petit Chat s’en empara sans aucune gêne… avant de le reposer bien vite en plissant le nez dans une grimace des plus adorables.

— Eeeeuh, merci mais non merci ! Le scotch, c’est vraiment pas mon truc ! Je prendrais plutôt une bière ou de la vodka, ça au moins c’est bon !

Quel goût déplorable en matière d’alcool. Lars en fut presque déçu, mais bon, personne n’était parfait après tout. Il fit un signe de tête au serveur qui s’empressa d’aller chercher la boisson si gentiment demandée.

Pendant ce temps, le petit Chat avait décidé de prendre ses aises. Il posa négligemment un bras sur l’accoudoir de la banquette, puis croisa les jambes dans une pose terriblement sexy. Cette fois encore, il était tout en noir, avec un pull qui moulait parfaitement son torse, laissant deviner un corps fin et musclé… tout simplement appétissant.

Il promena un instant un œil curieux tout autour de lui, avant de reporter son attention sur Lars. Un petit rictus orna aussitôt le coin de sa bouche. Sourire auquel le magicien ne put s’empêcher de répondre, tant son attitude l’amusait. Le gamin était parfaitement conscient de ses charmes et en jouait sans vergogne. Il dégageait une suffisance folle qui en agaçait sûrement plus d’un. Lars, lui, trouvait cela charmant. Émoustillant.

— Qu’est-ce que tu veux, petit Chat ? s’enquit-il en portant une nouvelle cigarette à ses lèvres. Il ne lui demanda pas comment il avait fait pour le retrouver aussi vite. Lars avait tout de suite deviné que ce ravissant garnement était plein de ressources.

Reste à savoir ce qu’il cherchait vraiment.

Le gamin ne répondit pas, trop occupé à récupérer sa bière, servie dans une chope “à la traditionnelle” comme se plaisait à le dire Cédès. Il en vida la moitié d’une traite, avant de poser le contenant sur la table et se décider enfin à aborder le vif du sujet.

— Je t’ai bien observé cette nuit-là, l’Aristo et t’as l’air d’en connaître un rayon sur les démons. Je veux tout savoir, dis-moi comment faire pour les traquer et les buter.

Tout en parlant, le petit Chat se redressa, puis se pencha légèrement vers lui, la tête carnassière. Mais Lars était beaucoup trop captivé par la manière dont il se passait la langue sur les lèvres pour faire attention à ses propos. A sa décharge, le spectacle était érotique à souhait. Impossible de se concentrer sur autre chose.

— Et ouais, je suis au courant qu’avec toi, c’est toujours donnant-donnant. Alors qu’est-ce que tu veux, l’Aristo ? Du fric ? Pas de problème. Tu me dis juste combien ça coûte les cours accélérés en démonologie et tout le tralala. Direct, je te fais un chèque.

Les derniers mots tirèrent Lars de sa contemplation béate. Quoi ?! Il n’était pas sérieux quand même ? Cet abominable gamin venait vraiment de lui proposer un chèque ! Pour des cours particuliers sur la chasse aux démons... Très drôle !

Pendant un bref instant, Lars fut pris d’un élan de curiosité : pour quelle raison les démons intéressaient-ils autant le petit Chat ? Mais il balaya vivement ses questionnements. Il n’en avait franchement rien à faire à cet instant précis. Tout ce qui comptait, c'était ces yeux qui le fixaient sans ciller et qui pétillaient d’une telle arrogance. De magnifiques émeraudes… que Lars trouva soudain insupportables.

Ce n’était pas tant l’assurance du gamin qui l’énervait, mais le magicien avait une désagréable impression de déjà vu. Et ça l’horripilait au plus haut point.

— Je déteste les chats, lâcha-t-il soudain d’une voix froide en tirant sur sa cigarette dans de grands gestes agacés. Je ne sais vraiment pas pourquoi j’ai le malheur d’en croiser constamment… mais je hais ces horribles bestioles.

— Et alors ? Je ne vois pas du tout le rapport avec moi, répliqua l’autre en un grognement mécontent. Je ne suis pas un chat. C’est toi qui m’a collé ce surnom à la con !

Le gamin retourna ensuite s’adosser contre son siège, les sourcils froncés. Vu sa tête, il ne s’attendait pas du tout à une réponse… aussi grotesque de la part de Lars. Et pourtant c’était aussi simple que ça. Lars avait une sainte horreur des chats. Pour lui, c’étaient d’affreux parasites qui avaient la sale manie de s’incruster, ils envahissaient ensuite peu à peu l’espace personnel de ceux qui étaient assez fous pour en adopter un.

Exactement comme ce ravissant blondinet. Mais surtout comme...

Bref, il était hors de question pour Lars de se faire avoir une nouvelle fois. Oui, le petit Chat l’attirait énormément, mais non. Lars n’avait aucunement l’intention de s’embarrasser de ce nabot, aussi beau et sexy soit-il. Pour une nuit, d’accord. Mais lui donner des leçons sur les démons et donc le supporter pendant des semaines, ou pire : des mois ? Hors de question.

— Alors l’Aristo, t’es OK ou pas ? s’impatienta l’autre, le tirant sans ménagement de ses réflexions, ce qui ne fit que l’agacer davantage.

— Franchement, petit Chat, ai-je la tête d’un professeur particulier ? La réponse est non.

— Le fric ne t’intéresse pas ? OK. Pas de problème. Qu’est-ce que tu veux alors ?

— Va-t'en, petit Chat, le rembarra Lars en agitant une main irritée dans sa direction. Ton argent ne m’intéresse pas, ta proposition ne m’intéresse pas… Au final, c’est toi tout entier qui ne m'intéresse pas. Tu m'ennuies. Alors sois gentil et laisse-moi tranquille !

La tournure que prenait la soirée le décevait et l’énervait profondément. Son attirance pour le ravissant blondinet se retrouvait désormais écrasée par un besoin viscéral de le voir partir loin, très loin. Il ne répéterait plus les mêmes erreurs. Plus jamais… Mais c’était sans compter l’autre enquiquineur qui était, apparemment, aussi têtu qu’une mule. Il intercepta le bras de Lars, alors que celui-ci amorçait un geste pour prendre son verre.

— Tu ne comprends pas, l’Aristo ! cracha-t-il, les dents serrées. J’ai besoin d’apprendre !

— Et alors ? Ce ne sont pas mes affaires ! Maintenant, lâche-moi, petit Chat. Ou je te jure que c’est dans le Vésuve que tu passeras le reste de la nuit.

Le magicien détachait chaque mot d’une voix glaciale, tandis que son aura embrasait ses iris d’une faible lueur violette. Les doigts de cette espèce d’entêté restèrent cependant enroulés autour de son bras. Il le fixait avec défi de ses yeux verts si magnifiques, puis Lars sentit à nouveau le canon de son pistolet s’enfoncer dans son ventre.

— Ah ouais, eh ben essaie pour voir. Parce que non, je vais pas te lâcher.

Espèce de petit inconscient, songea Lars en le toisant. Il lui suffirait de claquer des doigts pour geler l’air dans ses poumons et le tuer. Mais en même temps, cette fougue et cette impétuosité étaient si… rafraîchissantes. Le gamin arborait à nouveau ce petit sourire féroce que Lars ne connaissait désormais que trop bien. Et pourtant, il y avait aussi quelque chose de si innocent chez lui. Ce qui était vraiment ridicule compte tenu de sa nature clairement psychopathe. Lars n’arrivait pas à expliquer cette étrange impression.

Il avait du mal à réfléchir correctement et c’était vraiment agaçant ! La faute aux effluves boisés qui l’enveloppaient désormais de toute part. Et voilà que le souffle du petit Chat lui caressait à nouveau la peau. A quel moment exactement leurs visages s’étaient rapprochés au point de se frôler ? Leurs nez se touchaient presque alors qu’ils s’affrontaient du regard. Celui du petit Chat était plein de défiance… Il lui tenait toujours le bras d’une main, tandis que de l’autre, il continuait de le menacer avec son arme.

Mais bon sang, c’était atrocement excitant ! Balayé les bonnes résolutions ! Lars n’avait plus qu’une chose en tête : s’emparer enfin de ces lèvres qui ne demandaient qu’à être léchées, embrassées, mordillées… Il en avait tellement envie que c’en était frustrant. Mais qu’est-ce qui l’en empêchait, d’abord ? Le pistolet contre son ventre ? Un détail. La réaction du petit Chat ? Son visage était presque collé au sien. Si ce n’était pas une invitation, ça !

Lars était encore en train de tergiverser mentalement, quand, soudain, ce fut le petit Chat qui abolit la distance entre leurs bouches. Mais qu’est-ce que… ? Ses lèvres caressèrent les siennes, faisant immédiatement taire son cerveau en ébullition. Puis sa langue vint le taquiner, léchant doucement sa lèvre inférieure avec une sensualité criminelle.

N’en pouvant plus, Lars approfondit le baiser avec impatience. Au diable la douceur et la mièvrerie, le petit Chat n’avait que trop malmené ses hormones durant ces derniers jours ! Il attrapa sa nuque d’un geste impérieux au moment où sa langue s’insinuait dans sa bouche pour la goûter et la conquérir enfin. Il fut accueilli par une légère saveur de bière lorsque la langue du petit Chat vint trouver la sienne sans la moindre hésitation.

Pour quelqu’un qui venait de clamer haut et fort son désintérêt pour Lars et la gent masculine en général, le blond ne semblait aucunement rebuté par leur baiser. Au contraire, les doigts désormais accrochés dans ses cheveux corbeau, il s’en délectait. Et il n’était pas le seul ! Lars savourait, lui aussi, la douceur de sa bouche, le goût de sa langue… Cet enquiquineur de première embrassait divinement bien !

Il ne put d’ailleurs retenir un gémissement de plaisir, tellement c’est bon ! Sans quitter ces lèvres si addictives, Lars fit glisser ses mains sur les épaules son petit Chat si délicieux, si adorable. Elles descendirent le long de ses bras. Ses doigts s’aventurèrent ensuite sur son torse, traçant avidement à travers son pull le contour de ses muscles parfaitement ciselés. Il mourait d’envie d’aller encore plus loin et toucher sa peau… A la manière dont il enserrait désormais son visage entre ses paumes, son compagnon n’était peut-être pas contre. Il goûtait, explorait sa bouche avec ardeur et c’était merveilleux.

Mais alors que Lars se décidait à pousser ses explorations plus loin, son nom explosa soudain avec force dans le club. Lui et le petit Chat sursautèrent dans un bel ensemble.

— LARS STRØM ! rugit à nouveau une voix caverneuse des plus désagréables.

La seconde suivante, les douces lèvres du petit Chat se décollèrent des siennes, de même que son corps de rêves. Le gamin était désormais debout, ses pistolets braqués sur ceux qui avaient osé déranger ce pur moment de plaisir. Mais quoi encore ! Lars se releva à son tour en grommelant de mécontentement contre les fauteurs de trouble.

Des démons.


Enfin le bisou que l'on attendait tous ! Je vous avoue que je suis hyper émue ! Depuis le temps que je voulais que les deux boubous s'embrassent ENFIN ! Comment avez-vous trouvé ce moment ? Ne sont-ils pas mignons comme tout ? 

Pour la petite histoire, j'ai réécrit cette scène au moins cent fois avant d'être enfin satisfaite XD Que voulez-vous ? Fallait vraiment que ce tout premier VRAI BISOU soit vraiment parfait quoi ! Je vous donne rendez-vous dans l'épisode suivant que j'ai décidé de poster aujourd'hui parce qu'à l'origine, ça devait être la partie 3 de l'épisode 15, mais finalement j'ai mis en 16... la suite vite ! 

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